12/10/2016
Remèdes littéraires...en poche
Adieu à l'aveuglement ! Avec vos nouvelles exigences en matière d'honnêteté, votre nouvelle gamme d'émotions , vous verrez votre relation ratée telle qu'elle est. Ayez mal pour Caro durant votre lecture , et pour vous-même à l’instant où vous aurez tourné la dernière page. Faites le compte des dégâts et partez en courant avant qu'il ne soit trop tard."
(Conclusion de l'article consacré à l'entrée Gâcher son temps dans une relation ratée, remède prescrit Le Passage de Venus Shirley Hazzard)
D'abord, il y a l'objet en lui même: un bon gros pavé de 639 pages, pas trop encombrant cependant et qui n'abîmera pas nos poignets. Ensuite, les auteurs: l'une artiste-peintre, l'autre romancière . Elles se sont rencontrées à Cambridge, excusez du peu, et sont aidées dans la version française par le journaliste littéraire Alexandre Fillon, mais aussi par des libraires, clairement identifiés qui eux aussi proposent leurs ordonnances littéraires.
Enfin, les prescriptions,parfaitement ordonnées, avec deux index,l'un par pathologies (physiques ou psychiques) l'autre par auteurs, avec indication des références précises pour dénicher les œuvres mentionnées, ce qui ne manquera évidemment pas de faire monter nos PAL, effet "indésirable" non mentionné mais évident ! à noter aussi des pages spéciales pour les "Maladies de la lecture", dans lesquelles chaque livre-addict se reconnaîtra !
Quid du contenu ? C'est intelligent sans être pédant, les résumés sont très fouillés, les prescriptions sont variées et incluent même des références de littérature jeunesse , ado , ou de science-fiction. Il y a du classique et du contemporain, des auteurs de nationalités diverses et l'on sent une grande empathie, non dénuée d'humour dans les textes présentant les remèdes (voir par exemple à l'entrée Grippe, avoir la* quand on est un homme...).
L'émotion est aussi présente et je retiendrai pour l’illustrer cette "confession" d'une jeune librairie révélant sa bipolarité, mais aussi tout le bien que lui a procuré Sans télé on ressent davantage le froid de Titiou Lecoq (p.522).
J'ai découvert plein d'auteurs, plein de romans et j'ai même été tentée par des romans de SF, c'est dire l'efficacité des présentations !
Last but not least, des listes pour diverses occasions sont aussi présentées, mais non détaillées, pour chaque entrée dans une nouvelle dizaine, par exemple (de 20 à 100 ans) et je trouve que ce serait une excellente idée de cadeau collectif .
06:00 Publié dans l'amour des mots, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ella berthoud, susan elderkin
11/10/2016
Roland est mort
"J'inspire. J'ai les bras en croix, un caniche qui m'attend pour aller pisser, un trou dans ma chaussette gauche, et toujours aucune perspective d'avenir professionnel. Le gros faisan m'applaudit."
Roland est mort, c'est d'abord le contraste du titre et de la couverture rose bonbon., contraste parfaitement justifié , on le verra plus loin.C'est aussi le leitmotiv qui ouvre chaque chapitre, sorte de memento mori pour le narrateur car "Je bois pour oublier que demain, Roland c'est moi."
En effet, si leur seul point commun était leur mur mitoyen, le narrateur est peut être sur le même chemin que Roland, mort seul chez lui, dans l'indifférence quasi générale. Pour tout bien, Roland laisse une caniche prénommée Mireille, en hommage à Mireille Mathieu dont Roland écoutait les chansons en boucle.
Voilà donc le voisin qui hérite de Mireille, puis de l'urne funéraire , calamités successives dont il lui faudra bien s'accommoder.
Ce pourrait être tragique, c'est follement comique car le voisin, non content d'accumuler les héritages encombrants et incongrus, est un looser fini (largué par sa copine, viré de son boulot, nanti d'une famille de frappadingues ). Le principe d'accumulation fonctionne à plein régime et le style bourré d'humour de Nicolas Robin fait le reste. Pas de bons sentiments mais un zeste de tendresse pour ce quadragénaire à qui sa grand-mère demande sans cesse "-Alors, pourquoi t'es pas marié?", "ça la chiffonne. C'est le pépin. Ne pas être marié à quarante ans, c'est la tuile dans la famille.ça cache un problème.à son époque, les hommes non mariés étaient forcément curés ou homosexuels. On demandait aux uns de parler de l’Évangile, aux autres de se taire.Mamie exige la vérité. Elle veut savoir envers qui je suis dévoué: Dieu ou Burt Reynolds."*
Nous nous permettrons juste de donner un indice: être fan de Mireille Mathieu peut présenter des avantages...Un petit plaisir déniché à la médiathèque, 183 pages dévorées le sourire aux lèvres.
