13/08/2016
Au début de l'amour
"N'y a-t-il pas quelque chose qui les lie l'un à l'autre malgré tout ? "
Stella , mariée, une petite fille de quatre ans, mène une vie très calme dans un quartier résidentiel de banlieue. Elle est infirmière à domicile et ses patients âgés sont quasiment les seuls adultes avec qui elle peut discuter, son mari, un taiseux par ailleurs, étant souvent au loin pour son travail.
Pourtant, quand un inconnu sonne à sa porte alors qu'elle est seule chez elle, elle refuse de lui parler. Il insiste et peu à peu s'installe un harcèlement d'autant plus insidieux qu'il remue en Stella des sentiments contradictoires et la mène à s'interroger sur sa vie et ce qu'elle est devenue.
Plus que le phénomène de stalking (harcèlement), ce que Judith Hermann dépeint ici , c'est la prise de conscience de la petitesse de nos vies comparée à ce que nous en attendions et le personnage de la meilleure amie, exilée à mille kilomètres de Stella, tout comme le réparateur de vélos, aident aussi l’héroïne à ne prendre conscience.
Premier roman de Judith Hermann (autrice auparavant de recueils de nouvelles) Au début de l'amour est un texte d'une redoutable efficacité qui, avec une grande économie de moyens, installe une atmosphère épurée et anxiogène.
Au début de l'amour, Judith Hermann, traduit de l'allemand par Dominique Autrand, Albin Michel 2016.210 pages troublantes.
10:10 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : judith hermann
11/08/2016
Dictionnaire des mots manquants
"Il manque le mot pour dire qu'on manque de mots."
(Isabelle Minière)
D'autres dictionnaires, à vocation souvent humoristiques, cf Le Baleinié , s'était déjà penché sur le problème: l'insuffisance de notre langue pour désigner certaines situations. Ici ce sont des écrivains et écrivaines qui évoquent les problèmes qu'ils ont rencontré au cours de leur travail. Certaines nuances de sentiments (en particulier, l'amour), des problèmes de sensations ou d'identité sont ainsi analysés. D'aucuns ont choisi le prisme de la fiction, d'autres celui de la réflexion pied à pied et, au début de chaque entrée de ce dictionnaire, permettant de situer le mot manquant il y a une triangulation , façon géolocalisation.
Au gré de ses humeurs ou de ses affinités, chacun pourra ainsi butiner d’entrée en entrée et faire son miel de ce Dictionnaire des mots manquants , découvrant au passage de nouveaux auteurs et autrices.
J'ai particulièrement été touchée par le texte d’Isabelle Minière autour du manque de mots en cas de mauvaises nouvelles: "C'est sa place pas la nôtre. C'est lui, c'est elle, qui vit cet événement-là, cette perte, ce chagrin, cette tristesse, et parfois ce désespoir.
Il manque un mot qui dise qu'on manque de mots.
Un mot qui dise: "Je suis là, je suis avec toi, tu peux compter sur moi mais je ne sais pas bien le dire parce que je suis bouleversé(e). Ce serait un mot naïf, simple et profond.[...]
On aurait envie de s'essuyer les yeux en entendant ce mot-là."
Le texte de Brina Svit sonne lui aussi très juste, qui traite d'une certaine inversion des relations,quand c'est la mère qui a besoin de se faire "houspiller" par sa fille: "Il n'y que sa fille qui puisse la sermonner de la sorte, avec ce mélange de ton réprobateur et bienveillant à la fois: c'est le prolongement de leur histoire, un changement provisoire et bénéfique des rôles."
Quant à Pia Petersen, née au Danemark, vivant et écrivant en français, elle traque le mot permettant de définir sa situation spécifique d'écrivaine non francophone et célèbre simultanément la quête même car "Quand il n'y aura plus rien à chercher parce qu'on saura tout précisément , que se passera-t-il ? "
Dictionnaire des mots manquants, dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éditions Thierry Marchaisse, 211 pages inspirantes.
