09/12/2008
Pour en finir avec la page blanche #1
Nombreux sont les ouvrages consacrés aux ateliers d'écriture et dans celui de Sébastien Onze, 150 défis d'écriture, j'ai retrouvé beaucoup de déclencheurs d'écriture déjà rencontrés ailleurs.
Néanmoins, l'auteur se distingue par la place qu'il accorde aux auteurs contemporains cités (et une bonne lectrice compulsive est toujours à l'affût d'auteurs à découvrir!). L'humour est également très présent et on découvrira avec jubilation que" Chaque année en Angleterre, Bookseller décerbne la palme du livre publé le plus étrange" et comme il est sympa Sébastien Onze nous livre quelques extraits du palmaèrs depuis 1978 . mes chouchous , : Vivre avec des fesses dingues, Votre cheval à l'épreuve des bombes, Le Plaisir des poulets, Les gens qui ne savent pas qu'ils sont morts: comment ils s'attachent à des badauds qui ne se doutent de rien et qu'en faire.
On lira aussi avec bonheur le décryptage hilarant que l'auteur donne des quatrièmes de couvertures car et c'est bien là l'originalité de cet ouvrage, Sébastien Onze , en bon animateur d'atelier d'écriture qu'il est , sait se mettre lui aussi à l'ouvrage ! Ses textes consacrés aux petits métiers disparus sont d'ailleurs un vrai régal !
Concerne tous les profs soucieux de "dérouiller" l'écriture de leurs lycéens ou les adultes qui ont envie de se "mettre à l'épreuve", mais tout seul dans son coin, c'est un peu triste, non ? :)
Sébastien Onze .150 défis d'écriture. L'atelier d'écriture1 . Mango.
06:00 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : atelier d'écriture, humour, sébastien onze
08/12/2008
"Le mot est venu à mon secours ,comme l'ont toujours fait les mots.'
Abigail et Dorcas sont jumelles mais ne se ressemblent en rien, tant au physique qu'au moral. Dorcas, la plus intello des deux, affirme qu'elles se sont partagé le monde : "Sacré et profane. Spirituel et physique. Esprit et corps." Abigail, la plus charnelle des deux ,est accusée d'avoir assassiné son second mari et, tout en se préparant à affronter le cyclone Pandora (!), Dorcas commence la lecture du livre consacré à sa soeur, se chargeant de rectifier au passage ,de manière sarcastique mais lucide, les erreurs qu'il contient...
Dorcas, bibliothécaire de son état, fustige au passage les pratiques du tout petit cercle littéraire dans lequel elle a été amenée à évoluer malgré elle.
Malgré sa raideur apparente, Dorcas, par son humour inflexible, nous devient vite sympathique et le personnage d'Abigail se révèle à l'usage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.Ellen'est en aucun cas la Belle Idiote que l'on pourrait croire : "Ma soeur n'est qu'une je -m'en-foutiste paresseuse. mais one la lui fait pas." Même si au début du texte Dorcas affirme "J'ai une meilleure compréhension des chats, des moteurs à explosion et des Iraniens que d'Abigail, ma soeur jumelle.", remonter le temps, revenir aux origines du drame, va lui permettre de se rendre compte qu'elle est beaucoup plus proche de sa jumelle qu'elle ne le croyait.
Dominé par la figure du cercle, truffé de références mythologiques, Gloire, honneur et mauvais temps, de Jincy Willett est un petit chef d'oeuvre d'humour souvent noir (le récit en deux phrases de l'assassinat du mari m'a fait hurler de rire !), même si le comportement autodestructeur d'Abigail(heureusement passager !) est assez pénible à supporter, non pas qu'il soit décrit de manière complaisante mais voir une femme s'abaisser ainsi est assez perturbant. Tissant des liens entre fiction et "réalité", Dorcas qui entretient avec les mots, sous toutes leurs formes, y compris les graffitis, des relations étroites ne peut que plaire à toutes les lectrices compulsives !
Quelques longueurs, contrebalancées par l'humour constant.
Gloire, honneur et mauvais temps. Jincy Willet. 10/18 . 412 pages
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jumelles, livres, jincy willett, glore honneur et mauvais temps, écriture, perversité, relation hommes femmes mode d'emploi
06/12/2008
piqûre de rappel !
Ron l'infirmier s'appelle en réalité William Réjault, c'est du moins sous cette identité qu'il apparaît sur la couverture de La chambre d'Albert Camus et autres nouvelles qui vient de sortir en poche.
Billet ici !
