03/11/2014
-Poésie du gérondif
Je n'en suis qu'à la moitié de livre à la fois instructif et hautement réjouissant , à plus d'un titre, mais je tenais à recenser toutes les adresses, en forme d'intercessions , plus ou moins religieuses, adressées à la maison d'édition, chérie en entre toutes par Jean-Pierre Minaudier; la preuve: elle est la seule à apparaître en majuscules d'imprimerie (et en gras )dans les notes de bas de page (dont il use et abuse pour mon plus grand bonheur) et, emporté par son enthousiasme et sa reconnaissance, l'auteur n'hésite pas à écrire concernant les "infiniment vénérables" éditions berlinoises DE GRUYTTER-MOUTON , spécialisées en linguistique (clic):
-(elles sont le sel de la terre !)
-(qu'elles vivent longtemps pour faire le bonheur du monde)
- (que le Tout-Puissant les ait en sa très sainte garde)
-(que tous les saints du paradis intercèdent en leur faveur au jour du jugement)
-(que la bénédiction des cieux plane éternellement sur elles et toute leur race)
-(que des fleuve de miel, des lacs de salidou* et des océans de Nutell* les récompensent de leurs bienfaits)
-(tous les prophètes ont annoncé leur épiphanie dans des transports de joie)
-(puissant les anges descendre chaque jour à la Maison Fréquentée pour réciter leur nom et leurs mérites !)
-(que le règne, la puissance et la gloire leur appartiennent pour les siècles des siècles)
-(que le tout-Puissant leur accorde une belle part dans ce monde ainsi qu'une belle part dans l'au-delà, et les protège contre le châtiment du feu)
-(que leur nom, qui est comme le nectar, l’ambroisie et le gloubiboulga, soit sur la bouche du seigneur à l'heure où les Justes recevront leur récompense, et qu'il y ait pour elles un jardin ceint de murs au septième ciel)
-(que leur nom, qui est comme l'odeur de la terre après la pluie, sorte de ma bouche avec mon dernier souffle, et qu'il brise à jamais le silence éternel des espaces infinis)
seul petit bémol : "Une autre description du Trio par Sergio Meira, censée paraître en 2010 aux ed. DE GRUYTTER-MOUTON [...] et attendue dans l'extase par des foules hystériques , n'est finalement jamais sortie: depuis , je porte le deuil."
On espère que la maison d'édition en question est au courant d'une telle dévotion...
*pâte à tartiner composée de caramel au beurre salé (c'est malin, j'ai faim ! )
06:00 Publié dans Extraits, l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-pierre minaudier
01/11/2014
Femme nue jouant Chopin
"Il y a un style de femmes qui, bien qu'ayant été ravissantes toute leur vie, connaissent une éruption de folle splendeur à l'approche de la cinquantaine."
Quand un texte commence de manière aussi parfaite (pour moi), c'est le gage qu'une excellente lecture s'annonce . Promesse tenue -et haut la main- par ce recueil de 16 nouvelles aux ambiances très diverses mais caractérisées par la tension parfois juste insoutenable qui les anime et la capacité de Louise Erdrich à se glisser aussi bien dans la tanière d'une Goth Lolita gothique que dans l'intimité d'un couple de scientifiques vieillissants .
La nature est forcément toujours aussi présente et l'on croise dans ces textes aussi bien des antilopes, des loups, des bisons, des chats, des chiens que des corbeaux. Et comment ne pas aimer une auteure qui fait dire à l'une de ses narratrices : "Les corbeaux sont les oiseaux qui me manqueront le plus quand je mourrai. Si seulement les ténèbres dans lesquelles nous devons plonger notre regard étaient composées de la lumière noire de leur souple intelligence.(...] J'ai observé ces oiseaux avec tant d'attention que je sens leurs plumes noires pointer sous ma peau."
Mais, bien évidemment, ce sens de l'observation, Erdrich l'exerce aussi l'égard des humains. Et leur comportement interpénètre souvent celui de la Nature, dont il emprunte parfois les ruses et parfois aussi la cruauté.Cruauté souvent adoucie par la compassion qui prend alors les chemins les plus étranges, les plus tortueux. Ainsi dans la nouvelle "Le lait paternel" dont je vous laisse découvrir toute la tendresse et la violence mêlée.
Qui manipule, qui est manipulé ? Erdrich semble sourire du comportement de ses personnages mais ne jamais s'en moquer, n'hésitant pas à ajouter quelques touches de fantastique ou d'humour dans les situations les plus tendues . Ainsi ce dialogue improbable dans un magasin d'armes :
"Exercices de tir ?