Je mangeais tranquillement ici quand il m'a tendu les bras !
AUTEURS: Élisabeth BARILLÉ , Pierre BERGOUNIOUX, Stéphane BOUQUET, Belinda CANNONE, Pierre CLEITMAN, Pascal COMMÈRE, François DEBLUË, Michel DEGUY, Jean-Michel DELACOMPTÉE, Gérard DESSONS, Jean-Philippe DOMECQ, Max DORRA, Christian DOUMET, Anne DUFOURMANTELLE, Renaud EGO, Denis GROZDANOVITCH, Jacques JOUET, Pierre JOURDE, Cécile LADJALI, Pierre LAFARGUE, Frank LANOT, Alain LEYGONIE, Diane de MARGERIE, Jean-Pierre MARTIN, Isabelle MINIÈRE, Dominique NOGUEZ, Gilles ORTLIEB, Véronique OVALDÉ, Alexis PELLETIER, Pia PETERSEN, Didier POURQUERY, Philippe RAYMOND-THIMONGA, Henri RAYNAL, Philippe RENONÇAY, Jean ROUAUD, James SACRÉ, Marlène SOREDA, Morgan SPORTES, Brina SVIT, François TAILLANDIER, Claire TENCIN, Gérard TITUS-CARMEL, Patrick TUDORET, Julie WOLKENSTEIN.
06:00 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : belinda cannone, christian doumet
09/08/2016
Les jours clairs
"Nous n'avions plus qu' à décrocher nos mères qui collaient comme des pots de glu aux tissus de nos vêtements, à fermer les yeux et à sauter dans la vie comme en apesanteur. Nous n'avions pas peur, et c'était grâce à Évi et à ma mère, elles nous avaient appris, au fil des ans à ne pas en avoir peur, même si nous ne l'aurions jamais admis, surtout pas à l'époque."
Singulier triangle amical que forment à première vue Seri, Aja et Karl, trois enfants qui grandissent dans une petite ville du Sud de l’Allemagne dans les années 60. La vie est douce, en apparence et ils profitent des jours clairs de l'enfance, leitmotiv qui revient jusqu'aux trois quarts du roman. Évi, la mère d'Aja , excelle à créer une atmosphère poétique et champêtre dans sa maison minuscule, malcommode, mais ô combien accueillante.
La narratrice, Seri, remarque cependant : "Karl, Aja et moi n'avions pas de père, du moins pas comme d'autres enfants avaient des pères. Nous avions nos mères , avec leurs secrets silencieux qu'elles protégeaient comme des trésors."
Ces secrets, à l'orée de l'âge adulte, les trois amis les découvriront à l'occasion d'un séjour en Italie. C'est là aussi qu'apparaitront des fêlures, peut être irréversibles dans ce qui les unit.
Roman d'atmosphère, Les Jours clairs est un texte qu'il faut prendre le temps de savourer, de laisser infuser. Il distille un charme qui opère d'emblée. On découvre au détour d'une phrase,lâchée mine de rien, une information d'importance, évitant ainsi tout pathos. On devine la trahison, mais rien n'est jamais clairement mentionné. Les épreuves rapprocheront petit à petit les mères, mais sans rien de théâtral.Des attentions, des gestes minuscules mais qui ont une importance extrême pour ceux qui sont dans la peine, tout est délicat, poétique. Un roman marqué par la perte mais qui n'en reste pas moins d'une formidable luminosité.
Les jours clairs fait partie de ces livres qu'on quitte à regret et pour mieux prolonger ma lecture, je me suis même mise à lire à mi-voix le dernier chapitre de ces 539 pages...
Et zou, sur l'étagère des indispensables !
PS:Le nageur, de la même autrice attend dans ma Pal.
Les jours clairs, Zsuza Bank,magnifiquement traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Éditions Piranha 2015.
