06/02/2014
La dame à la camionnette
"Il était rare qu'on lui rende le moindre service sans avoir en même temps envie de l'étrangler."
Nul doute que cette couverture jaune primevère aurait beaucoup plu à Miss Sheperd ! Cette vieille dame marginale et excentrique repeignait inlassablement de cette couleur les différentes camionnettes dans lesquelles elle vécut successivement à la fin de sa vie.
Victime de l'embourgeoisement de son quartier, mais dotée d'un grand sens de la manipulation et d'une mauvaise foi inébranlable, Miss Sheperd finit par établir ses quartiers dans l'entrée du jardin d'Alan Bennett. Une cohabitation improbable et chaotique, entre exaspération et volonté d'aider cette vieille dame soucieuse de préserver sa dignité et ses secrets ,qui dura une vingtaine d'années.
Une synthèse pleine d'humour des notes qu'Allan Bennett a prises au fil du temps sur cette vieille dame qui faisait tache et dont un des habitants du quartier se demandait si elle était vraiment excentrique... Une peinture d'une transformation en marche qui ne tombe jamais dans l'autosatisfaction ni dans l'apitoiement. 114 pages so british !
La dame à la camionnette, Alan Bennett, traduit de l'anglais par Pierre Ménard ,Buchet-Chastel 2014.
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05/02/2014
âme qui vive
"Et il est un fait que pendant ces visites ma solitude m'apparaît comme en relief,je la perçois clairement, distante de moi mais palpable, cependant j'ai définitivement cessé de me faire pitié, si bien que je ne m'en émeus plus."
Quatre hommes , très différents, que ce soit par l'âge, leur activité, leur passé (dont nous n'apprendrons que des bribes) expérimentent la solitude dans un univers de brouillard et de campagne un peu montagneuse.
Le narrateur qui ne s'exprime plus depuis un événement traumatique prend en charge le récit et observe la chorégraphie de ces personnages qui ,bien que solitaires, ne peuvent vivre sans maintenir des liens avec les autres.
Des événements ,minuscules ou pas, viennent briser l'austérité choisie de ces vies, avec une volonté de briser toute prévisibilité narrative. Amateurs de récits cadrés, formatés, passez votre chemin ! Un long paragraphe par chapitre, sans que pourtant le lecteur se sente étouffé, telle est ici la mesure de l'écriture de Véronique Bizot. On sourit, on s'étonne, on souligne , on s'émerveille devant plein de phrases comme celle-ci : "Les choses paraissaient plus solides que chez nous, comme absorbées dans une sourde densité qui tenait le monde à l'écart." Et le lecteur d'acquérir un regard neuf, à l'image du narrateur, plongé dans un univers à la fois si proche et si étrange.110 pages hors-normes, hérissées de marque-pages !
Âme qui vive, Véronique Bizot, Actes Sud 2014.
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04/02/2014
Le bruit de la gifle
"Personnellement, j'ai toujours été très famille.Malheureusement, en fait de parents proches, je n'ai plus que mon père, et sans doute pas pour très longtemps: je songe en effet à m'en débarrasser."
Un peu de paix, une parenthèse de silence, de solitude, brève ou définitive, voilà ce à quoi aspire la plupart des personnages des nouvelles d'Emmanuelle Urien dans Le bruit de la gifle.
En quelques pages, la nouvelliste crée ainsi des univers très différents mais toujours au plus près des sensations et des sentiments de ses personnages. Nous sommes au bord d'une plage du Nord où un homme vient effectuer un étrange pèlerinage , savourant immuablement un goûter d'enfance: "Pain, beurre, chocolat" "en savourant la moindre miette, lentement grimaçant chaque fois que ses dents crissaient sur les grains de sable qui s'immisçaient à l'intérieur du sandwich, quelques soient les précautions prises pour l'envelopper.", à bord d'"un bateau sur l'eau" avec un homme perdu qui joue à l'aventurier, dans un drame rural où l’héroïne mettra "Les pieds dans le plat", conciliant Éros et Thanatos, gourmandise et amour. Entre autres.
Souvent d'ailleurs, l'auteure glisse une petite phrase qui, mine de rien, nous annonce ce qui se joue en sous-main: " Violette saisit l'inspecteur par le bras, comme si elle voulait l'emmener en promenade. Le balader pour ainsi dire."
Entre humour noir et tendresse, Emmanuelle Urien scrute le cœur de ses personnages avec bienveillance, nous gratifiant au passage de superbes phrases témoignant de son sens de l'observation et de sa finesse psychologique : "Quelquefois le promeneur espère malgré tout qu'elle changera, d'elle même; qu'elle se fatiguera de sa propre douleur à vivre, et découvrira l'autre versant des choses, celui où on peut se réjouir. De ce qui est, de ce que l'on a . Il se dit qu'elle chemine pour atteindre le sommet. Qu'il faut du temps. Qu'elle a de petites jambes."
