17/08/2006
Trois frères, trois soirs d'été.
(titre éhonteusement copié sur Trois femmes un soir d'été ,
la saga de l'été dernier sur France 2 qu'un programmateur fou a repassé
le mois derniersur France 4, à l'heure de la sieste ,dans le
désordre, puis dans l'ordre, pour voir si on suivait...).
Pas de coups de théâtres fracassants, tout est feutré dans Jours de juin
de Julia Glass. Ce roman se divise en trois étés qui vont bouleverser
la vie d'une famille écossaise.Des décès vont entraîner des
réajustements entre les personnages, réajustement des places de chacun
au sein de la famille et aussi de la vision , forcément parcellaire et
myope, que chacun a des autres.
Ce très beau texte aurait aussi pu reprendre le titre de Sylvie Doizelet Chercher sa demeure
car chacun dans le roman de julia Glass peine à trouver le pays
(Ecosse, Grèce, Etats-Unis, France) qui lui donnera la sérénité.
Si
vous aimez l'atmosphère des vielles demeures écossaises, les chiens de
berger, la musique et les livres,vous trouverez votre bonheur dans ce
livre qui n'est ni triste ni mélancolique. On y trouve même des pointes
d'humour quasiment anglais .
Julia Glass est américaine mais elle
mériterait presque qu'on lui accorde l'étiquette de romancière
anglaise, c'est dire si j'ai aimé...
08:27 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3)
15/08/2006
15 ANS LE 15 AOÜT
"Avance, sal...pe!".
Quoi*? Qu'est-ce ? Interloquée, en ce matin
du 15 août 1991, j'ouvre un oeil (le gauche, c'est toujours celui que
j'ouvre en premier , même s'il est le plus myope), hausse les sourcils
et tend l'oreille.Et là, je prends conscience que je suis bien à la
campagne, que le piétinement sourd que j'entends est celui du troupeau
de vaches qui traverse la route pour aller de la ferme d'en face
jusqu'à la pâture derrière chez moi, le tout accompagné par les
encouragements virils du vacher.
J'ai des excuses de ne pas avoir
saisi plus tôt de quoi il retournait. Je ne suis guère en forme, même
si j'ai des formes , ayant troqué provisoirement le
corps de Jane Birkin contre celui de Pamela Anderson (sans le maillot
de bain rouge, rassurez-vous) (ça, c'est la version optimiste, l'autre
version est que je me sens aussi sexy qu'une vénus hottentote).
En effet, le
5 du même mois, naissait, un peu plus tôt que prévu, Fille Cadette.
J'avais méanmoins pris le temps de poster les derniers papiers pour
l'acquisition de la nouvelle maison,de confier Fils Aîné à l'une de ses
tantes et de passer au bureau de l'Homme où j'eus la chance de
l'entendre dire au client qu'il avait au bout du fil qu'il allait
devoir partir parce qu'il avait un problème...J'ai une grande capacité
d'oubli, mais ce genre de phrase, je ne sais pas pourquoi, je les
mémorise très bien.
Dans la foulée, nous avions profité du pont du
15 août pour déménager/emménager. Je ne recommanderai pas forcément ce
genre d'enchaînement à toutes celles qui voudraient perdre leurs kilos
superflus.
Comme il faisait beau, il y a 15 ans (pas aujourd'hui,
hélas), nous avions dormi la fenêtre ouverte, ce qui m'avait permis de
profiter des joies de la campagne...
Là, je m'en vais retrouver l'Homme pour lui rappeler cet anniversaire et les brassées de ...lames de parquet qui n'attendent que son bon vouloir...
*Oui, je sais, c'est incorrect, mais à 7 h du mat', après une nuit en pointillés, j'ai des excuses et en plus j'aime bien bien cette allitération en [k].
07:22 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (5)
14/08/2006
Coup de tête (et non de boule !), coup de coeur
Le dernier concert que nous sommes allés voir "en famille", c'était
celui d'Henri Dès (et encore le p'tit dernier , qui aura 7 ans à
l'automne n'était pas encore né), c'est vous dire si ça remonte à loin !
Et
là sur une impulsion soudaine de mon Homme qui voulait sûrement bien
commencer ses vacances, nous voilà tous partis pour Aulnoye-Aymeries (à
30 km de Valenciennes) où était organisé un festival.
Au programme: Holden (disque Inter du printemps dernier), Mademoiselle K. (rien à voir avec Dino Buzatti ou Kafka), et Amadou et Mariam.Nous
aurions bien aimé que Ch'ti 31 et sa petite famille soient avec nous,
car je ne voudrais pas empiéter sur son territoire...
La pluie a eu la bonne idée de ne tomber qu'avant les concerts et les parapluies sont donc resté sagement fermés pendant qu'Holden (en formation réduite mais néanmoins efficace )égrenait principalement les titres de leur dernier album Chevrotine
(qui a tourné en boucle pendant un long (trop long aux dires de
certains) moment dans le corbillard qui me sert de voiture. Les textes
poétiques et les mélodies accrocheuses servies par la voix superbe
d'Armelle Pioline et la guitare époustouflante de Mocke ont su
séduire un public enthousiaste.
Un p'tit tour de manèges sur la ducasse et nous voilà partis pour découvrir Mademoiselle K. Ouah, ça dépote !
Katherine
, sa guitare Eléonore , et les trois fous furieux qui les entourent ont
su nous entrainer dans un monde rempli d'énergie et de talent.
Franchement, je ne sais pas ce que ça donne sur disque, il y a un titre
qui passe sur le Moove, tendez l'oreille, mais le groupe vaut d'être vu
sur scène ! Mademoiselle K possède un réel talent
,brut de décoffrage parfois, mais toujours maîtrisé et qui a su
entraîner l'adhésion du public, toutes générations confondues.Longue
vie sur les ondes et sur scène à Mademoiselle K !
