19/12/2008
"Personne ne sait ce que je ressens .(...)ça donne encore plus de saveur aux efforts que nous faisons pour être ensemble."
Même si Rosie a atteint ce qu'on peut raisonnablement considérer comme étant le milieu de sa vie, elle n'a toujours pas trouvé de modus vivendi avec sa tante Min qui l'a élevée dès sa naissance. En apparence du moins, car il va suffire que les deux femmes se retrouvent - Min vieillit mal- pour que, sans que cela soit concerté, elles échangent leur rôles. A Min qui vient d'atteindre soixante-dix ans et n'avait jusque là jamais voyagé ou presque ,de vivre son rêve américain . A Rosie, qui a posé ses bagages, de s'inquiéter pour sa tante , tout en se ressourçant dans une maison isolée, berceau de sa famille, bien au calme pour écrire un livre de développement personnel destiné aux quinquagénaires...
Truffé de personnages tour à tour émouvants et drôles (ah la vengeance de la fiancée qu'on laisse tomber pour une jeunette !), Best love Rosie confirme ici tout le bien que je pensais déjà de Nuala o'Falain. Ses réflexions sur la cinquantaine font mouche et l'apaisement des personnages principaux qui , chacune de manière différente, parviennent à trouver un équilibre ,même fragile, même brinquebalant, donne le sourire aux lecteurs*ou lectrices. Seul petit pincement au coeur, ce roman sera le dernier de Nuala o'Falain puisque l'auteure est décédée.
Donnez-moi un roman où le héros trouve sa demeure et où ,en plus, rôde un chien et je suis la plus heureuse des lectrices !
* ce livre m'a été prêté par mon beau-frère, que je remercie au passage, et qui l'a beaucoup aimé aussi.
L'avis de Cuné qui le place en bonne position dans son classement 2008.
Celui de Kathel qui vous mènera vers plein d'autres (dont celui de Bellesahi !)
Nuala o' Falain . Best Love Rosie. Editions Sabine Wespieser.529 pages qui coulent de manière fluide...
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : nuala o'falain, best love rosie, irlande, milieu de vie, cinquantaine rugissante
18/12/2008
"Le dernier lauréat du Booker écriture rapide a été disqualifié après avoir été contrôlé positif à la cartlandromine."
"Eh bien, ce matin, j'étais sur les traces d'un animal mythologique en suivant la piste des tartes à la crème à travers l'Ouest, et cet après-midi, un croiseur cuirassé du XXVIème siècle atterrit dans le Nebraska. Vous en trouvez pas ça insensé, vous ? "Non, puisque celle qui s'exprime ainsi c'est la fameuse Ospec Thursday Next qui va (un peu) raccrocher les crampons et quitter le monde agité de la fiction pour rentrer chez sa mère, le petit Friday sous le bras. Elle trouvera également sa grand-mère qui ne pourra mourir qu'après avoir lu les 10 classiques les plus ennuyeux...
Evidemment, entre deux tranches de battenberg cake, un duel entre cow-boys, une apparition de Saint (pas si saint que ça d'ailleurs...), un dictateur qui veut détruire tous les livres danois et une partie (cruciale pour le sort de l'humanité) de croquet , jeu beaucoup plus percutant qu'on pourrait le croire, Thurday devra aussi essayer de récupérer son mari, tout en essayant de supporter les tergiversations du véritable Hamlet...Mine de rien l'auteur nous alerte sur certains dangers, hélas toujours d'actualité, et ce n'est pas pour gâcher notre plaisir, loin s'en faut.
J'ai retrouvé, après la petite baisse de régime du volume précédent, le monde foufoufou de Jasper Fforde avec un plaisir sans égal. Inventivité, rythme trépidant, on ne s'ennuie pas une minute ! Mention spéciale pour les fac-similés d'articles ouvrant chaque chapitre.
Sauvez Hamlet ! Jasper Fforde.10/18 .471 pages trépidantes !
L'avis de Chiffonnette. (descendre jusqu'au 2 décembre )
Celui de Karine
N'hésitez pas à signaler vos billets, que je les mette en liens !
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : sauvez hamlet, jasper fforde, thursday next, battenberg cake, humour
17/12/2008
"...c'est l'antagonisme qui crée la beauté."