Le bruit de la gifle, Emmanuelle Urien, Éditions Quadrature 2014, 101 pages qui ne nous laissent jamais sur notre faim.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : emmanuelle urien
03/02/2014
Les endormeurs #8
"Une perte réveille la souffrance de pertes anciennes et on peut se demander si on est en mesure de résister à tout cela."
à la mort de sa femme, Drik, psychanalyste voit sa constellation familiale se réorganiser.Sa sœur, Suzanne, endosse le rôle d'aînée pour soutenir cet homme qui avait mis sa profession entre parenthèses pour accompagner les derniers mois de son épouse. Elle-même reprend aussi son travail d'anesthésiste, ce qui lui permet d'oublier un peu que sa fille, Rose, a choisi brutalement de quitter le domicile familial, événement que son mari, Peter, accepte plus facilement.
Si Suzanne accomplit ses tâches avec aisance, il n'en est pas de même pour Drik placé par un patient retors dans un conflit d'intérêts inextricable.
Roman sur la perte, Les endormeurs permet aussi à Anna Enquist, elle-même psychanalyste d'explorer deux univers en apparence antinomiques. Comme elle le précise en conclusion: "Dans ma profession, la psychanalyse, nous partons du principe que, dans la plupart des cas, le patient gagne à savoir ce qui se passe en lui, que cela lui est salutaire.[...] Quand le refoulé peut s'exprimer, on accède au symbolique, le refoulé s'apaise et les symptômes disparaissent. L'anesthésiste, lui, épargne les sensations douloureuses à son patient, il considère qu'il a bien fait son travail si le patient n'est absolument pas conscient de la souffrance qu'on lui a infligée pendant l'intervention."
Très documenté sans jamais être pesant, ce roman nous donne l'occasion de visiter les coulisses de deux univers passionnants , de nous remémorer que tous ceux à qui nous confions nos corps et/ou nos âmes sont faillibles, eux-aussi. 361 pages à laisser infuser.
Les endormeurs, Anna Enquist, traduit du néerlandais par Arlette Ounanian, Actes Sud 2014.
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PS: surtout ne pas lire la quatrième de couv' qui relate presque entièrement le roman !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : anna enquist, anesthésie, pschychanalyse
31/01/2014
Bilan de janvier
Rien de transcendant apparemmment ce mois-ci, plutôt des coups de griffes contre
*Le(s)? scénariste(s) qui, à force de vouloir profiter du filon des personnages de Kate Atkinson (en particulier Jackson Brodie, le si craquant) ont versé dans le grand n'importe quoi dans cette saison 2. Un seul épisode correct , basé sur roman , Parti tôt , pris mon chien et les deux autres ...exaspérants au possible. à fuir.
* The Americans, série américaine mettant en scène un couple d'espions soviétiques installé aux Etats-Unis dans les années 80. Aux magouillages d'espions viennent s'ajouter les tensions entre les deux héros , appariés par leur état-major, qui ont eu deux enfants , symbolisant ainsi la famille typique américaine. Pour pimenter le tout, évidemment les enfants ne sont pas au courant de la vraie profession de leurs parents et un membre du FBI vient s'installer avec sa propre famille juste en face des espions soviétiques !
La réalisation est mollassonne et comment croire qu'un homme affublé d'une perruque atroce , lui donnant l'air d'un psychopathe, puisse séduire une secrétaire , même en manque affectif ?
*Les programmateurs de DCI Banks, série classique mais efficace, qui n'ont rien trouvé de mieux que de programmer l'épisode pilote le 30 janvier. Du coup, nous connaissons d'avance le coupable car un épisode programmé précédemment y faisait référence. De l'art de se tirer une balle dans le pied.
* Heureusement, heureusement, nous sommes allés au théâtre voir Instants critiques, une adaptation de François Morel et Olivier Broche d’après les échanges entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol lors de l’émission Le Masque et La Plume sur France-Inter.
La mise en scène François Morel, pleine de rythme d'inventivité et de tendresse donne leur pleine mesure à ces échanges parfois musclés, mais toujours pleins d'humour entre les deux critiques de cinéma en apparence si opposés. D'un côté Jean-Louis Bory, plein de sensibilité , qui s'approprie les films "intellos" de Pasolini ou Godard. De l'autre, Charensol qui affecte aimer un cinéma plus commercial. Mais tous deux se rejoignent pour conspuer Alain Delon ou communier en chanson avec "Les parapluies de Cherbourg". Une magnifique complicité donc et de l'émotion tout à la fin du spectacle pour évoquer avec délicatesse la disparition de Jean-Louis Bory.
