30/03/2007
Par un prof, pour les profs ?
Bardée d'a priori mais néanmoins titillée par la curiosité, j'ai attendu la sortie en poche d'Entre les murs de François Bégaudeau.
Au
début,j'étais plutôt hérissée , non pas par l'oralisation
(forcément vouée à l'échec comme le reconnaît l'auteur à la fin
de son texte), mais par la brutalité des échanges
verbaux. Il aura fallu le premier "S'il te plaît" pour que je me
détende et apprécie pleinement cet ouvrage.
Séries
heurtées de
scènes croquées sur le vif aux quatre coins stratégiques de cet
établissement scolaire du XIXème arrondissement: salle de classe,
salledes profs, salle deconseils, bureau du directeur. Bégaudeau
prend le parti de nous livrer essentiellement des joutes
verbales,décrivant très peu les personnages, nous livrant parfois des
copies mais nous laissant libres de notre jugement. Il prend le parti
de la répétition (les inscriptions des tee-shirts des élèves (ou
des profs) scandent ainsi le récit) car c'est ainsi que fonctionne
la routine scolaire.
Pourtant,
mine de rien, sans nous en rendre compte, nous nous attachons à tous
ces personnages et nous prenons à regretter de ne pas
savoir ce que sont devenus Aissatou, Sandra,
Hinda, Ming et tous les autres; parce que la définition que
donne Bégaudeau du rugby peut s'appliquer à l'enseignement : "Organiser le chaos pour fabriquer de la puissance , c'est passionnant."
05:59 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
29/03/2007
Dédramatisons...un peu
Telle mère telle fille, voci une affirmation péremptoire qui
paraît annonciatrice du pire pour la narratrice du roman. En effet, sa
mère chérie,autrefois autoritaire et pleine de vie est maintenant
atteinte d'une forme de démence sénile.
La vieille damen'a
pourtant rien perdu de sa vitalité et fugue avec un chevalier servant-
tout aussi atteint qu'elle-de la confortablemaison où ils étaient
soignés. Commence alors pour la fille une plongée surprenate dans
le passé maternel afin de retrouver au plus vite les
deux vieux fugueurs (y a plus de vieillesse ! ).
Caroline Brun ne
m'a pas fait rire comme annoncé sur la 4 ème de couverture
mais au moins a-t-elle su dédramatiser une situation difficilement
supportable.Notons néanmoins que les personnages semblent n'avoir aucun
souci financier, ce qui doit bien aider dans la prise en charge
de telles affections.
Beaucoup detendresse et de rebondissements dans ceroman facile à lire qui fait passer un bon moment.
Merci Cath !
06:08 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
28/03/2007
L'histoire de Léon
C'est l'histoire d'un petit garçon noir qui se passe aux
Etats-Unis dans les années 1930.Les lois sont racistes donc les
Noirs se font maltraiter.Léon et ses frères et soeurs
allaient à l'école à pied. Quand le bus arrivait, ils se cachaient
parce que les enfants blancs leur jetaient des pierres. Un jour,
des gens en voiture vont vers la maison de Léon et ils
écrasèrent son père.
Pour avoir plus d'argent, les enfants
noirs faisaient des petits boulots et quand ils rentraient à la
maison, ils faisaient attention parce que le Klu Klux Klan
pouvait les tuer.
C'est triste parce qu 'avant les lois étaient racistes. J'aime bien ce livre parce que ça raconte une histoire vraie d'avant.
Ferdinand
Léon de Leon Walter Tillage collection Neuf de l'école des loisirs
06:06 Publié dans Lu par Ferdinand (7ans) | Lien permanent | Commentaires (16)
27/03/2007
Qu'en pense Georges Chaulet ?
Grâce à un petit saute-mouton bloguesque, j'ai découvert ceci , puis
cela et finalement je me suis procuré ce livre au titre improbable:
Fantômette se pacse, bien évidemment édité au "Diable Vauvert".
Fans
de fantômette, ne vous arrachez pas les cheveux, ne pestez pas
contre Cécile Vargaftig, l'héroïne de notre enfance a un rôle très
fugitif dans ce"petit livre soi-disant d'imagination, un de ces
lesbo-polars qui n'intéressera pas les journalistes "(!) .
Fugitif mais essentiel puisque Fantômette sauve le personnage-narrateur
Cécile Vargaftig et finira dans ses bras.
Fantômette
n'est évidemment qu'un prétexte , tout comme le lesbo-polar dont on se
moque rapidement, intéressé que l'on est par les digressions drôles et
pertinentes de l'auteure. Amateur d'autoroutes bien balisées et bien
léchées, passez votre chemin.
Ce roman est le royaume du chemin
que l'on prend pour se perdre; pour mieux se retrouver, un peu sonné
mais le sourire aux lèvres car 'les idées, ça va cinq minutes. Les
histoires, c'est ça qui sauve le monde". Et ça tombe bien car la tête
de Cécile est pleine d'histoires et son roman fourmille de réflexions
sur ce qu'on écrit et qui advient, (l'auteure nous donne même sa
méthode(très particulière) pour commencer un texte...) , les
différences entre scénariste et romancier, bref ça cause de ce que nous
aimons: les mots et leur pouvoir et de manière plus globale des
artistes et de leur rôle dans la société.
Cécile Vargaftig a un nom
heurté mais son écriture est fluide, pleine d'humour ("Ma mère était
communiste, mon père juif, et moi homosexuelle. A nous trois, on
faisait un beau charnier"), elle joue avec la structure narrative
et l'on s'attache vraiment à ce roman si particulier, à la fois léger
et acéré.
Ps: même si vous menacez de chatouiller Boulotte et Ficelle (qui n'apparaissent pas ici), je ne révèlerais pas avec qui Fantômette se pacse, mais soyez rassuré(e),: elle a choisi une personne de qualité...
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15)
26/03/2007
Pour patienter...
Vendredi, il crachinait et bizarrement,je me suis perdue dans la
campagne. Les panneaux indicateurs se cachaient à mon approche et je
suis bien passée trois fois devant un estaminet appelé "Al
coyette"*.Oui, je serais bien restée chez moi al coyette à bouquiner au
lieu de sillonner la campagne.
A la radio, j'entendais parler de
Bretagne, de mer, de bols à oreilles, de motte de beurre
gigantesque, de mariages dans la prairie, de cuillers, bref de bazar
breton ou plutôt de Breizh Bazar (petit inventaire breton).
Caroline
Laffon et Gwen le Gac ont en effet recensé sous formes de textes courts
et de photos tour à tour naïves ou pittoresques, ce qui fait la
richesse de la Bretagne, cette région si particulière et si variée.
Avec mon crachin ch'ti, il ne manquait plus que l'odeur des embruns et les hortensisas pour que me sente déjà en vacances...
Comme
c'était quand même un jour de chance, j'ai réussi à trouver le temps
d'aller à la librairie (que celui qui a dit que je trouvais
toujours ce temps lève le doigt ! :)), le bouquin trapu
était bien dans la librairie et même dans le rayon indiqué.Bizarrement,
il a sauté dans mes mains ...et le voici:
* Al coyette : confortablement installé, bien au chaud.
Avec, une bolée de cidre et quelques galettes bretonnes,hum, j'y suis presque !
06:08 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (15)
25/03/2007
En friche !!
Ma collection de noms de rues est en friche, à peine
un nom à rajouter: La rue de la souris à Aulnoye Aymeries.
Qui dit mieux ?
Cuné,toi qui a déménagé, tu ne me diras pas que tu n'as pas trouvé une petite appellation rigolotte ou originale ? :-)
06:07 Publié dans collection de noms de rues | Lien permanent | Commentaires (36)
24/03/2007
le questionnaire tous terrains
Vu pour la première fois chez Bellesahi, lu ensuite chez Gambadou , qui m'a gentiment demandé de prendre le relais :le questionnaire du 4.
Les quatre livres de mon enfance: la série des Fantômette de Georges Chaulet,La série des Fifi Brindacier d'Astrid Lindgren qui m'ont donné une image dynamque des filles, La caravane (le Cheik d'Alexandrie), une série de contes orientaux qui m'ont fascinée, et quand j'avais douze ans, Boy, de Christine de Rivoyre, un roman polyphonique autour d'une jeune homme volage , veillétaire mais si charmant...
Les quatre auteurs que je lirai et relirai encore :
Colette,
Sylvia Plath, toutes les Anglaises (Alice Thomas Ellis, Anne
Fine, Helen Dunmore, Jane Gardam, Virginia
Woolf, Mary Wesley...), Marie Desplechin.
