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09/04/2007

"Au secours Mrs Dalloway"

"Si vous avez aimé "j'ai renvoyé Marta", vous aimerez "Au secours Mrs Dalloway"". Ce commentaire m'a aussitôt lancée sur la trace du roman de Mary Dollinger "passionnée de civilisation française, [qui]a poussé l'expérimentation jusqu'à se marier en France où elle survit depuis 1961...".
Quelques clics plus tard me voilà dans la lecture de ce roman.9782757000106
Comment dire, c'est vraiment décevant. Mary Dollinger a un joli brin de plume, plein d'humour anglais, et dans ses meilleurs moments elle m'a fait penser à Madeleine Wickam ( au temps où elle  écrivait encore ces comédies de moeurs gentiment acides et où  elle n'avait pas encore pris de  pseudo pour écrire à la  chaîne la série des "accro du shopping").
Malheureusement, l'histoire, quasi inconsistante, s'enlise très vite et l'auteure nous fait patauger dans l'eau de rose, un registre où elle n'excelle guère.De temps en temps surnagent quelques îlots d'humour où l'on reprend pied avec plaisir mais cela ne dure guère. Ses personnages n'existent pas (ne pas exploiter un mastiff  de  92 kilos au potentiel comique évident est un sacrilège!) et les rebondissements invraisemblalbles ne parviennent pas à réveiller notre attention.
A un moment, l'héroïne qui tente d'écrire un roman , s'en prend à une écrivaine qui ,à défaut d'être talentueuse, a du succès et lui déclare tout de go :"J'admire la façon dont vous vendez des milliers d'exemplaires de livres dans lesquels il ne se  passe absolument rien  etdont les sujets sont d'une débilité profonde". Sans aller jusque là, on ne peut que regretter que Marie Dollinger n'ait eu un bon éditeur pour mieux encadrer son roman.

08/04/2007

(petit)Déjeuner de soleil

tableAu menu :  craquelins (carrés de pâte feuilletée), saucisse de fête polonaise (à la  marjolaine), oeufs coque...

Bonnes fêtes de Pâques à tous !

07/04/2007

Ah, la vache !

Grâce à Bellesahi, j'ai  découvert ceci et j'ai  eu envie  de  vous parler de Nos vaches (aux éditions :  "Un sourire de toi et je quitte ma mère" quel programme !) un génial bric à brac sur nos amies à cornes, à9782951304000 l'iconographie très riche et très variée (timbres, reproductions de tableau, photos de  jouets,textes, poèmes...) et même la vache qui fut présentée comme travail  de fin d'études artistiques !9782840381365
Plus classique : le livre de la vache (sous-titré : la choisir, la connaître, l'élever,  l'aimer) qui permet ,à défaut d'entreprendre un élevage, au moins d'identifier les différentes races de vaches.
Un dernier pour la route et pour les petits à partir de trois ans : Barnabé et la vache qui marchait au plafond.9782092112250
Enfant, je m'imaginais ce que ça devait faire de marcher au plafond, hé bien la  réponse en images avec ce  livre !

Bonnes fêtes de  Pâques à tous !

06/04/2007

Pouce, je passe !

C'est avec surprise que jai découvert que l'auteure d'Out était également celle de Disparition que j'avais lu il y a quelques années et qui m'avait laissé une impression d'univers étrange, ancré dans la réalité certes, mais flirtant avec les frontières de l'étrange.
Plus question de disparition d'enfant non élucidée  et de ses conséquences sur les différents protagonistes de l'histoire, dans Out , nous sommes en plein dans la réalité des travailleurs pauvres japonais , encore plus misérables évidemment qiand il s'agit de femmes. Rien ne leur est épargné: un travail de nuits fatigant et mal  rémunéré, des maris brutaux qui gaspillent les économies du ménage, des enfants indifférents, une belle-mère impotente à charge. Il  y a même un violeur qui rôde près de leur lieu de travail.
Un groupe de copines de boulot  qui  n'ont en commun que leur lot de misères va se retouver lié quand l'une  d'entr'elles va tuer son mari.9782020789530
J'ai réussi à tenir jusqu'au découpage du mari dont la description manquait nettement de précision (on ne va pas me la faire,je n'ai pas ingurgité des Patricia Cornwell et autre Kathy Reichs pour rien  ! : )).
Le lien avec le monde des jeux et de la prostitution se profilant,j'ai abandonné ce  roman décevant ,manquant totalement de subtilité, tant dans la construction que dans la peinture des  personnages.