Je craignais un peu l'aspect statique de ces échanges mais Olivier Broche, Olivier Saladin et Lucrèce Sassella au piano, (car oui, autrefois un pianiste accompagnait les échanges de l'émission de France Inter) ,chantent, dansent,et font revivre avec sensibilité ces échanges quasi mythiques ! à ne pas rater !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (24)
28/01/2014
L'écriture et la vie
"Écrire, c'est plonger en soi, oui, mais tout en plongeant, faire éclater ce moi, repousser ses propres frontières pour accéder à un espace plus grand. Écrire, c'est faire se rejoindre l'intérieur et l'extérieur, le moi et les autres."
Parce qu'elle éprouve une "impression terrible de fausseté", qu'elle ne parvient plus à trouver "les mots vrais", pendant vingt et un mois Laurence Tardieu a perdu le chemin de l'écriture. L'écriture et la vie est le journal de cette quête de lumière.
Laurence Tardieu, avec intensité, avec précision, revient aussi sur son roman précédent, La confusion des peines,(où elle faisait éclater 10 ans de silence après la condamnation de son père pour corruption) en soulignant la violence mais aussi la nécessité. Dans les deux textes, on retrouve cette même exigence de vérité pour se tenir debout et sortir du silence ou de la nuit. L'auteure traque sans relâche les mots vrais, analyse avec précision, explore avec ténacité ses liens avec l'écriture et avec la vie. Cette recherche est toujours fluide, jamais laborieuse.
On sort de cette bataille un peu sonné mais aussi revigoré et l'on attend avec impatience le prochain écrit de Laurence Tardieu.
Comment rendre compte d'un texte d'une centaine de pages dont presque toutes sont hérissées d'un marque-page ?
Éditions des Busclats 2013
06:04 Publié dans Autobiographie, Essai, l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : laurence tardieu
27/01/2014
Réparer les vivants
"... c'est la première fois qu'ils nidifient une cavité de repli au sein de leur anéantissement..."
Réparer les vivants est "la somme des actions et la somme des mots, la somme des espaces et des sentiments" qui, partie du cœur de Simon Limbres, jeune surfeur de vingt ans, aboutira -ou non -à sauver la vie d'une receveuse en attente de transplantation.
Le roman de Maylis de Kerangal n'a rien d'un récit journalistique. Il acquiert une dimension quasi mythologique, brassant l'espace et le temps, replaçant l'organe dans sa dimension à la fois affective et symbolique. Il ne s'agit pas ici de réparer un organe défaillant mais bien de s'interroger sur les mots qui manquent pour exprimer l'émotion, les mots qui devront sonner juste pour convaincre les proches, mots qui parfois se mueront en chant pour mieux saluer le corps qui a encore une apparence de vie même si l'activité cérébrale a signalé sa mort, car il s'agit de creuser "ensemble dans cette zone fragile du langage où se déclare la mort.".
Cette trajectoire alterne les points de vue, y compris celui de la receveuse potentielle qui n'est pas sans interrogations, détaille aussi le ballet des intervenants médicaux, ne les réduisant pas à une fonction mais les inscrivant dans une humanité pleine de justesse.
Nous ressentons pleinement toutes les sensations , tous les sentiments qui bouleversent de fond en comble les personnages !
Le style précis, imagé et élégant,le récit tendu comme un arc et empli d'émotions sans jamais verser dans le pathos, font qu'une fois levés les a priori susceptibles d'entraver notre lecture, on ne peut quitter ce roman qui pulse et fait battre le cœur.
Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Un grand merci à Clara !
Réparer les vivants, Maylis de Kerangal, Verticales 2014.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : maylis de kerangal
26/01/2014
Barbe bleue...en poche
"La couleur n'est pas le symbole du plaisir, c'est le plaisir ultime. C'est tellement vrai qu'en japonais, "couleur" peut être synonyme d'"amour"."
Placé sous le triple signe du jaune, de l'or et du champagne , Barbe bleue revisite le conte éponyme en se posant la question suivante: pourquoi des femmes ont-elles continué à épouser ce "serial killer" avant l'heure ?
Le dispositif inventé par don Elemirio, ce Barbe bleue contemporain, est basé sur la proposition d'une collocation particulièrement avantageuse car "La colocataire est la femme idéale."Attirée par le confort et la modicité du loyer la jeune et belge Saturnine saura-t-elle rester en vie ?
