26/12/2013
Un homme effacé
"Une menace pesait sur son identité. Quelque chose de visqueux prenait possession de lui. Ce suintement infiltrait ses veines, épaississait son sang, engluait jusqu'aux battements de son cœur."
Des images pédopornographiques ayant été trouvées sur son ordinateur Un homme effacé, professeur de philosophie dans un université cossue est embarqué par la police. Tout (paroles, comportement photographie banale) va alors être réinterprété à charge et bien que se sachant innocent, Damien North en viendra à plaider coupable sur les conseils de son avocat.
Cette première partie est déjà passablement effrayante (elle m'a fait penser aux premières images du film évoquant l'affaire d'Outreaux, "Présumé coupable") mais l'affaire se corse encore quand le roman envisage ce qui se déroule ensuite...
Mensonge, vérité, tout est ambigu dans ce roman à la mécanique implacable où le héros en vient à douter de lui-même mais qui pêche un peu par son style trop neutre. Un bon début néanmoins !
Prix Goncourt du premier roman.
Le billet de Cuné, la tentatrice.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : alexandre postel
24/12/2013
Au moins, il ne perdra pas ses épines !
Joyeux Noël à tous !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (20)
23/12/2013
Esprit d'hiver
"Leur fille était venue sans héritage. Elle était si belle et si parfaite qu'elle n'en avait pas besoin."
Treize ans plus tôt, jour pour jour, Holly et son mari découvraient pour la première fois dans un orphelinat russe leur fille adoptive ,Tatiana. Mais, aujourd'hui, en ce matin de Noël, tout semble conspirer pour que la fête familiale soit gâchée et que les relations mère/fille tournent à l'aigre.
Huis-clos oppressant et hypnotique par le ressassement de phrases que Holly voudrait absolument noter, Esprit d'hiver a su me ferrer et ce dès la première page où une indication m'a donné une partie de l'explication. Les indices sont nombreux, autant de cailloux blancs qu'Holly a refusé de voir pendant toute l'enfance de sa fille et avec lesquels son esprit joue en repoussant sans cesse la vérité.
Le roman familial d'Holly explique en partie cette attitude dans une société où les gènes semblent si importants.
Roman du déni et de la frustration, Esprit d'hiver m'a permis de renouer avec bonheur avec l'univers de Laura Kasischke. Un bel exercice de style qui prend tout son sens à la dernière page.
Des avis très différents: Clara, Cuné , Galéa, Kathel, Papillon
traduit de l'anglais (E-U) par Aurélie Tronchet,
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : laura kasischke, relation mèrefille, adoption
21/12/2013
Les invisibles
Ils ont entre 60 et 90 ans, ce sont des hommes , des femmes , en couple ou non et ils sont homosexuels. Sébastien Lifshitz les a rencontrés et, avec beaucoup d'empathie il a filmé ces sept personnes aux parcours forts et lumineux.
Balayant les clichés réducteurs, Les invisibles est un film joyeux, qui ne cache rien pour autant des luttes, des difficultés que beaucoup ont eu à assumer dans leur travail, dans leur famille, mais qu'il sont parvenus à surmonter. Pour certains, cela a pris du temps, beaucoup de temps pour affirmer leur singularité, d'autres l'ont comprise très vite.
Homo des villes ou des champs, issus de milieux sociaux variés, ils évoluent dans des univers très différents mais toujours photogéniques. Jamais ennuyeux, souvent passionnant, ces héros du quotidien témoignent aussi de la permanence de l'amour, de la tendresse et du désir chez les personnes âgées. Un film qui a trouvé un public varié (homo, hétéro, jeunes, vieux) aux dires du réalisateur , et ce n'est que justice.
César du meilleur film documentaire 2013 et en sélection officielle, hors compétition à Cannes .
Ps: ne pas tenir compte de la couverture du DVD , pas vraiment représentative du contenu.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (11)
17/12/2013
L'homme idéal (en mieux)
"Si tu es sarcastique, je suis rassurée, c'est que tu n'es pas à l'article de la mort."
Entre sa fille, ses copies, sa copine libraire chez qui elle squatte, Émilie, 35 ans, n'a pas une minute à elle. Elle trouve quand même le temps de siroter des cocktails aux noms évocateurs (je vous laisse le plaisir de les découvrir !) avec ses copines aussi délurées qu'elle et de débattre avec elles de celui qu'elle vient de rencontrer, Samuel Winterfield. Craquera ou pas ? Mais voilà que son ex, Diego, sentant le vent tourner, décide de faire le siège de celle qu' il avait quittée...
Haute en couleurs, pétillante, Émilie est une jeune femme ultra attachante qui a un système de classement de livres bien à elle, un appétit de vivre qui fait plaisir à voir et un humour sans faille ! On ne peut qu'aimer ce personnage qui semble avancer tambour battant mais qui révèle aussi bien des failles. Mais notre Émilie est loin d'être une sainte n'y touche (manquerait plus que ça à notre époque !) et cela nous vaut quelques scènes waouh qui savent être précises sans tomber dans le ridicule ou le vulgaire. Du grand art !
