12/12/2007
"Le premier qui dit la vérité ..."
Les réunions de familles, surtout quand i est question
d'héritge ou de cadeaux, peuvent rapidement tourner au règlement de
compte... le petit Ralph en fera la "cruelle" expérience en passant
la journée de Noël enfermé dans sa chambre.
Il est
vrai qu'il n'a pas de chance car il cumule : sa grand-mère a tout
d'une peste, sa grand tante a toujours une fragilité quelconque
l'empêchant, bien malgré elle d'aider Tansy( la mère de Ralph)
qui a fort à faire car c'est sur elle seule que repose
l'organisation de ce Noël familial.
"-La tradition ? pouffa maman.
Les combats entre ours et chiens aussi, c'était la tradition. Et
puis autrefois, la tradition voulait qu'on se moque des fous Et
que les hommes ne mettent jamais les pieds dans la cuisine.
ce qui
la ramena à la réalité. Elle prit oncle Tristan par la manche pour
qu'il vienne décoller le scotch de la porte du four, arroser la
dinde et vérifier que les pommes de terre ne brûlaient pas
".
Vous l'aurez compris, Anne Fine, dans Au secours c'est Noël se livre à un joyeux jeu de massacre des traditions.
Chacun
se plaira à reconnaître quelqu'un de sa connaissance dans cette famille
bigarrée et sympathique : le grand-père bricoleur qui casse plus
qu'il ne répare, les neveux, Attila juniors qui détruisent
tout sur leur passage sous les yeux indifférents de leurs
parents...Alors forcément avec de tels individus , quand quelqu'un a la
"bonen " idée de jouer à l'équivalent du jeu de la vérité, la
mèche est allumée...
Anne Fine vous aura prévenu : "Vous attendez Noël avec impatience? Méfiez-vous !"
a
glisser dans les souliers à partir de 9 ans pour engendrer les sourires
et détendre l'atmosphère :"Chez nous, c'est quand même plus calme ! ".
PS: pour ceux qui manqueraient d'idées, en prim deux listes de cadeaux de Noël sont offertes par Ralph ...
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)
11/12/2007
Une oasis de tendresse
Apparemment il ne se passe pas grand chose dans la vie des
propriétaires , des employés et des clients de ce café d'Asnières. Et
pourtant, Pierrot, dit Pierrounet, 53 ans, serveur depuis toujours ou
presque, porte un regard à la fois juste et plein d'empathie sur les
gens qui l'entourent. Son existence est bien réglée, il pourrait ne
s'occuper que de lui, il a si peu de vie en dehors du travail , mais
non, il écoute les autres, il les accompagne mine de rien et c'est déjà
beaucoup.Pierrounet observe beaucoup, mine de rien "3il savait mettre de l'ambiance et s'attacher les clients, même s'il n'est pas doué pour la fidélité, moi je dis ça comme ça."
Dominique Fabre choisit de nous révéler petit à petit ces vies minuscules et attachantes dans son court roman La serveuse était nouvelle ,
et grâce à lui, nous porterons peut être un peu plus d'attention
à celui ou celle qui nous apportera notre prochaine consommation.
Une bouffée d'oxygène .
L'avis moins enthousiaste de Clarabel.
06:13 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21)
10/12/2007
Galerie de curiosités
Si comme moi, quand vous mettez le nez dans le dictionnaire, vous ne
pouvez plus en décoller, si vous avez toujours au moins un
dictionnaire à portée de main ou si vous êtes tout simplement gourmand
de mots, Tingo est pour vous !
Adam Jacot de Boinod (le nom
de l'auteur à lui tout seul est un régal)a fouiné dans les dicos du
monde entier pour en ramener des pépites: ainsi achaplinarse (espagnol d'Amérique centrale) signifie hésiter puis s'enfuir en courant comme ...Charlie Chaplin , tout ça en un seul mot !
