05/11/2009
Manhattan Freud
En 1909, Freud, accompagné de son disciple déjà un peu dissident Jung ,débarquent à New-York pour une série de conférences qui doivent étendre aux Etats-Unis le succès que connaît déjà la psychanalyse en Europe. Les deux hommes, aidés par un policer intègre, chose rare à l'époque, vont avant cela devoir résoudre une série de meutre commis par un meurtrier féru d'alchimie.
Manhattan Freud pourrait être un roman policier relativement banal n'était le style, lumineux de l'auteur. Manhattan devient un personnage à part entière et nous découvrons,fascinés, l'histoire de cette île et de ces architectes qui faisaient la course au gratte-ciel le plus haut. C'est tout un pan de l'histoire des Etats-unis qui se donne à lire ici avec cet élan et cette foi dans le progrès tant scientifique que psychanalytique. Les personnages de Freud et de Jung sont montrés dans toute leur humanité avec leurs doutes et leurs erreurs et on ne lâche pas une minute ce triller élégant et captivant.
Manhattan Freud, Luc Bossi, Albin Michel , février 2009, 365 pages.
Emprunté à la médiathèque.
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : luc bossi, psychanalyse, alchimie, new-york, thriller
04/11/2009
L'échappée belle
Parce que les insomnies ça a-parfois du bon,
Parce que commencer la journée à cinq heures du mat-j'ai des frissons, pas de chauffage avant une heure- avec Patricia Martin, c'est déjà agréable mais avec Patricia Martin ET Anna Gavalda, c'est encore mieux...
Parce qu'Anna Gavalda parle avec une tendresse sans pareille de ses personnages...
Parce qu'on la sent profondément sincère et profondément humaine...
Parce qu'elle a voulu réponde à l'attente d'UNE lectrice en particulier qui refusait cette"Happyfewisation" du livre
Parce qu'elle a voulu donner, en quelques mots, davantage de profondeur à ses personnages,
Même si j'ai déjà lu et relu de nombreuses fois la première version (devenue apparemment une rareté), ce midi je vais m'offrir une mini Echappée belle et profiter de ma mini pause- déjeuner pour filer à la librairie ...
06:10 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : anna gavalda, patricia martin, insomnies, france inter
03/11/2009
Jours tranquilles
"Zaytshik disait que dans son salon, on ne pleurait jamais au sujet de ce qui faisait souffrir."
Quand le patron du salon de coiffure de ce quartier de Tel-Aviv meurt, la manucure Leyele voit son univers bouleversé pour la troisième fois. Lui reviennent alors en mémoire tous les souvenirs liés aux habitués du salon de coiffure, tous rescapés de la Shoah. Il lui faudra aussi affronter son propre passé et ce ne sera pas sans souffrances.
Comment tous ses rescapés font-ils pour continuer à vivre? A chacun sa stratégie , mais chacun reste fragile et parfois le simple fait de balayer des cheveux coupés peut provoquer une émotion intense. Seul point commun entre eux: personne ne parle directement du passé, il faut passer par un tiers, fût-il un chien.
Une grande émotions se dégage de la première partie de ce roman, toute en délicatesse. Hélas le personnage de Leyele vieillit mal et devient par trop caricatural dans son attitude abusive de mère juive et geignarde et c'est dommage. A découvrir cependant .
Jours tranquilles, Lizzie Doron.Editions Heloïse d'Ormesson.199 pages.avril 2009
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : lizzie doron, israël, après la shoah
02/11/2009
Kadogos
"Ces gens n'utilisaient pas la violence.
Ils étaient la violence."
Profession de Marnie ?Envoyer ceux qu'elles appellent des bienheureux, à savoir des gens en fin de vie, ad patres. Cette euthanasie d'un genre particulier n'est cependant pas toujours dénuée d'intérêts de la part des commanditaires... Marnie étant une pro, tout se déroule à merveille .Jusqu'au jour où le corps d'un euthanasié disparaît, tandis que la cliente de Marnie est retrouvée sauvagement assassinée et éviscérée...
Entre alors en scène le capitaine de Police Eustache qui a fort à faire entre son boulot et le gamin , ex-"enfant du placard" ,à qui il tient lieu de famille d'accueil à lui tout seul.
Les crimes se multiplient, de plus en plus atroces, tandis qu'une bande de gamins, rescapés des guerres africaines, tente de survivre sur le territoire français.
Trois trajectoires donc, qui évidemment vont se rencontrer, des enfances fracassées de différentes manières et une même volonté de s'en sortir, quel que soit le prix à payer. Trois lectures possibles également , comme le précise l'auteur au début du roman (je me suis contentée de la plus "clasique" mais si vous voulez le mode d'emploi des 2 autres c'est ici).
C'est donc une mécanique de précision que nous offre ce superbe roman, empli d'humanité, au style efficace et percutant. A la fin, on se sent juste orphelin et on attend avec impatience de savoir ce que deviendront Eustache et son fils adoptif, Tony.