Ah, il l'a mauvaise Mohamed ! Non seulement sa fille "unique et préférée" Myriam poursuit ses études loin de lui à Toulon, mais en plus elle vient de lui forcer la main pour qu'il cohabite avec son amoureux, un nommé Gaston Leroux (comme l'auteur, pas la chicorée), un Gaulois pur jus ! Forcément, ça va faire des étincelles (d'autant plus que Mohamed est artificier...).
Alors, pour retrouver sa sérénité, le père bougon se réfugie dans les contes et légendes qu'ils partageaient avec sa fille quand elle était petite, des contes qui tissent un lien entre le passé de 'Algérie et le présent parisien. Mais attention, ces contes qui s'entremêlent savamment avec la réalité,il y parle "avec des mots d'aujourd'hui.ça va vite, il fait swinguer les phrases et les mots d'argot.", ils ne sentent pas la naphtaline !
Commencé sur un mode humoristique et léger, le roman,au fil des récits du passé algérien gagne en gravité et profondeur. On sourit d'abord de ce père qui ne veut pas admettre que sa fille n'est plus à lui tout seul. On a le coeur serré quand le roman se termine et on se sent un peu orphelin à l'idée de quitter ces personnages croqués avec la verve d'Akli Tadjer.
Akli Tadjer. Il était une fois peut être pas. JC Lattès.327 pages
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : akli tadjer, il était une fois peut être pas, algérie, lien père fille
16/12/2008
"Avec du pèze, je serais carrément dangereux."
London boulevard, pastiche du film de Billy Wilder, Sunset Boulevard, met en scène un homme qui sort de prison et qui, malgré quelques accrocs, essaie de se tenir du bon côté de la loi. Flanqué d'une soeur déjantée et d'une patronne , ancienne star du théâtre qui vit dans un univers totalement protégé et factice, il a fort à faire pour satisfaire ces deux femmes jusqu'au jour où la machine va s'emballer...
"Il peut arriver que ce qu'on a pris pour un minuscule événement isolé déclenche une série d'événements qu'on n'aurait même jamais imaginés. Nous croyons faire des choix, alors qu'en réalité nous ne faisons qu'assembler des bribes de conclusions préfabriquées." Nous ne pourrons pas dire que nous n'étions pas prévenus mais tout l'art de Ken Bruen est de nous plonger dans un univers confortable, dans la mesure où nous retrouvons des figures déjà rencontrées :le repris de justice qui sort de prison, le vendeur de journaux aux pieds froids (même pas le temps de lui acheter de chaussettes rouges comme ici) et paf, au moment où nous sommes bien anesthésiés, Bruen nous envoie un uppercut (ou pire).
Musiques de jazz, palanquées de références de romans policiers-nous croiserons même James Ellroy venu faire une lecture de son dernier roman- accompagnent le héros dans sa quête d'un univers un peu plus chaleureux, même s'il feint de de ne pas y attacher d'importance...
Le style est incisif, efficace et rapide. Ce roman se dévore et vous remet le pied à la lecture !
Trouvé à la médiathèque...
London Boulevard. ken Bruen. Fayard noir. Mars 2008. 332 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ken bruen, sunset boulevard, manipulations
15/12/2008
"Delia :0, la mort :1."
Delia est , de son propre aveu une "plumitive commerciale",férue de mots, lectrice compulsive , qui écrit des guides pratiques et répond aux questions des lecteurs d'un journal gratuit ,avec une verve souvent féroce. Elle est aussi extrêmement pragmatique, une façon comme une autre de lutter contre le désordre du monde, un monde où une femme d'une quarantaine d'années, mère de deux petites filles, atteinte d'un cancer, n'a plus que quelques semaines à vivre. Cette femme, évidemment, c'est elle et Debra va se lancer résolument d'une part dans la rédaction d' un Guide du bien mourir, d'autre part remplir ce qu"elle appelle "les pointillés de son passé".
Alternant trois périodes de la vie de Délia, ce roman se déroulant sous le chaud soleil australien, avait tout pour être une immonde "soupe" larmoyante et déprimante. Il n'en est rien car Debra Adelaïde sait ménager suspense et péripéties tout en tenant les bons sentiments convenus à distance. Son héroïne est pleine d'énergie,de malice,mais elle est aussi aussi faillible,pleine de culpablité, humaine donc, et sa démarche analytique de la mort ne nous vaut ni apitoiement sur elle même ni "gestion" à tout prix des sentiments. Cependant, il m'a fallu passer outre un épisode suscitant inutilement un haut-le coeur- ainsi qu'un autre totalement impossible -et heureusement ! - en France. Ces deux restrictions mises à part, Le guide du bien mourir est, paradoxalement, un roman qui fait du bien...Apaisant.
