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19/10/2013

L'expert...en poche

"Les aigles ne sont pas des ornithologues."

Suite des aventures de Jonathan Hemlock, L'expert reprend un peu le schéma de La sanction: Même départ avec le personnage trop sûr de lui, même intervention féminine (justifiée par une ressort dramatique que je ne révèlerai pas), mais la tonalité est encore plus sombre et la faille s'agrandit dans l'âme d'Hemlock. Côté humour, nous avons aussi droit à un hilarant dialogue-promenade mettant aux prises le héros avec la campagne anglaise.trevanian
Mais cette fois nous gravitons à la fois dans le monde de l'art , celui de l'espionnage et des milieux interlopes et les épreuves rencontrée par notre héros seront encore plus physiques et originales que dans La sanction. Une petite baisse de régime (plus d'effet de surprise) mais un excellent moment cependant.

18/10/2013

Dernière nuit à Montréal...en poche

"- Je ne suis pas sûre de savoir comment rester, dit Lilia."

 Toute sa vie, ou presque ,Lilia aura été suivie. Enlevée à sept ans par son père, elle va connaître jusqu'à l'adolescence une longue cavale qui lui donnera pour toujours le goût de partir. hilary mantel
  Au début du roman, elle quitte Eli, un étudiant new-yorkais fasciné par les langues, qui n'arrive pas à s'"immerger dans le monde". Contacté par Michaela, qui se rêvait funambule, pour perpétuer la tradition familiale, ce dernier part pour Montréal où se dévoileront tous les secrets de la vie de Lilia.
Hypnotique et fascinant, ce roman, présenté comme une thriller, brouille toutes les frontières. Les personnages sont à multiples facettes et se dévoilent peu à peu dans une construction narrative éclatée  qui , pourtant, n'égare pas le lecteur. Le rythme est lent, mais jamais languissant et l'on se plaît à faire durer la lecture de ce roman poétique , superbement écrit où Montréal, ville présentée comme férocement francophone, joue un rôle essentiel et glaçant.
Un premier roman à découvrir absolument.

17/10/2013

Sur ta tombe

"-Jack, ce qui vous terrifie, ce n'est pas l'idée du bonheur, c'est celle de causer le malheur d'autrui."

Une bande de gothiques a décidé de "nettoyer" les rue de Galway de tous les "marginaux, handicapés, démunis, tocards  et autres miséreux." Pas de bol pour notre ami Jack Taylor, détective aussi bien porté sur la bibine que sur la littérature, passablement éclopé et même pas riche d'illusions.ken bruen,jack taylor
Si l'on ajoute qu'un prêtre s'est fait tabasser, qu'un autre s'est enfui en emportant la caisse , voici de quoi brosser un tableau bien peu réjouissant de la situation en Irlande !
Pourtant Jack Taylor, de plus en plus éclopé, parviendra comme d'hab' à faire pencher la balance du bon côté et à ramener un semblant d'ordre dans la ville à défaut de trouver un peu d’harmonie dans sa vie.
Bonne nouvelle : si Jack Taylor semble sombrer de plus en plus, son humour noir est toujours au rendez-vous et  Ken Bruen se montre ici au mieux de sa forme . Mauvaise nouvelle : il s'agit de l’avant dernier opus de la série !
Pour se consoler d'avance, on pourra toujours noter les multiples références de romans citées par Jack dont celle-ci : "Je me suis  aussi pris du Carol O' Connell. Peu importe ce que pensent les gens, sa Kate Mallory  a eu une influence indéniable sur Stieg  Larsson." Tout à fait d'accord , la  Lisbeth de Millenium a un air de famille avec Kate Mallory.

Sur ta tombe, Ken Bruen, Fayard 2013,  307 pages qu'on peut lire indépendamment, mais c'est mieux de suivre la série. (Bon, j'ai loupé un épisode précédent et je m'en suis sortie quand même ! )

1. Delirium Tremens (Mai 2006 en Folio). clic
2. Toxic Blues (Mai 2007 en Folio)clic
3. Le martyre des Magdalènes (Folio, 2008) clic
4. Le dramaturge (Oct 2007) clic
5.La main droite du diable clic
6.Chemins de croix.
7. En ce sanctuaire clic
8.Le démon clic

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15/10/2013

Instinct primaire

"Il est hors de question de vivre avec des regrets rien que pour rassurer ceux qui n'ont pas le culot de vivre."

La narratrice a choisi de ne pas se marier, de ne pas avoir d'enfants, des exigences assumées sur pia petersen,relation hommes  femmes mode d'emploilesquelles personne ne devrait avoir droit de regard. Et pourtant ces choix de vie dérangent aussi bien l'homme qu'elle aime- et à qui elle écrit cette longue lettre- que ses amies mariées et mères de famille.
Avec rigueur et méthode, Pia Petersen défend son point de vue féministe, n'hésitant pas parfois à se montrer extrémiste, à débusquer les hypocrisies sociales et ça fait un bien fou.
Un livre dérangeant dans le meilleur sens du terme. Une lettre qui devrait engendrer bien des polémiques dans le ronron ambiant.

Instinct primaire, Pia Petersen,

Le premier livre de ma liseuse !

le billet de Gwenaëlle, la tentatrice!

14/10/2013

L'apiculture selon Beckett

"J'ai besoin des abeilles pour me rappeler que des choses merveilleuses sont possibles."

