07/03/2012
Une poétesse contemporaine...
...en couverture , un événement rare ! j'ai hâte de me procurer ce numéro !
06:00 Publié dans Bric à Brac, Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : valérie rouzeau
06/03/2012
à la trace
"-J'aurai peut être à choisir entre information et satisfaction: pas facile."
Une quadragénaire , bafouée par son mari et méprisée par son ado de fils, décide de prendre (enfin) sa vie en mains. Récit de l' émancipation d'une femme donc, femme qui va croiser, de manière détournée, le chemin d'une bande de musulmans extrémistes, visiblement fort affairés et prudents.
Changement de programme dans la deuxième partie où nous retrouvons notre ami Lemmer, chargé de convoyer un couple de rhinocéros blancs, en compagnie d'une pisteuse chevronnée, du Zimbabwe jusqu'en Afrique du Sud. Évidemment, la balade sera plus proche du "Salaire de la peur "que de la promenade de santé ! Fin du second acte.
Dernière partie, plus classique , celle où une femme , travailleuse et déterminée, charge un ancien flic à la retraite d'enquêter sur la disparition subite de son mari.
Trois tonalités différentes et des liens subtils qui s'établissent progressivement entre les différentes intrigues, récits qui font la part belle aux femmes et ménagent de multiples surprises au lecteur. Le complot politique est parfois un peu embrouillé mais se termine par un vrai coup de théâtre ! Les grains de sable- nous ne sommes pas en Afrique du Sud où tout peut basculer pour rien !- viennent perturber les ordonnancements les plus rigoureux et semer un peu plus de panique ,mais Don Meyer maîtrise totalement sa partition.
La fin est un peu précipitée mais j'y ai vu la promesse de nouvelles aventures de Lemmer, donc tout va bien ! Une pointe d'humour, un soupçon d'histoire d'amour et beaucoup de péripéties font que ces 722 pages deviennent vite addictives ! Prévoir un long week-end ou de courtes vacances pour ne pas être en manque !
Malgré mes bonnes résolutions , j'ai craqué pour ce roman à la librairie Ravy de Quimper (une librairie avec un spectaculaire escalier rouge !)
Première apparition de Lemmer ici.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : deon meyer
02/03/2012
La vie très privée de Mr Sim
"On ne vous donne que l'illusion du choix, c'est tout."
C'est à un double voyage que nous convie Mr Sim : une épopée moderne et dérisoire (aller à l'extrémité la plus septentrionale de la Grand-Bretagne pour vendre des brosses à dents écologiques) où l'aventure est totalement balisée par les satellites et autres objets de communication qui nous situent dans l'espace et un voyage dans le temps qui va l'amener à revisiter son passé.
Pélerinage ? Pas tout à fait car à chaque étape , des vérités dérangeantes se font jour sur ses proches (pas si proches d''ailleurs) et sur lui même.
Alors , il se raccroche à la voix de féminine de son GPS, seul bouée de secours dans un monde en plein changement, où règne une uniformisation qu'il juge réconfortante et où la solitude est de plus en plus aiguë.
Looser magnifique Mr Sim ,et attachant par dessus le marché, qui n'hésite pas à reconnaître ses faiblesses dans un univers où l'artifice est de mise, un monde qui repose sur du vent.
Les pirouettes sont nombreuses dans ce roman qui brosse un portrait juste et acide de notre époque et qui ne sacrifie pas l'art du récit à la démonstration virulente. Une parfaite réussite !
06:05 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : jonathan coe
Un autre amour
"Certains soirs elle allait se coucher sans savoir qui elle serait en se levant le lendemain."
Un séjour à Rome en amoureux pour Connie et Matt Wilson. Pendant ce temps, leurs trois garçons sont gardés par la meilleure amie du couple, Mary. De cette escapade, Connie rentrera seule : son époux a décidé de rester en Italie.
Commence alors une longue évolution de Connie qui n'accepte pas sans souffrance de voir remis en question sa vie de famille et un amour qui dure depuis ses quinze ans.
Sur un sujet des plus rebattus, Kate o'Riordan réussit un tour de force: contourner tous les clichés et tenir l'attention de son lecteur perpétuellement en éveil , ménageant des révélations jusqu'à la toute dernière minute.
Je dois avouer que même si j'aime beaucoup cette auteure, j'y allais en faisant un peu la grimace car le thème n'a rien de confortable (qui peut affirmer que son couple durera jusqu'à ce que la mort sépare les amoureux ? ) mais tant le style , très imagé, de Kate o' Riordan que sa peinture toute en finesse tant des rapports amoureux, familiaux (pas d'hypocrisie dans la manière de Connie de parler de ses trois garçons si différents) voire même amicaux (ah le portrait de Mary qui prie à toutes force Saint Antoine, le morigène avant de se tourner vers Saint Jude, peut être plus efficace !) ont su emporter ma totale adhésion et je freinais des quatre fers pour retarder au maximum de découvrir la fin...On sourit, on frémit, on s'identifie à l'une puis à l'autre et on retrouve ici tout le talent de cette auteure qui n'hésite pas à appuyer là où ça fait mal.
