26/06/2010
Rose sainte nitouche
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : mary wesley
25/06/2010
Blonde
1110 pages en édition de poche mais jamais d'impression de longueurs. Joyce carol Oates s'empare de la vie de Marylin Monroe , la sculpte, la brasse à sa guise et la transforme en une fiction fascinante qui distille un sourd malheur.
De "l'orpheline", dont la mère a été placée en maison de santé, à la star trébuchant sur ses talons hauts, gavée de substances qui l'aident à dormir ou à se réveiller, "morceau de viande" exploité sans vergogne par les studios mais aussi par presque tous les hommes de son entourage, Oates nous offre un portrait à multiples facettes de celle qui voulait qu'on l'appelle Norma Jeane et qui considérait "Marylin" comme un personnage encombrant : "J'emmerde Marylin. Elle n'est pas ici.".
On la suit dans les pricipales étapes de son existence et même si on connaît tous plus ou moins l'existence de la star, on est happé par cette tragédie en marche.Puissant et poignant, on n'en sort pas indemne.
Blonde, Joyce Carol Oates, Livre de poche, traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.
Gérard Collard a récemment signalé qu'il fallait se précipiter sur les exemplaires en poche, cette édition allant disparaître...
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (31)
24/06/2010
Poète et paysan
"Je ne sais même pas me rendre heureux."
Pour une jolie fille de fermier, le narrateur abandonne ses études de cinéma et s'improvise agriculteur chez ses futurs beaux-parents.
Las ! Si la bonne volonté ne manque pas, la maladresse de l'apprenti paysan et le décalage entre les tableaux champêtres de Rosa Bonheur et le tracteur orange pétaradant auront tôt fait de le décourager !
L'humour de Jean-Louis Fournier n'arrive pas ici à contrebalancer sa vision très noire de l'existence, qui se teinte ici a posteriori d'amertume.
De jolies pages sur les vaches ou des anecdotes comme celles du "champ frisé" labouré dans tous les sens ne parviennt pas à dissiper une atmosphère parfois teintée de rancoeur...
On attend vite le suivant pour oublier cette semi déception.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
23/06/2010
L'inconnu d'Athènes
"J'ai choisi le conformisme plutôt que l'amour."
Un microcosme bien clos sur lui-même: la petite île grecque de Thiminos. Un accident: une jeune et jolie femme retrouvée morte au pied d'une falaise. Affaire classée pour la police mais pas pour ce mystérieux Inconnu d'Athènes qui, sans esbrouffe, va venir faire éclater une vérité bien dérangeante.
Grâce à Anne Zouroudi nous pénétrons dans cette petite communauté ilienne qui, par bien des aspects, sembel davantage relever de l'Antiquité que de la modernité, tant par son mode de vie, très austère et frugal que par ses croyances hors d'âge. Ce lien avec la tragédie grecque n'est-il pas d'ailleurs établi par ce mystérieux enquêteur prénommé Hermès ?
Une ambiance très bien rendue, un roman de facture classique en apparence mais où l'enquêteur est hors normes..
Merci Cuné !
L'inconnu d'Athènes, Anne Zouroudi, traduit de l'anglais par Clara Mallier Gallimard 2008,356 pages très prenantes.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anne zouroudi, grèce, policier
22/06/2010
Indian Creek
"Encore des idioties à la Davy Crockett."
Peut être parce qu'il a beaucoup lu de récits de trappeurs se traînant sur des kilomètres une balle dans la jambe, peut être et surtout parce qu'il ne se rend pas vraimentcompte de ce que cela va représenter, le jeune Pete Fromm accepte de passer sept mois en solitaire au coeur des Montagnes Rocheuses.
Rapidement l'ennui se révèlera être son pire ennemi car veiller sur le bassin à saumons, sa seule responsabilité, ne l'occupe guère et l'hiver qui s'installe le coupera presque totalement du monde extérieur.
Indian Creek est un très joli roman d'apprentissage où le décalage entre la vision romanesque de l'auteur et la réalité brute montre sa sincérité et sa candeur de l'époque et le rend d'autant plus sympathique.
Néanmoins, sorry, Pete Fromm ne rejoindra pas le cercle très fermé de mes Hommes des Bois Préférés (à savoir Julius Winsome et Stoney Calhoun ) !
Indian Creek, Pete Fromm ,Gallmeister collection Totem 2010, traduit de l'américain par Denis Lagae-Devoldère, 238 pages 100% Nature.
L'avis tentateur de Papillon !
Celui, enthousiaste, d'Isabelle !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : pete fromm, un chien, un homme, la solitude
21/06/2010
Le ciel est partout
Heathcliff et Cathy n'ont pas à se faire de soucis.
Lennie vient de perdre sa soeur. C'est triste. Lenny tombe amoureuse du nouveau beau gosse du lycée. C'est bien. Ou plutôt c'est "ouah chiwawa puissance trois".Lenny embrasse le fiancé de sa défunte soeur. C'est mal.
Bon, je me gausse mais si au début j'ai apprécié , en particulier les fac-similés des billets abandonnés un peu n'importe où par Lennie, j'ai trébuché sur une comparaison fatale: "...lesquels arrachent à leurs guitares des des accords si féroces qu'ils pourraient bien renverser un gouvernement à eux seuls."
A trop vouloir en faire Jandy Nelson, vieille routière du monde de l'écriture et du cinéma- que je soupçonne fort d'avoir déjà en tête la distribution idéale de l'adaptation de son oeuvre- rend son roman affecté et empesé. Rien n'y a fait , ni les références incessantes au hauts de Hurlevent, ni les personnages originaux qui gravitent autour de Lennie n'ont pu sauver ce roman de la malédiction de la PAL qui fond (même pas au soleil).
Je remercie Amanda pour le prêt, Cuné et Caro pour avoir joué les gentilles factrices !
Inutile de vous dire qu'elles ont a-do-ré !:) tout comme Karine et fashion.
Laure est mitigée (mais elle vous enverra chez d'autres qui ont beaucoup aimé!)
06:00 Publié dans Lâches abandons | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : jandy nelson, où il s econfirme que j'ai un coeur de pierre !
20/06/2010
Stakhanov, la limonade et moi ...
Taguée par Ma tasse de thé... et ?
Signes particuliers : Parfois, en regardant la quantité affolante de mes billets, je me fais l'effet d'être Stakhanov ! Seule différence : je ne triche pas, pour le plus grand malheur de, dans l'ordre: mon Homme, mon banquier, mon facteur. Pire, je ne chronique pas -par manque d'envie , par flemme- tous les livres que j'engloutis.
Mauvais souvenir: La disparition durant plusieurs jours de mon blog...
Défaut : empileuse impénitente de livres.
Film bonne-mine: "Annie Hall" de Woody Hall qui me fait rire même toute seule au milieu de la nuit.
Souvenir d'enfance: Les "trésors" que j'ai enterrés et ...jamais retrouvés. Ils feront peut être les délices d'archéologues ...
La limonade est-elle éventée? En tout cas, je trinque avec tous ceux qui le désirent !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : tag à tag à tag aïe aïe aïe
19/06/2010
Petit bréviaire du braqueur, Petite bombe noire
Excellente nouvelle : Petit bréviaire du braqueur est à nouveau disponible en poche! Précipitez-vous !
Et si vous ne l'avez pas encore fait profitez-en pour découvrir Petite bombe noire !
Leur auteur, Christopher Brookmyre, possède un humour vachard, un style vigoureux ("plus serré qu'un cul de dromadaire pendant une tempête de sable") et ses héros roulent souvent à une vitesse "diana-cide" . Ses intrigues sont pleines de rebondissements et se déroulent dans une région pas du tout glamour , l'Ecosse, qu'il connaît comme sa poche et qu'il nous rend attachante avec ses supporters de foot azimutés et ses alcools variés. Mais surtout Brookmyre, comme les "méchants" de ses livres, est un grand spécialiste de la manipulation jubilatoire. On se laisse mener en bateau avec bonheur aux côtés de l'inspectrice Angélique de Xavia qui , petite, femme et noire , cumule tout ce qui peut déplaire à ses collègues. A défaut de collectionner les amants (elle déplore qu'ils soient moins nombreux que ceux qu'elle a refroidis), elle accumule les ceintures noires dans divers sports de combat mais n'en reste pas moins une femme qu'il faut traiter avec délicatesse même si ,comme dit un de ses collègues admiratifs,elle a des couilles.