05/04/2007

44,, 52 ...Qui dit mieux ?

"Un an de vie d écrivain à la maison", tel est le sous titre de l'ouvrage de Kisty Gunn 44. Une très jolie couverture et une très bonne critique d'Olivia de Lamberterie m'avaient incité à acheter cet ouvrage dont le projet se pprochait quelque peu de celui de Geneviève Brisac avec 52 .
Pourtant, j'étais restée "à la porte" des romans de cette auteure australienne, tant l'écriture et les thèmes  traités me paraissaient étranges voire étrangers.
Effectivement,il  m'a fallu un certain temps et une lecture en deux parties avant de parvenir à apprivoiser l'univers de Kirsty Gunn, même si d'emblée j'adhérais totalement à son anlyse du roman Bonté de carol Shields.9782267019025
Ce qui donne son unité à ce projet multiforme ,qui alterne poèmes (une traduction en vis à vis aurait été bien utile à mon anglais rouillé...), nouvelles,courts essais littéraires, sont les thèmes récurrents : la voracité de l'amour maternel ,qui contraste violemment avec toutes ces histoires de soeurs devant faire front face à  l'abandon maternel , l'analyse fine de ce qui fait la richesse de la vie des femmes( si bien rendue par les  écrivaines anglo-saxonnes) et surtout l'idée d'arriver à se créer un lieu à soi par les mots.
Une écriture précise à la fois profonde et légère.

L'avis de Clarabel.

04/04/2007

Toi même !

Depuis un petit moment, les titres et les couvertures d'Anna Rozen me  faisaient  de l'oeil aussi quand Vieilles peaux m'est tombé sous la main, je n'ai pas hésité !
Trois nouvelles donc où en quelques pages, l'auteure se glisse d'abord dans la peau d'une vieille écrivaine en mal de postérité (et de mâle aussi tant qu'à faire);puis dans celle d'un couple où l'homme ne survivra guère à son épouse tyrannique et enfin dans une multitude de peaux en une valse éblouissante d'identités endossées ...
Fil conducteur donc cette avidité de l'auteure à passer d'une histoire à une autre car "Au bout de cinquante pages de folle envolée, les histoires que j'écris m'embêtent. J'explose et j'impatiente (...)pour moi tout est nourriture".9782842631352
La première nouvelle ,avec la monstrueusement égoïste Cressida Bloom, m'a permis une mise en bouche agréable mais sans plus.Sur un thème un peu identique et traité d'une manière totalement différente,j'avais nettement préféré Le  treizième conte.
J'ai nettement plus apprécié la virtuosité de l'auteure dans "Marthe et Fernand" où  les identités des personnages ne sont que des leurres, leurres qui se  poursuivront à travers d'autres personnages car nos vies sont interchangeables .
Je me suis délectée à suivre le rythme trépidant de la  dernière nouvelle qui explore avec jubilation toutes les possibilités que donne la fiction pour l'écrivain , y compris devenir une "chaussure d'été neuve, jamais portée".
On sent que l'auteure prend du plaisir à écrire et elle  nous le fait partager, qu'elle en soit donc remerciée !

(Il  ne reste plus qu'à dénicher tous les autres livres d'Anna Rozen !)

La critique de Cuné
La critique de  Clarabel

03/04/2007

"Je priais pour que jamais mon mari ne découvre qui j'étais dans mes plis."