Les quatre auteurs que je n'achèterai (ou n'emprunterai ) probablement plus:
Houellebecq, Angot, Beigbeder , Djian .
Les quatre bouquins que j'emporterais sur une île déserte:
Le dictionnaire historique de la langue française , une anthologie poétique, une flore de la région et un manuel du style: comment survivre en milieu hostile (ça doit exister, non ? )
les quatre premiers bouquins de ma liste de livres à lire (à relire):
Il s'agit en fait du sac de printemps que je suis en train de me constituer pour l'emporter en vacances fin avril : Le manuel de la mauvaise mère , de Kate Long, Les petits avions de Mandelstam, de Helen Dunmore, Je vous écris de Inoué Hisachi, Les oeufs de Charles Gancel.
Les quatre derniers mots d'un de mes livres préférés : -Jamais plus je ne reconnaîtrais la maison de mon père. Les rois et les voleurs, Muriel cerf , un roman magistral à la langue châtoyante sur l'adolescence.
Les quatre lecteurs, lectrices, dont j'aimerais connaître les quatre: tous ceux qui voudront prendre le relais.
07:50 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (22)
23/03/2007
La famille Lament
Dans La famille Lament , je demande...
Le père, fourmillant d'idées, toujours prêt à repartir pour accomplir ce qu'il estime être la destinée familiale: le voyage;
La mère qui défend ses convictions non racistes (et à la fin des années 50 , c'est courageux)au risque de s'aliéner le voisinage;
Will, le fils aîné,un peu tiraillé entre le couple de se sparents et celui desjumeaux, Julius et Marcus, et qui peine un peu à trouver sa place dans la constellation familiale...
Mine de rien, sous couvert d'un roman très agréable et distrayant (j'ai hoqueté de rire en lisant le récit de la mauvaise farce faite à Ajax, le molosse aussi obtus que son maître...), George Hagen traite dethèmes plus graves: l'intolérance, la résilience, l'intégration (et ce que l'on est prêt à perdre pour l'obtenir...
Il désamorce tout pathos et construit le roman d'une manière légère: le lecteur partage d'emblée un secret qui ne sera révélé que tardivement à l'un des personnages. Les rebondissements s'enchaînent, alternant moments graves et joyeux et c'est avec regrets que l'on quitte cette famille si sympathique.
05:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : george hagen
22/03/2007
Processus inversés
Le titre du roman de Michel Luneau est explicite : Paroles d'arbre
. Et là on craint le pire: donner la parole à un arbre,
quel procédé enfantin, voire ridicule. Et pourtant pendant 208 pages,
l'auteur tient le pari et son écriture à la fois poétique et puissante
nous rend proches des préoccupations de cet arbre voué à l'immobilisme
mais dont la pensée est vive , ludique et parfois philosophique...
Dans Végétal
, d'Antoine Percheron, le processus est inversé : le narrateur humain
devient végétal. Le fantastique est pourtant ici supplanté par
l'émotion qui court tout le long de ce texte très court que l'auteur
n'a pu terminer.
Atteint d'une tumeur au cerveau qui a comme
caractéristique de pousser des racines au fond du cerveau, il a donc
vécu dans sa chair ce processus qu'il évoque sans pathos, dans une
langue très âpre mais très belle. A ne pas manquer.
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
21/03/2007
Pour fêter le printemps, un petit tour sur les toits...
Des jardiniers artistes et militants plantent des graines dans les
villes de Grenoble et d'Angers pour lutter contre le béton...
Pourquoi
pas, mais quelle utilité? Le vent, les graines, capables d'attendre
plusieurs années que les bonnes conditions soient réunies pour
leur germination, capables de s'immiscer dans le plus petit interstice
doté d'un peu de terre, n'ont besoin de personne pour envahir la
ville. Il suffit d'ouvrir les yeux, de regarder par terre, de regarder
en l'air et on les remarquera toutes ces plantes acrobates qui
témoignent du "dur désir de durer".
Allez donc faire un tour ici, vous m'en direz des nouvelles !
Sur le thème de l'invasion de la ville par les plantes, Ruines de Rome de Pierre Senge, une très belle écriture mais un roman un tout petit peu trop long à mon goût...
06:10 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (11)