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17/10/2007

ça claque, c'est fort et pas glauque

Flic, le titre de ce témognage claque , court et précis ,comme les textes qui composent ce recueil de  chroniques.
L'auteure, Bénédicte Desforges, dans l'avant-propos souligne le paradoxe de nos relations avec les  policiers: nous sommes bien contents de les trouver quand le tragique pointe son nez mais pas quand ils  nous verbalisent...Ses récits  vont en tout  cas nous les rendre plus humains ces flics car c'est bien de cela qu'il s'agit : l'humain dans toute son horreur mais aussi dans sa fraternité fragile avec ceux qui sont "de l'autre côté " de la barrière de la loi mais avec qui on se sent davantage d'affinités qu'avec la hiérarchie qui veut faire  "du chiffre"... 21MecUkR9aL
Ignominie de certains comportements, mais aussi moments d'humour improbables, les textes sont courts et nous arrivent comme autant de directs à l'estomac dans toute leur crudité mais sans voyeurisme  car Bénédicte Desforges tire le meilleur parti de leur briéveté, coupant net là  où  c'est nécessaire ,avant de devenir insupportable.Femme  de terrain, elle est aussi une femme de lettres dotée d'une plume efficace et parfois poétique.
On comprend bien qu'un tel électron libre ait pu déranger et l'auteure est actuellement en disponiblité afin de rester au plus près de ses convictions.   
Un maelström d'émotions qui laisse groggy.                                                                                                                                 

16/10/2007

Bloomsbury, mai 68 , même combat ?

Titillée par l'avis  de Florinette ,  je me suis empressée de lire Le journal deYaël Koppman de  Marianne Rubinstein.41osBrjp5bL
La narratrice de ce  journal, Yaël,  enseigne l'économie à la fac et nonobstant les conseils de sa cousine Clara qui travaille dans l'édition, plutôt que d'écrire de lachick litt,effectue des recherches sur la nièce de Virginia  Woolf, Angelica.
Pas dupe,Yaël se rend bien compte que qu'Angelica lui "tend un miroir" quant à sa  ralation avec sa mère. Elle est très lucide  également en ce qui concerne ses aventures amoureuse et le comportement de  ses ami(e)s.
Alternant sourires et émotion,  parfois teinté d'un léger cynisme, ce roman est une réussite car l'auteure sait créer un univers qui n'est pas sans rappeler parfois celui de Stephen Mc Cauley. Elle dépoussière aussi au passage l'image que l'on pouvait sefaire  du groupe de Blomsbury  et éclaire  d'une manière originale l'oeuvre de David Garnett, La femme changée en renard. De l'érudition donc mais pas du tout indigeste, car les personnages sonnent justes et vrais.

15/10/2007

Echoués sur le rivage....

41pMJ1JxaBLCuné l'avait acheté sur une impulsion et en parvenant pas à le finir mais l'avait envoyé, dans l'espoir que ce soit "plus mon truc"...hélas, Le portrait de l'écrivain en animal domestique de  Lydie Salvayre , s'il  m'a dans un premier temps intriguée (par l'écho qu'il avait avec un autre livre et une situation presque similaire)   m'a  très vite lassée.
Cette écrivaine qui accepte d'écrire l'hagiographie d'un bussimessman à l'égo surdimensionné, au risque d'y perdre son âme tout en gagnant beaucoup d'argent  m'a laissée d emarbre tant les personnages sont caricaturaux.
Dans la série "échecs" , le premier recueil de récits de Victoria Bedos, Le déni. Pas pu aller au bout de la41fFDoLZPbL première nouvelle , schématique et sans nuances dans son évocation de l'anorexie alors, pas  detemps,à perdre avec les  autres. peut être ai-je eu tort mais comme dit une des membres du club de lecture que je fréquente "Plus on lit , plus on devient exigeant"....

L'avis de Cuné qui elle, avait aimé.

