02/12/2007
Gâtée !
Dans ma boîte à lettres, une enveloppe dodue , un carton
gigantesque, ayant bravé les grèves et les postières
folles...Merci à Cath et à Bellesahi pour ces superbes cartes ((n'ayant
pas un amour immodéré pour mes genoux, je ne me risquerai pas à
montrer la carte à mon prof de yoga mais Cath, tu peux toujours
t'entraîner pour quand tu remonteras dans le Grand Nord
!:)).Bellesahi, étant victime de la malédiction des marque-page le tien
s'est déjà faufilé et dissimulé dans un des nombreux livres que
je dévore en ce moment !
En plus des cartes et du marque-page voyageur, il y avait bien évidemment deslivres dont je vous parlerai...bientôt !
Bon dimanche à toutes et encore merci !
12:23 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (14)
01/12/2007
"La chair est triste , hélas, et j'ai lu tous les livres..."
Il est terrible le cri silencieux, forcément silencieux ,de la
lectrice anonyme compulsive rôdant dans une librairie comme une louve
efflanquée à la recherche de bouq-uins pour assouvir sa faim !
Tournée
vertueuse au rayon des livres de poche, histoire de se mettre en
bouche: déjà lus, trop gros, trop minces, pas
appétisssants,faisandés...Bouffée d'espoir : le dernier livre
d'esther Freud devait sortir en poche ce mois-ci. Reporté sine
die. La lectrice anonyme compulsive convulse mentalement
aux pieds de sa libraire péférée mais fait bonne figure.
Virée en
catastrophe aux grands formats. Tiens une nouveauté. Trop cher. Jasper Ffordement que ce
livre sortira bientôt en poche car la série s'essouffle et ne vaut pas
que mon banquier collapse.
La LAL ne s'avère pas d'un
grand secours: les livres ne sont pas dispos et la Lectrice
compulsive n'est pas en humeur d'attendre, le manque gagne
du terrain: elle veut palper, flairer, goûter tout de suite et
emmener dare dare sa proie dans sa tanière.
Inutile d'évoquer la hauteur de sa PAL. Inutile de montrer les rayons bourrés de bouquins : c'est définitif:
IL N'Y A RIEN A LIRE !
Fuyez , bonnes gens, ôtez-vous de son chemin car rien n'est pire qu'une lectrice anonyme compulsive en manque !
06:11 Publié dans Croqué sur le vif | Lien permanent | Commentaires (34)
30/11/2007
Pour les esprits curieux...
Aller voir cequi se passe dans la tête d'un psy durant une séance
quoi de plus excitant ? hé bien, c'est à cela et à bien d'autres choses
encore que nous invite Mensonges sur le divan.
Irvin D. Yalom
sait de quoi il parle car il est à la fois romancier et
psychiatre. Quand en plus l'action se déroule aux Etats-Unis et
met en scène une avocate ,bien décidée à se venger du psy de son mari,
la situation va devenir détonante !
Patients dissimulateurs,joueurs
compulsifs, rivalités professionnelles, épouse communiquant par Ikebana
interposé, les psys ne sont pas à la fête chez Irvin D. Yalom
mais lelecteur se régale !
Tout le mondement à tout le monde mais le romancier agence sa narration avec maestria et on ne s'ennuie pas une minute.
Les
personnages ne sont pas caricaturaux,mais simplement humains, on sourit
beaucoup car le plus malin n'est pas forcément celui qui croit avoir
toutes les cartes en main...
Le style fait mouche : "Je parie
que tes fantasmes et les siens dansent un menuet moite dans le monde
des fantasmes ", une satire au vitriol de la judiciarisation de
la société américaine où l'on "rappelle" des patients comme des
véhicules potentiellement dangereux, le plaisir est total est en
plus,il vient de sortir en poche !
l'avis enthousiaste de Cuné.
06:11 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
29/11/2007
Trop de lecture peut nuire...
Emprunté un peu par hasard à la médiathèque, Un esprit jaloux s'est révélé être plutôt une bonne surprise.
Renouant
avec la veine des contes horrifiques du XIXème siècle anglais,
dont il maîtrise parfaitement les codes, ce roman se déroule denos
jours et met en scène une jeune américaine venue étudier en
Grande-Bretagne. Férue de Henry James (elle termine sa thèse sur Le tour d'écrou),Sallie
va rapidement se faire embaucher comme gouvernante d'enfants par un
homme séduisant dont elle tombe presque immédiatement amoureusecar sa
voix "évoquait un Mr Rochester ou u Max deWinter. Elle vous
évoquait le danger, degrandes demeures en proie aux flammes, des
cris de passion éternelle portés par lesvents de la nuit". L'ambiance est donc mise en place.