Découvert grâce à mon fils qui a attiré mon attention sur ce roman, accompagné d'un bandeau tentateu,r à la librairie Les Petits Papiers à Auch ! clic.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : zsuzsa bank
14/07/2016
La citation du jeudi
"Un jour, j'irai vivre en Théorie, car en Théorie tout se passe bien."
Pierre Desproges, cité par Marie-Aude Murail dans Sauveur & fils.
07:01 Publié dans Extraits | Lien permanent | Commentaires (4)
12/07/2016
Sauveur & Fils
"-C'est la famille, bonhomme. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer."
Psychologue clinicien, Sauveur Saint-Yves, au prénom prédestiné, officie chez lui et reçoit des patients aux problèmes variés (phobie scolaire, scarifications, enfants qui ne supportent pas que leur mère se mettent en ménage avec une femme, énurésie...).
Mais, s'il doute parfois d'être vraiment utile à ses patients auprès desquels pourtant il s'investit beaucoup, il "oublie" de parler de son histoire familiale à son fils de huit ans, Lazare qui ignore presque tout de sa maman, décédée dans un accident de voiture.Mais le passé va les rattraper et Sauveur ne pourra plus faire l'impasse sur ses origines et celles de son fils.
Qui ne s'est pas demandé ce qui se passait dans la tête d'un psy lors de ses séances de travail ?Marie-Aude Murail nous permet de le découvrir avec humour et empathie avec cette première saison de Sauveur & Fils.
C'est tout un petit monde qui se donne à voir et qui nous devient très vite familier car l'autrice a le chic pour peindre le quotidien de ses personnages, se moquer-gentiment- d'eux (ah le personnage de Gabin, plus vrai que nature ! ("Gabin ne décida pas de le prendre en filature, puis qu’aucun centre décisionnel n'avait encore été officiellement repéré dans son cerveau, mais il lui emboîta le pas." ))tout en leur laissant la possibilité de montrer ultérieurement leurs qualités.
Ce n'est pas un univers édulcoré qui nous est proposé ici, les prédateurs sont présents, le racisme et la souffrance aussi mais, si les adultes sont parfois défaillants et les enfants cruels, il y a toujours une possibilité de régler les problèmes.
On prend beaucoup de plaisir à dévorer ce roman qui peut se lire à plusieurs niveaux, où l'on glane aussi bien des citations de la Bible que de Pierre Desproges et quelques conseils fort utiles sur l'élevage des hamsters, ce qui peut toujours s'avérer utile !
Comme Cuné qui m'avait donné envie, j'attends déjà la deuxième saison avec impatience !
Sauveur & Fils, Marie-Aude Murail, École des Loisirs 2016, 329 pages passionnantes de bout en bout !
Attention citation "rabat-joie" (spoiler en mauvais français) ,mais que j'adore ,éloge funèbre d'un animal familier trop tôt décédé:
"-On te regrettera Bounty. Bien sûr, tu étais fou. Mais tu avais aussi des qualités, même si on n'a pas eu le temps de savoir lesquelles."
06:00 Publié dans Jeunesse, Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : marie-aude murail
07/07/2016
10 ans ! Incroyable !
2006 fut décidément une bonne année puisque Papillon, Antigone et bien d'autres (dénoncez-vous !:)) se lancèrent dans la blogosphère littéraire, multipliant les tentations, les échanges et ...augmentant les Piles à Lire !
Alors merci à tous pour votre fidélité, votre patience (quand je tarde à répondre) et votre inextinguible soif de lectures et de découvertes !
Bises et rebises
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (33)
04/07/2016
Ceci n'est pas une histoire d'amour
"Elle aimait les livres plus qu'elle n'aimait les gens . Il n'y avait aucun mal à cela. N'était-ce pas mieux que de vanter ses mômes ou de vivre l'existence d'un mari par procuration ? En tout cas , c'était mieux que de choper la chaude-pisse."
Harriet Post, blogueuse littéraire à succès (et romancière en devenir), s'est fixée une mission:dénoncer l'imposture de Sepp Gregory, star de téléréalité et prétendu auteur d'un roman, qui, elle doit bien se l'avouer, est fort bon.