Kadogos, Christian Roux, Rivages noirs poche.317 pages .
NB: Eustache et Tony apparaissaient déjà dans un roman qui est donné comme indisponible : Placards et dont on peut juste espérer qu'il sortira en poche .Renseignements pris auprès de l'auteur,que je remercie au passage, cela ne semble pas être envisagé par l'éditeur...:(
06:00 Publié dans Rentrée 2009 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christian roux, enfance fracassée
30/10/2009
En vert et contre tout
N-talo a eu la bonne idée de me taguer en vert....
Le mode d'emploi
"Il faut taguer en couleur !!! chaque participant doit rester dans la couleur qui lui a été attribuée.
mettre un lien sur votre blog vers celui de votre gentil(le) tagueur (tagueuse)
chercher, trouver, photographier 7 choses que vous possédez chez vous, sur votre blog ou vos photos de vacances et qui ont cette couleur ...
Publier ces photos (montage ou pas) sur votre blog perso
Choisir à votre tour 7 pôôôvres victimes et les taguer"
D'abord quelques doigts de sorcière...puisque le vert est leur couleur...
Puis une grenouille (clin d'oeil à N-talo et à sa Grenouillette, clin d'oeil aussi à Cath...) qui trône , attendant peut être d'être glissée dans la théière , ou dans la choupière , pour le menu de la sorcière...
Et pour finir...
Une question :
Réponse : c'est nous ! A lundi ! Bonne fin de semaine à tous !
Mais avant de partir, je tague, Cuné, en bleu, si elle veut, puisqu'elle aime avoir vue sur l'eau ! Antigone, en blanc, Aifelle, en rouge, Ptilapin en violet, Theoma en orange, Choco en marron et Bellesahi en rose !:) Bon, comme je suis de bonne humeur, les filles, si vous voulez changer de couleur, allez-y !:)
03:15 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : tag à tag à tag aïe aïe aïe
29/10/2009
Feu à volonté
Vivons heureux en attendant la mort, conseillait le regretté Pierre Desproges.Philippe Héraclès lui, nous propose de rire de façon noire, très noire même , quand nous serons passés dans l'au-delà en adressant un dernier message au monde cruel que nous aurons laissé.Dans le recueil Feu à volonté il nous offre une floppée d'épitaphes inédites qui m'ont fait souvent éclater de rire et valu une série de regards torves de la part de l'Homme. Mais bon, il devrait avoir l'habitude depuis le temps!:)
Même si ces épitaphes ne sont pas classées, nous laissant ainsi le plaisir de la surprise, je vous en livre quelques unes façon Cyrano de Bergerac:
Pessimiste: C'était déjà invivable avant mais alors, maintenant...
Athée : prières interdites.
Poétique: Rêve partie perpétuelle.
Ecolo: Je contribue au refroidissement de la planète.
Egocentrique: Ma disparition est une immense tragédie personnelle.
Mégalo: Dieu ne pouvait plus se passer de moi.
Un recueil où piocher sans modération si l'on est sensible à ce type d'humour. ce qui est mon cas !:)
Feu à volonté, Philippe Héraclès, Le cherche-midi éditeur, 4.90 euros.
06:04 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : humour noir, épitaphes inédites, philippe héraclès
28/10/2009
Pour toujours...jusqu'à demain
Macy vient de perdre son père mais ne laisse que peu de place aux sentiments qui l'ont envahie depuis ce décès, s'efforçant de devenir "parfaite" pour plaire à son petit ami, le lui même parfait Jason, ainsi qu' à sa mère qui s'efforce elle aussi de devenir une parfaite femme d'affaires pour mieux repousser sa douleur sous le tapis. Toute cette perfection, vous en doutez ne peut que rapidement devenir insupportable .Mais heureusement vont débarquer dans la vie de Macy toute une bande de doux dingues, pleins de vie mais ne correspondant pas forcément aux critères maternels en matière d'amis potentiels...
Mais tout est bien qui finit bien, la jeune Macy aura juste ébourriffé un peu sa vie avant de reprendre mine de rien, un chemin de vie bien balisé. J'aurais aimé trouver dans ce roman un peu de fantaisie car je l'ai trouvé un peu trop sage . Aussi parfaitement lisse que les cheveux de l'héroïne . Dommage !
Sarah Dessen, Pour toujours... jusqu'à demain. Pocket jeunesse.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : sarah dessen, haro sur les couv' trop jolies!:)
27/10/2009
Les soldats de l'aube
Pourquoi l'ex-policier "Zet" van Herdeen sabote-t-il avec autant de persévérance sa vie ? Est-ce lié , comme chacun le croit à la mort de son coéquipier et mentor? Ou cela est-il plus complexe? Pour lui désormais toute relation ne peut s'envisager que dans un rapport de forces...
La recherche, en temps limité, d'un testament va pourtant le remettre en selle et prouver que l'ancien policier n'a rien perdu de ses talents car, très rapidement, il va se rendre compte que le défunt assassiné et torturé à la lampe à souder cachait soigneusement un très lourd passé...
Deuxième roman de Deon Meyer traduit en français, Les soldats de l'aube nous montre la société sud-africaine avant et après la fin de l'apartheid. Une société où les femmes jouent un rôle important, femmes fortes qui savent tout à la fois se montrer tendres mais aussi dégommer à coups de bêche ou d'armes à feu tous ceux qui voudraient attenter à leur vie...Des femmes comme on les aime, quoi !
L'intrigue est tendue par le délai à respecter pour la validité du testament (une semaine) et entrecoupée par des retours en arrière rédigés à la première personne qui éclairent peu à peu le comportement auto-destructeur de "Zet". Efficace et prenant. De quoi passer un excellent moment.
Deon Meyer les Soldats de l'aube, points seuil. (Je poursuis avec ce roman ma découverte de cet
auteur commencée ici.)
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : deon meyer, afrique du sud
26/10/2009
La vie commence
"Que le silence que nous avons partagé contenait, en fait, plein de choses."
Voici un livre étrange, où le temps semble se dérouler paresseusement en trois saisons (seul manque l'été) mais où on ne s'ennuie pas une minute car on est pris par cette atmosphère bucolique, par les travaux des champs, les soins aux bêtes (des ovins) et l'attention prêtée en général aux animaux et en particulier aux oiseaux.
Au sein de ce paysage une maison, une ferme perdue dans la campagne suédoise où vivent des personnages dont l'identité va se préciser au fur et à mesure: Brigitte,une ex-cantatrice, Gustavo ,un italien qui fait mijoter- des jours durant parfois- des soupes et Victor, le narrateur, Victor qui vient d'avoir le bac et qui sent qu'il lui faudrait quitter cette atmosphère chaleureuse pour devenir lui même. arrive alors la fille à l'identité fluctuante, (Alice, Louise, Caroline)et dont elle sent qu'elle traîne un lourd passif. Comment tous ces personnages vont-ils réagir les uns par rapport aux autres? Comment leurs destins vont-ils interférer ? quelle sera la place de la philosophie dans la vie de Victor? Mais qui est lui aussi ce Victor? à toutes ces questions seront fournies des réponses parfois surprenantes mais toujours pleines d'optimisme car La vie commence.
Un livre enchanteur,au style très épuré.
La vie commence, Stefan Casta, traduit du suédois par Agneta Segol. Editions Thierry Magnier.2009
Les viles tentatrices? Clarabel et Pagesàpages !
06:09 Publié dans Rentrée 2009 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : stefan casta, suède, adolescence, quête d'identité
25/10/2009
L'affaire de Road Hill House
Ah que je me réjouissais de la sortie en poche de L'affaire Road Hill House, une affaire qui avait bouleversé toute l'Angleterre victorienne et qui avait aussi, je cite la quatrième de couv'"déclench[é]une hystérie médiatique sans précédent."
C'est avec délice que j'avais commencé cette lecture, cornant allègrement des pages, notant au passage le caractère jusque là inviolable du Home sweet home grand-breton, apprenant aussi-et vous connaissez mon amour des mots- que "Le mot "détecter" vient du latin detegere (découvrir le toit d'une maison) et [que]l'archétype du détective est le boîteux Asmodée, "prince des démons", qui enlevait le toit des maisons pour épier les vies qu'elles abritaient."Tout le pays s'était enflammé pour cette affaire y compris le grand Charles Dickens lui-même et chacun y allait de son hypothèse pour trouver l'assassin du petit Saville , trois ans, dernier né d'une famille bourgeoise de la tranquille campagne anglaise.
La famille toute entière et la domesticité étaient soupçonnées car très vite la vie intime de ces gens apparemment si respectables se révéla nettement moins lisse qu'il y paraissait . Et la presse de se déchaîner.Avec le recul évidemment, on fronce aussi les sourcils quand on voit que la pudibonderie amène la police à faire disparaître ce qui allait s'avérer être une preuve irréfutable de culpabilité. Tout cet aspect est vraiment passionnant.
Kate Summerscale a visiblement mené une enquête des plus approfondies, n'écartant aucun aspect de cette affaire sans précédent qui donna naissance au roman policier anglais mais, à trop vouloir épuiser son sujet ,l'auteur épuise aussi son lecteur qui n'en peut mais de tant de digressions et de précisions qui m'ont fait baîller à partir de la page 314 (sur 523) et définitivement abandonné la lecture de ce reportage historique. Non sans avoir auparavant feuilleté les dernières pages pour trouver le coupable !:)
Kate Summerscale, L'affaire de Road Hill House, 10/18
Les avis , positifs, d'Amanda , Annie et Antigone.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : kate summerscale, schtroumpf grognon le retour