Mais A.N. Wilson se joue des
clichés et très rapidement nous comprenons que Sallie a de sérieux
problèmes psychologiques et la machine va s'emballer mais certainement
pas comme nous nous y attendions.Les nerfs du lecteur sont mis à rude
épreuve et même si une explication logique est donnée à
desphénomènes apparemment inexplicables,l'auteur ne nous rassure que
pour mieux nous précipiter dans l'horreur et nous faire envisager les
faits d'une toute autre manière par une manipulation astucieuse.
La narration est brillante et maline et il n'est pas besoin d'avoir lu James pour apprécier ce joli tour de force.
06:27 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17)
28/11/2007
La championne du monde de la non-histoire d'amour
Toujours fâchée ,Aurore a été exilée chez ses grands-parents,
le temps de laisser souffler sa famille et le temps de se métamorphoser
au point de s'étonner elle même.
L'ado ronchon et drôle (parce
que chez les autres...) se juge "Nulle désagréable et
fainéante" mais constate que "mes amies me préfèrent en limace.
Mon avenir est dans les choux".
Marie Desplechin mêne les trois
premiers quarts de son livre à un rythme effréné et
les phrases drôles jalonnent le parcours de la transformation
d'Aurore. Cela s'essouffle un peu ensuite mais les
réflexions de notre ronchon préférée (ches les
autresn j'insiste lourdement) nous mettent le sourire aux lèvres. En
prime nous assiterons même à une sorte de miracle mais je n'en dis pas
plus. A lire en cas de morosité tenace, des chocolats à portée de
main.
lecture tandem avec Chiffonnette !
PS:Bizarrement, je viens de demander à mes élèves (tous des garçons de plus de 16 ans) de brosser leur autoportrait, à de rares exceptions près, tous se trouvent beaux et agréables à vivre, beaucoup affirment plaire aux filles. Je ne m'étais pas rendue compte de la chance que j'avais ! :)) mais bon, je ne suis plus une fille et ce depuis longtemps, heureusement !
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (23)
27/11/2007
Emue par les mues
Poursuivant
ma découverte de la collection "les mues" chez Intervista, c'est avec
beaucoup d'intérêt que j'ai dévoré d'une traite Le syndrome Godzilla , de Fabrice Colin.
Deux
couples père-fils au centre de ce court mais dense roman . Celui de
Daniel que son biologiste de père emmène autour du monde, au fil
de ses mutations. Daniel qui manifeste un apparent détachement vis à
vis de ces arrachements successifs mais va s'attacher à
faire la connaissance d'un "monstre" assis sur un banc, la tête
recouverte d'un sac en papier. Par l'intermédiaire de Godzilla, le
monstre-héros de cinéma , un lien va s'établir entre ces deux jeunes
gens qui ont en commun le fait d'être orphelin de mère. D'abord
silencieux, celui qui s'identifie à Godzilla va raconter son étrange
histoire à Daniel. Une histoire d'amour/haine avec un père producteur
de cinéma qui l'emmènera au Japon, autre point commun entre les jeunes
gens.
L'univers de Fabrice Colin flirte avec l'onirisme et ne
dissimule rien de la violence du monde, de la violence des êtres en
devenir : "Maintenant j'étais un monstre en devenir. je voulais que ma
mère meure et qu'elle en fasse rien d'autre.Je voulais tuer ses
amants Je voulais détruire le monde". Cette violence qu'ils
vont même jusqu'à retourner contre eux, faute de pouvoir exprimer leur
souffrance autrement.
Un roman fort et puissant.
L'avis de la tentatrice Lily
06:07 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
26/11/2007
Fêlures
Trois amies de longue date, Gwen,Beatrijs et Veronica ont pris
l'habitude de se retouver pour les vacances dans la grande ferme
de Timo et Gwen, avec conjoints et enfants.
Mais cette année, la
donne a changé : Gwen est morte, laissant un veuf désemparé et deux petits
garçons, Beatrijs arrive flanquée de son nouveau compagnon et de
sa "belle-fille en location",une gothique pur jus, et Gwen ne s'habitue
pas à n'avoir donné naissance qu'à une seule petite au lieu de jumelles comme précédemment.
Nous
suivrons l'évolution de ces personnages de l'été à l'hiver, dans une
ambiance étrange,distillée à la fois par le malaise qu'engendrent le
comportement des nouvelles" pièces rapportées"et les actions des
enfants qui vont jouer le rôle de révélateurs.
Renate Dorrestein excelle d'habitude à instaurer des ambiances lourdes mais là , bizarrement, Tant qu'il y a de la vie,
par sa volonté de croire à l'espoir à tout prix, n'y parvient pas
totalement. Les personnages sont traqués dans leurs replis les
plus intimes mais la présence de Leander, le nouveau compagnon de
Beatrij ,de par sa profession ,( médium?) ne rend guère
crédible l'histoire. Un autre fait qui demeure inexpliqué, laisse également le lecteur sur sa faim, mais l'auteur ,par sa volonté de montrer que rien n'est stable en ce monde, ceci justifie donc cela.