Ps: des maladresses de traduction nuisent parfois à la fluidité du texte...
06:19 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : debra adelaïde, le guide du bien mourir, cancer, mort
14/12/2008
Le galet de bain réutilisable
Vous souvenez-vous de la noix incassable de Gaston Lagaffe qui faisait même dérailler un tramway ? Hé bien, Nature et Trouvailles vient de la mettre en vente mais sous forme de galets de bain aux algues.
Nouvelle formule d'un produit qui jusque- là se,présentait sous forme de généreuse,pastilles, éclatant joyeusement en bulles salvatrices et ne laissant sur les parois de la baignoire que quelques copeaux bleudesmersdusud, le galet est devenu une chiche virgule qui-ne- fond- pas et se transforme en un joli gravier blanc qui râpera les fesses de toute la famille car il résiste vaillamment à plusieurs rinçages de la baignoire...
A offrir- avec le sourire- à sa pire ennemieou à glisser dans la poche du Petit Poucet,
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : galet de bain, gaston lagaffe, cadeau de noël
13/12/2008
Marathon de Noël
Cette année, foi de Cathulu, je serai au point.
Pour une fois, j'ai pensé à prendre rendez-vous pour aller chez le coiffeur le 23 décembre à 14 h pour qu'il taille ma tignasse, la détende, la brushe , la lisse avant de l'asperger d'une demi-bombe de laque (pardon la couche d'ozone !)pour mater mes cheveux qui, en temps ordinaire, n'en font qu'à leur tête (en l'occurence la mienne) et semblent doués d'un fort esprit de rebellion... Ainsi dotée d'une apparence civilisée, j'affronterai la neige, le vent et/ou la pluie qui se tiennent en embuscade à la porte du salon de coiffure, prêts à m'assaillir ,et ce en toutes saisons. Je n'aurai plus qu' à dénicher sur internet le petit repose-nuque sur lequel les pharaonnes dormaient pour ne pas défaire leur coiffure et tout ira bien. Pourquoi ne pas aller chez le coiffeur le 24 ? parce que je me prépare psychologiquement et ne sort pas de chez moi, sauf urgence.
J'ai déjà trouvé les deux tenues (un bas, deux hauts) qui me permettront d'enchaîner avec charme et élégance (je pouffe !)le réveillon dans la famille de l'Homme et le jour de Noël chez mes parents, illustrant ainsi le proverbe kathulien* " Qui mangera du foie gras, sera gavé comme une oie."
Les cadeaux sont presque tous trouvés et j'ai programmé avec ma belle-soeur numéro 1 le jour où nous partirons en quête du cadeau de belle-maman. Ayant lamentablement échoué lors d'une précédente épreuve, pourtant facile ( je n'avais juste pas prévu que pour belle-maman un vase rond signifiait : un vase dont l'embouchure est ronde , illustrant ainsi un deuxième proverbe Kathulien : "Ne compte pas sur la télépathie, ce que tu veux, tu le dis .") j'ai eu zéro pointé et mes belle-soeurs 2,4 et 5 ont tenu pour acquis que cette mission m'incombait. Depuis quelques temps, ma belle-soeur numéro 1 ,qui de temps en temps prenait gentiment le relais, et moi avons décidé d'aller traquer ensemble le tableau- pas -cher- et- qui- s'harmonise- avec -les - couleurs- du salon, le sac -pas- trop- grand- mais- pas- trop- petit quand -même...Nous sommes donc fin prêtes, le rendez-vous est arrêté, tout est bien organisé... mais que veut belle-maman cette année? On a juste oublié de lui demander ...
*Kathulien (ou cathulien) : adj. de Kathulu, plumitive grecque (-196?- -20??). Elle enseigna la rhétorique et traumatisa des centaines d'élèves. Elle a laissé une série d'aphorismes et de proverbes parfois énigmatiques: "J'adore les vaches, mais dans les prés." sur lesquels les plus grands chercheurs se cassent encore les dents. Elle périt, illustrant ainsi sa propre théorie, étouffée sous les piles de livres qui entouraient son lit. Sur sa tombe on a gravé ces mots : "D'abord, Ensuite, Enfin."