Elle se lance donc à la poursuite de Sepp, plus prompt à retirer son tee-shirt pour exhiber ses tablettes de chocolat, que pour aligner trois mots, bien décidée à lui extorquer le nom du Ghost Writer qui a commis ce roman. Mais celui qui mènera la danse lors de ce road-trip, parfois chaud-bouillant, ne sera pas forcément celui qu’on croit...
Dénonçant les multiples réalités dans lesquelles se perd Sepp, tout autant que la fatuité d'Harriet, Mark Haskell Smith se livre à un réjouissant jeu de massacre de la société américaine. Ses personnages principaux son attachants, parfois pas forcément pour de bonnes raisons, ils inspirent "Le genre de réaction émotionnelle qu'on ressentait face à un chiot un peu débile. On hésitait entre lui faire un câlin ou le faire euthanasier."
Sepp, romantique fragile planqué derrière ses abdos et Harriet qu'il identifie comme une" femme fougueuse", comprendre : "Les femmes qui ont des couilles assurent", parviendront-ils à trouver un terrain d'entente et à se dépêtrer des situations explosives dans lesquelles ils vont se fourrer ?
Ce roman, qui se dévore à toute allure, ne peut que faire le bonheur des lecteurs français, car l'auteur l'assure à plusieurs reprises: les Français lisent encore des livres et échappent donc à la connerie ambiante !
En tout cas, Mark Haskell Smith nous offre ici un parfait remède à la morosité, roboratif, épicé et hautement réjouissant !
Ceci est une histoire d'amour qui commence avec cet auteur ou je ne m'y connais pas.
Ceci n'est pas une histoire d'amour, Mark Haskell Smith, Rivages 2016, traduit de l’anglais(E-U) par Julien Guérif
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : mark haskell smith
29/06/2016
Histoires
"Il n'avait pas peur; il se contentait d'être, dans la coulée des jours, entre la maison, la cour, et le jardin."
Les nouvelles qui composent ce livre-Marie-Hélène Lafon préfère ce terme à recueil car"livre bien plus que recueil, rassemble et ramasse, embrasse et noue d'un seul geste textuel, d'un seul élan, les pièces et morceaux qui le constituent."- nous disent un monde fluide et dense, organique.
Un monde où la maison est un lieu essentiel, avec lequel se fonde quasiment la viande des humains. Elle leur survivra, leur assure même parfois la garantie d'une mort rapide, comme dans "La maison Santoire."
Les humains, eux, sont avares de mots et leurs gestes traduisent davantage leurs émotions. Tout est contenu, parfois jusqu'à l'implosion.
Marie-Hélène Lafon nous dit le temps qui passe, un monde quasi disparu , où des rituels infimes, le choix d'un type de tasse est plus révélateur qu'un long monologue. On se laisse captiver par ces textes qui font parfois écho à des romans, l'autrice nous en éclaire la genèse dans un dernier texte où elle nous révèle aussi sa volonté: "En trois pages, en dix ou en trente, il faut, il faudrait tout donner à voir, à voir et à entendre, à entendre et à attendre, à deviner, humer, sentir, flairer, supposer, espérer, redouter. Il faut, il faudrait tout ramasser, tout et tout cracher; il faut que ça fasse monde, ni plus ni moins qu'un roman de 1 332 pages, que les corps y soient, que al douleur y soit, la couleur, et le temps qui passe, ou ne passe pas, et la joie, et les saisons et les gestes, le travail, les silences, les cris, la mort, l'amour, et la jubilation d'être, et tous les vertiges, et les arbres, le ciel et le vent. Il faudrait."
On peut la rassurer: tout y est.
Un grand coup de cœur !
Merci à Clara pour la découverte ! (nos marque-pages sont totalement placés à des endroits différents!)