13/10/2007

Portrait sensible

ça y est,j'ai dévoré en une soirée L'enchanteur et illustrissime gâteau café-café d'Irina Sasson dont je n'ai entendu parler nulle part ailleurs que sur les blogs...
9782910753665
En un peu plus d'une centaine de pages, l'auteure, Joëlle Tiano nous conte la vie de celle qui est maintenant centenaire, Irina, qui a subi les remous de l'Histoire et a vécu dans plusieurs pays, parlant plusieurs langues ,mais surtout celle du coeur.
Dans une langue poétique, flirtant avec la magie, Joëlle Tiano entrelace souvenirs et recette du gâteau, différant sans cesse la divulgation du texte complet, au gré des souvenirs d'Irina. Cela crée un effet d'attente et en même temps donne une armature solide au récit.

Je n'aime pas le café (et donc je ne réaliserai pas  le gâteau en question) mais là j'ai  été sous le charme  de  ce livre.

Merci donc à Val !

L'avis de Laurence

Ps:  comme  le hasard fait bien les  choses, je viens de trouver à la médiathèque un autre volume de la  collection "les mues".  Affaire à suivre ...

12/10/2007

Livre voyageur

Une enveloppe dodue qui embaume le café, le chocolat et l'amitié : j'ai été gâtée !

Chat gourmand, vache et ipomée dans un joli sachet maison (rose comme j'aime ), tout est parfait !!!

Promis, juré, Bellesahi, je termine mon tour dans les années 60 et je dévore...le  bouquin avant de te  l'envoyer !
Un énorme  merci à Val ! DSC01531

11/10/2007

SUPER !

Doris lessing, prix Nobel de Littérature ! Depuis le temps qu'on en parlait !
A lirre de toute urgence , si ça n'est pas encore fait Le carnet d'or , une révélation pour toute une génération !
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Allégeons-nous de nos cailloux

Corinne Dollon , dans L'essence des maux ,réussit à  nous faire partager sans pathos la souffrance  de personnages que la vie a fracassé mais qui  réussissent à remonter vers la  lumière. On sent beaucoup  d'empathie de la part de l'auteure qui sait nous la faire partager.
Secret de famille à double-rebond (j'avoue que j'avais anticipé le deuxième), la  trame narrative du roman nous emporte dans une lecture ininterrompue même si un épisode avec le peintre m'a paru un peu trop convenu.pageindex_r2_c1
J' ai également été un peu gênée par le style lui aussi un peu trop à fleur de peau de l'auteure et les adjectifs répétés m'ont embarassée comme une nuée de moucherons.
J'aime les images et j'ai regretté de pas en trouver dans ce roman.Néanmoins, Corinne Dollon, par sa sensibilité et sa fraîcheur m'a séduite et j'ai lu d'une traite ce roman touchant et beau.
A la fin du livre, j'ai aussi apprécié la liste des ouvrages lus pendant la rédaction du roman ainsi que celle des disques écoutés.
Quant au rebondissement qui a eu lieu dans sa propre vie et que nous confie l'auteure, il nous montre une fois de plus qu'il  n'y a pas de  hasard...

L'avis de Flo qui m'a donné envie de la lire.

Le site de l'auteure.

10/10/2007

Féminisme, pas mort !

