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06/05/2010

Glam, jalousie et autres cachotteries

"Sa grosse allumette lui titillait le nombril."

Officiellement déclarée pourvoyeuse de "Gossip girl" auprès de Madame Ma Fille, j'étais curieuse de lire la prose de Cecily von Ziegesar. Les titres vachards des volumes de "Gossip girl" me laissaient craindre le pire...(Je m'attendais à des histoires de pestouilles friquées écrites à la truelle ). Hé bien non.516sGqloQ3L._SL500_AA300_.jpg
Si le titre français pâtit de son côté volontairement clinquant, Glam, jalousie et cachotteries (plus accrocheur pour la lectrice cible que le Cum Laude original), le roman m'a fait passer un très agréable moment et j'ai pris autant de plaisir à découvrir les histoires d'amour de ces étudiants de première année qui viennent de faire leur rentrée dans cette fac américaine, qu'à l'aspect "sociologique"que j' ai voulu y trouver. Ce livre est un véritable mode d'emploi sympathique en diable( et très certainement idéalisé) pour tous ceux qui voudraient aller à l'université aux Etats-Unis.
On sent bien sûr la volonté de peindre des personnages aussi variés et pittoresques que possible mais ceci est fait avec un esprit si bon enfant que cela passe très bien et tant pis si certains voudront y voir des clichés, on a ce qu'on attend et c'est très bien comme ça. Seul petit bémol: était-il bien nécessaire de faire allusion aussi fréquemment à un texte du fondateur d'une secte en vue à Hollywood ?

Glam, jalousie et autres cachotteries, Cecily von Ziegesar, traduit  de l'anglais  (Etats-unis) par Françoise Hayward, Michel lafon 2010, 332 pages à lire impérativement au soleil.

 

05/05/2010

Une bouteille dans la mer de Gaza

Parce qu'elle refuse de s'habituer aux attentats qui sont devenus la routine dans sa ville de Jérusalem, Tal, adolescente israëlienne décide de lancer Une bouteille dans la mer de Gaza pour établir un lien avec quelqu'un d'en face, comprendre un(e) palestinien(ne). S'engage alors un dialogue , par courrier électronique interposé, dialogue parfois interrompu par les aléas de l'Intifada...312N5KNKFRL._SL500_AA300_.jpg
Sur un sujet plus que périlleux, Valérie Zenatti a écrit un texte sensible , dépourvu de manichéisme ou d'angélisme  et fait preuve d'empathie pour les deux camps en présence. Un roman qui se lit aisément et d'une traite avec beaucoup de plaisir. A noter qu'un film est en préparation.

Une bouteille dans la mer de Gaza, Valérie Zenatti, Médium Ecole des loisirs, 167 pages.

L'avis de Laure

de Saxasoul

Malice

Sylire

Canel

Cuné ...

J'ai longtemps tardé à lire ce livre...

04/05/2010

Mistik Lake

"Je suis la tranche de jambon de notre sandwich de soeurs."

1981, une voiture dérape sur un lac gelé canadien. Trois morts, une seule survivante, Sally. Et un secret de famille que, des années plus tard, la narratrice principale, Odella, fille de Sally, devra affronter aux côtés de ses soeurs cadettes.9782874261169.gif
De nature plutôt classique, malgré sa narration à plusieurs voix, ce roman qui se déroule sur trois saisons, nous peint donc un "sandwich de soeurs", chaleureux, plein de vivacité et de joie de vivre malgré les difficultés. La narratrice fait clairement le choix de la résilience et protège longtemps une mère défaillante. Odella devra aussi arriver à tracer sa propre route ,sans pour autant négliger son amour sororal.
Multipliant les secrets (dont un cousu de fil blanc), ce roman, d'excellente facture, plaira certainement aux adolescentes car il ne sombre ni dans la mièvrerie ni dans le pathos.

Mistik Lake, Martha Brooks, traduit de l'anglais (Canada) par Fenn Troller et Emmanuèle Sandron, Alice jeunesse 2010 , 246 pages.

 

 

03/05/2010

ça commence à faire mal

"...la vie fleurissant, fragile, entre deux éléments inhospitaliers."

