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09/11/2006

Pour vous broyer le coeur...

Aujourd'hui sort en édition de poche le premier roman de Kate Moses, Froidure !  Bonheur pour ceux et celles qui n'ont pas encore eu la chance de découvrir ce texte superbe pas follement gai, il faut bien le reconnaître mais d'une beauté sans pareille.
Même si vous n'avez jamais lu de poèmes ou de romans de Sylvia Plath, peu importe, vous n'avez pas besoin de connaître sa vie pour aimer cette femme exigente dans son art et dans sa vie.images
Dans une note en postface l'auteur nous explique sa méthode de travail, basée sur les derniers poèmes de Sylvia Plath et sur de nombreuses sources, ce qui prouve la rigueur de son travail et le respect qu'elle voue à l'oeuvre de Plath, mais franchement, tout ce travail de recherche ne se sent pas du tout, tant le texte est fluide.
Froidure peut se lire comme le roman d'une femme solitaire qui se débat pour survivre après une rupture dans un pays qui n'est pas le sien, à l'approche de Noël, fête qu'elle prépare pour ses deux petits , tout en écrivant ses derniers poèmes.
En contrepoint, des retours en arrière dans la campagne anglaise , le temps du bonheur (de superbes descriptions ) avec Ted, poète lui aussi,qui trahira Sylvia...
Sylvia coud, Sylvia nettoie, Sylvia se débat et, épuisée, Sylvia écrit ...
Pas de mélo, tout est en retenue, et l'américaine Kate Moses mériterait d'être inclue dans le club des romancières anglaises.

08/11/2006

Un petit chef d'oeuvre...

Vous me connaissez, je n'emploie pas ce qualificatif à la légère mais Azur et Asmar le mérite vraiment .
Nous sommes allés le voir en famille, traînant un peu la patte, il est vrai , mais entraînés par un Ferdinand enthousiaste: "C'est le même auteur que Kirikou !"(à savoir Michel Ocelot).
C'est vrai qu'on retrouve la même qualité graphique ,l'auteur visiblement ne considère pas le public enfantin comme quantité négligeable. Les couleurs sont chatoyantes et si on regarde bien , il y a même un bébé qui ressemble au héros africain, petit mais malin...
Le film peine un peu à démarrer mais une fois l'action véritablement lancée, les péripéties s'enchaînent pour le plus grand plaisir de la salle  enthousiaste. On est tellement pris par l'action et la musique qu'on en oublie même que la moitié des dialogues est en arabe. Pas de sous-titres inutiles, le conteste nous aide à comprendre sans problème.
Ces deux frères de lait(l'un européen, l'autre né de l'autre côté de la mer) que la vie va séparer puis réunir ,vont devenir rivaux  pour délivrer une belle jeune fille. Schéma classique donc mais ils évoluent dans un pays arabe où se cotoient la mosquée, l'église et la synagogue et où les femmes arabes jouent un rôle important...
Le film véhicule donc un message de réconciliation entre les nations et d elutte contre les supersistions.
Preuve de l'enthousiasme de Ferdinand : il voudrait déjà posséder le DVD...

07/11/2006

"Presse papier empli de mémoire" Régine Detambel

En cinquante "gravures" , qui sont autant de petits textes,travaillés "au tour", Régine Detambel évoque les Graveurs d'enfance qui composent ce qu'on pourrait appeler familièrement le matériel scolaire.9782070420018
Avec elle, ils prennent évidemment une toute autre dimension et dépassent la nostalgie qu'ils pourraient évoquer.
Ses métaphores sont justes et efficaces, son style précis et nerveux, ses textes ont l'air simples à écrire mais c'est justement cela qui fait leur beauté, quand le travail d'écriture n'est pas apparent.
L'écriture fluide de Régine Detambel est si contagieuse que vous pourrez même vous risquer à lui emboîter le pas...

06/11/2006

Un nouveau blog !

Je viens d'apprendre par Malaurie l'apparition d'un nouveau blog bucolique et littéraire : le génépi et l'argousier. Késaco ? Allez-y !

JF.partagerait appartement.

Le problème du logement ne semble toujours pas résolu à New-York puique l'héroïne de Symptomatique se retrouve dans la même situation que celle de John Lutz quelques années auparavant: après une rupture, elle doit se chercher un appartement.
Le roman de Lutz était un polar (adapté au cinéma par Barbet Schroeder) qui jouait sur les troubles de la personnalité de la colocataire de l'héroïne.9782864245872
Danzy Senna, elle, plus que sur l'amitié "forcée" qui va être imposée à la narratrice, insiste davantage sur la difficulté pour les métisses à trouver leur place dans la société.
"Moitié-moitié", "mules", tels sont les qualificatifs qui leur sont accolés. Les Blancs ne demandent jamais à l'héroïne si elle est noire, mais ils n'hésitent pas à faire des blagues racistes devant elle, et comme par hasard, nous découvrirons que le premier vrai reportage qui lui sera confié concerne un Noir.
Les  Noirs, eux, posent franchement la question et il faut noter que c'est en fonction de son comportement qu'une personne métisse sera estimée blanche ou noire...
Le style de ce roman est très fluide, la lecture en est aisée mais un peu plus de "mordant " aurait été nécessaire  pour relever "la sauce"...

La critique de Cuné

05/11/2006

Trop aimable !