Plein d'humour et de vivacité, les dialogues opposant les deux principaux protagonistes les voient ferrailler avec une belle ardeur et Saturnine se montre particulièrement retorse face à cet homme qui ne ment jamais. Plein de verve et de fantaisie, émaillé de remarques pleines d'humour : "On devrait taxer l'autosatisfaction", Amélie Nothomb se montre ici au mieux de sa forme, même si j'ai ressenti une légère baisse de régime vers la fin.
Un roman biscornu et plein de charme qui file à toute allure.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amélie nothomb
25/01/2014
En finir avec Eddy Bellegueule
"Ne plus croire à une existence qui ne repose que sur la croyance en cette existence."
Pas de bol pour Eddy Bellegueule ! Il naît dans une famille où l'on vit à sept avec sept cent euros par mois, où l'avenir est tout tracé (l'usine est juste à côté de l'école), dans un milieu qui privilégie les valeurs masculines alors qu'il est efféminé.
Longtemps, son leitmotiv sera de correspondre au "nom de dur " qui lui a été attribué, Eddy Bellegueule donc. Mais les crachats, la violence physique et verbale qu'il subira deux ans durant au collège, l'attitude de sa famille qui ne sait comment faire face à sa différence, le sentiment de honte qui l'habite face à la pauvreté des siens, pauvreté aussi bien verbale qu'économique, font que cet adolescent "prisonnier de [son] propre corps", ne trouvera d'issue qu'en dehors de ce monde clos sur lui même.
Même si le mode de vie, de pensée, décrits dans ce roman à caractère autobiographique ( non assumé sur l'objet livre) pourraient de prime abord paraître d'une autre époque, nous nous situons ici à la fin des années 1990, début 2000, en Picardie. Eddy Bellegueule, vrai nom de l'auteur, s'il choisit de se renommer, n'en profite pas pour autant pour régler ses comptes avec les membres de sa famille. Il analyse de manière lucide ce qui les entrave d'un point de vue sociologique et ne les juge pas .
Il restitue de manière remarquable la langue fruste, les négligences de sa classe sociale, les arbitrages économiques, la méfiance vis à vis de la médecine, le manque d’intérêt pour l'école, tout ce qui creuse un fossé apparemment infranchissable entre "les petits" et "les bourges".
L'auteur partait dans la vie avec un double handicap (son milieu social,son homosexualité) mais il a réussi à En finir avec Eddy Bellegueule tout en nous offrant un texte magnifique sur ses origines et sa quête d'identité !
Edouard Louis - En finir avec Eddy Bellegueule -220 pages
Seuil - Janvier 2014
Merci à Séverine qui a su me éveiller mon intérêt pour ce que je croyais être à tort une histoire américaine de bas fonds (!) et à Aifelle qui a porté le coup fatal !
Si vous avez aimé Annie Ernaux ou Didier Eribon, à qui ce livre est dédicacé, vous adorerez Eddy Bellegueule !
Lu d'une traite ! Et zou sur l'étagère des indispensables !
06:00 Publié dans Autobiographie, l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : edouard louis
24/01/2014
l'apiculture selon Beckett...en poche
"J'ai besoin des abeilles pour me rappeler que des choses merveilleuses sont possibles."
Journal imaginaire d'un doctorant embauché par l'auteur d'En attendant Godot,L'apiculture selon Beckett est un prétexte plein de charme et de fantaisie pour brosser un portrait du dramaturge irlandais à mille lieues des clichés qui lui sont attachés comme autant de boulets.Martin Page a fait son miel des points de vue originaux de Beckett sur les universitaires, les relations entre l'art et le monde mais aussi sur le personnage que , jeune auteur soucieux de crédibilité, il s'est créé. Il en brosse aussi un portrait ancré dans la quotidienneté. Imaginer le dramaturge confectionner des crêpes ou vêtu d'une tenue d'apiculteur est une vision plutôt rafraichissante !
Pour autant ce roman ne fait pas abstraction de la gravité inhérente à celui qui " ne pouvait être proche que de gens qui savaient que la guerre n'était pas terminée et ne se terminait jamais, qui vivaient sous un climat différent de la majorité. Des gens légers et graves, fiables et passionnés."
Une parenthèse enchantée de quelques mois pour le narrateur et de 86 pages pour le lecteur qui ne peut qu'espérer que le souhait suivant se réalise: "On devra oublier Beckett pour le redécouvrir et le lire comme il devrait être lu, sans la pollution de la renommée et de la réputation qui l'entoure aujourd'hui. Tout artiste est kidnappé. C'est lui rendre sa liberté que de l'oublier régulièrement, pour poser des yeux neufs sur son œuvre."
Déniché à la médiathèque.
L'apiculture selon Beckett, Martin Page ,Éditions de l'Olivier 2013, 86 pages piquetées de marque-pages car Martin Page et Beckett ont l'art de la formule ! Points seuil 2014.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : martin page