Les
dicos nous révèlent toute une civilisation , mode de pensée,
mode de vie . Ainsi chez nos voisins allemands ,
travailleurs consciencieux s'il en est trouvons-nous un Urlaubsmuffel
:
quelqu'un qui est contre le fait de prendre des vacances (!) mais aussi
littéralement un "voyageur sur le marche-pied" )c'est
à dire une personne qui profite du travail d'un autre,à essayer en
injure mais cela nécessite un sérieux entraînement avant de pouvoir
éructer sans faillir :"Espèce de Trittbrettfahrer !". Toujours en Amérique centrale, nous trouvons un aviador, fonctionnaire qui ne fait acte de présence que le jour d ela paie et chez les japonais, ô surprise, des madogiwazoku, littéralement contemplateurs de fenêtres, c'est à dire des employés qui ont peu de choses à faire.Etonnant, non?
L'auteur
s'est visiblement régalé à passer en revue les 27 mots albanais pour
distinguer les différentes sortes de moustache , les formules destinées
à draguer (j'aime tout particulièrement la japonaise signifiant"Au même
moment, l'année prochaine, nous rirons ensemble) mais il n'oublie
pas pour autant de signaler au passage que chaque jour des
langues disparaissent même si des efforts peuvent être faits pour
enrayer ce phénomène. Ainsi au Danemark, sur les briques de lait
figuraient des règles de grammaire et de conjugaison de l'antique
langue nordique des Feroé qui a ainsi pu être préservée. Une idée
à piquer pour faire réviser les conjugaisons françaises ?
Un pur
régal mais un bémol néanmoins : la fâcheuse habitude de 10/18 de
considérer comme au format "poche" un ouvrage qui coûte 15 euros. (Bon
d'accord la reliure est de qualité !). A offrir ou à se faire
offrir !
06:04 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (15)
09/12/2007
Princesse ou pas princesse ?
Je me creusais la cervelle pour répondre à l'invitation de Beatrix :
parler des princesses qui avait marquée mon enfance ou mon présent.
Fifi
Brindacier, Fantômette, Electre, Antigone ,Athéna ne répondaient
pas à ces critères et j'allais jeter l'éponge quand j'ai pensé à celle
que j'avais découverte à l'âge adulte et qui dépoussiérait une
bonne fois pour toutes l'image que je me faisais des princesses (je ne
suis pas très girlie, vous l'aurez compris):
La princesse Finemouche !
Une
princesse selon mon coeur qui envoie paître les prétendants par une
série d'épreuves classiques en apparence par le texte mais auxquelles
les illustrations donnent toute leur saveur. En effet "les petits
chéris" de la princesse sont d'horribles monstres géants et le
reste est à l'avenant.
Babette Cole retourne comme un gant le
cliché du baiser au crapaud et la conclusion plaît à la féminste (même mariée
et mère de famille) que je suis : ""Quand ils apprirent ce qui était
arrivé à leurs copains, lesautres princes n'eurent plus du tout envie d'épouser la princesse Finemouche...
qui fut très heureuse et vécut très longtemps."
Comme quoi les femmes ne doivent pas tout attendre du prince charmant !
06:14 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (16)
08/12/2007
VaninaaaaAaAaAaAaAaA tout n'est que Vanina
Autant il est plutôt valorisant de s'avouer snob, autant il
est plus délicat de parler de nos lectures de midinettes (attardées ou
pas).
Cuné l'a fait ici avec humour, je lui emboîte le pas en
avouant que j'ai acheté non pas un livre mais l'oeuvre complète de
...Dave !
Pour le premier, je n'avais pas assumé et c'est Cath
qui me l'avait offert (en retour,je ne dénoncerai pas ma petite
camarade qui , sous prétexte de cadeau à Belle-maman n'osait pas
acheter une bio de tête couronnée...).
J'ai récidivé ensuite mais
bon, jen'ai pas retouvé l'humour caustique et l'autodérision dont le
chanteur batave sait faire preuve sur les plateaux de télévision...
Et vous, quelles sont vos lectures régressives ou ringardes, assumées ou pas ? Racontez tout à Tatie Cathulu ...
Dave chanteur, c'est ici, chez Ch'ti 31 !
06:13 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (26)
07/12/2007
En noir et blanc
Bizarrement,en lisant la première enquête de Smokey Dalton, La route de tous les dangers, j'ai eu l'impression de replonger dans les films de mon enfance, en noir et blanc.