Régulièrement sur mon blog viennent se perdre des Etats-Uniens. Je m'en étonnais jusqu'au jour où ayant tapé "cathulu" sur Gogol 1er celui-ci m'a conseillé d'essayer avec cette orthographe : "Chtullu".
Je n'ai que de vagues notions de fantasy mais il me semble bien qu'il doit y avoir un mythe de Chtullu qui existe.
Les Etats-Uniens persévèrent et continuent à venir "chez moi", ce qui est très bon pour mes statistiques, merci.
Mis ils ne se contentent plus de me lire, ils m'envoient des messages. Ainsi, il y a deux jours ai-je reçu cette injonction:
" YOU DON'T NEED TO BE UGLY!"
Damned, qui a branché une webcam chez moi ? !
images

04/11/2006

AVISSSS A LA POPULATION !!!

Me promenant de blog en blog, allant visiter les favoris de chacune, j 'ai lu quelque part (mais où ? voilà le problème) que quelqu'une se plaignait des embouteillages de la région toulousaine (je suis précise, n'est ce pas ? !).J'aimerais retrouver l'adresse de ce blog.Pouvez-vous m'aider ? !images

Merci d'avance.

Non dits.

La guerre est très utile aux psychopathes car leurs exactions peuvent facilement être imputées à d'autres. Une correspondante de guerre,  Connie Burns, établit néanmoins un lien entre des crimes sexuels commis dans différents pays et la présence récurrente d'un mercenaire britannique.
Celui-ci l'enlèvera en Irak pendant trois jours . Refusant de communiquer sur cet enlèvement, refusant de montrer sa souffrance, la journaliste sera même soupçonnée d'avoir organisé son rapt...Elle se réfugie dans un petit village anglais, dans une maison qui se révèle à l'usage mal commode et isolée. Evidemment, le lecteur se doute bien que le psychopathe va réapparaître. 9782221105948
Mais, ce qui est intéressant dans Les démons de Barton House n'est pas le suspense qui ,à chaque fois, est sciemment désamorcé ,mais l'exploration psychologique des personnages. Minette Walters peint avec sensibilité ses personnages féminins, femmes  humiliées mais qui sauront relever la tête et affronter le pire. Elle ne s'attarde jamais avec délectation sur ce qu'a subi Connie durant ces trois jours, ne donnant que des bribes d'informations.
Par contre, une révélation concernant les propriétaires de Barton House, arrivant au dernier tiers du livre, m'a paru un peu "parachutée", même si le thème abordé est intéressant.
La fin du roman ,toute en non-dits , est un pur régal ...
 

03/11/2006

lettre aux impôts

Chère Madame R.,

    Votre lettre de relance m'a prouvé que l'adminstration fiscale avait le sens de l'humour ,ce dont je doutais un peu, je dois bien l'avouer.
  En effet, je n'ai pas souvenir d'avoir jamais reçu de vos nouvelles mais bon, n'ergotons pas, je vous laisse le bénéfice du doute : votre premier courrier est peut être resté coincé entre deux factures,  devis ou catalogues, dans le dossier "Maison" qui se gonfle au fur et à mesure que mon compte en banque se dégonfle...
Vous m'annoncez qu'au "sens fiscal" mes travaux sont terminés. J'en suis fort aise, croyez le bien car à mon sens à moi, ils ne le sont toujours pas mais le manque de placos, de parquets et d'escalier ne sont sûrement pour vous que broutilles .
    Peut être espérez-vous une invitation à une quelconque pendaison de crémaillère ? S'il devait y avoir pendaison, ce ne serait pas celle de la crémaillère, soyez en sûre.
En effet, dans ma grande naïvete, j'avais vaguement formé le  projet d'inviter à un pot les différents protagonistes ayant peu ou prou participé à la construction de l'extension, me disant que ce devait être frustant de ne jamais voir terminé le travail auquel on avait pris part.
J'ai progressivement rayé de cette liste:
-ceux qui ne sont jamais venus aux jours et heures convenus;
-ceux qui sont venus quand on ne les attendait plus et de préférence à 7 h 30 mais ne commençaient le travail qu'une demi-heure plus tard (méditaient-ils dans leur camionnette ? );
-ceux qui, faisant fi de la précision que la fumée nous incommodait, fumaient DANS la maison;
-ceux qui fumaient dehors (je le sais, j'ai ramassé leurs 54 mégots jetés en dehors des cendriers mis à leur disposition);
-ceux qui ont balancé des planches hérissées de clous sur des plantes inoffensives;
-ceux qui ont joué les jesaistoutfairemieuxquelesautres et ont saboté le travail voire carrément quitté leur poste;
-ceux qui ont pollué notre espace sonore et olfactif;
-ceux qui ne savaient pas lire le panneau"chantier interdit au public" ;
-ceux qui...
j'en passe et des pires.

    Par contre, vous nous demandez de répondre "dans les meilleurs délais", formule dont j'arrive après un an de travaux à décrypter totalement le sens, à savoir :"aux calendes grecques", croyez bien , chère madame, que je vais m'y employer avec zèle.

    Je vous quitte car je vais de ce pas quérir un exorciste.

    Salutations etc.

    Cathulu   

02/11/2006

Un pur moment de poésie...

Non, ne fuyez pas !  "Poésie" n'est pas un mot synonyme d'ennui ou de récitation péniblement apprise !
Par Gambadou qui avait gentiment laissé un commentaire, j'ai découvert  Neige de Maxence Fermine.9782020385800
Grâce lui soit rendue car ce texte très court, à mi-chemin entre le conte et la poésie est une petite merveille qui se lit d'une traite et qui se relit par plaisir de savourer cette histoire très simple et ce style lumineux.
Dans ce premier roman Maxence Fermine nous épargne les règlements de compte qui semblent inhérents à  cet exercice et c'est tant mieux.
L'histoire de cet apprenti poète japonais qui va apprendre l'art des couleurs auprès de Soseki, un maître des haïkus, n'a l'air de rien mais c'est un récit d'apprentissage des plus simples et des plus beaux.
Un texte éblouissant .