Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/05/2013

Couplets

"D'ailleurs, dans un groupe, un couple qui se dispute est toujours bienvenu pour la satisfaction personnelle des autres."

claire castillon,les histoires d'amour finissent mal...en général


Pas de ritournelles sentimentales dans ces nouvelles de Claire Castillon qui s'enchaînent à un rythme soutenu mais une observation caustique et acérée de différentes configurations de couples. Une vision qui manque un peu de densité et qui fait qu'une fois terminé ce recueil , il ne m'en est pas resté grand chose...à ne pas offrir en cadeau de mariage ou de pacs.

Le billet de Clara la tentatrice !

27/05/2013

Le garçon incassable

"Mais le chagrin, Henri, où le mets-tu ? Tes yeux ne pleurent jamais. la tristesse semble ricocher sur toi. Je sais qu'elle entre pourtant, filtrée par ta vision du monde. Alors, dans quel recoin de toi-même l'enfermes-tu ? "

Enquêtant sur Buster Keaton, la narratrice se prend à évoquer son frère "différent", Henri. Nombreux sont les points communs entre les deux hommes, se situant toujours un peu à côté des autres et ayant une relation particulière à leur corps. Le garçon incassable, c'est d'abord Keaton, qui , dès l'enfance, fut réifié par ses parents, jeté comme un objet raide et sans réaction pour un numéro de music-hall qui séduisait les foules. Cette capacité corporelle étonnante s'accompagnait aussi d'un visage impassible qui devint bientôt la marque de fabrique de son personnage.florence seyvos
Mais c'est aussi Henri, dont la vie " se déroulera dans un éternel état intermédiaire. Un état où les éclats de joie sont de plus en plus rares."et qui, parfois "est comme un objet  habité par une force que seule l'ouverture de la porte peut libérer."
Leurs relations aux autres, le regard que les autres portent sur le comique burlesque et sur l'enfant handicapé sont  évoqués avec beaucoup d'empathie et de délicatesse.
Deux portraits qui se font écho,  portés par une écriture sensible et sans pathos. Un roman qu'il faut prendre le temps de laisser infuser, pour mieux s'en imprégner.

Le billet de Lilly.

Le garçon incassable, Florence Seyvos, Editions de lo'livier 2013, 173 pages qui nous remuent

 

26/05/2013

Quand littérature et cinéma se marient...

* Actuellement en tournage La liste de mes envies de Grégoire Delacourt (qui sort bientôt en poche). c'est Didier Le Pêcheur qui s'y colle. Dans les rôles principaux, Mathilde Seigner et Marc Lavoine.

lavoine_1.jpg

 

 

 

 

 

 

*Le tournage du film Les yeux jaunes des crocodiles, d'après le roman de Katherine Pancol se poursuit à Trouville (clic) avec Julieepardieu et Patrick Bruel.

*Et le 19 juin sortira le film de Marion Vernoux Les beaux jours, adaptation du roman de Fanny Chesnel Une jeune fille aux cheveux blancs. Dans les rôles principaux, Fanny Ardant, Laurent Laffitte et Patrick Chesnais.

Le point commun ? Des romans qui font du bien....

21003556_20130506125321643.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

25/05/2013

La muraille de lave...en poche

On lui avait souvent reproché sa froideur et sa distance, mais il ne s'en inquiètait pas beaucoup."

Le commissaire Erlendur est toujours en vacances . C'est bien dommage car cet opus , donnant la vedette à Sigurdur Oli, son jeune collaborateur, est tout sauf intéressant, du fait sans doute des défauts mentionnés plus haut du personnage. arnaldur indridason
Trois intrigues se mêlent paresseusement, dont une par ricochet, sur fond de pratiques bancaires plus que discutables et de problèmes de couple du héros, problèmes dont on se fiche royalement car le personnage est sans épaisseur.
Un roman que j'ai lu jusquà la fin pourtant, mais du bout des yeux, si j'ose dire, en soupirant presque.