Angoissés, craignant d'avoir raté leur vie, les personnages des nouvelles de James Lasdun se trouvent à un moment, apparemment banal mais en fait crucial, de leur existence, là où ça commence à faire mal.
Pourtant rien de mécanique dans la structure de ces textes, rien de répétitif ,et l'auteur ne s'amuse pas avec ses personnages comme avec des animaux de laboratoire. Non, il les considère avec empathie , mais sans rien dissimuler de leurs travers, nous les rendant ainsi plus proches encore.41FcBXX65WL._SL500_AA300_.jpg
Un style précis et lumineux, s'attachant aux détails révélateurs, une grande palette d'univers concourent à faire de ces textes de vrais plaisirs de lecture qu'il faut prendre le temps de laisser infuser pour mieux les savourer.

Quelques citations, juste pour vous donner envie: "La femme ôta ses gants en chevreau. Les traits de son visage, lisse et symétrique semblaient entièrement occupés à inscrire de force le mot "beauté"  dans l'esprit de quiconque la contemplait."

"Les actions les plus significatives d'un homme se gravaient-elles dans son anatomie, pour n'être décelable que par l'inconscient d'autrui ? "

ça commence à faire mal, James Lasdun, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Charras, Jacqueline Chambon 2010 , 286 pages.

02/05/2010

Les fables pleines de symboles...

...ne sont vraiment pas ma tasse de thé ! Du coup j'ai abandonné : Le libraire de Sélimonte51IubwouV8L._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg et Il ne vous reste qu'une photo à prendre ...51nsVlAoRrL._SL500_AA300_.jpg

Quant à Rroû, ben non l'écriture un tantinet poussiéreuse de Maurice Genevoix n'aura pas su me garder éveillée...41xG1i7WdbL._SL500_AA300_.jpg

01/05/2010

Au bon roman

Je sais, je sais, nous sommes le premier Mai, jour férié par excellence ,mais une bonne nouvelle comme ça ne pouvait pas attendre !51vtv4UTsNL._SL500_AA300_.jpg

 

Billet ici !

Pour compenser cette couv' anxiogène dixit Aifelle, voci l'adresse d'un site

dont j'adore déjà l'intitulé !

Books lovers never go to bed alone

30/04/2010

Les enfants de la nuit

"Cette série de meurtres est un don que vous fait la vie.."

Trois ans après l'assassinat de Madeleine, la femme de sa vie- mais il s'en était rendu compte trop tard-, l'architecte Nicholas Newman va se trouver mêlé à une série de meurtres qui sont tous  liés au le passé de Madeleine, passé auquel il n'a jamais daigné s'intéresser et qui a à voir avec un mystérieux institut où ont eu lieu des expériences nazies particulièrement atroces.Bien qu'il renâcle, car ce personnage n'a rien de sympathique et ne nie pas sa part d'ombre, Nicholas va entreprendre d'élucider le mystère et de marcher vers la rédemption.41qfJ9kVr2L._SL500_AA300_.jpg
Les enfants de la nuit est un roman qui m'a doublement mise mal à l'aise. D'une part à cause du thème évoqué et d'autre part parce que le narrateur, qui n'est pas donné comme "chevalier blanc", n'offre pas au lecteur de "planche de salut" à laquelle se raccrocher. L'ambivalence est au coeur de ce roman  et même si le récit fait a posteriori par le narrateur m'a parfois agacée car il se tait alors qu'il devrait questionner, la tension est telle que je n'ai pu décrocher et que j'ai lu ce roman comme en apnée. Une expérience fortement déstabilisante.

Les enfants de la nuit, Frank Delaney, traduit de l'anglais par Hubert Tézenas, Le cherche-midi 2010 , 560 pages .

L'avis de Cécile.

 

29/04/2010

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet

"La médiocrité, c'est la moisissure de l'esprit."

