11/09/2013
Henri...Le nouveau film de et avec Yolande Moreau...
J'ai hâte d'être au mois de décembre !
06:58 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : yolande moreau
10/09/2013
La transcendante
"Au final, une leçon accélérée de vie. Et de mort."
Un seul livre a échappé à l'incendie de l'appartement de Pauline: La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne. Pour tenter de renaître, la jeune femme part à Boston, en Nouvelle- Angleterre, sur les traces de cet auteur.
Là elle rencontrera des êtres étonnants qui s’accommodent de l'existence de bien étranges façons ,mais sauront la remettre sur le chemin de la vie, souvent par le biais de la littérature.
Elle est tout sauf sympathique, Pauline, elle est rugueuse, écorchée, lucide, et part au quart de tour, même avec ceux qui voudraient l'aider.Mais pourtant, on la suit sans faiblir dans cette quête éperdue d'elle-même. On glane au passage plein d'infos, jamais indigestes sur Hawthorne, Melville Thoreau , ainsi que plein d'indications sur des endroits parisiens magiques.
Un roman qui échappe de peu au coup de cœur mais qui est un excellent moment de lecture.
La transcendante, Patricia Reznikov, Albin Michel 2013, 276 pages piquetées de marque-pages...,
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : patricia reznikov
09/09/2013
La femme à la clé
"Je m'étais fait une idée trop simpliste de ce travail: j'entre, nous parlons, je lis à haute voix , nous parlons encore un peu après, je dis bonne nuit, porte ouverte, porte fermée ou entrebâillée , et je pars."
Veuve depuis peu, Nettie, pour des raisons économiques, propose un service à la personne plutôt novateur : faire la lecture à des personnes avant leur coucher. Rien d'ambigu car elle insiste sur son apparence maternelle. Mais tous ceux qui lui confient leurs clés vont livrer aussi un peu voire beaucoup de leur intimité et Nettie sera peut être dépassée par les situations...
Il y a une dizaine d'années ,Raymond Jean nous proposait La lectrice*, roman où l'accent était davantage mis sur le trouble qui s'établissait entre les personnages au fil des lectures. Sans doute ce souvenir a-t-il nui à ma lecture de Vonne van der Meer. J'ai trouvé son personnage un peu trop guindé et les passages de textes cités un peu trop longs. L'émotion qui pourrait naître au vu des situations évoquées reste brimée par l'aspect trop en retrait de Nettie. Un bon moment de lecture néanmoins..
Lu dans le cadre de La voie des Indés.
Merci à Libfly et aux éditions Héloïse d'Ormesson
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
06/09/2013
Le monde selon John Irving...
...ou comment jeudi matin , je me suis réveillée avec des yeux de panda et une folle envie de relire tous les anciens romans de cet auteur et de redonner une chance aux plus récents !
Mercredi soir sur Arte , j'ai (enfin) découvert l'adaptation de Le monde selon Garp (ça fait tout bizarre de voir Robin Williams et Glenn Close tout jeunots). J'avais lu le roman lors de sa première parution mais je me suis faite cueillir comme une bleue par les coups que le romancier inflige à ses personnages (et à ses lecteurs par conséquent), mais aussi par la luminosité du roman que le réalisateur a su conserver. Pas de pathos mais une extrême sensibilité dans le roman comme dans le film et beaucoup de pudeur. Le personnage de la transsexuelle n'est en rien ridicule ou caricaturale, juste émouvant. à noter que l'auteur fait une courte apparition sous les traits d'un arbitre lors d'une compétition de lutte.
Dans la foulée, j'ai enchaîné avec un documentaire , Le monde selon John Irving où l'auteur de à moi seul bien des personnages se dévoile petit à petit. On le voit préparer des pizzas pour l'équipe qui le filme, s'enquérant des préférences alimentaires de chacun et cela fait juste écho au film où le héros s'éclate dans son rôle de père au foyer. Rien de chiqué, juste le quotidien.
J'ai beaucoup aimé le fait que le romancier se documente de manière fouillée sur des sujets aussi variés que la cuisine d'un restau , les grandes orgues d'une église ou sur l'univers du tatouage. Le plus étonnant est que les personnes dont il s'est inspirées pour certaines apparitions sont aussi interrogées et toutes se montrant à la fois flattées et épatées par l'attention dont Irving a fait preuve. Bref, si l'on ajoute à tout ça le chien du romancier sur lequel j'ai tout de suite craqué, j'ai réussi à ne pas m'endormir malgré l'heure tardive ! Passionnant et plein de charme, le bougre !
Le documentaire est disponible ici mais seulement jusqu'à mercredi prochain. Il repasse aussi sur Arte, lundi matin.
06:02 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : john irving
05/09/2013
Place à prendre
"Ils se croient capables de mettre un terme à soixante années de colères et de rancœur avec quelques statistiques."
