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26/11/2008

"Bonjour le programme essorage ! Plus de gras, des couleurs ravivées...et la tête à l'envers."

Il a suffi d'un petit "clic", celui d'un appareil photo intégré à un téléphone portable ,pour que Manon se prenne une grosse claque : voir la photo de ses fesses circuler à travers tout le lycée.
Par réaction, l'ado crée un blog et sous le pseudo de Grauku, balance à la tête de ses lecteurs ses kilos en trop et son mal être qu'elle combat à coups de plaques de chocolat. une certaine Kilodrame va l'aider à perdre du poids et va l'entraîner , par la même occasion ,dans une drôle de spirale...5166aRCUKSL._SL500_AA240_.jpg
Avec un style vigoureux Sophie Laroche nous brosse le portrait sans complaisance ni mièvrerie d'une ado  à la fois forte (on sent une vraie personnalité) et faible devant la nourriture et le regard des autres.
Les relations amicales sont fouillées au scalpel, tout le monde en prend pour son grade, mais on sent néanmoins une véritable tendresse qui se dégage de cette histoire.
Sophie Laroche n'a pas oublié -rare privilège - ce qu'était l'adolescence  et elle nous en offre une vision franche et juste. Une vraie découverte !

Le Carnet de Grauku. Sophie Laroche. Editions Mic_Mac

Merci à Cuné pour l'envoi !

Le blog de l'auteure.

Ps : lu et approuvé par Madame ma fille ! :)

 

 

25/11/2008

"Tous avaient triomphé à leur façon. Simplement en vivant, en parvenant à leur âge."

Les  héroïnes de Mary Gordon craignent souvent de se  faire rattraper par un passé qu'elles considèrent comme peu  glorieux, vaguement humiliant. Par conséquent , elles ne mentionnent même pas la présence , pourtant évidente,de celles qui  incarnent "Celle que nous craignons de devenir quand nous aurons perdu notre prospérité.
Celle  que nous sommes réellement."
Ce sentiment d'imposture les taraude  , tout comme les erreurs d'interprétation qu'elles commettent ou qu'on commet à leur encontre, même si cela leur serait favorable.51iA2K60hnL._SL500_AA240_.jpg
Elles  cherchent à se "créer un monde exempt de perturbations" mais  évidemment  se prennent la réalité en pleine figure. Il ne leur reste donc plus qu'à  se préserver un semblant de dignité pour continuer à avancer...
Les petites filles  des nouvelles de Mary Gordon débusquent  les intentions  cachées  derrière la bonté apparente des  adultes et ne se veulent  redevables de rien. Elles  observent le monde avec acuité , et leur vision parcellaire n'en est pas moins dérangeante pour  leur entourage.
Tout ceci  pourrait être  sinistre,il n'en est rien car la plume de Mary Gordon est alerte , pleine d'humour  et d'empathie pour  ses personnages.
Kathleen, Nettie,  et tous les autres, sans oublier Le mari  de la Traductrice, apprécient la douceur d'une pluie , s'entendent  comme larrons en foire et savent faire souffrir sans remords ou presque.
Fil rouge entre  tous ces récits,  une narratrice écrivaine , situation qui ne la préserve pas  du sentiment d'imposture  ,  qui donne à voir en action le travail de création littéraire.
Vingt et une nouvelles aux tonalités très différentes mais qui réchauffent le coeur.  Une écrivaine à  découvrir sans tarder, foi  de livre corné !

 

Mary Gordon.  Le  mari  de la  traductrice.  Quai Voltaire.408 pages

24/11/2008

"Il voulait savoir comment elle fonctionnait."

