05/10/2013
L'extravagant voyage du jeune et prodigieux TS Spivet...
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (16)
04/10/2013
Billie
"Tu dois penser que j'invente des phrases à grandes emmanchures pour faire genre comme dans un livre."
Billie et Franck sont deux, "pestiférés", deux clandestins, "Des combattants de l'invisible, des délocalisés d'eux-mêmes, des qui sont en apnée du matin au soir et qui en crèvent parfois, oui, qui finissent par lâcher prise si personne les repêche un jour ou s'ils n'y arrivent pas tout seuls..." Plombés par leurs antécédents familiaux, ils se sont repérés de loin, mais il faudra l'étude d'une scène d'On ne badine pas avec l'amour pour qu'ils se rapprochent enfin.
Bousculant leur"morne adolescence"à la campagne, commence alors une histoire d'amour/amitié qui se poursuivra vaille que vaille, malgré les épreuves.
On sent une grande tendresse de l'auteure pour ces personnages qui tentent de se sortir d'un chemin tout tracé. Tendresse que j'aurais vraiment voulu partager mais, hélas, le long monologue lourdaud et sonnant faux de Billie n'est que trop faiblement rattrapé par les petites pépites que recèle le pur récit. La volonté de finir à tout prix façon contes de fées crée aussi une sensation de malaise et de déséquilibre. Le roman pêche enfin par des baisses de rythme et surtout surtout par son style trop oralisé. Une demi déception, donc.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : anna gavalda
03/10/2013
Les femmes de ses fils
"Cela lui rappellerait que la vie n'est pas seulement peuplée de moments de colère et de confusion, et de sentiments blessés."
Les trois fils de Rachel et Anthony sont maintenant mariés ,et pour certains père de familles, mais leur mère entend bien que ses enfants continuent à lui prêter allégeance. Son manque de tact va entraîner quelques remous dans les jeunes couples mais, les trois belle-filles, chacune avec des personnalités bien différentes vont tenter progressivement de réorganiser la constellation familiale et de redéfinir le rôle de chacun.
Que voilà un roman confortable ! Délicieusement britannique mais sans pour autant être poussiéreux ! les personnages sont croqués à ravir, la gamme des émotions analysée avec finesse et on se retrouve juste une peu désemparé que cela se termine si vite. à déguster que l'on soit dans l'un ou l'autre camp, ou dans les deux !
Déniché à la médiathèque.Petit bémol: la traduction, un peu bancale parfois.
les femmes de ses fils, Joanna Trollope, Éditions des deux terres 2013, 334 pages qui nous entraînent de Londres au Suffolk.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : joanna trollope, belle-mère, belles-filles
01/10/2013
Moment d'un couple
"Dire je t'aime, pense Juliette, c'est s'inscrire dans la durée, pas comme dire j'ai envie de toi ou je suis bien avec toi."
Moment d'un couple est un roman troublant à plus d'un titre. D'abord par son thème: un homme trompe sa femme et la maîtresse, une femme politique en vue, commence à les harceler, lui et son épouse. Le tout est envisagé du point de vue de l'épouse trompée qui bien évidemment souffre, croit frôler la folie mais garde néanmoins la tête froide et se bat , pied à pied pour garder son homme. Elle analyse, se découvre stratège et surtout prête à défendre ses enfants comme une tigresse.
Dérangeant ensuite, parce qu'évidemment on se dit que c'est une histoire inspirée de faits réels et qu'enfin la mine d'infos qu'est internet nous permet même de mettre un nom -connu- sur la maîtresse en question qui, de surcroît avait publié un roman présentant son point de vue sept ans auparavant. Ce dernier aspect a quelques peu parasité ma lecture mains, néanmoins, je n'ai pas lâché ce roman qui fouaille, appuie là où ça fait mal et présente une vison sans concessions du couple. à quand le roman du mari ?!
Un grand grand merci à Cuné !
L'avis de Clara (qui n'a pas aimé les cinq dernières pages. Perso, je les trouve extrêmement logiques...) qui vous enverra vers plein d’autres billets.
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : nelly alard
30/09/2013
En même temps, toute la terre et tout le ciel
"C'était quelque chose que je devais à Nao. j'avais envie de lire son journal au rythme de ce qu’elle avait vécu."
Oui, il faut prendre son temps pour savourer et laisser infuser les 596 pages du roman de Ruth Ozeki. se laisser prendre par la magie de ce livre qui alterne les récits de Nao, jeune japonaise victime de harcèlement dans un pays qu'elle ne reconnaît pas comme le sien et Ruth, écrivaine en panne d'inspiration au Canada, sur une île où la nature sauvage a encore droit de cité.