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : marie-hélène lafon
20/06/2016
Le bestiaire fantastique de Mme Freedman
"Je suis prête à réduire les inégalités scolaires, à démanteler les systèmes d'oppression structurelle et de racisme qui gangrènent notre société, à équiper les leaders de demain des outils universitaires qui leur permettront de révéler pleinement leur potentiel.
D'après mon père, les idées progressistes m'ont lavé le cerveau."
Que penser d'une jeune prof qui donne à ses élèves le sujet suivant : "Écrivez une histoire d'une page dans laquelle votre créature fantastique préférée résout le plus grand problème sociopolitique de notre époque" ? Qu'elle sollicite l'imagination de ses élèves, certes, mais qu'elle est aussi légèrement fêlée . Fêlure qui va aller s'agrandissant car les élèves de Mme Freedman, même s’ils se situent dans la Bible Belt (territoire fondamentaliste chrétien) et plus précisément au Texas, ne sont en rien des anges. Et ce qu'ils révèlent soit avec naïveté, soit avec rouerie , est un quotidien fort agité.
Il n'empêche que deux d'entre eux,Janice Gibbs , rebelle à toute forme d'autorité, et Cody Splunk, futur grand écrivain, vont maintenir un lien avec leur ancienne Prof quand celle-ci sera internée .Ils décideront même de l'aider à s'évader de l'institution où elle est enfermée, institution qui pratique un "modèle capitaliste de thérapie comportementale et cognitive" pour le moins bizarre.
Commencé le sourire aux lèvres, ce roman évolue très rapidement dans des zones plus troubles. Les émotions sont au rendez-vous,douces-amères ou plus violentes et les extraits de journaux des différents protagonistes, les courriels échangés, leurs narrations scolaires ou thérapeutiques, sans oublier l'intrusion de la téléréalité dans leurs vies forment un kaléidoscope nous permettant une vison à la fois plus approfondie et plus éclatée. Se construit ainsi le portrait d'une femme trop idéaliste,trop sensible aussi, trop fragile aussi.
Un grand coup de cœur !
Le bestiaire de Mme Freedman, Kathleen Founds traduit de l'anglais (E-U) par Caroline Bouet, Plon 2016
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : kathleen founds
19/06/2016
Célibataire longue durée
"Et si , maintenant que je ne suis plus une femme, je décidais d'en devenir une ? "
Quand une héroïne a la gentillesse de résumer sa situation, on ne va pas se gêner : "Si je récapitule, je viens d'être licenciée, depuis deux ans je suis veuve et seule responsable de mes enfants, sans compter que le grand amour n'a toujours pas frappé à ma porte. Soit je fais une dépression, soit je me dis que je suis à un tournant de ma vie et qu'il va falloir négocier le virage intelligemment." Ajoutons que Vanessa Poulemploi est à l'aube de la cinquantaine, qu'elle a deux amies et un meilleur ami toujours là pour l'aider, ce qui est fort utile quand on est à la fois"grande gueule et fonceuse" et "serpillère, qui s'écrase comme une merde".
Le processus d’identification joue à fond ici dans cette fiction endiablée où, à force de chercher le grand amour, Vanessa finira sans doute par se connaître et identifier ses vrais besoins, ce qui n'est déjà pas si mal. On la suit avec bonheur dans son parcours, émaillé de râteaux mais aussi de rebellions mémorables et jouissives, entre autres un email d'anthologie qui revient façon boomerang dans la face d'un goujat de première catégorie. Car,si parfois elle comate sur son canapé, elle a aussi du punch Vanessa et une façon de retomber sur ses pieds fort réjouissante ! La fin réussit même à déjouer les clichés du genre, ce qui est en soi un petit miracle !
Vous l'aurez compris j'ai pris un énorme plaisir à dévorer d'une traite ce nouveau roman de Véronique Poulain , un anti-grisaille garanti !
Célibataire longue durée, Véronique Poulain, Stock 2016, 216 pages pleines d'humour et de rythme !
De la même autrice: clic
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : véronique poulain