Kris
Nelscott revient en effet sur l'histoire des Etats-Unis dans les
années 60 , époque pas si lointaine et en mêm temps si étrange .
Une
époque où Noirs et Blancs ne vivaient pas ensemble et quasiment pas les
uns à côté des autres. Et poutant le détective Noir,Smokey Dalton, bon
gré mal gré, va vite se rendre compte que la cliente Blanche qui l'a
engagé, Laure Hathaway ,et lui même, ont des passés qui se
rejoignent...
Curieuse situation que ce détective qui enquête sur un
passé qu'il voulait à jamais enfouir.
En
toile de fond, l'assassinat de Martin Luther King vient donner une
réelle profondeur au roman, le replaçant dans un cintexte historique
qu'on aurait un peu trop tendance à oublier .
L'intrigue avance à
son rythme, sans précipitation, et même si j'avais deviné une partie
des liens qui unissent les deux protagonistes au bout de
cent pages, j'étais pourtant loin du compte...Une histoire d'amour digne d'une tragédie classique éclaire pourtant ce roman.
Ce sont les
personnages,et en particulier celui de Smokey, qui font toute la
richesse du roman et donnent envie de poursuivre l'aventure. La preuve
: je suis déjà en train de lire le deuxième volume, lui aussi
sorti en poche.
Merci à Michel pour cette découverte !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
06/12/2007
Pour les écoliers...
Pour fêter la St Nicolas, patron des écoliers, un livre de la linguiste et gourmande des mots, Marie Treps : Les mots oiseaux , abécédaire des mots français venus d'ailleurs, très joliment illustré par Gwen Keraval.
9
chapitres autour de thèmes concernant les enfants (mais pas seulement
!), entre autres: des gourmandises, des sports (Ferdi est immédiatement
allé voir si ce que je lui avais dit concernant l'origine du mot"Football" était
exact),comment s'amuser et faire la fête...
Les
articles sont courts et montrent bien les surprises que nous révèlent
les voyages des mots : ainsi,nous empruntons aux anglais au début du
XIXème siècle le mot "toast", qui vient lui même de l'ancien
français tostee,"griller" !
J'adore découvrir que dans le diabolo
menthe ou grenadine se cache le diable italien (il diavolo, aux
habits rouges et verts...) ou que la gaufre vient de nos
lointains cousins du Nord et signifie "gâteau" ou "rayon de miel",
"Cette pâtisserie ne ressemble -t-elle pas au gâteau de cire alvéolé
que fabriquent les abeilles pour y déposer le miel? ".
Saviez-vous ,
amies jardinières ou gourmandes, que dans l'estragon se cachait un
"drakontion" grec, c'est à dire un petit dragon ?
Mais
mon petit chouchou demeure le mot "bouquin" derrière lequel on trouve
un très vieux motvenu du Nord de l'Europe et signifiant "hêtre". Sur
des tablettes de bois, ces peuples inscrivaient leurs textes
sacrés. "Ainsi, conclut Marie Treps, ce petit mot familier, Bouquin,
dit que derrère chaque livre, il y a un arbre. Et il rappelle le
caractère magique de l'écriture".
Bonnes découvertes !
A lire de 7 à au moins 45 ans ...
06:05 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (19)
05/12/2007
"Petite habitation grossièrement construite"
Il a fallu le temps que tout se mette en place : la rencontre
entre un livre d'architecture destiné aux enfants (mais que les parents
doivent absolument leur chiper) : Promenade en architecture (de
Véronique Antoine-Andersen, chez Actes Sud Junior) qui lui consacre une
double page; le livre prêté par Bellesahi où Michèle Petit évoque la
cabane, car c'est d'elle qu'il s'agit, "La lecture était
pour moi très proche de l'art des cabanes. Souvent, de jeunes enfants
se saisissent d'un album et le posent sur la
tête, comme iles feraient d'un toit. Quand je voyage dans
des pays inconnus et que tombe la nuit sur l'hôtel, il me
suffit d'un livre ouvert pour que je sois chez moi" (p96).
