16/07/2012
American rigolos
"...j'ai pris le livre et je me suis installé dans ces espaces de lecture que les bibliothèques offrent aux gens qui ne savent pas où passer leurs après-midis mais ne sont pas prêts pour autant à se laisser interner dans une institution."
De retour aux Etats-Unis après 20 ans passés en Grande-Bretagne, Byll Bryson porte un regard aiguisé sur ses compatriotes et leurs comportements. Ne croyez pas pour autant qu'il passe son temps à les critiquer et à regretter les charmes de la campagne anglaise, non, loin s'en faut !
Mais voyager et vivre à l'étranger lui permet de prendre de la distance et de souligner, e,tre autres, le gaspillage éhonté des sources d'énergie, le fait que les villes américaines sont uniquement pensées pour les automobilistes et que l'expérience de l'air frais se limite à certaines grandes occasions, qu'il ne peut s'empêcher d'ailleurs de brocarder au passage !
Le tout avec un humour jouissif et une écriture totalement maîtrisée. Notons au passage que l'auteur se met lui-même en scène dans des situations de la vie quotidienne, des morceaux de bravoure où il se dénigre avec une belle ardeur ! Des chroniques à savourer quand dehors (ou dedans) tout est gris !
American rigolos, chroniques d'un grand pays, Bill Bryson, Payot 2001, édition de poche 2003, 364 pages à déguster avec jubilation !
Déniché à la médiathèque.
Le billet de Kathel qui vous mènera vers plein d'autres !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : bill bryson, chroniques
15/07/2012
Chasse spleen chocolaté mode d'emploi
Répartissez votre pâte à brownies préférée* dans six ramequins de taille identique.* Glissez au centre de chaque ramequin un carré de chocolat. Mettez au réfrigérateur et oubliez quelques heures, le temps de faire une balade entre deux averses, prendre un bain et/ou lire ce recueil de chroniques rigolotes que tout le monde a lu et qui vous a fait signe à la médiathèque l'autre jour.
Préchauffez le four. Enfournez le(s) ramequin(s). Surveillez comme le lait sur le feu : il ne faut surtout pas que ce soit trop cuit. Sortez du four. Dégustez en vous brûlant (un peu ) les doigts, ça fait partie du plaisir et si vraiment il fait trop moche, allumez quelques bougies ! Enjoy !
* à défaut regarder ici ou ailleurs !
**Mission impossible chez moi ! J'en ai donc déniché à un euro pièce chez C*s*.
05:03 Publié dans Bric à Brac, Gourmandises | Lien permanent | Commentaires (10)
14/07/2012
Jolie libraire dans la lumière
"La vie l'a rattrapée où elle s'y attendait le moins : dans les livres."
Parce qu'une Jolie libraire dans la lumière de sa boutique attire son regard, Laurent, employé des chemins de fer va entrer pour découvrir le titre du roman qui semble tant absorber la lectrice. Ce qu'il ne sait pas encore c'est que ce roman va bouleverser sa vie et celle de Maryline , la libraire.
En effet, dans cet ouvrage d'un écrivain qui n'a pas droit aux feux de la célébrité, la jeune femme retrouve un épisode décisif de son existence, relaté de manière extrêmement précise. Un épisode qui avait bouleversé sa vie et va la chambouler à nouveau, grâce au pouvoir des mots.
Ce roman de Frank Audriat est un hymne aux livres et à tous ceux qui les aime ( j'y ai recueilli plein de citations (livre tout hérissé de marque-pages bien évidemment) , mais aussi un petit conte de fées plein de tendresse et de douceur, baignant dans la lumière, essentielle dans ce texte. Un texte qui dit l'importance des mots et des petits moments , des éclaircies, où l'on éprouve le besoin de se confier, où l'on établit une complicité fugitive, par l'intermédiaire des mots.
La pragmatique en moi regrette une pointe de joliesse dans l'écriture mais l'amoureuse des livres y trouve largement son compte alors précipitez-vous sur cette pépite !
Jolie libraire dans la lumière, Frank Andriat, Desclée de Brouwer 2012, 146 pages délicieuses.