-Non. je dois tuer un mec qui fait du yoga.
-Défense du domicile alors."
à noter que L'auteure choisit , en faisant un pas de côté au moment opportun ,d éviter le pathos et/ou les situations prévisibles.
On trouve aussi dans ce recueil la course poursuite la plus lente et néanmoins la plus intense que j'ai jamais lue, le récit d'une amitié féminine , sereine, par-delà la douleur (un texte magnifique), des femmes, des hommes d'âges différents, Indiens ou non, contemporains ou pas ,mais qui tous nous émeuvent, font battre nos cœurs et nous donnent tout à la fois envie de savoir vite, vite ,ce qui va leur arriver et simultanément envie de retarder le plus possible le moment de les quitter. Quant au style de Louise Erdrich, il est sensuel, analyse au plus intime les sentiments, très imagé et sonne juste.Un vrai et grand coup de cœur pour commencer ce mois de novembre.
Et zou, sur l’étagère des indispensables !
Femme nue jouant Chopin, Louise Erdrich, traduit de l'américain par isabelle Reinharez, Albin Michel 2014, 367 pages intenses.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : louise erdrich
31/10/2014
Bird Cloud...en poche
Quand on est occupée à asperger les plats d'huile d'olive et de sauces , toute inquiétude à propos du plan de travail crée une diversion inopportune."
Pendant une année entière, la romancière Annie Proulx va batailler pour acquérir et faire mettre en conformité un terrain qui lui permettra de faire construire la maison de ses rêves dans un paysage grandiose du Wyoming. Il faudra encore deux ans pour que la maison, dessinée par un architecte, sorte de terre et puisse être suffisamment habitable pour affronter les vents tempétueux et les congères de neige. Mais la vue sublime (représentée sur le bandeau de la couv' )en vaut largement la chandelle.
Bird Cloud, nom de la propriété d'Annie Proulx est le récit de cette construction. L'occasion pour l'auteure de Brokeback Mountain non seulement de brosser un autoportrait bref et sans concessions, mais aussi de revenir tout aussi rapidement sur son enfance .
Elle s'attarde beaucoup plus longuement sur la nature sauvage qui l'entoure, sur l'histoire du Wyoming et de ses habitants aux mœurs pour le moins rustiques.
Les passages historiques m'ont rapidement lassée et , bien que friande de récit de constructions et/ou de rénovations (c'est grave docteur ? ), je suis restée quelque peu sur ma faim, Annie Proulx passant d'un sujet à l'autre sans transitions, de manière souvent déstabilisante. Néanmoins ce texte m'a donné envie de renouer avec l'écriture de cette romancière dont j'avais beaucoup aimé Noeuds et dénouements.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : annie proulx
30/10/2014
La femme d'en haut
"Les gens n'ont pas envie de s'inquiéter pour la Femme d'En Haut. Elle est fiable, organisée, sans histoires."
L'arrivée d'une jeune élève d'origine étrangère, Reza, dans sa classe de primaire ,va bouleverser la vie bien rangée de Nora.
Abordant bientôt les rives de la quarantaine, cette institutrice modèle prend en effet conscience au contact de la famille de Reza de tout ce à quoi elle a renoncé: ambition artistique, maternité, amour; en bref, la vie et son intensité. Nora tombe pour ainsi dire amoureuse à titres divers de Sirena, la mère de l'enfant, une artiste en passe d'être mondialement reconnue, de son époux, Skandar et bien sûr de Reza, qu'elle va chérir. Renouant avec une pratique artistique aux côtés de Sirena , Nora se prend à espérer d'une autre vie.
Récit a posteriori dont la narratrice est Nora, cette Femme d'En Haut,"invisible durant des décennies" , le roman de Claire Messud scrute avec précision les moindres remous intérieurs de cette femme qui a soif de vivre et qu'anime une colère monstrueuse.Ce texte à la structure circulaire, qui peut se lire comme la réponse de Nora à la trahison inévitable et extrême, souffre de quelques longueurs, comme souvent chez Claire Messud ,mais j'ai néanmoins pris beaucoup de plaisir à entrer dans l'univers de Nora, femme frustrée, bridée ,mais jamais caricaturale.
La femme d'En Haut, Claire Messud, traduit de l’anglais (E-U) par France Camus-Pichon, Gallimard 2014, 373 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : claire messud, artfemme
29/10/2014
Les Augustins
"Il a dit: "Il se passe quoi ? ", j'ai dit: "Rien, laisse tomber la neige. Assieds-toi, je te fais mon chocolat."