Envie de vous (re) plonger dans les sixties ? Alors vite précipitez-vous sur La femme comestible de la candienne anglophone Margaret Atwood !"69 année érotique" nous susurrait alors Jane B., mais rien de tel dans ce roman où les femmes portent encore des gaines , même si elles n'ont pas de problèmes de poids, engoncées qu'elles sont dans un moralisme dévastateur ; une époque où la pilule est autorisée mais soupçonnée par certaines de modifer leur personnalité et où des propriétaires d'appartement veillent farouchement sur la bonne moralité de leurs locataires femelles.418cGLiGVdL._SL500_AA240_.jpg
Se marier et enchaîner les grossesses ? faire un enfant toute seule ? En tout cas certainement pas devenir une de ces vierges en col blanc avec lesquelles elle travaille ! Irrésolue, Marian a parfois des réactions impulsives qui traduisent son mal-être, mais tout va s'accélérer quand ses fiançailles avec Peter vont devenir officielles. La jeune femme va rejeter la nourriture , non pas parce qu'elle se trouve trop grosse, mais par un rejet beaucoup plus viscéral que cela ,rejet qu'elle ne contrôle d'ailleurs pas.
La première partie du roman , je l'ai d'abord envisagée un peu à la manière d'un document sociologique mais très vite Marian et tous les gens qui gravitent autour d'elle me sont devenus familiers.
La construction du roman, en parfaite adéquation  avec l'évolution de la jeune femme , m'a séduite et j'ai particulièrement apprécié l'humour décapant de Margaret Atwood( après cette lecture, vous n'envisagerez plus votre passage chez le coiffeur de la même façon, je vous le garantis ! ).
Un roman que j'ai dévoré le sourire aux lèvres car hommes et femmes y sont croqués sans façons, avec un humour corrosif et efficace.

La femme comestible. Magaret Atwood.521 pages . Editions Robert Laffont, collection Pavillons poche.

 

21/11/2008

Bonne nouvelle

"La grosseur du caratère a été spécialement  étudiée pour faciliter une lecture à voix haute." ,certes mais  elle donne aussi un vrai  confort de lecture pour tous ces  ados  qui rechignent à ouvrir un livre car " C'est écrit trop petit". En plus les volumes de la collection "D'une  seule  voix" chez Actes Sud Junior  sont très minces (entre 60 et 70 pages) et abordent  des thèmes originaux suceptibles  d'intéresser  les ados. De quoi convertir les plus réfractaires à la lecture ?

* Rien que ta peau. Cathy Ytak.76 pages.

Difficile pour toutes les mères de voir leur fille grandir et devenir une femme. Mais  cela l'est encore plus pour la mère de Louvine car cette dernière est lente,obsédée par les couleurs et qu'elle a du mal  à  se décider. Certains la jugent même idiote ...51VIYif-xOL._SL500_AA240_.jpg
Cathy Ytak dans une écriture au plus près des sensations donne voix à Louvine et nous emmène dans son monde si particulier et si riche.510gROpMgzL._SL500_AA240_.jpg

 

*La piscine était vide.Gilles Abier. 65 pages.

Accident ou pas ? Le jugement  vient  d'être rendu : Célia n'a pas poussé  Alex dans la piscine vide.  Libre, l'adolescente revient qur  l'enchaînement des faits qui ont fait qu'elle, petite jeune fille délurée , a été accusée de meurtre par la mère d'Alex.
Gilles Abier ne cherche pas à nous rendre les personnages sympathiques mais, avec une grande sensibilité,  il leur confère une humanité qui nous les rend proches .

Merci à Bellesahi pour  cette  découverte.

20/11/2008

Quand tu seras mort Tu me donneras un souvenir ?

Le temps qui passe, la disparition , la vieillesse mais aussi la fraîcheur de l'enfance et les liens qui unissent petits -enfants et grands-parents, tels sont les thèmes  qui courent au sein du recueil de Jean Rivet, Le soleil meurt dans un brin d'herbe.
Avec des mots simples, des mots de tous les jours, le poète dit le quotidien "Soucoupes blanches et fêlées (...)Et toi   / Dans l'hypermarché",la beauté de la nature, dont les feuilles mortes se mêlent à celles d'un livre...livre15.jpg
Il m'a  fallu relire ces poèmes pour bien en apprécier la beauté faussement naïve, prise  que  j'étais dans un premier temps par les illustrations d'Aude Léonard.  Jamais  redondantes, ces  photos montages transportent  le lecteur dans un univers onirique où chaises et chaussure se promènent à leur guise, où les mots du poète s'affichent en liberté...

Encore une réussite des éditions Motus !

Le soleil  meurt dans un brin d'herbe. Editions Motus. Jean Rivet. Illustrations d'Aude Léonard.

