10/11/2013
La bibliothèque idéale d'Anna Gavalda #2
- Dina Vierny, Histoire de ma vie racontée à Alain Jaubert
- Tereska Torrès ,Une française libre
- Simon Leys, tout
- Recueil de citations: Les idées des autres
- Une anthologie de poésie
- Anne-Margot Ramstein, Matthias Arégui, Avant, après(jeunesse)
05:55 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : anna gavalda
09/11/2013
Baka !
"Elle avait toujours un faible pour les laids à sex-appeal."
Pas de duo ici mais la seule Louise Morvan, détective privée envoyée au Japon par un évêque parisien pour remettre dans le droit chemin un neveu exilé .
On se balade avec plaisir au côté de la française découvrant les charmes de la vie tokyoïte , entre temple zen et yakuzas invectiveurs (Baka signifie Idiot (e), espèce de conne"), interprète évaporée et beau gosse nippon. Du bel ouvrage qui tient ses promesses: dépaysement et suspense.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (10)
08/11/2013
Ainsi soit Benoîte Groult
"On me demande régulièrement: "Vous êtes encore féministe ?" Comme si j'avais un eczéma dont je n'arrive pas à guérir !"
En 1975 sortait Ainsi soit-elle, essai sur la condition féminine, où Benoîte Groult écrivait pour la première fois seule (elle avait rédigé auparavant des romans avec sa sœur chérie , Flora). En 2013, sort un bon gros roman graphique, Ainsi soit Benoît Groult, où Catel retrace avec l'élégance de son trait la vie, les amours et les convictions de cette jeunette née en 1920 qui continue à se battre autant pour les droits des femmes que pour le droit à mourir dans la dignité.
Celel qui affirme en couverture " Je n'aime pas la bande dessinée" , leitmotiv malicieux qui scande les 326 pages, finira bien évidemment non seulement par l'apprécier mais aussi par se lier d'amitié avec la dessinatrice Catel.
Même si comme moi vous avez lu tous les ouvrages de Benoîte Groult, y compris ses romans où elle dévoile largement sa vie, vous prendrez beaucoup de plaisir à la suivre, fonçant au volant de sa twingo où évoquant avec un peu de nostalgie sa liberté amoureuse. Toujours frondeuse, celle qui affirme joliment "j'ai le printemps en moi" ne pourra que vous plaire! Une femme comme on rêve d'en rencontrer plus souvent ! Et si vous ne la connaissez pas encore, n'hésitez pas une seconde !
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : catel, roman graphique
07/11/2013
Qui touche à mon corps, je le tue
"Qui peut prendre sa douleur ? Qui peut la lui voler ? Qui peut prendre sa chair ? "
De l'aube à l'aube, dans une atmosphère teintée alternativement de jaune et de bleu, trois êtres à la limite de la vie et de la mort. En ce 29 juillet 1943, Lucie L., faute d'avoir su se déprendre du corps de sa mère, avorte, seule. Dans sa cellule de la Roquette, Marie G, faiseuse d'anges, attend son exécution. Quant à Henri D., bourreau,il n'est pas le mieux loti, quoique on en pense.
Chacun revient sur son passé, sur ce qui l'a conduit, de manière plus ou moins consciente à cette situation.
Avec une sensibilité extrême, Valentine Goby nous peint de manière à la fois poétique et charnelle ces trois corps qui, d'une certaine manière ne s'appartiennent pas vraiment. Ancrant sa fiction dans un socle historique, elle la sublime par son écriture magnifique et nous la rend d'autant plus poignante. Un titre plein d'une rage sourde et et menaçante autour duquel je tournais depuis trop longtemps. à découvrir absolument.
déniché à la médiathèque et en poche.138 pages brûlantes.
Du même auteur: clic.
le billet d’Antigone !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, rentrée 2013 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : valentine goby, corps des femmes
05/11/2013
The Main
"Un homme qui serait arrivé à préférer la paix au bonheur, le silence à la musique."
Après deux romans hautement enthousiasmants de Trevanian (clic), c'est le sourire aux lèvres que j'ai entamé la lecture de The Main (prononcer comme dans Main street). Hélas, l'histoire de ce vieux flic solitaire qui arpente "son" secteur dans l'hiver montréalais m'a laissé de marbre tant il est daté et prévisible.
Le rythme est languide, plusieurs fois, j'ai failli piquer du nez et je n'ai rien retrouvé des ambiances électriques des autres textes de Trevanian. Dommage.
Merci à Babelio et à l'éditeur.
d'autres avis plus enthousiastes ici.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : trevanian
04/11/2013
Il faut beaucoup aimer les hommes
"Les étranges et merveilleuses traces sur ma peau sont le signe que je n'ai pas rêvé-non le signe c'est l'entaille, l'attente, la route ouverte."
Solange, actrice française installée à Los Angeles, rencontre un acteur dans une soirée. Cet homme, en dépit d'une description extrêmement fouillée, nous ne l'apprenons pas immédiatement, est noir. Et alors ? , comme se demande la quatrième de couverture. Et alors, cela ne va pas de soi et Solange va en faire l'expérience.