06:03 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : kate o riordan
01/03/2012
Le creux des maths
"-Un pays de matheux, c'est forcément pourri. On ne doit avoir que ça à faire en Finlande, tu parles."
Au lieu de recevoir l'invitation pour aller rejoindre Pouddlard, où on pourrait enfin lui découvrir un don, Abel découvre qu'il a gagné une semaine en Finlande avec un génie des mathématiques ! Cette invitation aurait réjoui n'importe quel autre membre de sa famille, tous dotés de la bosse des maths (et d'une grande incapacité à gérer le quotidien ! ), mais pas lui, l'exception qui confirme la règle !
Craignant de se faire démasquer, mais ayant envie de voyager, Abel, onze ans va partir à la découverte d'un pays et d'un drôle de professeur ...
Humour, aventures sont les ingrédients de ce roman qui ravira tous ceux qui sont fâchés avec les maths et réjouira tous ceux qui se désespérent de ne pas avoir de don !
Un petit régal à dévorer avant de l'offrir !
Le creux des maths, Christine Avel, Neuf de l'Ecole des Loisirs 2012, 79 pages pleines d'entrain !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : christine avel, le problème avec les mats, comme écrivait catherine leblanc...
24/02/2012
Philosophie de la vie conjugale
"Adolphe se rappelle un proverbe anglais qui dit "N'ayez jamais de journal, de maîtresse, de maison de campagne ; il y a toujours des imbéciles qui se chargent d'en avoir pour vous..."
Tandis que Cuné a entrepris "tranquillement, en ne se pressant en rien" la lecture intégrale de la Comédie Humaine - et qu'elle s'y tient , la bougresse, et qu'elle se régale même !- je me suis contentée d'une toute petite tranche de Balzac , une nouvelle extraite des Nouvelles et contes, II.
N'était le prénom du personnage masculin, très désuet, ce petit couple, dont Balzac se régale à nous raconter les ajustements avec l'amour et la réalité ,pourrait être tout à fait contemporain par bien des aspects !Qui n'a dans son entourage une Caroline qui rêve toujours d'avoir ce que possède sa voisine et croit fermement que certaines ont atteint le bonheur qui semble toujours lui échapper à elle ? Elle semble mener son mari par le bout du nez, le manipulant à qui mieux mieux mais Adolphe est sans doute lui aussi bien roué à sa façon !
Ah Balzac ne la ménage pas sa Caroline ! Il se moque d'elle, mais avec une bonne humeur communicative ,un style alerte et enlevé, qui emportent l'adhésion ! La fin est un peu précipitée mais comme elle est censée nous expliquer "la felichitta du finale de tous les opéras, même de celui du mariage" , on s'en accommodera bien volontiers !
Un petit plaisir pour deux euros chez Folio !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : balzac, couples
23/02/2012
Les trois lumières
"Et c'est alors qu'il me prend dans ses bras et me serre comme si j'étais à lui."
Parce qu'ils sont surchargés d'enfants et qu'un nouveau bébé va bientôt arriver, une famille irlandaise confie l'une de ses filles à un couple de fermiers taciturnes, les Kinsella.
Pourquoi cette enfant et pas une autre, pourquoi ce couple ? à ces questions il ne sera jamais apporté de réponses claires.
De la même façon, c'est par petites touches que l'enfant- narratrice va prendre conscience tout à la fois de l'amour qui va se tisser entre elle et le couple qui l'accueille et du drame qui les a frappés.
Souffrance réprimée, cruauté consciente ou non, tout se donne à voir à travers des gestes en apparence insignifiants: quelques tiges de rhubarbe que personne ne veut ramasser, uin chien qu'on n'appelle jamais par son nom. à la curiosité inquisitrice, on répond par le silence, silence auquel la narratrice sera initiée .
C'est aussi tout un monde rural en voie de disparition qui se donne à voir ici, un monde plein de poésie qu'on savoure quand la journée de travail est enfin terminée. Un univers riche en émotions et qui tient en une centaine de pages denses , cruelles, pleines d'émotions et qui se terminent avec une phrase parfaite d'ambiguïté.
Les trois lumières , Claire Keegan, récit traduit de l'anglais (Irlande) par Jacqueline Odin, Sabien Wespieser 2011.
Du même auteur, en poche.
L'avis d'Antigone qui vous mènera vers toutes celles qui l'ont aimé.
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : claire keegan
21/02/2012
La belle année
""Tout gâcher, c'est ta spécialité, Tracey Charles "je me suis dit."