Pour recevoir le prestigieux prix Baird, le cartographe et illustrateur scientifique T.S Spivet doit traverser les Etats-Unis d'Ouest en Est, inversant ainsi le trajet suivi par ses ancêtres. Rien de bien original à première vue sauf que T.S.Spivet n'a que douze ans.
A sa suite, nous entreprenons ce voyage initiatique qui permettra à ce garçon, féru de détails et de précisions ,d'éclairer d'un nouveau jour sa lignée familiale et en particulier les liens pour le moins distendus , en apparence, entre son cow-boy laconique de père et sa scientifique de mère.
T.S. n'a rien d'un "singe savant", c'est un enfant sensible et précoce qui s'efforce toujours d'ordonner le monde qui l'entoure, sans doute pour apaiser les questions qui le hantent et qui ne prennent d'abord place qu'en marge du récit-au sens propre-, dans les notes et dessins qui accompagnent ce texte et en font un objet hors du commun.51lgB53HEzL._SL160_AA115_.jpg
Le livre est en effet doté d'une couverture et d'une iconographie qui lui donnent à la fois un côté intemporel et désuet que je n'ai pas voulu abîmer, pas de pages cornées donc mais un roman tout hérissé de marque-pages !
L'écriture fluide fait qu'on ne s'ennuie pas une minute dans ce récit fertile en rebondissements, tant au niveau aventures que découvertes psychologiques. Une rencontre enthousiasmante ! Je n'oublierai pas de sitôt ces personnages pittoresques et attachants !

Les avis , tout aussi enthousiastes de Cuné et Chiffonnette !

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, Reif Larsen, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hannah pascal, Nil éditions 375 pages.

Tandem, même pas concerté ,avec Karine !:)

28/04/2010

Inimaginaire

ça claque, ça roule, ça chuinte, ça siffle dans les poèmes de Pierre Coran. Assonances, allitérations, mots coupés , inversés, supprimés, suggérés font qu'on y voit voltiger un écureuil ou zigzaguer un lézard.41ckca5H4YL._SL500_AA300_.jpg
La musique des mots y est essentielle et le plaisir de la lecture à haute voix aussi. On s'en gargarise, on s'en amuse et on voltige dans les airs en compagnie de tout un bestiaire souriant !

Inimaginaire, Pierre Coran,Mijade, 124 pages souriantes et sonores.

 

27/04/2010

Maudit karma

Animatice de Talk show, Kim Lange, de son propre aveu prête à assassiner pour se tailler une place à la mesure de son ambition, meurt en pleine gloire, percutée par le lavabo d'une station spatiale.51N5gstqB9L._SL500_AA300_.jpg
Coup de bol, elle renaît mais, victime de son mauvais karma, sous forme de fourmi.Il ne lui restera plus qu'à remonter dare dare l'échelle des réincarnations pour regagner l'amour de son mari et de sa fille, allègrement délaissés de son vivant.
Je piaffais d'impatience à l'idée de dévorer ce roman présenté comme léger et drôle. Bien m'en a pris d'attendre la sortie en poche car ce n'est pas en nous balançant à la figure une louche de soupe teintée de bouddhisme-Kim Lange se réincarne à la vitesse grand V-une autre de bons sentiments sirupeux, sans compter une pincée de paillettes, que l'on obtient ne serait-ce que la pâle copie d'une comédie digne de ce nom. J'avais parfois l'impression d'être propulsée dans le dessin animé Maya l'abeille avec la description anémique de la vie dans la fourmilière, sans compter que dès qu'une péripétie se profile à l'horizon, les personnages semblent brutalement se figer avant de se décider à réagir.
L'auteur semble même parfois envie de se débarasser de tout ça et accélère le mouvement pour se dépêtrer du guêpier dans lequel il s'est- volontairement - fourré.
Quant aux comportements animaux décrits, ils ne sont même pas dignes d'un Walt Disney anthropomorphique. Le jour où on verra un chat et un chien manifester leur joie de se revoir en se roulant par terre, les crapauds voleront. Un brin de vraisemblance ne fait jamais de mal même si on ne s'attend évidemment pas à une étude scientifique dans ce genre d'ouvrage.
Seule note d'humour à surnager dans ce magma lourdingue, les extraits du journal de Casanova (oui Le Casanova) qui ponctue sporadiquement le récit et allège quelque peu cette farce indigeste. A fuir, sous peine de se voir réincarné en puce de sable .