Il n'en reste pas moins que j'ai passé un bon
moment de lecture dans la campagne néelandaise en compagnie de personnages sympathiques et attachants.
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
23/11/2007
Promesses non tenues
2 euros pour découvrir ou redécouvrir un auteur, , ce spetits éloges,
je les glisse dans mon sac en cas d'attente intempestive...
Je doisdire qu'il ne me restera pas grand chose des cités évoquées par Valentine Goby dans son Petit éloge des grandes villes. L'impression
désagréable que l'auteure se regarde écrire, des descriptions qui
restent à la surface et ne laissent aucune empreinte...
Bilan moins mitigé pour Pierre Pelot et son Petit éloge de l'enfance.
De Pelot j'avais lu il y a bien longtemps et dans un genre très différent , l'été en pente douce (adapté au cinéma avec la lumineuse Pauline Laffont).
Sur
le thème rebattu de l'adulte qui revient mettre ses pas dans les traces
deson enfance, pelot réussit à nous rendre présents, par un
style à la fois littéraire et charnel, lespaysages
de l'Est de la France. Néanmoins, si on admire la
subtilité d ela narration (les paysans sont patients et matois), on
étouffe parfois dans des longueurs aussi touffues que la forêt dans
laquelle a erré le narrateur enfant.
Quant à Gaëlle Obiégly, en entamant son Petit éloge de la jalousie
, j'ai d'abord pensé du style "Tiens, on dirait du Duras, la
poésie en moins". Mais rapidement ses récits de
scènes de film ou de roman, entremellée
d'interventions de la narratrice m'ont paru de plus en plus
ardues . Quand les expressions désignant les différents
protagonistes sont devenues extrêment répétitives, que je me suis
perdue dans les liens qui unissaient les personnages (impression que
les mêmes mots tournaient dans la même sphère, comme les boules du loto
ou les pensées du jaloux), le mal de tête a commencé à
poindre et j'ai lâchement lâché les jaloux à leur jalousie, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus.
06:18 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (27)
22/11/2007
L'amour au temps du cancer
Dans les années 70, "Love story", film propret, lacrymal et
guimauve, mettait en scène un Roméo et une Juliette à la sauce
américaine que la leucémie de l'héroïne allait promptement
séparer.
Rien de tel dans le roman fortement autobiographique de Ray Kluun,En plein coeur.
Carmen,
Stijn et leur petite Luna forment une famille sympathique
de bobos à qui tout sourit jusqu'à ce que le cancer du sein de Carmen
vienne les frapper de plein fouet.
De nombreux romans traitent du
même thème mais en génral nous avons le point de vue de l'héroïne
( je pense en particulier au très beau crabe sur la banquette arrière).Ici
les événements sont envisagés du point de vue du conjoint car il s'agit
" de notre cancer" et de ses répercussions sur leur couple.
Pas
de bons sentiments faux-culs dans ce roman mais une
approche frontale de la maladie, tant par les soignats que par
le narrateur qui ne se donne pas le beau rôle sa "monophobie
aiguë" (en clair ses aventures extra-conjuguales) lui servant
d'exutoire à ce qu'il vit chez lui. Et pourtant,
comparé à d'autres hommes qui fuient lâchement devant les
épreuves il sera là jusqu'au bout...
Les
souffances tant physiques que morales de Carmen ne nous sont pas
épargnées mais sans aucun voyeurisme et l'organisation de la mort
de carmen (l'euthanasie à la maison étant possible aux Pays-Bas)
est un moment poignant.
Un thème difficile mais un point de vue original et fort.
l'avis de Cuné que je remercie encore .
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25)
21/11/2007
Ils nous en font voir de toutes les couleurs !
Michel Pastoureau, historien et anthropologue et Dominique
Simonnet,romancière et essayste,dialoguent autour des couleurs et c'est
savoureux !
Le petit livre des couleurs,beaucoup plus facile à lire que Bleu
de Michel Pastoureau, lui aussi sorti en poche, est truffé
d'informations concernant le bleu consensuel,le rouge, le
blanc,le vert,le jaune (dont Pastoureau annonce le grand
retour), le noir,et les demi-couleurs (gris pluie, rose bonbon).
Ce
livre est une mine d'informations ! On y apprend que les maillots
de foot en France sont devenus verts ou jaunes sous l'influence
des pays d'Amérique latine , que le petit chaperon rouge, blanche-neige
ou encore le corbeau et le renard peuvent s'interpréter par
les trois couleurs de base anciennes que sont le rouge,le noir et
le blanc...et que d'ailleurs ,longtemps les mariées ont été
vêtues de rouge.
Avec ce petit livre nous ne regarderons plus les couleurs qui nous entourent de lamême manière!
06:08 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (17)