J'ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman est un drôle de petit roman , un roman malin qui finit avant de commencer et où tout commence à la fin. Vous me suivez ? Je ne suis pas claire ? Hé bien la narratrice, jeune femme à la tête d'une famille recomposée  non plus.2070342913
La situation paraît bien pliée au départ : l'emploi du femme de ménage va bouleverser le fonctionnement d'une  famille et le roman pourrait de venir lassant s'il ne basculait tout à coup vers une situation de plus en plus surprenante et folle...De la comédie  de moeurs, prévisible  et bien rôdée, on tombe insensiblement dans une situation beaucoup plus acide.
Des phrases apparemment anodines vont prendre un nouveau sens et des idiosyncrasies révéler une nouvelle dimension.
Une lecture aisée pour ce roman à l'aspect lisse mais plus vénéneux qu'il n'y paraît...

02/04/2007

Mauvaise pioche...

9782714442406Pas d'Indécision ,au bout de quelques pages, j'ai laissé tomber le roman de Benjamin Kunkel pourtant dûment adoubé et estampillé par un auteur américain reconnu sur la 4 ème de couv'. Dorénavant les éloges dithyrambiques d'un auteur américain à un autre (renvois d'ascenseur ?!) me feront fuir à toutes jambes.
Je ne dois pas figurer dans le  coeur de cible: trentenaire adulescent, car au bout de quelques pages, j'avais déjà tout oublié  du "héros"...
J'optais donc pour un voyage en Chemins de fer, me disant qu'éventuellement,j'en profiterais pour faire  un coucou à Valdebaz. Las ! Benoît Duteurtre , même si aidé par la charmante9782213628455 couverture de Sempé, n'a  pas  réussi à m'intéresser jusqu'au bout de ce court pamphlet ,se dissimulant sous l'étiquette de roman, aux dégradations sucessives des services offerts par la SNCF. On sent beaucoup trop la documentation et la porte-parole choisie par l'auteur ne nous convainc qu'à moitié. Cette pimpante quinquagénaire qui occupe ses fins de semaine à la campagne à couper du bois et qui vitupère contre l'éclairage et la dégradation de son environnement m'a rapidement fait baîller. Par curiosité, je  suis quand même allée lire la fin (j'ai tenu bon jusqu'aux trois quarts du roman), mais même là, je suis  restée complètement indifférente tant le personnage a peu d'épaisseur.
Les pos-it et les carnets resteront au repos ! :)

01/04/2007

A toute allure (fantaisie )

Bérenger s'était réveillé de fort mauvaise humeur ce matin-là. la sonnerie incessante du téléphone l'avait fait sortir de ses gonds et il s'était étalé face contre terre sur le plancher.DSC00906
Levé avec les poules, il passa un temps fou à les pourchasser à travers l'appartement avant d'arriver à toutes les capturer. Ceci lui fit perdre les pédales et il dut les rechercher jusque sous les meubles. Il les ajusta soigneusement à son vélo et partit prendre l'air-d'ailleurs, il oublia de le rendre.
Il avait décidé de se changer les idées mais,au magasin, le vendeur refusa tout échange:  Bérenger avait dépassé le délai imparti.
Notre héros rongea son frein et finit en beauté dans un platane* .
Le vélo sur l'épaule, il rentra chez lui où, avec appétit, couteau et fourchette,  il dévora un livre de cuisine pour son déjeuner. marcher avec l'estomac dans les  talons n'est en effet pas très commode.
Tout ceci ne serait peut être pas arrivé si  Bérenger n'avait pas eu une araignée au plafond...

* Qui ne lui avait rien fait, note de  l'auteure.

31/03/2007

Pour te réconforter : un théorbe ou une tortue géante ?

Ne pas se fier au titre: De la maladie n'est pas un texte doloriste . Ni essai ni recueil d'anecdotes, c'est un livre bourré d'humour et d'amour de la nature où Virginia Woolf évoque cette expérience incommunicable qu'est la maladie.
Pour elle,  être malade  est l'occasion d'expérimenter quasi philosophiquement une autre vision du monde , des autres, voire de la poésie.9782743616373
"Pour notre part, nous sommes condamnés à nous tortiller tout le temps que nous restons accrochés au bout de l'hameçon de la  vie" et notre seul recours est de nous en remettre à la nature et à la poésie.
Le texte coule ,fluide et lumineux, adaptant sa forme au thème abordé et l'on  en arrive trop vite et trop brutalement à la fin ...