 

Un coup de coeur pour Brize !

 

19/11/2008

"Mais je ne peux pas être ton amie. Tu es trop bizarre. Tu me fais peur."

Mêlant à la fois  fantastique et réalisme,  Mauvais rêves de la romancière Anne Fine  met en  scène un "rat de bibliothèque" , Mélanie, que ses profs  estiment un peu  trop solitaire et une  nouvelle arrivée, Imogène que tout le monde  trouve étrange... Forcée de s'occuper de cette dernière, Mélanie ne va pas  tarder à  trouver la  raison de cette bizarrerie que personne  ne s'expliquait vraiment  (et qui a rapport avec les livres...). A sa  manière directe, voire brutale, l'adolescente prendra-t-elle le risque de sacrifier leur amitié naissante pour sauver Imogène ?
L'amour des livres et de la lecture est très joliment rendu dans ce roman même si j'ai trouvé la dimension fantastique peu convaincante.  Ce thème de la différence aurait pu , à mon avis , être exploité sans passer par là .411CM9Q4GML._SL500_AA240_.jpg

Anne Fine .  Mauvais rêves. Edition Neuf de l'école des loisirs. 195 pages.

Une citation  au passage :  "Quand  quelque chose  te tarabuste, , jette-le  sur le papier. ça aide toujours."

18/11/2008

En voiture, Simone !

Suis-je si  vieille que  cela ? En tout cas,  Les expressions de nos  grands-mères je les connaissais presque toutes même si c'est vrai je  ne les utilise  plus que rarement.  Connaître leur  origine m'a en tout cas permis  de  satisfaire ma curiosité et me les a remises en mémoire.
Très imagées,  "Le  bureau  des pleurs  est fermé" (arrête de te  plaindre), elles témoignent  de l'inventivité de la langue "Beurré comme un p'tit Lu" (pour " bourré ") et conservent des traces  du passé .  Ainsi "Il  ya  de l'eau dans le  gaz" (l'atmosphère est tendue), garde la  trace de l' époque  où le  gaz de ville, produit par distillation de la houille,  contenait un fort  taux de vapeur,  provoquant des bruits de petites explosions...41BxUaI4jJL._SL500_AA240_.jpg
A picorer sans se lasser.

Les expressions de nos grand-mères .Marianne Tillier.Points Seuil.170 pages.12 euros.

17/11/2008

La nostalgie, camarades

Baby-boomers embourgeoisés, Dominique et François, vont , par l'intermédiaire du site "camarades-de-classe.com",renouer avec leur passé, un passé marqué  par mai 68 et la culture communiste.
Au fil des mails échangés, règlements de compte, mises au point, vont se succéder, le tout alimenté par un mystérieux camarade qui  semble prendre plaisir à jeter de l'huile sur le feu...41vP8m0giBL._SL500_AA240_.jpg
J'avoue que , même si  l'érudition  de Didier Daeninckx concernant l'histoire  de la banlieue parisienne et celle du PCF continue à me bluffer  cette évocation de l'évolution des différents camarades de classe m'a  paru bien insipide.Je ne me  suis attachée à aucun personnage,tournant les pages comme si  je feuilletais avec indifférence  un vieil album de photos  trouvé aux Puces. On se prend à regretter le temps  des romans policiers (le semblant d 'intrigue est ici vite éventé), romans où  Daeninckx mettait au jour avec vigueur des pans  entiers d'un passé que beaucoup auraient  voulu enterrer.

Camarades de classe. Didier Daeninckx. Gallimard. 168  pages.

L'avis plus enthousiaste de Serial Lecteur.