Angéla Morelli sait créer un univers bien à elle, sa narration est fluide, dynamique, bourrée d'humour et saupoudrée de quelques jurons qui ont fait mes délices par leur originalité Comment ne pas craquer ?!
Dévoré d'une traite, un coup de cœur !
Le billet aussi enthousiaste de Cuné qui a eu la chance de participer à la création !
Du même auteur : clic !
17:40 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : angela morelli
16/12/2013
La nostalgie heureuse
"Je suis une aspirine effervescente qui se dissout dans Tokyo."
Chaque rentrée littéraire nous apporte un nouvel opus de notre Belge préférée: Amélie Nothomb. S'en suit une avalanche de reportages, critiques, billets, interventions de la dame dans des émissions les plus improbables et la sensation pour le lecteur, même aficionado, de ne pouvoir échapper à la folie Amélie Nothomb.
J'ai donc laissé reposer un peu tout cela avant de dévorer d'une traite La nostalgie heureuse. Je n'aime jamais autant cette auteure que quand elle se raconte sans fard, avec une lucidité qui force l'admiration et un humour toujours présent. J'avais vu le reportage sur France 5, qui avait entrainé son retour au Japon, son pays de prédilection, et j'ai découvert ici ce qui se cachait derrière les images: la rencontre avec l'ancien fiancé, Rinri et le maelström de sentiments que ce voyage a occasionné. Une plongée dans l'intimité de ce personnage hors du commun qu'est Amélie Nothomb.
J'aime quand elle va au cinéma avec son bonzaï moribond, Swfit , et que la projection d'Hugo Cabret ressuscite la plante : "Martin Scorcese l'a libéré de son envoûtement de petitesse." ou quand les Carabosses tokyoïtes se moquent d'elles : "Les mémés se régalent de ma déconfiture. Elles calculent qu'à mon âge, j'en ai encore pour une trentaine d'années à être polie.Après, je pourrais péter les plombs comme elles."Voilà une auteure qui assume tous les aspects de sa riche personnalité ! Un coup de cœur !
Déniché à la médiathèque.
Plein d'avis sur babelio !
06:00 Publié dans rentrée 2013, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : amélie nothomb
15/12/2013
Just for fun
Miss Bambou n'a pas daigné jeté un œil sur cette vidéo...
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (11)
14/12/2013
L'autan des nouvellistes
Des nouvelles inédites de :
Mouloud Akkouche, Michel Baglin, Marie-José Bertaux, Julien Campredon, Manu Causse, Magali Duru, Hélène Duffau, Didier Goupil, Alain Leygonie, Jean-Jacques Marimbert, Alain Monnier, Frédérique Martin, Serge Pey, Francis Pornon, Brice Torrecillas, Jan Thirion, Emmanuelle Urien
composent ce recueil collectif publié par une "petite " maison d'édition : L'atelier du gué.
L'occasion de prendre des nouvelles d'auteurs déjà connus ou de découvrir des nouvellistes. Des tonalités très différentes mais toujours un réel plaisir de lecture! Merci Cath !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : l'atelier du gué
13/12/2013
Une preuve d'amour
"Entre Abdou et moi, il y a Cosette. Elle nous tient chacun une main.Elle nous lie l'un à l'autre."
Fantine, abandonnant Cosette est-elle une mauvaise mère ou bien cet acte est-il Une preuve d'amour ? La question est posée aux élèves qui étudient en lecture suivie Les Misérables. Les opinions sont tranchées , mais tout à coup, Abdou quitte la classe. Sonia a bien vu les larmes qui brillaient dans les yeux de son camarade et elle a aussi deviné, au moins en partie, les liens existant entre le roman de Victor Hugo, Abdou et elle-même.
En 87 pages, Valentine Goby réussit un petit miracle: elle traite un thème d'actualité (les jeunes migrants) avec sensibilité et sans vouloir faire pleurer Margot, redonne un coup de jeune au roman de Victor Hugo (et montre au passage que les thèmes qui y sont abordés sont toujours d'actualité), évoquerde manière subtile le monde de l'adolescence et les parents solo. Le tout en balayant d'un revers de la main les clichés attachés à la région Nord-pas de Calais . En effet, l'action se déroule à Berck, Berck dont elle dépeint les ciels et la plage avec des yeux qui sont tout sauf "égoïstes" ! Un roman qu'on dévore d'une traite et qu'on a envie de partager avec tous ses amis, quel que soit leur âge ! Un grand coup de cœur !
Une preuve d'amour, Valentine Goby, Thierry Magnier 2013.
Le billet de Noukette , celui d'Antigone et de Lucie
Du même auteur: clic !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : valentine goby, les misérables
12/12/2013
La citation du jeudi
"Voir, entendre, aimer . La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin au réveil. " Christian Bobin
Cité in La méditation des paresseuses, livre d’initiation et de vulgarisation très bien fait, qui balaie bien des idées reçues, explique clairement les différences entre méditation et relaxation. Du concret présenté de manière très accessible par une pratiquante chevronnée. à prix très doux pour ne rien gâcher.
Pas encore testé: je crois que j'ai besoin d'être accompagnée pour sauter le pas.et savoir vaincre les obstacles: pas le temps, pas envie aujourd'hui...
06:00 Publié dans Extraits, Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : anne ducrocq