La semaine dernière, ma fille (16  ans ) a  tranquillement asséné : "Moi, je en suis pas  féminsite". Même  pas eu le temps de riposter,  l'Homme  l'a fait à ma  place :  "Evidememnt,,  vous avez tout et ça vous semble normal".
Alors,  pour rafraîchir la mémoire de nos demoiselles (à parir de 13  ans environ), je conseille  fortement de laisser traîner dans un endroit stratégique (au hasard, devant l'ordi) ce  Manuel  d'autodéfense féministe.
Il ne s'agit pas d'apprendre aux demoiselles l'art et la manière de donner des coups  aux mecs  qui oseraient les embêter (quoiqu'il leur rappelle  qu'en cas de  nécessité un bon coup de  genou bien placé...) mais de leur donner quelques notions d'histoire , de leur faire comprendre que montrer trop de peau peut provoquer des effets indésirables chez les mâles ou de leur donner tout un répertoire de phrases ou de solutions pratiques pour réagir quand trop c'est trop.
L'auteure, Sonia Feertchak, dans l'avant-propos précise qu'elle a ressenti la nécessité de ce livre par le courrier reçu après la parution de l'encyclo des filles. On reste ébahies devant tant de souffrance et de soumission aux désirs masculins...51Z_0vZZfoL
Il  s'agit donc bien de remettre les pendules à l'heure , de montrer l'influence normatrice  et culpabilisante de la société (voir en particulier les citations d'Eve Ensler, auteure des monologues du vagin , ouvrage à lire absolument en dépit de son titre un peu cru, (pas tout de suite par nos  filles quand même)).
Un petit livre par la taille , mais très complet, accompagné d'une bibliographie  à la  fois destinée aux filles  et aux mères, et qui n'est pas anti-mecs , qu'on se le dise !
Seuls petits bémols:  les  néologismes  pas  franchement nécessaire et l'absence de couleurs autres que la déclinaison de rouges qui nuit un peu à l'attrait du livre et ne met pas forcément en valeur les  illustrations de Catel ;mais bon, je suppose que l'aspect économique a primé, pour cinq euros , cela  tient déjà du prodige !
Une petite citation pour la route: "Le féminisme n'a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours."  Benoîte Groult.

Et une dernière pour alléger un peu l'atmosphère: "Le  féminisme  c'est de ne pas compter sur le prince charmant."Jules Renard.

09/10/2007

La clé de la vie

La clé de la vie, rien que ça,  c'est ce que cherchent plus ou moins consciemment tous les  personnages de La vérité ou presque  de  Stephen Mc Cauley. Et s'ils sont autant à la recherche de l'authenticité, c'est sans doute parce  que le mensonge gouverne leurs vies. Que ce  soit celle de Jane  Cody, productrice  de  télévision flanquée d'un mari trop gentil,  d'un ex-mari trop séducteur,d'un enfant trop mature et d'un agenda codé, bourré de mensonges au point qu'elle ne s'y retrouve plus elle même ! Desmond Sullivan, biographe d'artistes méconnus, quant à lui ment à son amant pour ne pas lui révéler qu'il  en est trop amoureux.
Les routes de Desmond et de Jane vont se croiser et là nous allons avoir droit à des réactions en chaînes drôles et surprenantes.
Beaucoup de tendresse aussi dans ce roman dont tous les  personnages sont réussis, y compris la chienne Hélène et le chat roux (mais comment  fait Stephen Mc Cauley? !).
Un pur bonheur de lecture qui se dévore  à toute allure !

L'avis de Cuné

Le roman vient d'être adapté au cinéma, donnez-moi vos liens !

08/10/2007

"Il ya tant de mots qui se perdent de par le monde"

Et toujours en  été ,  de Maïté Bernard est le récit d'une double construction : celui d'une jeune femme, Ilona, dont le  journal  scande  le roman, et celui d'une famille que la dictature argentine a fait éclater.
Thomas, le père recherché par la police française pour des faits commis en 1976 en Argentine doit fuir la  France.  Pour cela ses filles, Ilona et Malena, l'accompagnent le long  du canal du midi..  C'est l'occasion de reconstituer le puzzle  d'un passé douloureux.61fMHHhuduL
Dans un premier temps, j'ai été fort agacée par le comportement puéril d'Ilona qui  collectionne les aventures, faute de pouvoir garder celui sur qui  elle a jeté son dévolu depuis fort longtemps.Mais petit à petit, sa recherche d'une famille de substitution dans une sorte de "secte", son évolution vers plus de stabilité, de maturité et sa recherche du passé, révélée  de manière subtile et parfaitement agencée m'ont séduite.
J'ai retrouvé ici des thèmes  déjà rencontrés dans Clarabel