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26/06/2008

8 Millions de lecteurs dans le monde .

J'avais envie de poésie et bien en vue dans le rayon,il y avait  L'anniversaire de la salade , titre qui  avait tout pour plaire à l'épouse de l'Homme qui ne conçoit pas un repas sans salade, et un bandeau encore plus intriguant, surtout pour de la poésie. En lisant la  postface du traducteur, nous apprenons que ce recueil s'est vendu à trois millions d'exemplaires au Japon dont un million le premier mois.Je me demande bien dans quel pays on peut atteindre de tels chiffres avec un livre de poèmes...Le décalage entre l'image que nous avons du Japon, pays des robots qui vont bientôt remplacer l'homme (voir ici) et cet engouement fabuleux pour un recueil de tankas contemporain (paru il est vrai  au  Japon  il y a une vingtaine d'années) est assez vertigineux.51SY2SD3FtL
J'ai commencé  ce recueil par la postface et je vous engage à faire de même car le traducteur,Yves-marie Allioux, nous explique très bien les  problèmes  de traduction et les  choix qu'il a dû  faire pour se rapprocher au plus près de l'esprit de ces vers de ces cinq séquences rythmiques 5-7-5-7-7 qui normalement s'écrivent sur une seule ligne verticale.
Mais  plus encore, il est peut être utile de lire ces  poèmes dans la continuité car s'y lisent des fragments d'histoires d'amour, des débuts, étincelants à la fin plus morne. Libre ensuite à  nous d'y picorer et de  revenir sur nos tankas préférés.
Tawara Machi  avait une vingtaine  d'années quand elle a rédigé ces textes mais elle fait preuve d'une grande maturité pour saisir ces instants de vie si fugaces et si lumineux.

Quelques exemples parmi mes préférés:

"Emmaillotant les senteurs du soleil
je plie ces serviettes de  toilette Pour moi aussi
le jour viendra sans doute où je serai mère"

"D'un claquement j'ai étiré la chemise
et tandis qu'elle sèche mon coeur au soleil
devient transparent de blancheur"

"Il n'y a pas de quoi en faire un drame Posée
sur ma  main droite toute ma vie solitaire
dans ce citron pourri"

Mon livre de chevet.

 

06:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (15)

25/06/2008

"J'ai l'habitude de penser que ma journée commence vraiment quand les cours se terminent."

Si vous voulez savoir à quoi servent les parents pour un gamin de 12 ans, précipitez-vous sur la page 60 de Comment éduquer ses parents, Louis, le héros vous le révèlera, mais asseyez-vous auparavant pour tenir le choc ! En tout  cas "La dernière chose que l'on souhaite, c'est d'avoir des parents qui s'occupent de vous 24H/24 comme les miens."En effet ,il n'a  pas de chance, Louis, ses parents, sous la mauvaise influence  de leurs nouveaux voisins se montrent de plus en plus exigeants sur ses résultats scolaires et s'efforcent de lui concocter un emploi du temps de ministre alors que tout ce que la gamin voulait c'était d'exploiter ses talents de comique.51R5NQzphPL
Heureusement, sa copine Maddy va le tirer d'affaire  en lui  montrant comment entraîner ses parents à le laisser tranquille mais les résultats risquent de dépasser ses espérances...
Rédigé sous forme d'un journal intime, ce roman destiné aux  enfants à partir de 10 ans sera vivement  conseillé aux parents qui mettent trop la pression sur leurs rejetons que ce soit à l'école ou au sport...La description du match de foot où "En fait, de mon point de vue, les tacles ressemblaient plus à des homicides volontaires." et où les parents s'en prennent violemment à l'arbitre sent le vécu...
Petit bémol cependant : Pete Johnson dans ce roman paru avant celui-ci utilise les mêmes "ficelles" (journal  intime, copine salvatrice) et c'est un peu dommage. Un message qui passe pourtant avec humour. Comme le dit Catherine Dolto, il ne faut pas réduire les enfants à leur bulletin de notes...

