09/12/2013
Luther, l'alerte
"Les paroles véhiculent leur véritable signification comme les rats transportent des puces infestées."
Le succès de la série Luther (clic) a entraîné la rédaction d'un prequel par un habitué du polar, Neil Cross . Très dispensable (merci ma bibli), on n'y retrouve pas tout ce qui fait l'humanité du personnage ni la magie de la ville de Londres, un personnage à part entière dans la série. trop de trash pour le trash et j'ai failli ne pas terminer ce roman qui appuie avec délectation là où ça fait mal (pour moi): les chiens et les bébés.
Bonne nouvelle: la série revient sur une chaîne cryptée le 13 décembre.
Info: Idriss Elba, méconnaissable incarne Mandela dans le biopic qui lui est consacré.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : neil cross
08/12/2013
ça sent l'sapin !
Merci à Cathy et Laurent pour cette découverte d'il y a quelques années!:)
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4)
07/12/2013
La belle année...en poche
""Tout gâcher, c'est ta spécialité, Tracey Charles "je me suis dit."
" -T'as de la chance de t'appeler Tracey. Toi au moins, tes parents t'ont gâtée". Pas si sûr que ça . Parce que la mère de Tracey c'est tout un poème ! Au lieu de se réjouir d'avoir une fille douée qui vient d'entrer en sixième et d'entamer, saison après saison ce qui va devenir sa Belle année , elle la tarabuste sans cesse, passe son temps à se plaindre et on se demande comment après avoir largué son premier mari, le père de la pré-adolescente, elle ait réussi à se dénicher un nouveau compagnon !
Mais Tracey ,en fille intelligente, sait s'accommoder des humeurs de sa mère, voire en tirer partie. Elle porte un regard aigu sur le monde qui l'entoure, la banlieue, mais une banlieue qui échappe à tous les clichés sans pour autant tomber dans l'angélisme (il n'est que de voir la description des cours dans le collège !). L'espace urbain joue en effet un rôle important dans ce roman, à travers les déplacements de Tracey mais aussi à travers la manière dont son père va, petit à petit le réinvestir, faisant fi de sa phobie qui le contraint à rester chez lui.
C'est en effet toute une faune haute en couleurs qui gravite autour de Tracey . Que ce soit ses parents, son beau-père japonais, sa famille ou ses amis. Tout un monde attachant qui se compose petit à petit à travers le récit de Tracey.
La Belle année c'est aussi le récit de la métamorphose à petits pas, d'une enfant dont "Les accès de violence sont le plus grand problème" , qui ne supporte pas qu'on la touche (vu la manière dont sa mère la bouscule, on comprend pourquoi...) et qui va apprendre, mine de rien, à s'ouvrir aux autres. un récit plein de fraîcheur et d'humour.
12:43 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cypora petitjean-cerf
06/12/2013
Kinderzimmer
"Tenir encore, malgré l'hypothèse du gaz."
Lors d'une intervention dans un établissement scolaire, la question d'une jeune fille vient perturber le discours bien rodé de Suzanne Langlois venue témoigner de son internement dans un camp de concentration en 1944. "Alors quand avez-vous compris que vous alliez à Ravensbrück ?"Elle prend alors conscience de l'ignorance qui était la sienne à cette époque et émet le souhait: "Oh, retrouver Mila, qui n'avait pas de mémoire. Mila ,pur présent."
Mila qui est enceinte à son arrivée au camp et se demande si cette grossesse peut influer positivement ou non sur sa survie. Mila qui se raccroche à des faits ténus-le fait qu'un chien SS ne l'ait pas mordue- pour ne pas se jeter sur les barbelés électrifiés . Mila qui va découvrir l'impensable: cette chambre des enfants, Kinderzimmer, oasis de survie dans un univers voué à la destruction.
