01/11/2008
Avec retard...
Un grand merci à Chiffonnette ! ainsi qu'à Florinette !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, phares
31/10/2008
"Le savoir et l'innocence ne sauraient faire bon ménage."
"Devant la maison scintille une luxueuse Mercedes-Benz argentée rutilante qui rappelle que nous vivons à l'époque de la croissance et de l'optimisme. Je gare mon tacot juste à côté pour rappeler que toute chose est vouée à disparaître".Ecrites en 2005, ces phrases prennent une résonnance particulière étant donné la situation actuelle de l'Islande...
C'est en effet au pays des fjords que se déroule l'intrigue du Temps de la sorcière. Arni Thorarinsson y met en scène un journaliste, Einar , qui a eu la "bonne idée de devenir abstinent alosr qu'il vient d'être muté dans le Nord du pays. Les ventes de son journal vont monter en flèche quand il va mener l'enquête sur l'assassinat d'un jeune homme charismatique dont la personnalité va se révéler plus complexe qu'il n'y paraît à première vue.
Rien de tel qu'un roman policier pour prendre le pouls d'une société et celle que nous dépeint ici l'auteur est bien loin des clichés que nous pourrions avoir sur l'Islande. Suicide des jeunes, alcool, drogues, influence de la langue et de la culture américaine, tout ceci nous montre que la mondialisation gagne de plus en plus de terrain...
Si les intrigues peinent un peu à se mettre en route, les personnages sont joliment croqués et nous passons un bon moment en leur compagnie.
Ps: la sorcellerie évoquée dans le titre n'a qu'un rôle anecdotique !
Le temps de la sorcière Arni Thorarinsson. Points seuil.426 pages
Sympathique.
L'avis de p'tit lapin.
Celui d'Essel
06:12 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : islande, policier, journaliste, le temps de la sorcière, arni thorarinsson
30/10/2008
"Tire sur le premier intrus qui se présente, l'ami."
Stoney Cahloun travaille pour la somptueuse Kate (et plus car affinités) comme guide de pêche et mène une vie des plus tranquilles et retirée avec son chien, le très craquant et philosophe, Ralph, épagneul breton de son état. Mais son meilleur ami disparaît et Calhoun va se rendre compte que son passé, dont il n'a que de vagues souvenirs, va le rattraper en mettant à jour des capacités que jusque là il ignorait...
William G. Tapply a le chic pour mettre en scène ses personnages en quelques lignes, du plus important jusqu'aux seconds rôles, il les croque et tout de suite ils nous sont familiers. Son héros est un homme comme on en rêve : calme et tendre, patient et délicat avec une virilité de bon aloi accompagné d'un chien à la fois placide et vif, doté d'une réelle personnalité.
L'intrigue mêle savamment l'enquête personnelle de Calhoun et ses découvertes sur ses capacités insoupçonnées. La lumière ne sera d'ailleurs pas entièrement faite sur le passé du héros, ce qui nous donnera bien évidemment envie de découvrir la suite de ses aventures ! Un bain de verdure et de fraîcheur malgré le titre : Dérive sanglante !
Un petit extrait pour le plaisir : "Il laissa la cabane à la garde de Ralph en lui rappelant ses devoirs: mordre au derrière tous les intrus sans exception, faire la vaisselle et couper un peu de bois de chauffage.
-Et pas question d'aller nager dans la rivière, ajoutat-il.
Ralph, vautré sur la terrasse ensoleillée agita son moignon de queue sans rouvrir les yeux."
Merci à Cuné pour ce savoureux envoi !
Patricia ont aimé aussi !
268 pages
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : dérive sanglantes, william g tapply, nature, pêche, épagneul breton, dans mes bras william g. tapply
29/10/2008
"La voix des enfants et leur pureté."
Un flic à la retraite,au cuir épaissi -du moins le croit-il, un jeune flic drogué mais très doué, voilà un de ces improbables duos comme nous les aimons. Ce qui va les rapprocher ? Le meurtre d'un chilien d'origine allemande, chef de choeurs de garçons de plusieurs églises dans Paris. Piste politique? Piste pédophile ? Chacun des flic a sa préférence mais la réalité va vite s'emballer et dépasser toutes leurs hypothèses...
Jean-Cristophe Grangé est au mieux de sa forme dans Miserere. Certes, il emploie des procédés classiques (la relation père-fils qui s'établit entre les deux héros, les fausses pistes) mais c'est pour mieux tromper son lecteur qui , ainsi mis en confiance, ne peut que se laisser surprendre par les chausse-trappes que l'auteur a ménagés.