24/06/2008

Quand l' élève est prêt arrive le maître. (proverbe zen)

"Déjà plus de  4 millions d'exemplaires vendus dans le monde !"
Ce macaron, plus , Mange, prie  aime  aurait dû me faire fuir à toutes jambes, en bonne snob que je suis. Mais le titre m'intriguait et finalement j'ai craqué , me disant qu'au moins si c'était une bonne grosse daube, je pourrais toujours me gausser.516ip3HwwqL
Résultat des courses,je l'ai lu d'une traite et pourtant j'ai autant de spiritualité qu'une huître. Mais la sincérité qui se dégage de ce récit même si parfois l'héroïne en fait un peu trop quand elle se parle à elle même m'a  touchée. Elizabeth Gilbert, journaliste écrivaine et grande  voyageuse, sort d'un divorce long et douloureux (pléonasme apparemment dans l'Etat de New -York)et décide ,pour se  reconstruire ,de se faire plaisir et d'aller d'abord en Italie puis en Inde( dans un ashram où elle apprendra à méditer et vivra des expériences fortes et mystiques), pour terminer en Indonésie  où elle retrouvera un vieux sorcier qui lui a prédit son avenir. Trois étapes qui correspondent aux trois temps du titre. Trois étapes  qui montrent aussi comment l'auteure  entend bien tout organiser et dominer. Comme elle a l'art de se faire des amis, au fil de ses rencontres, Elizabeth apprend à se connaître et à "lâcher du lest".  Que ce soit Luca Spaghetti (sic), Richard du Texas ou Wayan qui "spécule sur la dotation génitale de tous les hommes qui passent devant sa  boutique" et possède une manière très pragmatique  de régler les problèmes  d'infertilité masculine  dans une société très machiste, tous vont lui permettre de progresser.
Elisabeth Gilbert arrive à nous faire partager ses sensations et ses sentiments de manière imagée, sans faire de prosélytisme pour autant. Elle nous fait partager de manière agréable sa culture et même si on ne sort pas de ce livre avec l'envie  de l'imiter au moins on  a  passé un bon moment et pêché peut être au passage quelques pistes ou quelques balises...

L'avis de Ptitlapin

23/06/2008

"Je t'offre une légèreté toute nue."

Sur un point de départ somme  toute assez classique (un homme découvre à la mort de  sa femme qu'il ne  la connaissait pas  vraiment), Véronique Ovaldé réussit le tour de force de créer un univers bien à elle, où  les personnages semblent pris  dans une sorte  de gelée vacillante, un monde à  la croisée du roman policier( dont ce roman emprunte un instant les accessoires) et de L'écume des jours de  Boris Vian. 51Cctc_a28L
Un univers placé sous le signe de la poésie par le titre emprunté à Verlaine, où les meubles disparaissent sans que cela semble troubler Lancelot, caractérisé par son "inertie minérale coutumière"mais "Comment  finir par ne pas se sentir  offensé par un monde  (ou  des sens) aussi  inconstant(s)? "
De rencontre en rencontre,Lancelot se rend compte que "le  recours au mystérieux devient  inévitable dans  ce genre de circonstances." Et s'il  "sent le  monde se fendiller et se casser comme la coquille d'un oeuf", il constate que "L'absence d'Irina est aussi impressionnante que  sa présence. C'est comme si son absence avait embouti l'air de l'espace exact et de la  forme exacte de sa présence. Vous pouviez considérer être assis  à côté de l'absence d'Irina."
Dans un style  imagé très original, Véronique Ovaldé nous entraîne à la suite de Lancelot en quête de l'identité d'Irina  et nous le suivons avec enthousiasme

L'avis de  Cuné

De Clarabel

De Florinette

D'Anne

Amanda

Antigone

Bellesahi

Fashion

22/06/2008

Petit jeu pour fêter l'arrivée de l'été #2

En Normandie, le vacher s'appelle René, ici  c'est Maurice ! Et la Normande (même d'adoption), pas de problème pour la reconnaître, elle est très  généreuse ! merci, Cuné !                           
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21/06/2008

Petit jeu pour fêter l'arrivée de l'été #1

Meuh où est passée la plaque de chocolat qui accompagnait cette carte ? ! Meuhrci, Val !

Question pas si subsidiaire que ça :Il est où le soleil ? !!!!!!!! Ayé il  est enfin là, merci Cath !

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20/06/2008

"On finit toujours pas faire ce pour quoi on est le plus doué."

