27/10/2011
Betty
"C'est le genre de scrupule qu'elle avait perdu depuis longtemps."
Les histoires de femme fatale m'agacent plutôt. Trop prévisible, trop convenu. Aussi avais-je dans un premier temps abandonné Betty. Mais bon, ce roman , même sans lien avec le commissaire Erlendur Sveinsson reste quand même un roman d'Indridason. Alors, je lui ai redonné une chance et j'ai bien fait !
Car, délaissant rapidement tous les figures imposées du roman noir, le récit ménage une sacrée surprise au lecteur et explore, en outre, la face nettement moins glamour de Betty. Ces "coulisses", ce background, plus que la manipulation en elle même, m'ont vraiment intéressée et j'ai lu d'une traite ce texte . Un cran en dessous de la série du commissaire islandais mais un bon moment quand même.
Betty, Arnaldur Indridason, traduit de l'islandais par Patrick Guelpa.Métaillié 2011, 206 pages.
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : arnaldur indridason, femme fatale
26/10/2011
Romans d'Anne Fine pour les adultes
The Killjoy(1986 ) (Un bonheur mortel)
Taking the Devil's Advice(1990) (Les Confessions de Victoria Plum)
In Cold Domain(1994 )(Dans un jardin anglais)
Telling Liddy(1998) (Une sale Rumeur)
All Bones and Lies 2001(Vieille Menteuse)
Raking the ashes (2005) (Le Tyran domestique )
Tous parus aux Editions de l'Olivier et ensuite en Points Seuil. Tous lus mais pas forcément chroniqués ! Anne Fine scrute avec humour et finesse les liens familiaux. De quoi se donner du peps avant une réunion familiale !
Fly in the Ointment (2008)
Our precious Lulu (2009)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anne fine, bibliographie
25/10/2011
Our precious Lulu
"Frankly, Lu, I would as soon be locked all night in a fridge as have a chat with you."
Une demi-soeur comme Lulu, on n'en souhaite à personne ! De pestouille dans l'enfance,elle est devenue une adulte immature , sexy et manipulatrice, comptant sur l'aide de sa famille , en l'occurrence sa belle-mère et la fille de celle-ci, Geraldine , pour se tirer des mauvaises passes dans laquelle elle se fourre avec une belle constance.
Mais Geraldine n'en aurait-elle pas assez de supporter les remarques fielleuses de Lulu- débitées avec le sourire of course- et de supporter bien des avanies pour rester fidèle à sa conception de la famille ? Son mari- un parfait compagnon !- va l'aider à mettre fin à une situation qui n'a que trop duré...
Une fois de plus, Anne Fine, envoie balader le politiquement correct, les faux semblants et nous livre ici une comédie acide et jubilatoire. Beaucoup de dialogues, un peu trop peut être , mais beaucoup d'humour dans la peinture de ce couple qui fait front pour prendre la manipulatrice à son propre piège.
Anne Fine analyse avec finesse les tergiversations de Geraldine, tiraillée entre sa mère , qui prend toujours le parti de Lulu, et son désir de s'affranchir d'une situation familiale nocive. Un livre revigorant et plein d'humour qui se lit d'une traite !
Toujours pas traduit en français (such a shame !) mais disponible sur internet à un prix défiant toute concurrence en V.O !
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : anne fine, manipulation
23/10/2011
50 words for snow...
...Le nouvel album de Kate Bush, chansons inédites sur le thème de la neige, de l'hiver, sortira en France le 21 novembre ...j'ai hâte !
06:00 Publié dans je l'ai entendu ! | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : kate bush for ever
22/10/2011
Je m'appelle Pouët
Pouët est un chien "tout petit et très angoissé". Qu'il soit le dernier du chenil à être adopté n'arrange évidemment pas les choses et le chiot va tout faire pour plaire au vieux fermier solitaire qui vient de l'adopter.
Mais qu'attend-il vraiment de lui ce maître mélomane ? Pouët va aller de déconvenue en déconvenue en voulant faire du zèle, mais il finira par trouver sa place au sein de la ferme: sur les genoux du fermier !
Un album tout en tendresse où un chiot découvre les animaux de la ferme et finit après de nombreuses aventures par s'ajuster au monde qu'il vient de découvrir. Un thème rassurant et des couleurs dominées par le sépia qui accentue la douceur de cet univers. On ne peut que craquer sur les rondeurs de Pouët qui possède de surcroît une trogne très expressive !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : fabienne mounier, daniel hénon
21/10/2011
Allmen et les libellules
"Le calme qui s'était emparé de lui depuis qu'il avait décidé de se battre n'était que superficiel. Comme tant de choses dans sa vie."
Préserver les apparences pour ne pas nuire à sa réputation de solvabilité, voici tout ce qu'il reste à Allmen après avoir dilapidé la fortune paternelle. Le dandy esthète a aussi eu recours à quelques larcins et doit affronter un créancier moins patient mais, la chance aidant découvre cinq coupes Art Nouveau ornées de libellules.
Parviendra-t-il à s'en emparer pour régler ses dettes ?
L'argument est mince, le personnage même pas sympathique , les péripéties mollassonnes. On se laisse porter par le style élégant mais on ne retiendra pas grand chose de ce roman, à part l'art de faire des dettes (porter beau et laisser de gros pourboires).
Le monde des collectionneurs est à peine effleuré, le couple maître/valet vu cent fois, et tout cela manque de conviction car restant trop feutré. On s'ennuie avec élégance.