Ses héros trimballent leurs zones d'ombre mais elles ne sont évoquées qu'en pointillés et leur élucidation nous explose à la figure au moment où nous les avions preque oubliées. Kasdan, le vieil arménien retraité et Volokine, le jeune loup russe, évoluent principalement dans un décor urbain, très cinématographique, et les péripéties se succédent, toujours plus étonnantes. L'intensité monte dans l'horreur, mais sans complaisance. Grangé utilise certains thèmes historiques qui pourraient sembler rabâchés mais il les dynamite,les poussant à l'extrême , sans pour autant tomber dans les excès pseudo ésotériques du Concile de pierre. Un roman profondément pessimiste sur l'âme humaine, un roman traversé par la musique, un roman que vous ne lâcherez pas une fois que vous l'aurez commencé et dont vous sortirez groggy . Ames sensibles s'abstenir !
Miserere. Jean-Cristophe Grangé.Albin michel.524 pages
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : miserere, jean-cristophe grangé
28/10/2008
"je somatise à fond les biscottes !"
Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la tête comme une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes. Martin Page nous offre ainsi un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal un texte engagé, Delphine de Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir comme nous le rappelle Marie-Ange Guillaume dans sa fable : "pour apprécier le cadeau qui leur était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les giboulées glaciales d'un printemps pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.
Des mots pour les maux. Gallimard.292 pages.
Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem Sansal, Dominique Sylvain, Grégoire Polet, Michèle Fitoussi, Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt, Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : philippe grimbert, mots pour maux, maladies psychosomatiques, fantastique, humour
27/10/2008
pour jouer en famille...
Profitons des vacances pour aller jouer en famille ici et faire la connaissance de Killian,dans le cadre du lancement de Killian et le mystère de la forêt, le tome 2 des livres pour enfants écrits et lus par Muriel Hermine.
Ces livres sont destinés aux enfants de 6 à 10 ans et l'intégralité des bénéfices récoltés ira au profit de l' Association J'ai un rêve, pour les enfants en difficultés.
17:05 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : killian, muriel hermine, association j'ai un rêve
"Avez-vous songé à être vous même tout simplement ? "
Albert n'est ni un ringard ni un élève populaire , loin s'en faut et il n'est à l'aise ni à l'école ni dans sa famille où une mère insatisfaite chronique martyrise un époux falot et croit trouver le bonheur dans les arts ménagers.
Aussi, quand l'ado mal dans sa peau fait la connaissance de sa vieille voisine Orphra et qu'il a avec elle des conversations passionnantes sur la llittérature, la vie, le théâtre, se prend- il à croire en ses rêves...
Se déroulant à l'époque du Flower power, qui est évoqué de manière assez sarcastique en arrière plan, ce roman qui fait pétiller les citations de Thoreau ou de Shakespeare, m'a finalement plutôt déçue. L'écriture m'a semblé guindée et je ne suis jamais véritablement entrée dans l'histoire. Albert m'a paru assez insupportable et je ne me suis attachée à aucun personnage( à l'exception du chat Orson qui a bien du mérite d rester dans cette histoire)pas plus qu'au "message "délivré d'ailleurs.
Notre petite vie cernée de rêves.Barbara Wersba. Editions Thierry Magnier.167 pages
Dans la série Cathulu joue les rabat-joie...:)
L'avis de Lou qui vous enverra chez plein de blogueuses qui ont apprécié ce roman.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : notre petite vie cernée de rêves, barbara wersba, amitié transgénérationnelle, mal être adolescent
26/10/2008
"Un porridge de maman tardif"
Li a repoussé son bonheur car "Les gens comme moi n'ont manifestement pas l'armature nécessaire pour supporter les bons moments." Les gens comme elle? Incolore, voilà comment se définit cette infirmière, qui, enfant a vécu en compagnie de son petit frère dans une immense demeure où ils croisaient de temps à autres ceux qu'ils appelaient entre eux les Epoux, à savoir leurs parents trop peu présents car trop occupés à soigner d'autres enfants. Pas de ressentiment néanmoins, juste le constat que "Les gens comme elle ne devraient sans doute pas avoir d'enfants, surtout quand ils sont marqués pour la vie par un chagrin d'amour universel et quand ils ont des enfants si tardivement que cela entraîne la dissolution d'un orchestre de mandolines." L'humour comme moyen de survie.
Quand l'Amoureux repoussé dans l'adolescence revient en Islande, Li repense à son passé et à son enfance si particulière (qui m'a un peu fait penser au personnage de Fifi Brindacier, en moins joyeux (même si Fifi a parfois des accès de mélancolie)). Pourra-t-elle enfin "attraper ce qui aurait dû être, (...) faire du poème la vie elle même (...)ne plus rester transie dans la froidure de l'intervalle compensatoire entre les poèmes et la vie " ?
Dans Le cheval soleil, l'islandaise Steinun Sigurdardottir nous livre un récit lumineux,celui d'une enfance qui n'a même pas le sentiment d'être fracassée, une enfance où la mort rôde tout naturellement , où les enfants se montrent plus adultes que leurs parents, où le bonheur n'est pas du tout familier.Un récit où le lien entre parent et enfants est exploré d'une manière très particulière.