Roland est mort, Nicolas Robin, Anne Carrière,2016.
*
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : nicolas robin
10/10/2016
Comme une respiration
" Le curé affirme:
"C'était bon, mais le service est trop long"
-C'est comme moi, réplique Nathalie, quand je vais à la messe, je trouve ça trop long mais je ferma gueule.
-Nathalie, soupire Dominique.
-Oh, ben écoute, de temps en temps, ça fait du bien !"
J'ai un problème avec Jean Teulé: je le trouve infiniment sympathique, son sourire, sa bienveillance et sa voix me font craquer et si je l'entends ou le vois , je craque et achète instantanément ses livres (il n'a pas réussi pourtant à me convertir aux romans historiques, son pouvoir a donc des limites).
C'est donc quasi hypnotisée que j'ai acquis Comme une respiration que La Grande Librairie avait un peu survendu.
Des textes courts,anecdotes croquées,tendres souvent, drôles parfois, une évocation discrète du changement de vocation de son amoureuse Miou-Miou (qui devait devenir tapissière,) l'histoire du prof de dessin qui a changé le destin de l'auteur (qui perd un peu de sa fraîcheur car rebattue dans les médias), tout ceci est agréable mais reste un peu trop léger...
Comme une respiration, Jean Teulé, Julliard 2016, 153 pages .
05:59 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jean teulé
06/10/2016
Tu vas rire !
"Désormais, tout le monde était horriblement gentil et patient avec elle, et ça lui fichait une peur bleue."
Trop souvent, les recueils de nouvelles sont inégaux. Ce n'est pas le cas du formidable Tu vas rire ! qui remporte un triple défi: évoquer tout à la fois le monde de l'hôpital,de l'enfance et des clowns, nous enthousiasmer et faire une bonne action car pour chaque livre acheté un euro est reversé à l'association Le Rire Médecin.
En effet, "le rire, outre le simple moment de plaisir et d'oubli qu'il procure, dégage dans le corps des endorphines [...][qui ]permettent entre autres, d'augmenter la tolérance à la douleur.", comme le rappelle la nouvelle Mort de rire de Mikaël Olivier.
Pour autant, aucun de ces textes ne sombre dans le pathos. Chaque auteur,à sa manière, traite le thème imposé. Bouleversante, comme le texte de Fabrice Colin, qui envisage la maladie sous la forme d'un gros monstre qui s'invite sans façons dans la vie du jeune Thomas. Tout en délicatesse et demi-teinte pour Jeanne Benameur qui envisage le ressenti des soignants et des clowns. Hilarante pour Christophe Léon, qui imagine un Granpréma, plein de verve rivalisant d'inventivité pour attirer l'attention du clown qui vient lui rendre visite. Bébé haut en couleurs qui a la malchance d'avoir des parents BCBG dont il se gausse et à qui il fait la tête, aussi petit soit-il ! Un grand prématuré qu'on n'oubliera pas de sitôt !
Les ados mis en scène dans ces nouvelles, même malades, peut être encore plus parce que malades, restent critiques, agressifs, pensent à l'amour et n'en peuvent plus de la sollicitude qu'on leur accorde !
On ne peut que souligner le talent de ces auteurs qui se sont risqués sur un thème "casse-gueule" et remportent leur pari haut la main !
Éditions Thierry Magnier 2016, 153 pages piquetées de marque-pages et riches en émotions.
Seul bémol: j'aurais apprécié une mini présentation des auteurs dont je ne connaissais que quelques-uns, histoire de prolonger le plaisir par d'autres lectures...
Préface signée par Anny Duperey,
Jeanne Benameur, Hélène Gaudy, Hervé Giraud, Christophe Léo, Mikaël Ollivier , Fabrice Colin, Kéthévane Davrichewy, Thierry Illouz, Rouja Lazarova et Marie Nimier.
06:00 Publié dans Nouvelles étrangères, Rentrée 2016 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le rire médecin, nebameur, colin, davrichewy, nimier
05/10/2016
Le journal intime de Baby George
"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."
Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !
Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico, Autrement 2016.
06:00 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : clare bennett
04/10/2016
Maman est en haut
"Elle qui laissait tomber une tasse, qui tâchait un vêtement de manière irréversible...Elle ne les méritait pas !"
Cerise, séparée du père de ses enfants, a bien du mal à concilier les exigences de ces derniers, de son travail et de sa mère . Aussi est-ce avec une attention plus que flottante qu'elle écoute l'appel téléphonique de cette dernière. Dommage ! La quadragénaire aurait pourtant compris pourquoi sa mère va se retrouver en garde à vue !
Si la première partie du roman nous offre le point de vue de la fille, la seconde nous propose aussi celui de la mère, histoire de donner sa chance à chacune et de laisser le choix au lecteur.
Parti sur les chapeaux de roues avec une héroïne sympathique en diable, le rythme ralentit sérieusement ensuite et oublie un peu le côté vachard qui faisait tout son sel. Bilan en demi-teintes donc.
Maman est en haut, Caroline Sers, Buchet- Chastel 2016.
06:00 Publié dans Rentrée 2016, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caroline sers
03/10/2016
Les séances
"Ils se tiennent loin de ceux qui connaissent seulement un pays, voire un canton, le leur. Ils ne savent pas qu'on fait parfois plus d'expériences dans son petit village qu'à l'autre bout du monde. Et le sauraient-ils qu(ils le réfuteraient aussitôt en trois points."
Pressée par un appel de sa sœur, Liv, Eva prend l'autoroute pour revenir dans son village natal de la frontière franco-allemande.
En chemin, les souvenirs et les pensées de la photographe de mode pour enfants peignent un portrait impressionniste de cette famille de femmes hors-normes.
Si Eva semble se tenir plus à distance des gens ,exploitant leurs désirs avec cynisme, Liv, elle les écoute attentivement avant de leur délivrer "ses phrases uniques et sibyllines, des énigmes que les gens ruminaient, tournaient et retournaient dans tous les sens jusqu'à ce qu'ils trouvent l'issue à leurs problèmes par eux-mêmes à la manière d'un Rubik's Cube.".
Mais tout n'est pas aussi tranché et si Eva apparaît plus être du côté de la culture, de l'intelligence policée, et Liv, plus du côté de la nature ,de l'instinct et du corps , progressivement nous prendrons conscience que les frontières sont plus floues: "Un jour, Liv lui a demandé T'en as pas marre d'être toujours intelligente ? Si Liv savait à quel point parfois elle ne l'est pas et surtout à quel point ça lui plaît de ne pas l'être !".
Construit sous la forme de séquences, le roman de Fabienne Jacob évoque par petite touches qui s'agencent les unes par rapport aux autres les thèmes favoris de l'autrice: le corps des femmes, le vieillissement, mais aussi le rapport aux enfants , la rencontre avec un sanglier où le destin tragique de ces villes en "ange" de l'Est de la France.
On retrouve avec un bonheur ineffable la langue goûtue de la romancière qui sait aussi se faire plus âpre pour dépeindre notre société. 142 pages essentielles.
Les séances, Fabienne Jacob, Gallimard 2016.
La forme, non linéaire, pourra dérouter mais hop sur l'étagère des indispensables !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Rentrée 2016, romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : fabienne jacob
27/09/2016
Les règles d'usage
"L’héroïne, c'est une survivante ,comme toi."
Le matin du 11 septembre 2001, Wendy 13 ans s'est disputée avec sa mère. Rien de grave, les remous de l'adolescence.
Mais sa mère ne reviendra pas: elle travaillait dans une des tours du World Trade Center. Commence alors une période troublée pour l'adolescente, dans un premier temps en compagnie de son petit frère Louie et de son beau-père, un homme responsable et profondément amoureux de la disparue.
Elle rejoindra ensuite en Californie son père biologique, qu'elle ne connaît quasiment pas et qui s'est très peu investi jusqu'à présent dans son éducation.
Passant d'un univers très cadré à une façon de vivre beaucoup plus détendue, Wendy cherche son chemin et, au fil des rencontres (un libraire, une mère adolescente, une jeune skater à la recherche de son père), elle finira par trouver ce qui lui convient vraiment.