Rendez-nous Erlendur!!!

24/05/2013

L'inconstance de l'espèce

"Tragique , la façon dont la nature exhibait ici l'inégalité de développement entre les sexes."

Trente ans d'enseignement dans un collège de l'ex-R.D.A ont aiguisé le regard ( et la pensée ) de Inge Lohmark. Un peu déformé aussi, il faut bien l'avouer, car la professeure de biologie et de sport envisage tout ce qu'elle observe, tout ce qu'elle analyse à travers le prisme scientifique.
Elle tient ainsi tous et tout à distance, corsetée qu'elle est dans un univers où les sentiments n'ont guère droit de cité. Elle analyse avec une froide lucidité son couple (son mari plus préoccupé par son élevage d'autruches que par sa famille), sa fille (qui a fui aux Etats-Unis), ses collègues, ses élèves (voir un hilarant plan de classe  des "primates " (comprendre ses élèves) qu'elle épingle comme des papillons avec une réjouissante férocité .  Ainsi Saskia : " Pourrait même être jolie sans tout ce maquillage. Visage bien proportionné, front haut, sourcils épilés, expression bête à manger du foin. Entretient avec maniaquerie son pelage."judith schalansky
Avec le même détachement, elle constate l'interchangeabilité des idéologies et de leurs discours , pointant du doigt les promesses irréalistes mais aussi les contraintes du nouveau système. Sa pensée part parfois en vrille mais toujours avec la même rigueur .Des phrases courtes, souvent nominales  traduisent bien cette volonté d'analyse ironique, ponctuée de très peu de points d'exclamation. De la tenue, que diable !
L'humour, parfois cruel, est toujours présent , "Combien d'enfants les Marten avaient-ils jusqu'à présent, personne ne le savait précisément. [...] elle avait interrogé un des petits Marten à ce sujet. il avait promis de se renseigner auprès de ses parents."et l'on déguste avec bonheur ce portrait de femme inoubliable. à noter que le roman est richement illustré de gravures , comme exhumées d'un vieux livre de biologie. Un pur régal !

L'inconstance de l'espèce, Judith Schalansky, traduit de l'allemand par Matthieu Dumont, Actes Sud 2013, 229 pages et une multitude de cornes !

 

Merci Cuné !

23/05/2013

L'odeur des planches

"N'était la douleur dans mes os, rien ne me prouverait que j'existe."

Née en Algérie, malgré ses origines modestes, Samira Sedira est devenue comédienne en France et vivait confortablement de son art. Las, les contrats ont cessé et , par fierté, parce qu'elle veut rester indépendante fincancièrement de son compagnon, Samira doit devenir femme de ménage chez des particuliers.samira desira
Alternant retours en arrière et récit de ses journées de labeur, ce texte est aussi l'occasion de décrire la quasi sidération d'une femme, sa mère, qui n'a jamais connu l'amour et a dû quitter sa famille et son pays. L'occasion aussi de comprendre la honte de son père qui, à la fin des Trente Glorieuses, connut sa première période de chômage. Un texte qui prend aux tripes, qui crie la rage et la douleur , à découvrir absolument.

 

L'odeur des planches, samira Sedira, la Rouergue 2013, 136 pages qui nouent la gorge.

 

Merci Clara pour cette découverte !

21/05/2013

Zelda, reine de Paris

 La véritable histoire du chien le plus chanceux du monde.