Brookmyre pulvérise avec panache tous les poncifs du genre policier (la prise d'otages dans Bréviaire... est un régal) et nous gratifie au passage d'une analyse politico-économique de la pipe (pas celle de saint Claude, l'autre) ou d'une diatribe contre les Pauves Enculés de Banlieusards...Un régal !
Tous deux disponibles chez Points Seuil.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : christopher brookmyre
18/06/2010
Du bout des doigts
"Ta fortune, c'est l'avenir qui la fera."
Londres, 1862. Issue du quartier des voleurs et des receleurs, la jeune Sue Trinder accepte de participer à une escroquerie sur la personne d'une riche héritière de son âge-bientôt dix-huit ans, Maud Lilly. Mais les événements ne vont pas se dérouler comme prévu...
Ouvrir Du bout des doigts c'est s'immerger à la fois dans le monde des bas-fonds de Londres, avec ses codes de conduite et son argot, mais aussi découvrir l'univers beaucoup plus feutré et confiné de bibliophiles d'un genre particulier. C'est aussi se laisser surprendre par des coups de théâtre à tiroirs, par tout un jeu de manipulations perverses.
Alternant les points de vue de Maud et de Sue, Sarah Waters n'en donne que plus de profondeur à son récit et à son interrogation sur l'identité. Elle nous peint un univers où les femmes peuvent, suivant le bon plaisir des hommes, être retirées de la société, quelle que soit leur condition sociale, soumises qu'elles sont à l'autorité masculine.
Il n'en reste pas moins que ses héroïnes, tour à tour flamboyantes ou brisées , ont une énergie folle qui leur permet d'affronter les épreuves qui jalonnent ces neuf mois de leur vie.
Mariage secret, traîtrises, détention, sont quelques uns des motifs des romans noirs du XIXème siècle que l'auteure revisite avec aisance et détourne avec bonheur. L'atmosphère des ruelles de Londres ,grouillantes de voyous et de gens du peuple ,est particulièrement bien rendue-on s'y croirait !- et le lecteur ne s'ennuie pas une minute tout au long de ces 750 pages qui filent à toute allure !
Dire que j'ai laissé dormir 4 ans ce chef d'oeuvre dans ma PAL! pfff !
Du bout des doigts, Sarah Waters, 10/18, traduit de l'anglais par Erika Abrams.
L'avis d'Ys qui vous conduira vers plein d'autres...
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : sarah waters, un pavé qu'on lit d'une traite, un pur bonheur
17/06/2010
Il ne fait jamais noir en ville
"On a tous quelques angles morts.
Etre fort, c'est savoir accepter ses faiblesses."
Dix nouvelles aux tonalités et aux styles très différents constituent le recueil Il ne fait jamais noir en ville.
Marie-Sabine Roger se glisse avec aisance dans la peau des ses héroïnes qu'elle soit employée modèle que l'adoption d'un chat va menerla rébellion, celle d'une femme sur qui on peut toujours compter qui glisse entre deux phrases sa propre détresse avant d'aller panser clele d'un vieil oncle abandonné: "Il a vécu sa vie. J'occupe le terrain.
Je meuble de mirages une immensité vide. je fais une oasis de trois pauvres pépins.
Si un arbre pousse, je l'arrache."
Plus prévisibles"la parenthèse" ,"Tout va bien" " Ce bon Monsieur Mesnard" et "Les mariés" qui sacrifient à la forme de la nouvelle à chute. mais Marie-Sophie Roger n'est jamais aussi à son aise que quand elle se penche sur ceux que Pierre Sansot appelait joliment "les gens de peu". Ainsi le conte de Noël ,"Ce soir c'est fête" une oasis d'humanité dans une banlieue dévorée par l'urbanisme ou bien encore la nouvelel qui donne son titre au recueil avec ces vielles dames de la campagne comme "Deux vieilles éléphantes foulant leur chagrin en silence, sous leurs larges plantes de pied."
Une écriture sensible et poétique mais des textes sonnent parfois faux à trop vouloir surprendre leurs lecteurs.
Marie-Sabine Roger, Il ne fait jamais noir en ville, Editions Thierry Magnier, 2010 , 106 pages.
L'avis plus enthousiaste de Clarabel.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : marie sabine roger