10:10 Publié dans l'amour des mots, Les livres qui font du bien, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (14)
13/07/2012
Dark shadows
Une salle bien remplie au ciné-club de ma petite ville est un événement ! En plus, la salle est aux trois quarts composée de jeunes (moyenne d'âge 11 ans), voici qui est encore plus étonnant ! La raison de cette affluence ? Le nouveau Tim Burton !
Pas de bol, ce ne sera pas en VO ! Tant pis ! C'est parti pour l'histoire de ce vampire malgré lui , Barnabas ,(Johnny Depp) qui revient 196 ans plus tard -soit en 1972-chez lui venger sa famille qu'une très jolie sorcière portant le doux nom d'Angélique (interprétée par Eva Green) a décimée et réduite à la pauvreté ou presque. Tout ça parce qu'à la sulfureuse Angélique ce benêt de Barnabas a préféré l'éthérée Josette (sic !) qui revient elle aussi, sous les traits d'une gouvernante.
Le choc des époques, des cultures, tout ceci est traité paresseusement par un Tim Burton qui réussit même à rendre fadasse ma chouchoute Helena Bonham Carter dans un rôle de psychiatre toujours entre deux gueules de bois des plus ratés. Johnny Depp a un visage poupin, son jeu est aussi emplâtré que son visage et il se contente de répéter à l'envi que la seule vraie richesse est la famille tout en laissant un orphelin de sa descendance se dépatouiller seul ou presque ! Il en oublierait presque de sauver sa bien -aimée !
J'ai vérifié la date de naissance de Michelle Pfeiffer (1958), qui incarne ici la mère d'une ado de 15 ans, tant son visage lisse la rend peu crédible dans ce rôle. à trop vouloir se rajeunir, on en obtient presque l'effet inverse. Quant à la scène de sexe entre Depp et Green, elle rappelle ,en moins réussi ,celle entre Mireille Darc et Jean Yanne dans Laisse aller,c'est une valse. Tout ceci sent le réchauffé et une seule scène a réussi à m'arracher un sourire: celle de cette très vielle dame, lisant ,imperturbable, à deux pas d'un concert d'Alice Cooper* !
Bref, tout au long du film je me suis demandée où Burton voulait en arriver et je n'ai toujours pas trouvé la réponse !
*qui fait très attention à ne pas se casser le col du fémur durant sa prestation sur un escalier casse-gueule.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : tim burton
11/07/2012
Le chapeau de Mitterrand
"Il avait triomphé de tous les obstacles, à la manière des héros de contes , qui traversent royaumes, rivières, forêts et montagnes à la recherche d'une pomme d'or ou d'une pierre magique qui leur apportera la puissance et la gloire, ou tout simplement le sentiment du défi relevé."
Daniel Mercier, comptable, s'approprie le chapeau du Président de la République que ce dernier a oublié dans un restaurant où leurs tables étaient voisines. Dès lors, hasard ou puissance de la projection qu'il fait sur cet emblème de pouvoir, la vie de ce français modeste va être transformée. Mais comme dans tout conte qui se respecte, l'objet magique va passer de propriétaire en propriétaire, influant sur leurs existences et permettant de brosser au passage une réjouissante rétrospective des années 80. à noter d'ailleurs que seul le premier "utilisateur" du couvre-chef est au courant de l'identité du propriétaire réel, ce qui donne encore plus de saveur à la projection qu'ils vont faire sur cet objet, l'utilisant comme un déclencheur, un levier providentiel qui vient donner une nouvelle impulsion à leurs vies.
Ah on peut dire que j'ai pris mon temps pour me décider à lire ce roman ! J'ai traîné des pieds mais, une fois commencé, je n'ai plus lâché ce Chapeau de Mitterrand ! Une vraie fontaine de jouvence qui m'a ramenée trente ans en arrière , m'a fait sourire jusqu'à la pirouette finale qui remet en perspective tout le roman ! Une fable réjouissante et un style enlevé, que demander de plus? !
Merci Sylvie !
Le chapeau de Mitterrand, Antoine Laurain, Flammarion 2011.
Ce roman vient d'obtenir le prix relay SNCF.