06:00 Publié dans Croqué sur le vif | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : courses de noël, frénésie de noël, hystérie de noël
12/12/2008
VIP
Dans Le desespoir des singes.... et autres bagatelles, on trouve un contraste entre l'extrême timidité de son auteure, Françoise Hardy et la manière dont elle relate et analyse sans fard sa vie, sans pour autant tomber dans le sensationnalisme.
D'une extrême exigence dans son travail- normal quand on est angoissé à ce point- elle a volontiers la dent dure tant pour elle que pour les autres (je me demande d'ailleurs si Catherine Lara a apprécié les anecdotes la mettant en scène !). Pourtant pas de méchanceté, les faits sont là, pas question de les édulcorer. Souci de vérité.
Bien évidemment, son analyse de ses relations amoureuses étonne mais j'ai surtout été touchée par la force de son lien avec son fils. Arrivée au bout de ces 390 pages, lues d'une traite, j'en redemandais !
Un grand merci à Cuné pour l'envoi !
Ps: ce soir, portrait de Françoise Hardy sur France 5 en première partie de soirée.
Pps : Françoise Hardy fait partie de la confrérie des amoureux des arbres qui se rechargent en énergie en les entourant de leurs bras...tout comme moi :)
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : françoise hardy, jacques dutronc, thomas dutronc, catherine lara
11/12/2008
Pour en finir avec la page blanche # 2
120 défis d'écriture pour : Ecrire sa vie, autobiographie, blog, journal. Voilà un titre bien alléchant pour toute blogueuse digne de ce nom ! :)
Aux manettes, nous retrouvons Sébastien Onze pour un travail à quatre mains avec Cécile Bonifas. Les propositions déclencheuses d'écriture m'ont paru plus accessibles à mes élèves que dans le volume précédent et j'y ai retrouvé la même variété dans les auteurs cités (quelques découvertes en perspectives) faciles à retrouver grâce à une bibliographie très complète, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type d'ouvrages. Seul bémol : comme dans le précédent , impossible de retrouver un défi d'écriture ,faute d'index.
En ce qui concerne les conseils donnés aux blogueurs, ils s'adressent vraiment aux débutants qui ne voudraient pas apprendre sur le tas, mais je les aurais sans doute appréciés il y a deux ans !:)
Le blog de Sébastien Onze.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sébastien onze, ecrire sa vie, autobiographie, atelier d'écriture, blog, journal
10/12/2008
Rhésus , reviens !
Shocking ! Non seulement les Vieux éprouvent des sentiments mais ils ont aussi une sexualité active ! L'irruption dans une maison de retraite d'un singe Bonobo érotomane et gérontophile va rendre l'atmosphère plus qu'électrique !
Héléna Marienské s'est visiblement beaucoup amusée à l'écriture de ce roman joyeusement iconoclaste où la diversité des narrateurs permet tour à tour de convoquer différentes formes d'écriture : journal intime, haïkus, poésie...sans oublier des références à Pantagruel, Ulysse, Homère (avec un Hector haut en couleurs!).
La Lectrice (désolée messieurs !) est parfois prise à partie de manière vigoureuse et féroce : "Récapitulons, depuis le début, des vieux et rien que des vieux ou des vieilles, eux aussi dans l'attente. Et l'on t'infligerait maintenant, Lectrice, une description en règle de corps décharnés et concupiscents se livrant à d'inconcevables débauches ? des mains tavelées, aux veines turgescentes, aux ongles incarnés, et secouées de hoquets plus ou moins parkinsoniens, vont donc , sous tes yeux horrifiés, s'agiter et précisément dans le sens du plaisir, Où va-ton ? "
On croise aussi un premier ministre et un ministre de l'intérieur qui se haïssent avec ardeur, plus vrais que nature ,et l'on se laisse emporter par ces flots agités , où l'on est d'ailleurs soi même souvent secoué de rire. Petit bémol, le dernier chapitre (dont je ne vous révèlerai pas la teneur) jette une éclairage un peu daté sur ce qui n'a été qu'un feu de paille médiatique et vient gâcher notre plaisir en donnant une dimension un peu trop terre à terre à cette lecture par ailleurs jubilatoire. Décapant et réjouissant !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : vieux, héléna marienské, sexualité, pastiches, bonobo, rhésus