J'ai tout aimé dans ce roman : la manière dont est relatée l'arrivée ,le fait que pour la jeune femme "rien n'a encore de nom", que "le camp est une langue" , "Le camp est une régression vers le rien, le néant, tout est à réapprendre, tout est à oublier." Comment évoquer de manière plus juste ce qui a dépassé l'entendement ?
La solidarité, "Vivre est une œuvre collective", le sabotage minuscule mais efficace, l'humour-mais oui !-l'imagination font qu’un des moments les plus beaux et les plus forts du roman est l'effervescence des détenues créée par l'accouchement de la jeune résistante : chacune apporte sa contribution et leurs paroles "tissent un châle de voix melliflues autour de Mila revenue". La joie parvient à forer son chemin dans cet univers où la mort peut surgir à tout instant.
Valentine Goby revient aussi sur un de ses thèmes de prédilection, le corps des femmes, mais sans voyeurisme ni pathos. Avec son écriture sensible et imagée, elle tient la note juste tout au long de son roman et parvient à faire sien l’univers concentrationnaire sans tomber dans les pièges inhérents au thème en soulignant toute l'ambiguïté des situations. On y bascule en effet de la tendresse à la cruauté en un clin d’œil et il faut l'accepter.
Il se dégage de ce roman une force exceptionnelle et un pouvoir quasi envoûtant (je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé). Je redoutais le caractère effroyable des situations (et il existe bien sûr) mais ce que je retiendrais finalement de ce livre c'est sa formidable force de vie.
Plein d'avis sur babelio ! Promis les filles, je collecte vos billets dès que j'ai 5 mn !
Trois mois ont été nécessaires pour que je saute le pas (il m'avait fallu plusieurs années pour ce roman là (clic) ! Merci aux copines qui, par leurs billets, ont su faire taire mes craintes !
Un livre revigorant- qui m'a sortie en outre d'une panne de lecture- et un grand coup de cœur !
Du même auteur: clic !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : valentine goby
05/12/2013
Shining
"Car, à bien y réfléchir, les malheurs qui l'avaient frappé (lui et les otages qui que le sort lui avait confiés) lui étaient tombés dessus comme un essaim de guêpes."
Caractériel et alcoolique, Jack a brisé net la carrière universitaire qui s'ouvrait à lui. Pire , il a failli mettre fin à son mariage en se montrant violent envers son jeune fils, Danny.Sa dernière chance est d'accepter le poste de gardien et d'homme d'entretien d'un gigantesque hôtel, à cinquante kilomètres de toute habitation, en plein hiver.Là, en compagnie de sa famille, il espère reconquérir leur confiance et venir à bout de sa pièce de théâtre.
Tout ceci resterait relativement classique si Danny n'était doté d'un don de prophétie et si l'hôtel ne recelait de noirs secrets...
La tension monte vite dans ce lieu unique et clos où les manifestations de plus en plus menaçantes vont se succéder. Si King analyse avec une extrême précision les mécanismes de l'alcoolisme et si ses personnages sont denses et plein d'humanité, je suis restée plus dubitative quant à la progression des phénomènes étranges. J'ai rencontré en fait le même problème que dans d'autres œuvres que j'avais lues il y a longtemps: j'apprécie la sobriété de ces descriptions mais trouve que , en avançant dans le récit, cela tourne un peu au grand guignol et perd en crédibilité. Un grand roman cependant , efficace et sensible.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : stephen king
02/12/2013
Voyages en Absurdie
"Vous ne le savez sûrement pas et même si vous le savez , de quoi je me mêle, mais mercredi prochain sortira le prochain Astérix et périls."
Dans une autre vie, Stéphane Degroodt était pilote de course. Même qu'il avait commencé son entraînement en achetant une combinaison et en s'installant dans sa baignoire. Pas étonnant donc si maintenant il feint de nous piloter en Absurdie, pays dont il est le roi, mais c'est pour mieux nous y perdre.