La traductrice Catherine Eyjolfsson * a très bien rendu le contraste entre la langue parfois très moderne avec ses hyperboles ainsi, "l'hyperbonté" de la mère et les passages poétiques qui se mêlent au roman, comme autant d 'échappées vers la lumière.
L'Islande et ses paysages âpres et lumineux servent d'écrin à un texte puissant et jamais déprimant qui va d'emblée prendre place sur mon étagère d'indispensables.
Le Cheval soleil. Steinunn Sigurdardottir. Editions Heloïse d'Ormesson.185 pages
PS: de la même auteure, j'avais a-do-ré La place du coeur paru en 2000 aux Editions Denoël, sorte de road-movie islandais mettant en scène une mère qui veut renouer le lien avec sa fille qui part en vrille...Depuis 8 ans sur ma fameuse étagère et lu et relu...Billet à venir ?
* Déjà remarquée ici .
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : islande, mère, fille, amour, poésie, le cheval soleil, steinunn sigurdardottir
25/10/2008
J'ai descendu dans mon jardin ...
Martine Camilleri et Angélique Villeneuve aiment les herbes des bords de chemins, les fleurs- sauvages ou pas- les racines qui évoluent gracieusement dans des bocaux transparents, les vases, petits ou grands, improvisés avec deux trois bricoles qui traînent dans la cuisine, et arrangés avec une fausse nonchalance pleine de poésie.
Elles s'avouent volontiers crâneuses mais attention "pas besoin d'avoir la voiture rouge qui rase le sol ou le sac machintruc avec des logos qui vous rentrent dans l'oeil." Non ! Elle aiment dire : "Oh ça, c'est juste mon petit carpaccio à la primprenelle" Tu aimes le thé au géranium des bois ? J'en ai cueilli ce matin" Ramasser des asperges sauvages, ça me détend" et tout de suite on a envie de devenir leur copine .
En plus de savoir marier les saveurs et les couleurs , Martine et Angélique nous régalent de magnifiques photos et de textes tout aussi savoureux car elle jouent autant avec les mots qu'avec les orties ou les oeillets d'Inde.
Je ne pense pas tester toutes les recettes mais ouvrir Petits bouquets de cuisine et le feuilleter quand le temps est à la bourrasque est déjà un vrai bonheur !
Merci à Alma qui m'a signalé cet ouvrage !
(94 pages)
06:00 Publié dans Gourmandises, Les livres qui font du bien, très utiles! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : fleurs à manger, bouquets, petits bouquets de cuisine, martine camilleri, angélique villeneuve
24/10/2008
"...la famille, c'est si bon."
"Ressasser le passé, c'est ternir ce qui fut, présumer de l'avenir, c'est compromettre ce qui sera." Apppliquant cette formule, Solange , dont le père n'est pas revenu de déportation, refusera toujours le secours de l'écriture pour "dissoudre l'indicible dans le papier"et cela même si les mots chantent en elle. Plus que des mots, elle veut des actes et pour cela, patiemment, elle mettra à jour le secret de Max, compagnon des derniers instants du père disparu, n'hésitant pas à aller "De Lunéville à la Lune, par-delà la mer".
L'ordre des jours , quête de vérité et de justice, est aussi une superbe histoire d'amour, marquée par le destin, entre Solange et Simon, lui aussi enfant de déportés. Ils ne pouvaient que s'accorder car "Il n'y a qu'elle pour comprendre, il n'y a que lui, car les mots manquent, des mots tout simples, attends-moi, je reviens, je pense à toi, au-revoir." . Simon empruntera des chemins différents de sa compagne car "Il y a dans cet homme, un homme caché qui n'a jamais osé chercher sa place au soleil.", et qui croira la trouver jusque dans la guerre d'Indochine.
Finalement, le Destin se montrera à la fois cruel et clément...
Gérald Tenenbaum fait revivre ici l'immédiat après-guerre dans l'Est de la France, peignant avec une délicatesse extrême la vie de familles juives qui tentent de se (re)construire, de faire face malgré le silence, malgré l'antisémitisme qui rôde encore. J'appréhende souvent l'évocation de la Seconde Guerre mondiale et de ses conséquences et de moi même je ne serais pas allée vers ce roman. J'aurais eu tort car j'aurais raté tout à la fois une écriture rare, qui joue parfois avec les mots ,mais jamais de manière gratuite, qui se tient en équilibre entre émotion et pudeur (et pourtant à un moment particulièrement émouvant je me suis écriée : "Oh,non !") et un récit plein de péripéties qui éclaire au passage les actes de résistance des Juifs durant et après ce conflit. Un roman tout à la fois chaleureux et poignant à découvrir de toute urgence.
L'ordre des jours. Gérald Tenenbaum. Editions Héloïse d'Ormesson. 212 pages
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : l'ordre des jours, gérald tenenbaum, après guerre, impossible deuil, lutte des juifs