Rien ne prédestinait cette petite chienne paria indienne à devenir la reine de Paris. Rien sauf, sa volonté de s'en sortir et donc de parvenir à se faire adopter par la famille en devenir de ce correspondant américain en Inde, Paul Chutkow.paul chutkow,chienne craquante
Malicieuse et un peu folle, d'où son nom  (on a connu plus élégant comme référence, Zelda Fitzgerald n'était pas que folle), la petite chienne va suivre la famille de Paul dans ses pérégrinations, connaître bien des aventures et conquérir bien des coeurs, dont celui du lecteur, bien sûr.
Si Zelda est l'un des personnages centraux, son maître nous offre non seulement le récit de leur vie commune mais nous fait aussi partager quelques rencontres marquantes de sa carrière de journaliste: celle de Mère Thérésa ou de Gérard Depardieu, notre Gégé plus très national dont il a écrit une biographie.
Réservé aux amoureux des chiens, Zelda, reine de Paris est un récit  animalier classique, enjoué, léger, des plus sympathiques, qui se dévore d'une traite et se termine inévitablement sur une note poignante. De quoi passer un bon moment !

Traduit de l'anglais (E-U) par Marie-Hélène Sabard, Nil editions 2013, 256 pages qui ont du chien !

Merci Cuné pour m'avoir signalé ce livre !:)

20/05/2013

L'atelier

"Je maintiens que l'échec est un droit et que si on le craint, on ne peut rien faire . Dans l'art , il faut savoir traverser l'échec , c'est toujours après qu'il se produit quelque chose."

Miquel Barcelo (peintre)

L'Atelier, c'est d'abord une émission de Vincent Josse (un des beaux gosses de France inter) le samedi de 19 h 20 à 20 heures. C'est aussi un livre qui rassemble 27  rencontres avec des artistes contemporains, où les plus médiatisés ne sont pas forcément les plus intéressants (voir les réponses plutôt plates de Catherine Frot, (comédienne que j'aime beaucoup par ailleurs).vincent josse
Vincent Josse nous les retranscrit telles quelles, sans occulter les pauses, dues par exemple à la sieste de Jean-Paul Kauffmann, et l'on "entend " pour peu qu'on les connaisse les voix des protagonistes. Le journaliste , fin connaisseur des arts, y révèle toute sa sensibilité et amène souvent ses interlocuteurs à se dévoiler de manière très intime. ainsi Manu Larcenet avoue-t-il: "La haine du corps est l'une de mes obsessions , le dégoût qu'on s'inspire à soi-même.". Pénétrer dans l'atelier de ces créateurs éclectiques permet aussi de voir l'envers du décor et de découvrir que Fabienne Verdier a été amenée à combiner guidons de vélos et palns pour manier des pinceaux qui, une fois chagés d'encre, pèsent de 60 à 100 kilos, sans pour autant nuire à la précision de son trait !
Les photographies des intruments de travail,(sublimes!), les portraits , permettent au lecteur de prolonger le plaisir de la découverte de l'intimité  de ces créateurs au travail. Un magnifique objet à (s') offrir !

Flammarion/France Inter 2013.

06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vincent josse

19/05/2013

L'abandon...en poche

"Lire en public attire l'attention."

Caroline , treize ans , et Père vivent cachés dans une réserve naturelle de l'Oregon, limitant au maximum les contacts avec l'extérieur. Mais un jour un joggeur donne l'alerte...
La première partie de ce livre peut se lire comme une sorte de mode d'emploi de l'autarcie-ou presque- dans les bois mais, d'emblée le climat créé par le style minimaliste de l'auteur envoûte quasiment le lecteur .51Y5EDIJnkL._AA160_.jpg
Au fil de la lecture seront distillées des informations qui , loin de lever les ambiguïtés , les multiplieront au contraire. Il serait dommage de donner des exemples car il faut vraiment découvrir à son rythme la mesure de l'emprise qu'exerce cet adulte sur la narratrice adolescente.
Un texte jamais manichéiste qui se faufile dans l'esprit du lecteur et suscite de multiples interrogations.
Parti d'un faits-divers Peter Rock a su en dépasser l'anecdote et le transformer en un texte dérangeant et fascinant.

18/05/2013

Daniel Pennac et sa leçon d'ignorance

Grâce à Onee-Chan , j'ai découvert un très beau texte de cet auteur qui parle si bien de la lecture (clic).

Merci Onee -Chan !