 

 

14/11/2008

Lettre à Ralph

Cher Ralph,

Grâce à Amanda, que je remercie au passage, j'ai pu dévorer la suite de tes  aventures  commencées ici. Sept ans ont passé et une  fois encore Stoney Calhoun va se trouver aux prises avec des cadavres. Mais dans  Casco Bay, il  ne mène  plus l'enquête en franc  tireur car le Sherif Dickman va l'enrôler comme adjoint , ce qui nous vaut une hilarante improvisation de serment :
"-Moi, Stonewall Jackson Calhoun, je jure solennellement de  faire  respecter toutes les lois  de l'Etat du Maine qui me semblent sensées, dit Calhoun. Je  jure de faire ce que tu me demandes de faire, pourvu que  ce  ne soit pas trop stupide. je  jure que si, à tout moment, tu veux que je démissionne,je donnerai ma  démission sans faire  d'histoires. Je jure que pour l'essentiel je te dirai la vérité. Je jure de ne pas être  d'accord avec toi quand  je  te trouverai stupide. je  jure que si tu me demandes mon opinion , je  te  la donnerai , même si je  pense que ç apeut te  blesser. (Il haussa les  épaules) Bon, j'ai tout dit, hein  ? "414A+iVRDeL._SL500_AA240_.jpg
L'enquête, il faut bien l'avouer est menée de manière assez paresseuse et le  meurtrier vient quasiment  de  jeter dans les  bras de  Calhoun,  bras qu'il a fort musclés car il fend régulièrement du bois de chauffage, autant dans un but utilitaire que pour se vider la tête. Heureusement qu'en bon chien , tu  es là pour relancer l'action, Ralph, je dois dire que j'ai tourné fébrilement les pages au moment de ta disparition ! c'est bien aussi l'un  ses  rares moments où Calhoun a  perdu de son flegme, autrement il est d'une sérénité exemplaire, même quand il ne comprend pas  sa chérie qui le malmène. Elle ferait bien de faire  attention d'ailleurs, car je ne suis pas  la seule à juger Calhoun éminemment  sexy,( quoi qu'en pense  certaine Dame qui se gausse :)). J'ai  beaucoup apprécié aussi  ta manière à la fois ferme et efficace, mais sans hargne , de mâchouiller les coucougnettes du meurtrier. A croire  que la sérénité de Calhoun t'a  été transmise par osmose.  Serait-ce  l'influence de Ralph Waldo  Emerson, en  l'honneur de qui tu  as  été nommé? celle de Thoreau? Ou bien un autre effet du coup  de foudre auquel  ton maître  a  survécu mais en perdant la  mémoire ? Quoi qu'il en soit, cela le rend  fichtrement  intéressant comme  homme  et comme apparemmment il a  terminé  sa lecture de l'anthologie littéraire ,pas  de problème, je peux glisser ma  Pal dans une ou  deux valises et aller le  rejoindre. Un homme  qui  aime parler de pêche ou  de chiens et qui  vit dans une maison au fond des bois ne peut pas être  totalement  mauvais.

L'avis de  Laure

 

Casco bay William  G. Tapply. Gallmeister.  291 pages

13/11/2008

"Un bon rire vaut un biftek."

Les "perles" et autres recueils d'histoire drôles collectées par un "mystérieux" Jean-Charles ne  sont plus d'actualité mais Le petit livre des meilleures  histoires drôles  pour les enfants vous permettra  de retrouver le même humour bon  enfant , même si, et ce n'est pas pour me déplaire, un chapitre est intitulé "La vie est cruelle". J'y ai d'ailleurs trouvé mon histoire préférée , je vous la  livre in extenso :41a+cG91BrL._SL500_AA240_.jpg

"Un homme maigrichon, l'air ennuyé entre dans un bar et demande à qui appartient  le pitbull devant la porte.
Un gros costaud lui répond : "C'est MON chien ! Il  te pose un problème ? 
- Oh, non, certainement pas  .  Seulement, je crois que mon chien l'a  tué."
Le costaud bondit sur  ses pieds:
"Mais  c'est quoi votre chien ? !
- Un caniche nain
- Vous vous fichez de moi? hurle le type.  Un caniche nain qui tue un pitbull ?
- En fait je crois que votre pitbull s'est étouffé  avec..."

" Bon courage, les profs" (merci !:)), "Si les aninaux pouvaient parler, qu'est ce qu'il diraient  comme âneries !, "Supporter son enfant mode  d''emploi", "Ceux de l'asile et ceux qui le font exprès", "Deci, de là" constituent  les joyeux chapitres de ce petit livre qui, pour 4 euros, vous fera  rire en famille.

Ferdinand en a fait ses délices !

Le petit livre des meilleures histoires drôles. Le cherche Midi.127 pages.