En effet , entre deux calembours, une fausse chute , un ou deux néologismes, il nous balade, nous éblouit et du coup nous ne pouvons tout repérer. Il en profite, mine de rien, pour balancer un ou deux tacles, nous étourdit , nous fait sourire pour mieux nous égarer dans ce pays dont il a seul les clés :
"Arrivé sur le pas de ma porte, je sonne. J'attends...personne ne vient, je me dis que je sois être parti. je fais alors le tour pour aller m'ouvrir mais, surprise, je ne suis plus là ! Ben oui, à me faire attendre, j'ai fini par me poser un lapin. Heureusement, comme je ne suis pas rancunier, je me convaincs de revenir et m'installe dans le canapé en tête à tête avec, euh, rien."
Pour être sûr de rien avoir loupé, rien ne vaut une séance de rattrapage, histoire de mieux profiter de celui sur le berceau duquel Devos et Desproges ont dû se pencher...
Plon 2013.
Et tous les dimanches, sur canal plus dans l'émission de Maïtena Biraben.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : stephane degroodt, encore un belge!
30/11/2013
Chroniques birmanes
"Tout reste très calme ici, grâce à ce régime qui paralyse les volontés en instillant une peur au quotidien."
Même si comme moi l'association B D et "birmanes" ne vous tente guère (trop lourd, trop plombant), faites fi de vos a priori et lisez Chroniques birmanes du québécois Guy Delisle.
Sa femme , travaillant pour Médecin sans Frontières, le dessinateur et le petit Louis, l'accompagnent en mission en Birmanie.Là, seul père au foyer, l'auteur fait figure d'exception , d'autant qu'il a un peu de mal à convaincre ses interlocuteurs que la BD n'est pas pour lui un passe-temps mais un vrai métier. La petite famille trouve peu à peu ses marques et nous suivons Guy Delisle dans un univers parfois absurde (comme dans beaucoup de dictatures) et déroutant (les gens portent leur parapluie (fermé s'entend) accroché au col de leur chemise.
Didactique mais jamais ennuyeux, un récit attachant où j'ai retrouvé beaucoup de ma réalité d'expat' il y a ...un bail !
Déniché à la médiathèque.
je dois être la dernière à l'avoir lu !:)
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : guy delisle
27/11/2013
Choses qui m'agacent dans les films et/ou séries télévisées
1/Les héroïnes trimbalant avec désinvolture des sacs et/ou valises aussi vides que le cerveau de l'accessoiriste.
2/ Les héros/héroïnes buvant sans même déglutir des tasses de thé ou de café. Trop fort.
3/Les héros/héroïnes buvant pour un oui pour un non à tire larigot du vin rouge dans des verres de la taille de petits aquariums. ça remplace la cigarette fumée nerveusement ou c'est le lobby des vignerons ? c'est plus sexy ?
Et vous, qu'est ce qui vous agace dans les fictions au ciné ou à la télé ?
The big Lebowski, en tout cas, j'adore !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (25)
26/11/2013
Myriam Leroy n'aime pas
"L'amour, c'est quand deux personnes ont arrêté d'essayer."
"Dézingage à la sulfateuse des choses unanimement encensées par la critique", tel est l’objectif des chroniques de Myriam Leroy. Dans un monde où l'on nous propose sans arrêt d'aimer tout et n'importe quoi, cela relève de l'entreprise salutaire, surtout quand , comme Myriam Leroy on est doté d'un très joli brin de plume qui n'est pas sans rappeler Pierre Desproges* .Les mauvaises langues diront que j'aime que dis-je, j'adore Myriam Leroy parce qu'elle a écrit ceci : "J'admire d'ailleurs beaucoup ceux qui travaillent avec les enfants, les profs, par exemple. Qui doivent souvent se sentir comme des prix Nobel de chimie parce qu'elle parachutés au Terek Grosny**."