20:18 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ron l'infirmier, nouvelles, la chambre d'albert camus, william réjault
05/12/2008
"Faites des bêtises, mais faites les avec enthousiasme !" Colette
On n’a jamais fini ! Que celle qui n'a jamais prononcé cette phrase se dénonce !:) Entre les bobos des maris ,"Je ne connais pas d’hommes capables d’un simple rhume"(Lisa Rochambeau –Lapierre), le bazar , "Ranger la maison tant que les enfants ne sont pas élevés c’est un peu comme de déblayer les congères devant la porte tant que la neige continue de tomber."(Phyllis Diller) certaines se résignent :"Je mettrai un peu d’ordre dans ce souk quand les enfants auront quitté la maison ."(Erma Bombeck).Nous trouvons néanmoins-miraculeusement- le temps de quelques Papotages, même si comme l'affirme Marilyn Monroe : "Une jeune fille de bonne famille c’est quelqu'un qui sait jouer au tennis et au golf, jouer du piano et surtout jouer les muettes." Après tout ,Les femmes aiment les choses simples…les hommes par exemple ! et Helen Exley le sait bien, elle qui nous présente ces trois volumes de citations humoristiques et pétillantes , illustrées de manière tonique. A offrir... ou à s'offrir !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : humour, femmes, hommes, helen exley
04/12/2008
Une pâle beauté
Commencée avec Les rois et les voleurs, récit d'une adolescence à cent à l'heure, mon immersion radieuse dans l'univers de Muriel cerf s'est logiquement poursuivie avec L'antivoyage, roman relatant ses périples en Asie.
Babel vient d'avoir l'excellent idée de rééditer ce premier roman de Muriel Cerf, l'occasion pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore de se frotter à son univers bigarré et foisonnant.
Sa langue baroque et chatoyante charrie tour à tour l'or et la boue, son narcissisme séducteur fascine le lecteur, le tout nous entraîne dans un monde flamboyant. A découvrir absolument !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : muriel cerf, voyages, antivoyage, asie, quand va-t-on rééditer "les rois et les voleurs "?
03/12/2008
"Mais on ne choisit pas toujours ce qui nous attend au bout du chemin."
Envoyée pour un court séjour en Angleterre chez ses cousins, Elisabeth va se retrouver coincée dans ce pays par une guerre bizarre qui va soudain se déclencher. Ce sera l'occasion pour elle d'expérimenter toute une gamme de sentiments et de connaître une série d'aventures qui vont bouleverser sa vie...
Premier roman de Meg Rosoff Maintenant , c'est ma vie déroute dans un premier temps le lecteur qui se croit d'abord embarqué dans un récit classique de citadine fille unique découvrant la vie rurale au sein d'une famille nombreuse, famille où d'ailleurs les enfants prennent la place des adultes peu présents. Mais très vite le récit plonge brutalement dans une réalité totalement différente et tout est chamboulé. Ces virages à 180 degrés ainsi que les ruptures brusques du récit, les ellipses nous permettant de reconstituer à demi-mots le passé de l'héroïne ,montrent la virtuosité narrative de l'auteure qui conduit de main de maître son roman.
Quelques indices (téléphone portable , emails, d'ailleurs vite obsolètes) nous permettent de situer un peu cette guerre qui présente une intemporalité symbolique. Tout comme le voyage que devra accomplir l'héroïne pour se retrouver. Meg Rosoff puise aux sources des romans classiques de formation mais elle renouvelle le genre avec une maestria époustouflante !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : roman de formation, guerre, amitié, meg rosoff, maintenant c'est ma vie
02/12/2008
"I ken his faither" (je connais son père)
Ah que ça fait du bien de retrouver des personnages aussi plaisants que ceux d'Edimbourg Express ! Nous sommes tout de suite en territoire connu et même si nous les avons quittés depuis plusieurs mois, ils nous redeviennent presque immédiatement familiers.
Alexander McCall Smith a le chic pour se glisser aussi bien dans la tête d'un petit garçon qui pour sa mère est "le projet Bertie" avant d'être un enfant ou dans celle d'un tenancière de bar philosophe à ses heures , un peu comme l'héroïne de Muriel Barbery.
Nous dégustons un verre de Petrus ou assistons à un pique-nique nudiste, ce qui ,en Ecosse relève du stoïcisme il faut bien l'avouer , ou participons aux retrouvailles de pères et de fils...
Les péripéties ne manquent pas, et même si le roman est bon enfant, elles ne sont pas toujours dénuées de violence( un mollet sera mordu et un coup de boule donné) .On attend déjà le sourire aux lèvre la suite des aventures des habitants du 44 Scotland Street . Un roman confortable comme on les aime!
Un grand merci à Florinette pour le prêt !
Alexander McCall Smith. Edimbourgh Express.430 pages. 10/18
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : humour, pique-nique nudiste, écosse, mccall smith, edimbourg express
01/12/2008
"Il n'a plus de main ! Il est moignon tout plein !" F. Dard
Le meilleur de l'humour noir nous promet Sébastien Bailly aux Editions Mille -et -une -nuits. Dans une préface fort intéressante, il définit cette forme pariculière d'humour comme "un contraste entre entre le tragique de ce dont il est question et la façon d'en parler avec froideur et cynisme. Une affaire de contraste donc , qui, bien menée, produit l'éblouissement."