Ce
réconfort des "cabanon, cahutes, appentis, hutte, case, gourbi,
bicoque [qui] sont ses autres surnoms" comme le rappelle Véronique
Antoine -Andersen, je l'ai retouvé dans le voyage d'Alphonse Cagibi,
qui voyage à travers le mondes , carte à l'appui, pour trouver
des Graines de cabanes.Un
voyage en poésie, tant par les images que par les textes, (aux
manettes, Philippe Lechermeier et Eric Puybaret) qui fourmille
d'inventions(j'ai une tendresse particulière pour "le coupeur
de travers" parmi les métiers indispensables à la
construction d'une cabane) et nous transmet la nostalgie de cet
espace fait de bric et de broc où nous nous réfugiions
enfants pour rêver à loisir , loin du regard "des grands".
La mienne
était sous la table de la salle à manger. Quatre colonnes, puissantes
comme des pattes d'éléphant en déterminaient les limites, fermement
plantées dans un tapis plein de dessins évoquant le cashemere,qui
devenaient lacs ou chemins, au gré de mon imagination.
Virginia Woolf parlait de la nécessité de posséder "Une chambre à soi",
"Certains écrivains célèbres comme Le Clézio ou Thoreau ont
trouvé l'inspiration dans ses murs", nous rappelle Véronique Antoine
Andersen, la cabane serait-elle à l'origine de l'écriture comme elle
était pour Vitruve, architecte romain du Ier siècle avant
jésus-Christ, "à l'origine de l'architecture" ?
Le billet de Vanessa sur les passeurs d'imaginaires et les cabanes est ici
PS: une petite citation de Graines de cabanes:
"Trouvillage et Berck-Plage, mer du Nord.
Gris et pluie mais très joli."
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (22)
04/12/2007
Passeurs d'histoires
Les billets de Vanessa et de Bellesahi m'avaient donné envie de le découvrir, Bellesahi me l'a gentiment prêté.
Dans une enfance au pays des livres,
Michèle Petit, anthropologue de la lecture, se rend compte que jusqu'à
présent elle n'avait jamais écrit sur sa propre pratique de la
lecture,et surtout sur les livres qui avaient marqué son enfance.
C'est
ainsi l'occasion de faire revivre une époque où l'humour, la
vivacité, les couleurs n'étaient présent à ses yeux que dans les
magazines illustrés tels "Mickey" ou dans les BD de Tintin, les
livres "sérieux" étant chichement illustrés et gris.Pas de
plaisir del ecture non plus à l'école,, il lui faudra prendre des
chemins détournés pour accéder au bonheur de la lecture. De la
même manière , Michèle Petit se rend compte qu'il lui a fallu
lire les lettres que sa mère envoyait (quand la famille vivait en
Amérique du Sud) pour vraiment prendre conscience de la réalité
exotique qui l'entourait.
En creux se lit aussi l'histoire d'une
famille atypique , d'une cure psychanalytique où les livres servent de
points d'achoppement,et au final, un bilan où l'auteure donne sa propre
interprétation de son parcours professionnel.
J'ai beaucoup
aimé ce livre même si parfois l'écriture m'a paru parfois "corsetée",
comme si l'auteure hésitait à donner libre-cours à ses émotions
enfouies .Mais quand elle s'autorise des libertés, c'est vraiment très
beau.
Merci encore ,Bellesahi !
06:04 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (11)
03/12/2007
Une année entière dans leurs bras
Attention ce livre est dangereux ! Il donne envie de se
précipiter à travers la France pour étreindre les magnifiques
specimens photographiés, enlacer leurs bourrelets, comtempler leurs trognes et caresser leurs membres reptiliens et tortueux !
Je
n'ai pas encore élu de préférés, "les charmes ont leur manière, les
hêtres , une autre" , comme écrivait Madame de sévigné et on ne
sait plus où donner de la tête pour contempler ceux que Georges
Feterman a choisi pour passer Une année avec les plus beaux arbres de France , magnifique agenda perpétuel, préfacé, en outre par Alain Baraton.
Une pure merveille !
Merci encore Cath !
06:05 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (20)