Non, j'aime Myriam Leroy parce qu'elle n'est pas consensuelle, qu'elle regimbe devant tout ce que, à grand coup de matraquage médiatique ou de bon ton, on nous demande d'apprécier. Et elle y va de bon cœur Myriam et moi de hoqueter de rire et de surligner plein de passages sur les scouts, Miss Belgique , les DJ's, les gens (carrément !), La France, Yannick Noah, les blogueuses (!), The artist, les jours fériés, Bref (la série): "L'espèce de folie qui règne autour d'elles témoigne de la pauvreté créative de nos sociétés. Qui se ruent sur quelques minutes de sourire comme des zombies affamés sur un morceau de cervelle humaine frétillante, comme si c'était du Léonard de Vinci humoristique , du Stephen Hawking de la farce...". Elle s'en prend même à ...Myriam Leroy ! Un pur régal en direct de la Belgique !
à noter que Myriam Leroy officie maintenant sur Canal Plus (La nouvelle édition).
On peut la voir dans ses œuvres ici !
* "De toutes mes forces, de toute la force de mon coeur, de toute la force de mon âme, je hais les coiffeurs. J'ai horreur qu'un gominé à gourmette me chahute le cuir chevelu avec ses grosses papattes embagouzées aux ongles éclatants de vulgarité manucurale. J'ai horreur qu'un Brummel de gouttière me gerbe dans le cou le crachin postillonnant des réflexions de philosophie banlieusarde que lui inspirent sporadiquement la hausse du dollar, l'anus artificiel du pape, l'inappétence sexuelle de la fille Grimaldi, la montée de la violence dans les quartiers cosmopolites et l’indiscipline problématique de la raie de mon quoi ? De la raie de mon crâne. Car, à l'instar du pou, le coiffeur est un parasite du cheveu." in Chroniques de la haine ordinaire
** en Tchétchénie
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : myriam leroy
25/11/2013
Le mystère du hareng saur
"-ça fait toujours plaisir de se faire insulter par le fantasme de quelqu’un d'autre."
Branle-bas de combat dans le monde des livres ! Thursday Next a disparu et il faut la retrouver d’urgence pour éviter une guerre entre le Roman Grivois et la Littérature Féminine. Pas sûr que le conflit soit évité car celle qui est chargée de la retrouver n'est autre que la Thursday de fiction, qui interprète son rôle mais ne dispose pas des mêmes capacités que celles de son illustre modèle.
Flanquée d'un majordome mécanique, louvoyant entre les Hommes du Plaid et les trafiquants de fromage, Thursday aura fort à faire, d'autant que son p'tit cœur tout mou bat fort pour le mari de Thursday...
Quel bonheur de replonger dans le Monde des Livres ! Les e-books y sèment un peu de désordre et la Thursday de roman va s'employer à comparer le monde réel, fort chaotique à ses yeux ,et celui, plus policé en apparence ,de la fiction. Jasper Fforde a retrouvé une veine inventive qui fait plaisir à lire et même si l’intrigue est un peu légère, on prend beaucoup de plaisir à se balader dans le monde plein de références loufoques , de fausse logique et d'humour ! un vrai régal !
Le mystère du hareng saur, Jasper Fforde, traduit de l'anglais (royaume 6uni) par Jean-François Merle , Fleuve noir 2013, 472 pages bruissante de marque-pages !
Série Thursday Next
- L'Affaire Jane Eyre, Fleuve noir, 2004 ((en) The Eyre Affair, 2001) clic
- Délivrez-moi !, Fleuve noir, 2005 ((en) Lost in a Good Book, 2002)
- Le Puits des histoires perdues, Fleuve noir, 2006 ((en) The Well of Lost Plots, 2003) clic
- Sauvez Hamlet !, Fleuve noir, 2007 ((en) Something Rotten, 2004) clic
- Le Début de la fin, Fleuve noir, 2008 ((en) First Among Sequels, 2007) clic
- Le Mystère du hareng saur, Fleuve noir, 2013 ((en) One of Our Thursdays Is Missing, 2011)
- The Woman Who Died a Lot, 2012
- Dark Reading Matter
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jasper fforde, thursday next, fantasy spéculative