Probablement emporté par le tsunami, un sac en plastique contenant le journal de Nao , des lettres et une vieille montre s'échoue sur la baie de Desolation. Il sera trouvé par Ruth qui se rendra vite compte que les mots de la lycéenne lui sont destinés. S'établit alors entre les deux femmes, entre les deux pays, entre passé et présent, une relation où les mots joueront un rôle essentiel.
La frontière entre réel et imaginaire devient poreuse mais le lecteur accepte sans broncher qu'un rêve puisse modifier le passé ou qu'un corbeau joue un rôle essentiel tant il est captivé par ce récit à la construction harmonieuse. On veut savoir ce qu'il advient de chacun des personnages, on partage leurs souffrances, on découvre les situations sous différents points de vue et on finit ce roman en parvenant même à s'intéresser au chat de Schrödinger sans mal de crâne !
Un roman d'une grande richesse et d'une extrême sensibilité qui évoque aussi bien le zen, avec une nonne de cent quatre ans pleine d'empathie et d'humour, les kamikazes, le choc des cultures, l'identité , la tentation du suicide mais sans jamais devenir pesant. On y glane aussi, grâce au mari de Ruth, plein d'infos scientifiques. Bref, on se régale de bout en bout ! un roman constellé de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables !
Un énorme MERCI à Clara !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, rentrée 2013, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : ruth ozeki, japon, canada
29/09/2013
la petite Borde
"Nous traînions notre enfance au milieu des adultes. Sans bien tout comprendre. un somnambulisme, dans les paroles et l'épaisse couche de fumée des cigarettes."
Par petites touches, en tableaux précis et intenses, Emmanuelle Guattari essaie d'être au plus près d'une enfance qui s'est déroulée dans les années soixante à La Borde, établissement psychiatrique hors normes, où exerçait son père, psychanalyste et philosophe.Ceux qui chercheront ici un témoignage sur l'expérience de cette clinique resteront sans doute sur leur faim, tant il est vrai que pour les enfants la notion de normalité ne peut se forger qu'en se confrontant avec d'autres expériences. Ici, l'auteure a choisi de se situer à hauteur d'enfant et restitue avec une grande économie de moyens, un univers où l'enfance cesse quand les jambes restent coincées entre le banc et la table.
Un texte fragmenté qui évoquera plein de souvenirs à ceux qui ont grandi dans les années 60 et brosse en pointillés le portrait d'une famille pleine de fantaisie et de respect des autres. Le genre de livre qu'on chérit ou qui nous laisse sur le bas-côté. Il m'a fait du bien.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : emmanuelle guattari
28/09/2013
Pourquoi un tel besoin de littérature ?
"Parce qu'il y a quelque chose en nous qui est affamé et que rien ne rassasie jamais.[...] Seuls les soins prodigués par nous à cette espèce de jardin intérieur que nous nous trimballons tous et que nous cachons plus ou moins bien derrière nos oripeaux sociaux nous permettent de ne pas nous faire latter par la vie. [...] Vous avez vu Le voyage de Chihiro, le dessin animé ? Il y a cette chaudière infernale qu'il faut toujours alimenter et ce sont des petits animaux qui s'y collent.[...] Nous sommes tous cette chaudière, et les livres, le temps que dure leur lecture, assurent l'un des nombreux va-et-vient. C'est aussi simple que cela."
Anna Gavalda dans un formidable entretien paru dans Lire #419.
Merci à Cuné de me l'avoir signalé !
Et début octobre sortira le nouveau roman de celle qui se définit comme "une raconteuse d'histoires", Billie. j'ai hâte !
06:00 Publié dans Extraits | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : anna gavalda
24/09/2013
Le livre du roi
Un jeune étudiant islandais parti étudier à Copenhague va se retrouver embarquer dans une chasse au trésor d'un genre particulier. En effet, dans cette Europe d'après guerre, il va aider un professeur aussi savant qu'atrabilaire à mettre la main sur Le livre du roi, "la plus ancienne source de la mythologie et de la poésie nordique ancienne." Par la même occasion , il s'agit aussi de réaffirmer la singularité de la culture islandaise, l'Islande étant à cette époque sous la coupe du Danemark.
à la croisée du Nom de la rose et d'Indiana Jones, Le livre du roi est un roman d'aventures et de formation qui tient ses promesses, ni plus ni moins. L'auteur s'offre même le petit plaisir d'y mettre en scène son propre père, journaliste à l'époque, ce dont nous informe une note en bas de page. Un livre qui plaira aux amoureux des livres car Arnaldur Indridason y affirme la nécessité d'apprécier la valeur des manuscrits anciens.