Friande de cet humour si particulier je dois avouer que j'ai été fort peu éblouie par les citations de ce tout petit livre qui regroupe des auteurs "classiques" mais aussi inattendus (Ricet Barriet Pierre Perret, Bernard Blier...). sans doute n'étais-je dans l'humeur adéquate ou peut être aurais-je dû picorer et non engloutir. A vous de voir !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : humour noir, le meilleur de l'humour noir, sébastien bailly
28/11/2008
"Moi, c'est mon âme qui ne bat plus."
Celui qui parle ainsi c'est Slimane. Slimane qui admire et chérit son grand frère Maxence . Avec lui le quotidien est un peu plus doux car "il fait danser la vie. Il l'oblige à voler toujours plus haut, même quand elle n'en peut plus et qu'elle veut se fracasser sur le bitume." Maxence qui lui explique que les adultes "font des erreurs, et après , ils ont plus la force de tout recommencer." Comme leur mère qui les aime mais pas au point de les emmener loin du Démon, leur père qui explose en crises de rage incontrôlable, les roue de coups et fait régner la terreur. Maxence qui va préférer un jour partir au Pays sans adultes ...
En lisant le deuxième roman de Ondine Khayat j'ai plus d'une fois songé à Momo le héros de La vie devant soi d'Emile Ajar alias Romain Gary. Même émotion , même invention langagière mais ici la voix enfantine triture les mots pour mieux faire ployer le réel, pour s'en échapper ne serait-ce qu'un instant.
Partant d'une situation émotionnellement très forte, (j'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises),l'auteure tempère la violence par l'évocation du monde très imagé de Slimane. On frôle parfois le pathos et peut être aurait-il fallu un tout petit peu raccourcir certains passages afin de donner davantage de densité au récit mais il n'en reste pas moins que j'ai dévoré d'une traite ce roman très émouvant. Une vraie voix, intense et belle.
Merci à Suzanne de Chez les filles et aux Editions Anne Carrière pour ce "pur moment d'émotion."
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : ondine khayat, le pays sans adultes, enfance fracassée, amour fraternel, violence
27/11/2008
"Quand j'y repense, c'est vrai, je n'ai pas pleuré, j'ai vomi."
Une atmosphère lourde, épaisse. celle d'une cité. Pas de noms, juste des numéros: "Cité 12 et ciel de Meuse. Département 62." Et une fille qui boxe : Angélique. Contraste entre le prénom empli de douceur et le mal être qui s'exprime d'une manière quasi animale, et ce dès l'école primaire. Alors forcément Angélique s'est attiré des ennuis.
Sa manière de vouloir s'endurcir, "durcir, encore et toujours,jusqu'à ce que tout se brise sur elle, sans que rien ne l'égratigne. Et tant pis pour les autres. Ils l'avaient voulue comme ça , ils n'avaient qu 'à compter leurs abattis." ne pourra cependant pas éviter qu'un jour la vie la mette au tapis...
Alternant récit et prise de parole du personnage, Angélique boxe est un roman dense et noir où subsiste pourtant une flamme tremblotante d'espoir. En effet, même rouée de coups, au propre ou au figuré, L'adolescente se relève car elle a une énergie vorace .
La violence de l'héroïne est cependant présentée d'une manière dérangeante : "à se chercher comme ça, comme de jeunes lionceaux qui jouent aux grands, il y avait quelque chose de sain, qui désamorçait au lieu d'envenimer. Une manière de dire les choses au lieu de les laisser moisir, sans pour autant que cela touche à la violence, la vraie. Mais ça , les grands, ils comprennent pas, ils ont du mal." Cette violence qui se donne à voir au sein de l'institution scolaire ne peut évidemment être tolérée par le maître d'école. L'auteur nous indique auparavant que les frères d'Angélique eux ""pouvaient"se battre", mais il faut noter qu'ils le font en dehors de l'école. On laisse donc entendre qu'Angélique ne peut être violente car elle est une fille. Il est évident que les bagarres au sein de l'école ne sont pas tolérées qu'elles concernent filles ou garçons.
En outre, la langue qu'utilise le personnage qui, certes a progressé au cours de sa scolarité, est très riche et on se demande bien pourquoi elle a choisi de s'exprimer avec ses poings plutôt qu'avec des mots.
Bilan mitigé donc, non sur la forme ,mais sur le fond.
Angélique boxe Richard Couaillet. Actes Sud Junior.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : adolescence, violence, résilience, angélique boxe, richard couaillet