Le conseiller paroissial Barry Fairbrother vient tout juste de décéder et les notables de la petite bourgade de Pagford s'emploient à ourdir des plans pour prendre sa place. L'enjeu est de taille car depuis soixante ans un litige oppose la ville à sa voisine concernant un centre de désintoxication et un ensemble de logements sociaux dont les bien pensants de Pagford ne veulent plus assumer la charge financière.
En sous-main, les manigances des adolescents, leurs propres inimitiés, leurs ressentiments envers les adultes souvent présentés comme faibles , lâches , arrogants, pervers, voire violents, vont encore compliquer l'élection en révélant des secrets pour le moins embarrassants.
Ah, elle ne fait pas dans la dentelle J. K. Rowling dénonçant les hypocrisies, la violence domestique,l'indifférence et l'égoïsme qui règnent dans cette petite ville ! J'avais peur de me perdre un peu vu la multiplicité des personnages, mais pas du tout. Certes l'ensemble manque de nuances mais on passe un bon moment avec ce bon gros roman de 680 pages.
Merci Cuné !
Sortie en poche fin septembre.
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : j.k rowling
03/09/2013
Il pleuvait des oiseaux
"Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux-mêmes. Ils avaient le sentiment d'avoir brouillé les pistes derrière eux."
Enquêtant sur un survivant mythique des grands feux ayant ravagé la région québécoise du Téminscamingue, une photographe découvre, au milieu des bois, une petite communauté de vieux briscards. Ils ont laissé leur vie derrière eux et s'en sont offert une deuxième, au cœur de la nature.
Mais la vie de ces ermites , bravaches et frondeurs, va être bouleversée le jour où une très fragile vieille dame va venir se réfugier dans les bois...
Quelle délicatesse dans l'écriture et dans la manière dont cette histoire est racontée ! Quelle sensibilité aussi ! Il y a quelque chose de régénérant dans ce roman qui nous présente des personnages qui, vaille que vaille ont su, malgré les extrêmes difficultés qu'ils ont connues, s'arranger de la vie et tout voir avec une extrême acuité. Ni pathos, ni angélisme dans ce roman où la mort fait bien évidemment partie du parcours. L'écriture, extrêmement visuelle , nous rend présents le paysage et la fureur de ces incendies apocalyptiques dont je n’avais jamais entendu parler . Une découverte difficilement oubliable et un vrai coup de cœur ! ....,
Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier, Denoël 2013, 203 pages qui résonnent longtemps en nous.
....
Le billet de Lewerentz, elle aussi conquise.
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : jocelyne saucier
02/09/2013
Inside
"Qu'y-a-t-il de pire que de devoir assumer tout ce que l'on fait, tout ce que l'on ressent, tout ce que l'on dit ? Assumer la manière dont nos actes irradient jusqu'à changer complètement notre vie mais celle des gens autour de nous ? Elle voyait clairement, à présent, comme il était difficile de suivre son propre conseil."
Doit-on se sentir responsable de la personne dont on a sauvé la vie ? Parce qu'elle a emprunté ce chemin plutôt qu'un autre lors d'une promenade à skis sur le mont Royal, Grace a interféré dans l'existence de Tug, l'empêchant de mener son suicide à bien. Commence alors une relation faussée par la mauvaise volonté de l'un et le sentiment de responsabilité de l'autre.
Circulant à la fois dans l'espace et le temps, de Montréal à New-York en passant par Vancouver, de 1996 à 2006 , (un chapitre se consacre à un lieu et à une année donnée), la structure du roman peut s'avérer dans un premier temps déroutante mais ménage bien des surprises et des clins d'oeil au lecteur.
L'évolution des personnages, la manière dont ils se croisent, dont les retours en arrière éclairent leur comportement, la finesse de l'observation psychologique font de ce roman un peu régal dont il serait dommage de trop révéler la teneur. Il faut se laisser embarquer, chahuter par la chronologie pour mieux goûter l'humour pince -sans rire, l'émotion distillée par ces pages parfois cruelles mais emplies d'empathie et d'humanité. Et zou, sur l'étagère des indispensables !....,
Inside, Alix Ohlin, traduit de l'anglais (canada) par Clément Baude, Gallimard 2013, 363 pages addictives et bruissantes de marque-pages (une vraie forêt canadienne !)
Lu dans le cadre de l'opération On vous lit tout, organisé par Libfly ! Merci !
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : alix ohlin
01/09/2013
Que nos vies aient l'air d'un film parfait...en poche
"Des mots qui forcent le passage, qui entrent dans la tête pour t'obliger à faire ce qu'ils disent..."