Marie Darrieusecq place son roman sous l'égide de Marguerite Duras (par son titre, extrait d'une citation de l'auteure de L'amant) et effectivement on va retrouver ici certains des thèmes chers à Duras : les relations amoureuses interraciales, l'attente mais aussi la description de la Nature opiniâtre (la mer dans Un barrage contre le Pacifique, la forêt africaine ici). Mais Marie Darrieusecq, si elle analyse finement tout ce qu'implique cette relation entre une femme blanche et un homme noir, met aussi en scène un créateur habité par une vision : il veut à toutes forces adapter au cinéma le roman de Conrad, Au cœur des ténèbres et le réaliser en Afrique, bien évidemment. S'en suit une description hallucinée du tournage où Solange devra lutter pour trouver sa place.
L'écriture de Marie Darrieusecq est à la fois puissante et lumineuse. Elle sait aussi bien s'attacher aux détails , de superbes pages sur l'attente, que décrire la puissance inexorable de la nature africaine. Un roman souvent cruel mais où l'héroïne parvient toujours à conserver sa dignité.
Un roman enthousiasmant, tout hérissé de marque-pages ! Un énorme coup de cœur et un énorme merci à Clara !
Ps: Solange, adolescente ,était déjà l'héroïne de Clèves, un roman non chroniqué, au charme trouble qui m'avait moins convaincue.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, rentrée 2013, romans français | Lien permanent | Commentaires (19)
03/11/2013
Quand le maître n'est pas là ...
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (6)
02/11/2013
Le week-end
"Avaient-ils cessé de jouer selon les règles parce qu'ils ne gagnaient rien à les respecter ? Parce que, quand ils étaient pauvres, ils n'avaient aucune chance de succès et, quand ils étaient riches, ils trouvaient le jeu mensonger, corrompu et vide? "
Jörg, terroriste allemand, après plus de vingt ans en prison, a été gracié. Sa sœur, Christiane, lors de sa sortie organise des retrouvailles avec d'anciens amis. Un sas de décompression, croit-elle, avant que son frère ne réintègre la société.
Mais, bien évidemment, Le week-end va se révéler plein d'incertitudes , de questions, refoulées ou non, de trahison. Il sera l'occasion du bilan d'une génération. Qui de ceux qui ont choisi la lutte armée et meurtrière dans les années 70 à 90, ou de ceux qui sont restés plus en retrait ont-ils été les plus floués ? Jörg peut-il encore tenir un discours plein d'anachronismes sur sa lutte ou doit-il accepter d'avoir commis des erreurs ?
Jamais didactique mais plein de réflexions intéressantes, Le week-end est un roman qui creuse au plus profond les failles humaines et nous brosse le portrait de gens qui ont perdu leurs certitudes mais gagné en humanité.
Déniché à la médiathèque, sorti en folio en 2013.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : bernhard schlink
31/10/2013
Bilan du mois
Deux films , très différents par l'esprit mais avec des avis extrêmement mitigés:
*Paulette, mamie indigne qui, après avoir connu des jours meilleurs, va tirer son épingle du jeu en montant un commerce de space cakes dans une cité craignos. La gouaille de Bernadette Laffont ne parvient pas à contrebalancer le climat nauséabond créé par toutes les insultes racistes que son personnage balance toutes les trois minutes.
*Dans le genre, on les arnaque ou on les vole pour survivre, en plus trash mais nettement plus réjouissant , je préfère largement la série Shameless. Au moins, il y est question de solidarité familiale, au moins au sein des enfants, et ce toutes couleurs confondues.
*Grand central. Si j'ai aimé la présentation quasi clinique du travail dans la centrale, s'opposant aux grandes tablées chaleureuses et fraternelles des ouvriers après le boulot, je n'ai pas cru une seconde à l'histoire (d’amour ? de sexe ? ) entre les deux personnages principaux. Adam , torse nu et Eve en mini short ont beau se balader dans des décors champêtres, tout ceci reste engoncé et il manque à Léa Seydoux en particulier toute la folie qui faisait la grâce d'une Béatrice Dalle dans 37,2° le matin par exemple.à trop vouloir trop contrôler, on ne laisse rien passer, ni sentiment, ni aspect charnel.
Dans un genre beaucoup plus réussi, on pourra toujours relire le roman dont se sont largement inspiré les scénaristes( clic ).
Ps:Olivier Gourmet est comme d’habitude parfait dans un rôle d'ouvrier leader au bout du rouleau.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (14)
30/10/2013
Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage
"S'il y a bien une chose qui me tape sur le système, c'est de commencer un nouveau chapitre et de m'apercevoir que ce con de narrateur a changé."
Et pourtant, évidemment Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage va user de cet artifice car il met en scène deux personnages principaux:Ethered Tressider, romancier polygraphe, créateur d'un personnage de policier qu'il ne maîtrise plus et son agent, l'encombrante Elsie qui déteste autant la littérature que les écrivains.
Tous deux vont se retrouver à mener une enquête ,chacun de leur côté et parfois ensemble, quand l'ex-femme de Ethelred va avoir la "bonne " idée de se suicider à quelques kilomètres de chez lui dans le véhicule mentionné dans le titre.
Nous avons ici un roman astucieux en diable , bourré d'humour british, où les mots jouent un rôle essentiel .Mais l'auteur ne fait pas le malin, ne prend pas son lecteur pour un imbécile et ne fait pas d'effets de manches. Un pur régal donc !
Déniché à la médiathèque et vient de sortir en poche. à se procurer sans hésitations.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : l.c. tyler, humour british, polar