" -T'as de la chance de t'appeler Tracey. Toi au moins, tes parents t'ont gâtée". Pas si sûr que ça . Parce que la mère de Tracey c'est tout un poème ! Au lieu de se réjouir d'avoir une fille douée qui vient d'entrer en sixième et d'entamer, saison après saison ce qui va devenir sa Belle année , elle la tarabuste sans cesse, passe son temps à se plaindre et on se demande comment après avoir largué son premier mari, le père de la pré-adolescente, elle ait réussi à se dénicher un nouveau compagnon !
Mais Tracey ,en fille intelligente, sait s'accommoder des humeurs de sa mère, voire en tirer partie. Elle porte un regard aigu sur le monde qui l'entoure, la banlieue, mais une banlieue qui échappe à tous les clichés sans pour autant tomber dans l'angélisme (il n'est que de voir la description des cours dans le collège !). L'espace urbain joue en effet un rôle important dans ce roman, à travers les déplacements de Tracey mais aussi à travers la manière dont son père va, petit à petit le réinvestir, faisant fi de sa phobie qui le contraint à rester chez lui.
C'est en effet toute une faune haute en couleurs qui gravite autour de Tracey . Que ce soit ses parents, son beau-père japonais, sa famille ou ses amis. Tout un monde attachant qui se compose petit à petit à travers le récit de Tracey.
La Belle année c'est aussi le récit de la métamorphose à petits pas, d'une enfant dont "Les accès de violence sont le plus grand problème" , qui ne supporte pas qu'on la touche (vu la manière dont sa mère la bouscule, on comprend pourquoi...) et qui va apprendre, mine de rien, à s'ouvrir aux autres. un récit plein de fraîcheur et d'humour.
La belle année, Cypora Petitjean-Cerf, Stock 2012, 317 pages hérissées de marque-pages !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cypora petitjean-cerf
20/02/2012
L'ivresse du kangourou
"Comme la plupart des écrivains, j'oscille en permanence entre la cupidité et la lâcheté."
Partager un abri avec un rat mangeur d'homme (ou presque), suivre à la nage un chien qui se dirige avec ardeur vers le lointain, essayer de ramener à la raison et à la maison un kangourou Grand Roux alcoolique et violent, voici quelques unes des mésaventures où Kenneth Cook se met en scène avec son habituel sens de l'autodérision !
Il le dit lui même , il le sait, mais il s'obstine à prendre les mauvaises décisions ! Entre lézards à collerettes volants, bouseux qui lui enfoncent le canon de leur fusil dans le ventre , il arrive finalement mieux à s'en sortir qu'avec les lettrés : "Quand mais ô quand, vais-je apprendre à ne JAMAIS entreprendre quoi que ce soit avec des universitaires ? " Auraient-ils des idées plus tordues qu'un aborigène dont les orteils possèdent à eux seuls un véritable langage ? Ou qu'un cow-boy placide et farouchement anti-paris ? Certainement !
On entre de plain-pied et avec une grande familiarité dans l'univers de Cook , un univers que n'auraient pas renié les Marx Brothers tant l'auteur a le sens du comique visuel. Sa description du restaurant panoramique (sans panorama !) tournant est tout simplement à hurler de rire et je voyais vraiment le film se dérouler ! Un livre qui m'a fait rire aux éclats*quasiment à chaque texte et qui est un véritable chasse-grisaille !
* Et ça m'arrive rarement !
06:00 Publié dans Humour, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : kenneth cook
17/02/2012
Le rêve d'Amanda Ruth...en poche
"Que faire à Fengdu un dimanche ?"
Une croisière d'une dizaine de jours sur le Yangzi Jiang, le fleuve dont Amanda Ruth rêvait en Alabama et qu'elle ne verra jamais car elle a été assassinée à l'âge de dix-huit ans. Ce périple, c'est sa meilleure amie, Jenny ,qui l'entreprend quatorze ans plus tard, autant pour disperser les cendres de celle qu'elle chérissait, que pour tenter de donner une dernière chance à son mariage avec Dave, le sauveteur professionnel.
Sur ce canevas somme toute assez conventionnel au premier abord, Michelle Richmond va, comme dans son premier roman, s'éloigner des sentiers battus, aussi bien du point de vue narratif, ménageant de nombreuses surprises au lecteur par sa capacité à éviter les clichés et les situations attendues, que par son style, toujours aussi poétique et précis.
Par delà l'espace et le temps vont se tisser des liens entre la Demopolis River d'Alabama et le fleuve sur lequel la Chine veut à tout pris construire un barrage qui détruira non seulement la faune et la flore mais aussi des villages où des hommes et des femmes vivaient depuis des générations.
On glisse en compagnie de Jenny sur les eaux boueuses du Yanggzi Jiang, on partage ses émotions , on retarde le plus possible le moment de quitter ces personnages avec lesquels on a partagé tout à la fois souvenirs et découverte d'une Chine parfois factice, celle qui est imposée aux touristes, mais aussi celle que Jenny parviendra à comprendre par delà les mots dans un dernier chapitre d'une beauté et d'une force incroyables. A dévorer et savourer tout à la fois.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : michelle richmond