Enquêtant sur un squat parisien, celui des Augustins, revendiquant le droit au logement, Malika, jeune journaliste Web, va découvrir un microcosme attachant. Elle trouvera même des réponses à ses questions sur son histoire familiale.
Les Augustins est une sorte de mix entre Ensemble c'est tout et "Squat, mode d'emploi", didactique sans être pesant. C'est une gourmandise qui se lit d'une traite, un roman chaleureux , cousu de fil blanc certes, mais qui possède une belle énergie, des personnages hauts en couleurs, cocasses (mention spécialise à Jacquotte, octogénaire entonnant des chansons libertines de Colette Renard) ou plus dramatiques.
Dans le monde des Augustins , les méchants sont punis, les gentils s'en sortent à peu près et la terre continue de tourner. Un roman qui fait du bien, une sucrerie qui ne devient jamais écœurante tant le rythme est plein d'allant. On regrettera juste au passage que cette rapidité ait laissé passé des expressions comme "j"ai les foins" faute de frappe pour "j'ai les foies"? ,plus approprié vu le contexte. Pour autant, je ne boude pas mon plaisir, loin de là !
Un premier roman ayant obtenu le prix nouveau talent 2014.
Merci Cuné !
Les Augustins, Mélisa Godet, Lattès 2014.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : melisa godet
28/10/2014
Du soleil en boîte
"Nous sommes des poupées russes passant notre temps à nous débarrasser de vielles versions de nous-mêmes."
Sous prétexte de jouer les nounous auprès de sa petite fille, Edith troublera les vacances familiales de son fils et causera, bien involontairement, la mort de ce dernier.
Du soleil en boîte aurait pu être un roman sur la culpabilité, le remords ou la rancune féroce que vouerait une belle-fille à sa belle-mère. Il est en fait le récit d'un rapprochement progressif entre ces deux femmes qui vont devoir réapprendre à vivre après un deuil.
De nombreuses ellipses temporelles caractérise ce texte qui se contente d'aligner quelques indices pour indiquer le passage des époques. On échappe ainsi aux situations obligées, au pathos inhérent à un tel point de départ. L'ensemble est intéressant et serait bien mené si quelques maladresses de traduction comme ces "bas mi-jambe d'Edith"ne venaient gêner notre lecture. Un roman qui permet aussi d'approcher une réalité Néo-zélandaise très différente de celle vue dans la série de Jane Campion, Top of The Lake.
Du soleil en boîte, Christine Leunens, Editions Philippe Rey 2014.
Le billet d'Antigone !
Celui de Keisha.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : christine leunens, dans la série j'achèrte un livre à cause d'un mot du titre....
27/10/2014
La vie amoureuse de Nathaniel P.
"être dans une relation lui évitait d'avoir à draguer les filles, de supporter les longues et ennuyeuses conversations avec des petites qui lui plaisaient à peine dans l'espoir de coucher avec elles. Il était libre de s'adresser à des gens à qui il voulait vraiment parler."
Le charmant personnage qui s'exprime ainsi est Nate P., écrivain en devenir. Son premier roman est à paraître et il va enfin pouvoir se débarrasser des travaux littéraires alimentaires et devenir visible aux yeux de ceux qui comptent vraiment dans le microcosme littéraire new-yorkais.
Jusqu'à présent, il a enchaîné les échecs amoureux et vient d'entamer une relation avec Hannah, jeune trentenaire qui s'est fixé aussi comme objectif d'écrire un roman. Valse-hésitation, relation en pointillés, disputes, les plus infimes variations de ce qu'on peine à appeler vie amoureuse est disséqué du point de vue de Nate, personnage égocentrique, condescendant et renâclant à se remettre en question. D'où mon total manque d'empathie, largement compensé par le plaisir de l'humour vachard de ce roman qui brosse le portrait d'une génération se donnant bonne conscience à peu de frais. Quant au personnage masculin, il aurait juste été insupportable s'il avait été décrit par un homme !
On ne souhaite à aucune jeune femme de tomber amoureuse de Nathaniel P. ou d 'un de ses avatars.
Merci Cuné ! :)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : adelle waldman
26/10/2014
Sept femmes...en poche.
"Il s'agit de poser les mains sur le monde, afin de s'y tenir et de faire un sort à cette irréalité qui menace à tout moment de nous engloutir et de nous dissoudre."
"Sept folles". "Allumées". "Insensées"."Imprudentes". qui osèrent écrire, à leur façon ,dans un monde littéraire dominé par les hommes. Obligées parfois de recourir à un pseudonyme masculin, ne connaissant souvent la reconnaissance de leur milieu que de manière posthume, elles ont souffert dans leur chair et dans leur âme pour assouvir cette nécessité : écrire. Elles ont pour nom Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes.