Un petit frère, une grande soeur, victimes collatérales du divorce de leurs parents. La mère , peu équilibrée et très manipulatrice, le père , aimant mais dépassé par les événements, la soeur, qui bien malgré elle va causer l'éloignement de la fratrie, prennent tour à tour la parole. Chacun présente sa version des faits, seul le cadet se tait. Pendant de longues années. La dernière partie du roman , sous forme de lettre viendra remettre en perspective cette séparation.
Très peu de pages, 119, mais une émotion à fleur de peau et une écriture qui tord le coeur du lecteur. Un livre avec en toile de fond les années 80 et en bande sonore les ritournelles pop sucrées et légèrement désenchantées de cette époque. Un de mes coups de cœur de la rentrée littéraire 2012 !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : carole fives
31/08/2013
Bilan d'août
* Another Year, vu, revu et rerevu, quatre saisons et un couple de sexagénaires heureux en ménage et de leurs amis dont deux en situation de dépendance affective. Le rythme des saison et le jardinage en famille permettent de raconter des histoires de couples et de solitude avec beaucoup d'humanité. ( La couv' du DVD est atroce mais cette version comporte des bonus intéressants, contrairement à l'autre version.)
* Dans la foulée, revu pour Imelda Staunton, hyper émouvante, Vera Drake. Vera est chaleureuse et aime rendre service mais son bon cœur l'entraîne à commettre des actes répréhensibles dans cette Grande Bretagne d'après guerre. Un film subtil sur la condition des femmes . Merci Cuné !
Deux films de Mike Leigh où l'on retrouve pas mal de ses acteurs fétiches.
*à force d'entendre parler du nouveau film de Richard Linklater, j'ai déniché à la médiathèque, le premier volet: Before Sunrise. Bavard, bavard, saoulant. Une image de Julie Delpy, au petit matin, sans maquillage et juste sublime pour racheter un film même pas ennuyeux, juste insipide ? Non.
*Madame ma fille étant la seule au monde à avoir échappé aux multi- diffusions de 4 mariages et un enterrement, je lui ai tenu compagnie et la VO ne nous a pas déçues ! Un film où seule l'atroce veste fleurie de Kristin Scott Thomas a vieilli. Un efficace chasse spleen !
Et enfin, last but nos least, Les flingueuses, par le même réalisateur que Mes meilleures amies (clic). Un film qui revisite au féminin le Buddy movie, (film de copains) opposant à ma droite, psychorigide, liftée à mort, hyper douée dans son métier mais peu appréciée par ses collègues du FBI, Sandra Bullock la mince et à ma gauche Melissa Mc Carthy, la ronde ,débraillée, au langage de charretier, qui ne s'en laisse conter par personne et surtout par ses collègues flics. Elles vont être obligées de bosser ensemble et ça va dépoter ! Ah , il faut absolument voir ce film en VO et se ré-ga-ler en voyant , entre autres, comment Mc Carthy traite un client de prostituée ! D'un bout à l'autre, je n'ai fait que rigoler (et non pas sourire) et l'Homme aussi d'ailleurs ! Le dialogue est un feu d'artifice permanent et tant pis pour les pisse vinaigre qui s'offusqueront de la palanquée de dick, balls et autre vagina qui émaillent les propos de Mc Carthy ! Un film féministe réalisé par un homme ? On en redemande !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (14)
30/08/2013
Banquises...en poche
"...une terre qui s'efface, une femme qui disparaît."
Sarah en 1982 a quitté la France pour le Groenland. Elle n'est jamais revenue. Sa soeur Lisa part, vingt-sept ans plus tard , sur les traces de celle dont l'absence , pendant des années, a influé sur sa vie et celle de leurs parents.
"Les lieux ne retiennent rien, il dit. Lisa n'a pas envie de le croire." Et pourtant cette banquise qui disparaît , sous l'effet du réchauffement climatique et que l'auteure décrit longuement ,est bien le symbole de cette quête vouée à l'échec mais pourtant nécessaire pour clore une histoire qui n'en finit pas de ne pas finir. En effet les parents , surtout la mère ne peuvent se résoudre à admettre la disparition de leur fille aînée.
Valentine Goby peint avec acuité les révélations qui se fraient un chemin dans les paroles échappées, les souhaits impossibles à réaliser, la vie qui continue malgré tout, chacun adoptant des stratégies différentes pour supporter cette situation , peignant "les minces frontières [qui] commencent à séparer le père, la mère, Lisa. De fines cloisons par lesquelles ils se préservent les uns des autres, de la contamination, délimitant des territoires distincts et des espaces ténus pour se frôler."
Le père, peut être encore plus que la mère m'a infiniment touchée, dans sa manière pudique , poétique et pragmatique de trouver une issue de secours. Une écriture sur le fil du rasoir, un roman qui appuie là où ça fait mal.Une douleur exquise.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : valentine goby