L'avis d'Ys
Liliba qui vous envoie vers plein d'autres billets
Le blog de l'auteur
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : antoine laurain, années 80
09/07/2012
La minute vieille, j'adore ! Sur Arte à 19 h 40
Pour voir les premières c'est ici !
06:00 Publié dans Humour, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : le déclage entre ces blagues salaces que tout le monde connaît e
08/07/2012
Un été au Cap-Ferret
"Aaaah le Cap-Ferret...Dites bien partout que c'est moche, surfait, snob, cher et qu'il n'y fait jamais beau. Allez tous en Corse et laissez-moi MON Ferret!"
Bobbie est belle, snob, n'arrive jamais à décrocher, même en vacances au Cap Ferret, c'est dire ! Elle est un peu casse-couilles aussi mais on l'adore d'emblée quand elle passe sa commande de bar hyper frais dès le petit dej' d'une manière pour le moins originale ou qu'elle trouve le moyen de délimiter un périmètre de sécurité sur la plage "dont sont exclues les moins de 30 ans à la fesse ferme et au sein haut." ou qu'elle évacue son stress en hurlant des insanités !
Fashionista même en vacances, elle nous évite les fautes de goût, déniche des tenues Jean-Paul Gaultier dans des endroits improbables et parvient même à trouver les arguments pour nous réconcilier avec le sport ! Bref, comme dirait l'autre, Bobbie est la copine idéale pour partir en vacances !
Les dessins sont une merveille d'élégance et j'aime beaucoup l'opposition entre les personnages principaux, tout en fluidité et colorés de manière très chic ,et le reste du décor en noir et blanc. Une petite merveille à découvrir sans plus attendre !
Un été au Cap-Ferret, Fabienne Legrand, le Cherche-midi 2012, 72 pages à déguster au soleil !
Le blog de l'auteure.
Un exemple gourmand...
06:00 Publié dans BD, Humour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : le cap-ferret mode d'emploi
07/07/2012
Déjà six ans !
Qui aurait cru que, me propulsant sur une impulsion dans la
blogosphère, je serai toujours là six ans après ? Pas moi en tout cas !
Merci à vous qui allongez ma PAL, remplissez ma BAL, et, pour certaines , partagez mon petit dej' matutinal !
Dans la foulée, je me suis inscrite à deux challenges : celui de Liliba qui va nous faire frémir
et celui de Lystig, pour promouvoir nos régions !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (52)
04/07/2012
J'ai vendu ma bagnole à un polonais
"à force de se le faire ressasser, elle en était venue à ne plus avoir d'imagination, justement. les paroles des autres occupaient toute la place."
Même si ce n'est indiqué nulle part, Pierre Gagnon , le québécois auteur du roman Mon vieux et moi, nous livre ici un recueil de nouvelles. Treize textes, parfois très courts, mettant souvent en scène des personnages un peu fêlés*, considérés avec tendresse. Des anecdotes dont toute la saveur vaut par la langue de Gagnon, qui font plaisir à lire mais auxquelles il manque un peu de profondeur. Aussi vite lu qu'oublié mais un joli moment de lecture tout de même.
Merci Sylvie !
*Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière. Michel Audiard.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pierre gagnon
03/07/2012
Les oreilles de Buster
"Le mensonge ne se laisse pas noyer dans l'amour."
En apparence Eva, cinquante six ans , mène une vie paisible , vie qu'elle partage avec Sven et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Le cadeau d'un journal intime que lui fait sa petite-fille va néanmoins chambouler de fond en comble cette vision car elle l'avoue ex abrupto en le rédigeant le soir: Eva a tué sa mère.
Revenant sur son passé, la quinquagénaire revit les émotions d'alors et nous offre un portrait de femme pugnace et tenace mémorable, oscillant entre cruauté et sensibilité extrême.
Une narration qui, en outre, ménage des surprises quasiment jusqu'à la fin ! Vite, passez un excellent moment avec Eva !
Les oreilles de Buster, Maria Ernestam, traduit du suédois par Esther Sermage, Gaïa 2011.
Des avis sur babelio
Plein d'autres avis chez Theoma (merci !)
Merci Sylvie !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : marie ernestam