Un cran en dessous de notre policier préféré mais une lecture confortable car on y trouve tout ce à quoi on s'attend dans ce type d'ouvrage.
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : arnaldur indridason
23/09/2013
Les mutilés
"L'existence ne serait qu'une succession de pertes de pouvoirs depuis la toute puissance de l'enfance."
Le jour où son mari tente de la tuer, Lucyle , qui en apparence possédait tout, richesse, amour, position sociale, commence à vivre. Elle fait alors voler en éclats les images factices de son couple idéal, de sa famille qui a tout fait pour gommer un passé marqué par la douleur extrême et s'insurge contre une société dans laquelle pullulent Les mutilés.
Les mutilés, ce sont ceux qui, comme sa sœur, vivent dans leur corps des amputations, mais aussi, plus nombreux, tous ceux qui se laissent broyer par les habitudes, les fausses valeurs, la violence d'une société , la rage de posséder et font fi de leurs émotions .
L'héroïne remonte alors le cours de son histoire familiale pour tenter de s'alléger du "fardeau des disparus et des moments immarcescibles auxquels ils sont reliés." et renouer avec la grâce et la lumière.
Diatribe d'une extrême violence contre notre société des apparences et de l'argent , analyse féroce du jeu social, le premier roman de Marianne Vic sacrifie un peu la progression de son récit et la densité de ses personnages. En revanche, la beauté et la richesse de la langue, la pertinence de sa réflexion font qu'on ne peut lâcher ce roman (sauf pour consulter un dico !) tout constellé de marque-pages ! Une découverte coup de cœur -coup de poing !
Juste un passage parmi tant d'autres, pour vous donner envie:
" La pléonexie* engendre deux empêchements majeurs: celui d'aimer, celui de mourir.
Plus on possède, plus on idolâtre la prospérité, plus on se sédentarise, cherchant désespérément à s'enraciner contre l'instabilité de toutes choses, à aller contre le mouvement inexorable de l'univers.
Pauvres êtres , mus seulement par le désir d'avoir plus ou paraître mieux que les autres, toujours plus, toujours mieux...Des nains possédants qui croient ainsi conjurer l'absurdité de l'existence. Êtres pornographiques aux trajectoires sans horizon, en état de frustration permanentes, qui ne savent plus mourir ou aimer.
Y-a-t-il encore des êtres dont la préoccupation serait ailleurs ? "....
*La pléonexie (du grec πλεονεξία, pleonexia) est le désir d'avoir plus que les autres en toutes choses.
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : marianne vic
22/09/2013
Taguée...je fus !:)
Honte à moi, j'ai laissé d'autres tags prendre la poussière et sombrer dans l'oubli ! Pardon à celles que j'ai ainsi laissé tomber !
Pour rester dans le sens littéral de versatile, j'ai donc décidé ici de célébrer quelques autres petits changements que je n'aurais jamais cru pouvoir arriver :
*-que j 'adorerais un jour Que je t'aime, sisi, la preuve, interprété par Guillaume Gallienne, cela devient digne de la comédie française. La preuve ? Clic ! En bonus, on peut même se faire un petit karaoké en version japonaise...
*- que je glisserais dans mon sac un livre de la collection Harlequin. Mais attention par n'importe lequel, celui présentant les lauréats du concours Nouveaux talents. Tout ça parce que j'avais hâte de découvrir le texte écrit par Angéla Morelli (clic). Angéla qui , comme Shiva,doit posséder plusieurs bras pour arriver à bosser, traduire, écrire , bloguer et... vivre tout simplement ! Son texte est une petite merveille d'humour et de tendresse ! Angéla parvient à créer dans sa nouvelle un univers des plus douillets et crédibles où l'on aurait envie de se glisser ! Un texte qui donne juste envie d'être vite à Noël, Sous le Gui ! En plus, la couv' est superbe !
* que grâce à Cuné je lirais davantage de BD (pas forcément chroniquées ici) et me mettrais à visionner des séries en V.O. Merci de m'avoir mis le pied à l'étrier !
* que je me réveillerais à 5 h 45 , juste pour entendre Colombe Schneck m'hypnotiser une fois sur trois et me donner envie de me précipiter dans une librairie.
*que je renouerais avec le plaisir du bain moussant, grâce à celui de L'Occitane, une mousse toute légère et une odeur de lavande présente juste ce qu'il faut, rien de tel pour se détendre ! (remarque non sponsorisée !)
* que, matin et soir, je porterais un accessoire recommandé par Karl Lagerfeld himself; pour promener le chien à la campagne, rien de tel.
5. Les prévenir par un petit message…
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : tag à tag à tag aïe aïe aïe, angéla morelli