Adieu Suter !
Sibylline n'est pas plus enthousiaste.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, schtroumpf grognon le retour
20/10/2011
Tout le monde fait caca !
Ah le problème du pot ! Rascal et Pascal Lemaître le revisitent avec un humour plein de malice : le loup se soulage sous les yeux moqueurs du petit Chaperon rouge et l'odeur du "délit" fait fuir un lapin dégoûté...Du plus petit au plus gros tous les animaux font caca et les parents aussi qui essaient d'échapper à la curiosité de leur rejeton... (on devine le vécu !)
Ne pas louper la quatrième de couv' avec une chauve-souris surprenante !
Un album cartonné solide que les tout-petits auront plaisir à feuilleter sur le pot ou ailleurs !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pascal lemaître, rascal
19/10/2011
La petite-fille de Menno
"La neige était la chance."
Quand Whit , écrivain à succès, l'a quittée, Lindsay a trouvé cela très irréel. Cette fois, il lui faudra bien admettre la réalité : Whit ne reviendra jamais car il vient de mourir.
Revenant en train (et avec bien peu d'enthousiasme) dans sa famille, Lindsay va profiter d'un arrêt providentiel dans le Wyoming pour faire la connaissance de la nouvelle épouse de Whit .
Un voyage initiatique où une femme encore jeune se transforme lentement, acceptant simplement ce que lui offre la vie ,de somptueuses descriptions de paysages enneigés, une nouvelle extraite d'un recueil La forêt sous la neige, pour cause d'adaptation au cinéma, une très agréable façon de découvrir l'oeuvre de Roy Parvin.
La petite-fille de Menno, Roy Parvin, traduit de l'américain par Bruno Boudard, Libretto 2011, 106 pages apaisantes.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roy parvin, voyez comme ils dansent
18/10/2011
L'indien blanc
"...mais la vraie fureur, la sélection du pâtron, vieillie en fût unique, édition limitée que je garde en réserve , c'est pour Toy Diaz."
Même s'il était ravi de quitter son Wyoming pour aller chez son avocate de fille à Philadelphie, en compagnie de Henry Standing Bear et du chien, on ne peut pas dire que le shérif Walt Longmire était enchanté à l'idée de faire la connaissance du fiancé de Cady.Que voulez-vous, veuf et père d'une fille unique et adorée, on comprend que Walt se montre exigeant et un tantinet possessif...
Mais à peine nos cow-boy et indien préférés ont-ils débarqué en ville que les événements dramatiques s'enchaînent: Cady agressée, sans raison apparente est plongée dans le coma tandis que son fiancé ne semble guère s'en émouvoir. Bientôt Walt et Henry seront baladés dans toute la ville par un Indien blanc, au comportement ambigu.
D'Irlandais pittoresque en Italiens susceptibles, nos héros feront bien des rencontres pittoresques et même si l'intrigue est un peu cousue de fil blanc , on prend énormémént de plaisir à lire ce nouvel épisode tant les personnages sont pleins de charme. Quant à l'écriture, c'est un régal !
L'indien Blanc, Craig Johnson. Gallmeister,290 pages confortables en diable !
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de ICB, le tentateur.
de Kathel
et Keisha
tous aussi séduits !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : craig johnson
17/10/2011
L'intranquille
"Comme toujours, je ne raisonnais pas comme les autres. J'étais retenu quelque part."
156 pages pour brosser un "autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou." Celui de Gérard Garouste, fils d'un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Un père nocif ,dangereux, un, je cite "salaud" qui saccagera l'enfance de son fils par sa violence et ses mensonges mais aura l'intelligence de le sauver en le faisant partir en pension. Une pension évoquée par Patrick Modiano, un des amis fidèles que se fit Garouste dans cette institution, comme une prison mais que, paradoxalement , le futur peintre vécut comme une libération.
Devenu jeune adulte Gérard Garouste parvient enfin à se concentrer en cours à l'Ecole du Louvre car "je sentais qu'il y avait là une issue, qu'au bout de mes doigts était ma force.".De très belles pages sur la peinture , sa position par rapport à ses prédécesseurs, ses matériaux (il alla jusqu'à créer lui-même ses peintures), sa démarche, sa manière si particulière de peindre. "La suite est une succession de livres et de mots. ils m'ont lavé , récuré même, et ils m'ont fait peindre."
Garouste, fils d'un antisémite convaincu, ira même jusqu'à apprendre l'héreu "dériva[nt] doucement vers ce monde juif obscur et malin dont on m'avait appris à me méfier.", poursuivant sa recherche de vérité, lui qui avait vécu sous le poids de tant de mensonges au sein de sa famille.
Quant aux épisodes de folie , Garouste les décrit simplement, épisodes où la souffrance côtoie le loufoque (Il ne souviendra pas d'avoir obligé le directeur d'un établissement à danser le tango avec lui !). Sa bipolarité, il en parle sans ostentation, il a appris et ses proches avec lui à s'en accommoder, à repérer les signes avant-coureurs et démystifie tous les liens traditionnels qu'on établit souvent entre la folie et l'artiste.
Un livre dense et profond, un ton mesuré, jamais dans la récrimination, une expérience humaine terriblement troublante.Un livre hérissé de plein de marque-pages . à découvrir sans plus tarder car il vient de sortir en poche !
L'avis d'ICB, le tentateur !
Celui de Mango .
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gérard garouste, judith perrignon, autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou