23/01/2009
"Une récompense car il est sage depuis longtemps."
D'abord un groupe de filles , indifférencié, comme "une volée d'oiseaux", dont la fraîcheur et l'innocence attirent l'attention d'un homme.
Au fil du récit, chacune de ces cinq soeurs va prendre la parole, acquérant ainsi pour le lecteur une personnalité et une identité propres. Se trace aussi en pointillés le portrait d'une famille où les parents ont quelque peu perdu pied.En parallèle le prédateur va affiner sa connaissance de chacune d'entre elles et progressivement faire son choix...
Le montage en parallèle des prises de parole de Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autum avec les révélations de plus en plus inquiétantes sur le voyeur fait monter savamment l'intensité dramatique du récit.
Norma Fox Mazer semble parfois brider sa narration pour ne pas la rndre trop inquiétante pour son lectorat adolescentmais, néanmoins, on frôle souvent l'insoutenable, rappelant ainsi la tension des premiers romans de Patricia Cornwell.
L'auteure se glisse avec autant d'aisance dans la peau de chacune des soeurs que dans celle du pervers et la construction hors-pair de son récit ne fait qu'ajouter à l'angoisse qui étreint le lecteur. A la fois chaleureux par la peinture du groupe sororal et glacial par la menace qui se précise peu à peu, ce roman est une sorte d'"omelette norvégienne "comme on les aime ! attention à ne pas commencer trop tard la lecture de ce roman qu'on ne peut lâcher !
L'avis de Clarabel
Le courage du papillon.Norma Fox mazer Albin Michel.286 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : le courage du papillon, norma fox maze, cinq soeurs, suspense
22/01/2009
"Leibowitz : c'est la classe internationale en toute circonstance"
Christophe Leibowitz , avocat pénaliste commis d'office, barbote quasiment avec délices dans le monde crapoteux des dealers et des proxénètes sans envergure. Pourquoi, après avoir flirté avec le luxe, va-t-il se retrouver à croupir en prison, à raconter les romans de Flaubert à un Albanais ? "-On dirait que tu éprouves du plaisir à être là, je me trompe ?
-Non, c'est possible. Personne ne pourra dire que je n'ai pas cherché à explorer toutes les facettes de ce métier."
Tour à tour berné et finaud, désabusé et plein d'allant,Leibowitz a le chic pour se fourrer dans les situations les plus tordues : "Et si j'avais accepté de rentrer dans ce coup foireux uniquement pour ne pas décevoir trois débiles auxquels je ne serrerais même pas la main si quelqu'un m'en donnait le choix ? "
Nous le suivons avec délices, le sourire aux lèvres, dans les arcanes parfois ubuesques de la justice, découvrant au passage les conditions de vie quasi moyenâgeuses de certaines prisons car, mine de rien, Hannelore Cayre donne des coups de griffe , sans jamais s'attarder lourdement. Les situations les plus sordides sont envisagées avec le plus grand naturel,normal, les avocats sont un peu blasés.La construction donne un peu le tournis au début mais très vite nous prenons nos marques et suivons avec une jubilation extrême les tribulations de cet avocat commis d'office qui parviendra, on s'en doute à retomber sur ses pattes ! Du rythme et du fond, de l'humour pour pimenter le tout, un cocktail réussi !
Premier opus des aventures de Christophe leibowitz qui viennent de paraître en un seul volume (Points seuil) qui réunit donc: Commis d'office, Tableaux de maîtres et Ground XO.
Adapté au cinéma par Hannelore Cayre avec le très beau Roschdy Zem, sortie en salle au printemps 2009 .
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : commis d'office, hannelore cayre, roman noir, humour puissance 10
20/01/2009
éPATée, je suis !!!!
Le colis du Patounet Swap ? Euh, non, je n'ai pas reçu de colis...J'ai reçu bien mieux que ça :
D'abord tout un bouquet de fleurs éparpillées sur une multitude de paquets dorés (ou blonds si vous préférez), étiquettes un peu à la manière d'Alice au pays des merveilles...et c'est bien là que nous entrons !
Ensuite toute une flopée de bonbecs : bams, rotella, mini et grands carambars, dragibus, koala, ours d'or et autres stoptout se sont déversés de cette corme d'abondance mais "stop" est apparemment un mot inconnu de ma swappeuse !
J'ai été en outre couverte de Pat* : Quand on parle du loup, dans les brouillards de la butte, on traverse la frontière, et l'on peut rencontrer le cercle des pataphysiciens ou le cousin de Fragonard mais moi le roi n'est pas mon cousin car j'ai été éhonteusement pourrie gâtée (1 +1+1+1+1chez ma swappeuse, ça fait 2 !:)) et je ne regrette absolument pas le bel éphèbe blond qu'elle n'a pas réussi à faire entrer dans la boîte puisqu'elle y a versé à profusion du chocolat (figue amande, hum ! et lait noisettes, re-hum !) qui comme chacun le sait, àl'exception des diamants, est le meilleur ami des femmes !
Tout un troupeau de vaches , qui rient ou pas ,salée, poivrée, cacheuse de clé, a transhumé enfin jusque chez moi, sans souffrir du froid ou de la chaleur, elles pourront boire, promis-juré dans le joli bol doré si elles sont sages. Quant au carnet, je ne vois vraiment pas à quoi je vais l'utiliser, n'ayant jamais rien à noter ... :)mais promis-juré, je vais trouver !
FASHION est éPAtante ! elle vient encore de le prouver en me rendant totalement HAPPY ! Merci encore, Fashion !!!
* Un vrai miracle, je n'en ai lu aucun !
19:30 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : patounet swap, fashion, la reine des enquêtrices, cuné la reine des organisatrices!
"Nous on n'aime pas lire"
"Je me suis rendue à plusieurs reprises en 2008 dans un collège "ambition réussite", pour voir comment je pourrais aider les professeurs à donner aux élèves le goût des livres et de la lecture." (extrait de la 4 ème decouverture). Vaste programme ! Dans ce récit l'auteure nous raconte donc l'expérience qu'elle a vécue et nous offre ses reflexions tant sur l'Education Nationale, certains pédagologues qu'elle fustige au passage, proposant des pistes de réflexion frappées au coin du bon sens, aidée en cela par son expérience d'ancien professeur. J'adhère en grande partie aux idées de Danièle Sallenave mais suis restée très en dehors de ce livre qui manque singulièrement de chaleur et d'empathie. L'auteure se montre très empesée, gourmée et même si au fil de l'expérience, elle semble s'attacher à ces élèves , elle ne peut se départir d'une certaine froideur.
Beaucoup plus de chaleur humaine et d'énergie bouillonnante dans le livre de Marie-aude Murail , paru il y a déjà quelques années et qui, très coloré et attractif ,nous donne des piste de lectures destinées aux ados. On sent chez l'auteure une véritable aptitude à transmettre cet amour des livres et de la lecture. Un livre revigorant !
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : nous on n'aime pas lire, danièle sallenave, marie-aude murail
19/01/2009
"Il avait appris à ne jamais contrarier les grilles."
L'action se déroule à 8 kilomètres de Lille, les personnages parlent ch'ti,l'une des héroïnes, Gisèle, travaille à la Poste et le roman de Cypora Petitjean-Cerf s'intitule Le film mais bien sûr tout cela n'a rien à voir avec Bienvenue chez les Ch'tis.
Ruth, professeure des écoles au bord de la déprime ,tant l'ennui la tenaille ,est au bord de trucider ses élèves (du moins en esprit ! ). Heureusement elle devient amie avec sa voisine Gisèle et toutes deux décident de participer au festival du film documentaire de Marseille. Pour chaque femme Racines sera l'occasion de revenir sur le passé et de s'interroger sur son identité .Mais peu à peu c'est tout leur entourage qui va aussi être bouleversé par la réalisation de ce film.
A lire ce résumé vous bâillez déjà prévoyant la prise de tête et de doliprane. Vous auriez tort car il ya chez les personnages de Cypora Petitjean-Cerf une énergie, une truculence, une excentricité tranquillement assumée qui les rend instantanément sympathiques et attachants. On y croise (comme dans le corps de Liane ) des femmes fortes qui ici tarabustent et infantilisent leurs maris tout en les chouchoutant, des mères de famille hystériques, des secrets de famille, mais aussi des relations tendres et touchantes qui se nouent de manière improbable, avec en fond sonore des chansons du latin lover Julio Iglesias...ça pleure, ça rit , ça s'embrasse mais ça ne verse jamais dans la guimauve et les bons sentiments.
Cypora Petitjean Cerf s'interroge sur les liens familiaux , l'identité sexuelle, religieuse et culturelle et son roman nous réserve plein de surprises, montrant la capacité que nous avons à nous aveugler , mais aussi à rebondir , à ne pas laisser les situations se fossiliser.
Chaleureux comme les gens du Nord qui ont dans le coeur...vous connaissez la chanson !
Cypora Petitjean-Cerf, le film, stock.342 pages pétillantes !
Du même auteur, tous deux sortis en poche : le musée de la sirène, le corps de Liane.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : le film, cypora petitjean-cerf, la maîtresse qui r^ve de trucider ses chers petits mais pas seu
18/01/2009
Quand un lecteur rencontre...
Citations ou textes plus longs qui disent le bonheur de lire, de vaincre la solitude et de rencontrer l'autre à travers les livres, d'y trouver délices et réconfort, ou le sentiment de vivre plus fort," Le temps de lire comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre."affirme Daniel Pennac dans Comme un roman, voilà quelques uns des chapitres de ce délicieux recueil, Les mots pour les amoureux des livres.
Un livre juste à la bonne taille pour être glissé partout, dans une poche , une besace, doté d'une mise en page et d'une typographie attrayantes et variées, où Virginia Woolf côtoie Christian Bobin, où Jules Renard rejoint Colette dans la bibliothèque. Une gourmandise pour lecteurs !
Même si Sei Shônagon (v.966-v.1017) n'a évidemment pas connu les blogs, nul doute qu'elle les aurait appréciés, car dans ses Notes de chevet sous la rubrique Choses délicieuses, elle note :
"Découvrir un grand nombre de contes qu'on n'a pas encore lus.
Ou acquérir le deuxième volume d'un récit dont on a apprécié le premier volume."
et n'est-ce pas ce que nous faisons en notant fébrilement toutes ces références glanées au fil des blogs, allongeant ainsi nos LAL ?
les mots pour les amoureux des livres. Carré Philo Milan. 4.95 euros.
17/01/2009
Elle voit des Pat partout
Patatras! ça nous est tombé dessus tout à trac : Cuné a lancé le Patounet Swap !
Dès lors nous furent jetés en pâture tous les Pat, les Patrick, les Patricia et patati et patata.
Pas question de mener une vie de patachon car il fallait aussi
quelque chose de blond,
quelque chose de rond,
quelque chose de bon,
quelque chose de con.
Les patauds ne devaient pas patauger mais se dépatouiller pour ne pas sombrer dans le pathétique ou le pas terrible.
Dans l'ombre, Cuné avait la patate et d'un ton patelin nous prodiguait patiemment conseils et encouragements.
Sous son patronage, pas question d'etre patraque : le patonet swap ne virerait pas à l'arnaque!
Merci, Cuné, d'avoir la niaque !
Signé
Patoulu.
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : patounet swap, cuné
16/01/2009
"On ne sait jamais"
Angeline a huit ans, elle est élève au CM2 et trouver sa place quand intellectuellement on est précoce mais qu'affectivement on est encore "un bébé" n'est pas une chose facile. C'est pourquoi, à défaut d'avoir des amis,se réfugie-t-elle souvent dans un monde imaginaire où les poissons ont la part belle.
Mais l'amitié va un jour se présenter sous les traits d'un garçon terriblement drôle, du moins aux yeux d'Angeline...
Dans Des poissons dans la tête, Louis Sachar a su montrer les réactions de rejet que suscite parfois la précocité intellectuelle (on ne souhaite à personne d'avoir une institutrice aussi inculte et bornée que Mrs Hardlick!), ainsi que les tiraillementsentre le comportement parfois enfantin de la fillette et sa vivacité d'esprit. Néanmoins j'ai trouvé que les réactions de l'héroïne étaient parfois traitées avec excès, comme si l'auteur n'avait pas su trouver le ton juste, au sens musical du terme. On frôle parfois l'hystérie et c'est dommage.
L'avis enthousiaste de Marie
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : des poissons dans la tête, louis sachar, émotion, enfant précoce
15/01/2009
Un samedi soir sur la terre
"Dominique Périchon est un pseudonyme. Son vrai nom est Périchon Dominique." Le voyage aurait pu commencer sous des auspices moins souriants...Nous voilà donc partis en compagnie de Lydie et de sa copine grâcieusement surnommée "Chatte" (!) non pas dans un night-club mais une boîte de nuit car l'action se déroule" dans nos provinces". Les deux "greluches", je cite toujours , viennent chercher l'une sa part de rêve de pacotille , l'autre celui pour qui elle remplira sa fonction de "réservoir aux mâles du canton." Lydie repartira avec un Travolta à la petite semaine , ils écraseront une chienne, ce qui donnera lieu à des révélations grandguignolesques.Ellipse. Nous retrouvons tous ces fantoches quelques années plus tard en train de se Bidochonner tristement puis de partir en vrille, évoluant dans un monde où tout est faux, de la noyée au sauveteur.
Samedi soir et des poussières n'est pas un roman mais une pièce de Guignol même pas drôle. Les personnages n'ont aucune épaisseur psychologique et les tentatives d'humour tombent systématiquement à plat tant on ressent de mépris dans ce qu'évoque l'auteur. Dommage le style est souvent pétillant mais l'histoire est totalement insensée.Un de ces livres qu'on referme en disant "à quoi bon ? "
Merci à Cuné pour l'envoi !
L'avis de Laurence, nettement plus enthousiaste !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : dominique périchon, samedi soir et des poussières
14/01/2009
Pour les gourmands de mots et d'expressions...
Amies lectrices, amis lecteurs ,nous qui aimons les bons romans nous ne supportons pas toujours les auteurs qui allongent le parchemin(1), ceux qui font de la crème fouettée(2) ou qui discourent des fiançailles de grands-mères(3). Nous n'apprécions pas plus les gâte-papiers(4) ou les grimauds(5) d'ailleurs nous n'en connaissons point !
J'aurais pu m'amuser ainsi avec nombre d'expressions tirées de cette Petite anthologie des mots rares et charmants où, dans un style élégant et plein d'humour (y compris dans les exemples) Daniel Lacotte, se penche avec un amour visible sur ces expressions imagées qu'il a regroupées par thèmes , de A comme Agiatation à V comme vulgarité. Chacun pourra ainsi piocher au gré de ses humeurs et pourquoi pas remettre au goût du jour telle ou telle expression qui aura fait son bonheur. Ne pas rater non plus la préface de l'auteur qui est une petite merveille à elle toute seule.
Cette petite anthologie des mots rares et charmants se doit de figurer dans la bibliothèque de tout mordu des mots et de littérature qui se respecte !
Seul hic, elle n'est plus disponible mais France Loisirs a eu la bonne idée de le rééditer (article non sponsorisé, comme dirait Cuné !)
1/Il leur faut beaucoup de place pour exprimer leurs idées.
2/Livre ou discours sans aucune consistance (...) qui se contente de délayer des idées futiles.
3/adeptes du papotage inutile.
4/écrivain médiocre qui posséde un avantage sur le grimaud: il sait rester discret !
5/Ecrivain dépourvu de tout talent, mais qui ne perd jamais une occasion de parler de son oeuvre en termes élogieux.
06:00 Publié dans l'amour des mots, très utiles! | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : daniel lacotte, petite anthologie des mots rares et charmants, succulent !