On pouvait craindre le pire avec un tel thème mais l'héroïne adolescente de Joyce Maynard avance sans pathos, guidée par quelques lectures conseillées par son ami libraire et aussi aidée par la musique. La bienveillance domine même si la situation de la mère adolescente n’est en rien édulcorée.
L'avenir dira si le roman de Joyce Maynard restera dans les mémoires aux côtés des autres romans de formation évoqués dans Les règles d'usage mais en tout cas, pour moi, il le mériterait largement. Un roman apaisant et apaisé.
Les règles d'usage, Joyce Maynard, traduit de l’anglais (E-U) par Isabelle D. Philippe, Editions Picquier 2016, 472 pages qui se tournent toutes seules.
l'avis de Sylire, celui de Séverine
06:00 Publié dans Rentrée 2016, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : joyce mainard, 11 septembre 2001
26/09/2016
Ne mords pas la main qui te nourrit
"Je pense avoir mis en évidence un lien statistique entre le don de soi excessif et la victimologie en rassemblant un échantillon de femmes accomplies, intelligentes et dévouées, qui deviennent la proie de prédateurs sociaux à cause, justement, de leur empathie."
Morgan, trentenaire préparant une thèse en victimologie, rentre à son appartement de Brooklyn et découvre, horrifiée, le cadavre de son fiancé canadien, Bennett. Les coupables?Tout désigne les trois chiens de Morgan, deux pitbulls et une chienne Montagne de Pyrénées.
Rapidement, la jeune femme va découvrir que son amant n'était pas celui qu'il prétendait. Elle va donc mener l'enquête, tout en essayant de sauver ses chiens, dont elle est persuadée qu'ils sont innocents.
Je ne vous cacherai pas que le leitmotiv "Nous en connaissons pas nos proches" aurait plutôt tendance à me faire fuir, tant il est utilisé dans ce type d'ouvrage. Seul le nom de Amy Hempel, nouvelliste chaudement recommandée par Véronique Ovaldé, et le thème des chiens m'a décidée à emprunter ce roman.
Grand bien m'en a pris car une fois en main, je ne l'ai plus lâché !
L’héroïne, Morgan est bien parfois exaspérante de naïveté, il n'en reste pas moins qu'on apprend plein d'informations sur la psychologie et la manière dont les chiens sont traités dans le système judiciaire américain.
L'intrigue est bien ficelée et ce n'est qu'après coup qu'on s'aperçoit de quelques incohérences, mais en attendant le contrat du page turner a été rempli.
à noter, la présence brève, mais très drôle d'un beagle...
Ne mords pas la main qui te nourrit, A.J Rich, Mazarine 2016, traduit de l'anglais (E-U) par Stéphane Carn, 358 pages haletantes.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : a.j rich, jill clement, amy hempel, chiens
25/09/2016
à la place du coeur (saison 1)
"En tout cas, moi je vois clair dans son regard et son regard, il dit: Je suis désolée, voilà le monde qui vous attend."
Caumes, dix-sept ans, en ce mardi 6 janvier 2015 ne sait pas encore que cette semaine va bouleverser sa vie et celle de tous les Français. Il va au Lycée, prépare une option théâtre, a des copains Théo et Hakim et la belle Esther ne le laisse pas indifférent.La routine , quoi.
Les événements tragiques de janvier 2015 vont s'insérer dans son quotidien, en direct via les réseaux sociaux , internet et les chaînes d'information en continu. Ils vont avoir des répercussions inattendues,parfois dramatiques et Arnaud Cathrine parvient parfaitement à saisir la manière exacerbée dont cet adolescent intelligent et sensible réagit à ce qui l'entoure.
La langue sonne juste, l’utilisation ponctuelle des SMS accroît l'effet de réalité et les personnages, aussi bien les adultes que les ados ,sont croqués de manière vivante.On se dit parfois qu'on va frôler le voyeurisme, mais l'auteur fait preuve de suffisamment de pudeur pour que les lecteurs adultes comme les ados ne se sentent pas gênés. Rapport au corps, aux sentiments, à l'actualité, tout cela se mélange en un maelstrom qui emporte le lecteur et le fait déjà attendre avec impatience la saison 2 annoncée .
Pour patienter , je vais essayer de dénicher la pièce de théâtre évoquée :L'éveil du printemps.
à la place du cœur, Arnaud Cathrine, Robert Laffont 2016,243 pages addictives.
11:55 Publié dans Jeunesse, Rentrée 2016 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : arnaud cathrine, attentats janvier 2015