Victime d'un "cambriolage cérébral",Fabrice Valantine va découvrir incidemment que, pour retrouver le plaisir de fumer, il doit tuer...Fume et tue  sera donc sa nouvelle devise.41T7Bo4MsWL
Sans le prix Landerneau, jamais je n'aurais lu ce livre dont la couverture me donnait envie de fuir, en bonne non fumeuse que je suis. L'aspect "les  fumeurs sont les pestiférés de la société" m'a un peu énervée mais, très rapidement ,la découverte  du monde de la grande entreprise et de ses comportements pas toujours logiques et souvent inhumains, la satire du monde de l'art moderne m'ont intéressée et fait sourire et je me suis prise au  jeu. Jeu qui devient encore plus corsé quand,à la moitié du livre, de chasseur de têtes le héros devient meurtrier et en arrive à commettre  non pas un mais quatre crimes parfaits et jubilatoires que je vous laisse le plaisir de découvrir...
Antoine Laurain arrive à mettre le lecteur dans sa poche et construit une parfaite mécanique pleine  d'humour et de mauvais esprit.A découvrir sans tarder !

L'avis de Lily qui  a fait remonter ce livre dans ma  PAL !

19/06/2008

Bienvenue à Cedar Hole !

Soit deux garçons que tout semble  opposer et qui vivent aux Etats-Unis, dans une petite ville dont le  grand événement annuel  est le  concours de tondeuses  à gazon.  C'est dire si  leur existence est palpitante. 514dg_GflJL
D'un côté, Francis, seul garçon  d'une  tribu de neuf amazones féroces qui sont paraît-il ses soeurs mais que l'affection ne semble pas étouffer. De l'autre, Robert,  l'élève modèle dont la  principale activité est d'adorer la ville de Cedar Hole. Le destin va s'amuser à mélanger les cartes , pour le plus grand plaisir  du lecteur.
J'ai d'abord été agacée par l'attitude de  Robert, assez  typique de ce que l'on peut voir  dans  certains films américains. Heureusement des personnages nettement plus pittoresques viennent rapidement lui voler la vedette !
Stephanie  Doyon dans Les tondeuses  à  gazon s'amuse avec les clichés américains (le self made man, entre  autres) pour mieux les battre  en brèche et a le  chic pour brosser des portraits à la fois chaleureux et drôles.
Si vous voulez savoir comment on peut torturer une bibliothécaire par bureau interposé, lisez ce livre !

L'avis de Cuné.

18/06/2008

"Quand tu chatouilles le diable, il t'envoie ses démons."

410TsN6aO3LLa narratrice  de La main  de Dieu  vit dans une famille aisée au Liban mais quand sa mère, française, s'enfuit, tout commence à  se déliter. La famille paternelle tente de  brider cette adolescente de 15 ans pour qui les jeux de l'amour ont beaucoup à voir avec la violence car" Dans mon pays, les rapports d'amour sont semblables à la guerre: partout s'introduire et saccager."
Cette équivalence, malgré la beauté de l'écriture de Yasmine Char,distille une impression de malaise persistant.Une lecture inconfortable donc, et il en faut.

Ce Livre vient d'obtenir le prix Landerneau. (officiel!)

L'avis enthousiaste de Stéphanie

Celui d'Amanda

de Fashion

17/06/2008

"Elle sait ce qui vaut mieux pour moi."

Le postulat de départ, une mère lit le journal intime de sa fille pour tenter d'établir un  semblant de communication  avec elle, avait de quoi me hérisser. Mais la toute jeune Giulia Carcasi dans Je suis en bois  se  joue des clichés et traite avec subtilité cette histoire de secret familial que la mère, Giulia, va révéler par lettres à sa fille, Mia.
"Et je m'efforce de les deviner, ces pensées, pour la récupérer, pour la rattraper au lasso et la ramener à moi,  mais c'est compliqué;
    Compliqué comme de soigner une douleur dont on ignore l'emplacement"
414zyFGchRL
La mère remonte le cours de ses souvenirs et ,en contrepoint de la vie familiale, nous livre la relation toute en délicatesse qu'elle a établi avec  Soeur Sofia , relation qui lui permet de relativiser tout ce que lui impose sa  famille.
Une écriture à la fois forte et poétique, "Je suis une Petite Sirène, je  ne suis bien ni sur  terre ni dans l'eau, je ne marche pas comme un homme et ne nage pas  comme une daurade." qui vous transporte. Une très belle transmission de mère à fille.

Cuné est une magicienne : elle a posté simultanément un billet magnifique et le livre  en question qui  est arrivé tout droit dans ma BAL ! Comment avait-elle deviné que je tournais autour de ce roman sans oser me décider ?