Dans une période sombre de sa vie, comme elle le précise dans la préface, Lydie Salvayre avait perdu le goût d'écrire mais, heureusement, pas de lire.Elle se replongea donc dans l’œuvre de ces femmes puissantes , "Il me fallait de l'air, du vif. ces lectures me l'apportèrent."puis dans leur biographies, leurs lettres, leurs journaux intimes, s'appropria ce qu'elle avait auparavant dédaigné.
Les textes qu'elle consacre à chacune de ces femmes sont emplis de ferveur et d'émotion, de détails (que pour la plupart j'ignorais )et qui nous les rendent encore plus présentes. L'avis d'une psychiatre de formation prend aussi d'autant plus de relief quand il s'agit de décrire les "traitements" infligés à Sylvia Plath par le corps médical de l'époque...
Seules m'étaient inconnues Ingeborg Bachmann et Marina Tsvetaeva et je dois avouer que je suis restée hermétique à leur écriture un peu trop lyrique à mon goût, au vu des citations proposées par L. Salvayre. il n'en reste pas moins que ce recueil est tout bruissant de marque-pages et qu'il m'a donné une furieuse envie de relire Brontë, Woolf, Barnes et Colette que je n'ai pas fréquentées depuis longtemps...
Le billet de Mior.
06:00 Publié dans Biographie, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : lydie salvayre
25/10/2014
Coquelicot et autres mots que j'aime
« Je suis une nomade empêchée. »
Les mots, elle les chante, elle les enchante pour les petits et pour les grands, mais c’est la première fois (merci, Philippe Delerm !) qu’elle nous les offre sous forme de livre. Un recueil savoureux où Anne Sylvestre , tout à la fois évoque , par petites touches, des souvenirs, des sentiments, des sensations mais aussi se montre malicieuse voire délicieusement critique quand elle personnifie et croque le portrait de « Baliverne et Billevesée », deux commères comme nous en connaissons tous !
Les mots, elle en savoure les sonorités et les couleurs, voire les odeurs (cf « Frangipane ») dans des textes jubilatoires où l’on sent le plaisir de les prononcer, de jouer avec eux, avec le rythme qu’elle leur imprime. Et les textes en prose de flirter avec la poésie…
Des textes qui célèbrent aussi la nécessité des petits mensonges, la lenteur des lectures et relectures de l’enfance, la chaleur de l’édredon, « cette caverne, ce terrier de marmotte pour survivre à la nuit. », la « doublure légère » des mots mal compris, détournés.
On sent l’âme à la fois légère et bien trempée de l’artiste qui a su tracer son chemin à l’écart des sentiers battus. 192 pages à déguster , bien au chaud, sous un édredon.
« En attendant la fin du monde et de nous, mentons mais avec délectation. »
Coquelicot et autres mots que j'aime, Anne Sylvestre, Points Seuil 2014.
06:00 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : anne sylvestre
24/10/2014
Dans la peau de Sheldon Horowitz ...en poche
"-Ne vieillis pas , lui recommande-t-il. Si Peter Pan apparaît, suis-le."
"Un sniper américain , sénile, de quatre-vingt-deux ans serait poursuivi par des Nord-Coréens dans toute la Norvège après avoir fui une scène de crime. Avant ou après le meurtre."Ainsi Sigrid, policière norvégienne résume-t-elle un peu sommairement la situation. On pourrait préciser que Sheldon Horowitz est juif, qu'il vient de s'installer en Norvège chez sa petite-fille-sa seule famille restante-et que l'objectif de cette course-poursuite est de sauver la vie d'une petit garçon Serbe.
On ajoutera aussi que Sheldon ,qui entretient des liens bien particuliers avec son passé ,est fichtrement débrouillard, comme Huckleberry Finn un de ses modèles , que c'est un manipulateur né et qu'il est absolument craquant !
Tendresse (jamais niaise), humour mais aussi vrai suspense qui fait battre le coeur, tous les ingrédients d'un excellent roman et un épilogue qui d'abord m'a laissée un peu sur ma faim mais après réflexion est totalement en accord avec l'esprit du livre. Un premier roman qui crée vraiment un univers, avec des personnages attachants et des références historiques qui lui donnent un arrière-plan très intéressant. De la belle ouvrage et un grand-père que l'on n'oubliera pas de sitôt ! à découvrir de toute urgence !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : derek b miller