Journal imaginaire d'un doctorant embauché par l'auteur d'En attendant Godot, L'apiculture selon Beckett est un prétexte plein de charme et de fantaisie pour brosser un portrait du dramaturge irlandais à mille lieues des clichés qui lui sont attachés comme autant de boulets.
Martin Page a fait son miel des points de vue originaux de Beckett sur les universitaires, les relations entre l'art et le monde mais aussi sur le personnage que , jeune auteur soucieux de crédibilité, il s'est créé.  Il en brosse aussi un portrait ancré dans la quotidienneté. Imaginer le dramaturge confectionner des crêpes ou vêtu d'une tenue d'apiculteur est une vision plutôt rafraichissante ! martin page,samuel beckett
Pour autant ce roman ne fait pas abstraction de la gravité inhérente à celui qui " ne pouvait être proche que de gens qui savaient que la guerre n'était pas terminée et ne se terminait jamais, qui vivaient sous un climat différent de la majorité. Des gens légers et graves, fiables et passionnés."
Une parenthèse enchantée de quelques mois pour le narrateur et de 86 pages pour le lecteur qui ne peut qu'espérer que le souhait suivant se  réalise: "On devra oublier Beckett pour le redécouvrir et le lire comme il devrait être lu, sans la pollution de la renommée et de la réputation qui l'entoure aujourd'hui. Tout artiste est kidnappé. C'est lui rendre sa liberté que de l'oublier régulièrement, pour poser des yeux neufs sur son œuvre."

Déniché à la médiathèque.

L'apiculture selon Beckett, Martin  Page ,Éditions de l'Olivier 2013, 86 pages piquetées de marque-pages car Martin Page et Beckett ont l'art de la formule !

De Martin Page : clic ! clic, et re clic

11/10/2013

Le temps, le temps

martin suterDeux veufs suisses, chacun à leur manière , tentent de freiner le temps car ils ne parviennent pas à admettre la mort de leurs épouses respectives. De surcroît, le narrateur veut trouver l'identité de l'assassin de sa femme.
Lent, répétitif, ennuyeux. Pas de temps à perde en ce moment donc lâche abandon. Un mystère reste non élucidé, comment les auteurs suisses parviennent -t-ils aussitôt à ce qu'on devine que l'action se déroule chez les Helvètes ?

Déniché à la médiathèque.

10/10/2013

Prix nobel de Littérature....

...attribué à Alice Munro,  canadienne de langue anglaise ,yepee !

 *Fugitives (clic)index.jpg

*Trop de Bonheur (clic)

*L'amour d'une honnête femme (clic)

Souffrance et travail

Quand la télévision réinvente "les dossiers de l'écran" (sans la musique anxiogène, ouf !), avec un téléfilm plein d'intelligence et de sensibilité, on en redemande !index.jpg
Surtout quand Didier Bourdon et Judith Chemla nous serrent le cœur, l'un dans le personnage d'un cadre victime de burn-out syndrome d'épuisement professionnel), l'autre dans celui d'une femme souffrant de trouble psychotiques.
J'ai vu le début du débat, là aussi les intervenants étaient pertinents et expliquaient clairement  qu'à trop vouloir s'impliquer dans son travail, sans rien en retour, on pouvait dépasser les limites et mettre en jeu sa vie...
Le site indiqué a dû être victime de son succès car il n'est plus accessible: souffrance et travail

08/10/2013

Complications

"Les choses se passaient si vite qu’elles devenaient irréelles."

Comme le souligne Tricia Sullivan dans sa postface, tous les textes constituant ce recueil ont pour sujet la perte. Perte d'êtres aimés qu'on voudrait retrouver par delà le temps, le temps qui occupe une place essentielle par l'intermédiaire de montres chéries, objets patinés et peut être dotés de capacités surprenantes.nina allan
Les maisons de poupées, les microcosmes de manière générale, tout ce qui est construit minutieusement et révèle des endroits cachés sont aussi au cœur de ces textes qui gomment la frontière entre notre réalité et d'autres espaces temps. Mais tout ceci est composé de manière subtile et délicate et les non amateurs de science-fiction et/ou de fantastique (dont je fais généralement partie) trouveront un charme prenant à ces nouvelles où l'on retrouve des personnages portant le même nom mais semblant saisis à d’autres époques de leurs vies ou dans d'autres réalités. Le livre lui-même peut être envisagé de la même manière comme "...une belle machine , une histoire qui soit la somme des faits tout en les dépassant. Quand la machine commence à marcher toute seule, alors c'est le moment où on sait qu'on a réussi à dire la vérité."
On se laisse envoûter par ces ruptures subtiles de ton ou de temps et l'on savoure l'écriture précise et délicate de Nina Allan. Un expérience à ne rater sous aucun prétexte ! Et zou sur ma fameuse étagère !

Complications, Nina Allan, traduit de l'anglais par Bernard Sigaud, éditions Tristram 2013, 202 pages constellées de marque-pages.

07/10/2013

En vrac, pas rangé...

...ils m'ont laissée sur ma faim.

* Giacomo Foscari de Mari Yamazaki , une interaction intéressante au début pourtant entre l'Italie mussolinienne et le Japon contemporain. Des personnages à la triste figure qui se croisent, une homosexualité latente et une récit qui peine à se mettre en route...Pas convaincue. L'avis plus détaillé d'Antigone.89523959_p.jpg

*Tarte aux pommes et fin du monde, de Guillaume Siaudeau.Une association alléchante, des personnages bien campés, une écriture imagée et attachante ("...m'assurer que le vent avait encore à apprendre à mes cheveux." mais une mélancolie diffuse et un goût de trop peu (133 pages).  J''aurais aimé les accompagner plus tartes.jpglongtemps Un grand merci à Clara, plus enthousiaste ,qui m'a permis de déguster cette tarte couronnée de trop de bougies.

*Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris plus un),de Francis Dannemark. Un titre à la Woody Allen, une écriture pleine d’empathie, des personnages bien campés mais là encore j'aurais aimé lire plus que 185 petites pages pour mieux profiter de cette histoire de famille et de mariages. peut être en attendais-je trop après celui-ci (clic).

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