Pour Amadou et Mariam
, la partie était gagnée d'avance mais l'image statique qu'en donne
leurs clips et les mélodies lancinantes et nasillardes dont on nous
rabat les oreilles n'ont rien à voir avec le spectacle qu'ils ont donné
sur la scène principale. Amadou est un guitariste hors pair et lui et
ses musiciens ont su nous faire danser et chanter pendant une heure et
demie sans faiblir. Il gagnerait peut être à moins s'inquiéter de notre
sante "Est-ce que ça va ? !" revient un peu trop souvent mais bon, on
lui pardonne sa trop grande sollicitude. Quant à Mariam, elle
s'autoproclame - à juste titre- "la belle Mariam" mais gagnerait à être
un peu plus souriante. Ne ratez pas ses quelques pas de danse, ça dure
trente secondes.
Et
pour couronner le tout, sur la route du retour, nous avons eu droit au
concert sur France Inter de l'alter égo masculin de Brigitte Fontaine ,
le déjanté Philippe Katerine, en plein dans "Louxor,jadore" ! Dommage
que nous n'ayons pas eu l'image car Bernard Lenoir après nous avoir dit
que le spectacle était indescriptible a quand même fini par nous avouer que
sur la scène tout le monde était habillé comme sur la pochette de Robots ! ça donne envie ! Viens vite nous voir Philippe, on t'adoooore!
09:51 Publié dans à vos oreilles! | Lien permanent | Commentaires (7)
13/08/2006
La machine à remonter le temps...
Christophe Quillien est né en 1961 et est lui aussi une victime des
maths modernes (il demande d'ailleurs à l'inventeur de se
dénoncer sous couvert de prescription, mais je trouve qu'il est trop
gentil...). Qui n'a pas connu les "patates" ou "ensembles" ne peut pas
comprendre, on en arrivait presque à regretter les problèmes de trains
et de robinets qui eux, au moins , étaient ancrés dans le réel.
Christophe
Quillien, il s'en explique dans la préface de son livre, imite Geoges
Perec (qui lui même avait copié Joe Brainard, un écrivain américain )et
nous donne donc son Je me souviens des années 70.
494 "Je me
souviens " égrenés sans ordre apparent , bien sûr, mais où on
retouve, par petites touches cette période qui pour l'auteur "démarre
autour de Mai 68 et se termine après un autre mois de mai, celui de
1981.
Inventaire aléatoire et personnel qu'il nous invite d'ailleurs
à compléter,ce qui pourrait d'ailleurs servir pour un éventuel atelier
d'écriture destiné à des jeunes pour qui mai 68 c'est déjà la
préhistoire alors ne parlons pas des souvenirs de Perec !
C'est un petit livre rigolo à offrir aux quadras en manque de nostalgie...
Mon numéro 495:
Je me souviens des "Kriffy" , barres chocolatées croustillantes juste ce qu'il faut et qui n'ont pas eu la chance des "treets", rebaptisées et repeintes de frais.
09:38 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (8)
12/08/2006
J'ai craqué !
Merci d'abord pour vos témoignages de sympathie, ça fait chaud au
coeur surtout qu'ici, l'été est bien fini (Non, non, nous n'avons pas
rallumé le chauffage ! De toutes façons, vu les travaux , c'est
impossible...).
Je peux bien recevoir vos messages mais pas en envoyer...ça progresse...
Ce
n'est donc pas mon modem qui m'a fait craquer (il est bien moche mais
on s'en fiche) mais 1/le temps pourri et 2/la fermeture de la
médiathèque depuis trois longues semaines (je sais tout le monde a le
droit de prendre des vacances, Laure (j'en profite pour te souhaiter
une bonne fête en retard, désolée !) mais mes réserves ont vite fondu
au soleil de la canicule (c'était quand déjà ?)).
Entre deux
"draches" (averses soudaines et de grande intensité), on se croirait
presque en Afrique, Silo, si ce n'est les températures qui ne
sont pas à la hauteur, j'ai donc fait une orgie de magazines sous le
prétexte de voir ce qu'allait donner la rentrée littéraire.
Bof,
rien de bien passionnant, mon banquier peut se rassurer.J'attendrai
peut être la sortie en poche du nouvel Agnès Desarthe même si ces
précédents romans ne m'avaient pas totalement convaincue.Je vais gArder
mes petits sous pour le nouveau Atkinson , dont personne ne parle dans
les critiques que j'ai lues et dont rien que le titre me réjouit: Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux. C'est bizarre, ça me rappelle quelque chose...
07:33 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4)
11/08/2006
Modem
Mon modem m'ayant lâchement lâchée (pour cause de surchauffe sûrement vu l'usage intensif de quatre "accros" sur les cinq personnes composant la p'tite tribu), le remplaçant se montre paresseux pour l'utilisation d'outlook...J'espère que les spécialistes de la maison arriveront à résoudre ce "problème technique indépendant de notre volonté", comme disaient autrefois les speakrines de l'ORTF.
Un vrai dinosaure , cette Cathulu qui nous cause de petits métiers d'autrefois...
Cela me fait penser à une planche de Gaston Lagaff (le seul, l'unique, pas celui qui passe sur Teufun), qui , pour casser une noix récalcitrante a réussi à trouver une ville où le tramway roule encore (la BD date de 1969...) et qu'est-ce qu'on voir rouler de nouveau et qu'on nous présente comme une grande innovation ? !
Alors, à quand le retour des "femmes-troncs" ?
20:36 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (5)
10/08/2006
"Chère Madeleine Wickam,
Grâce aux promotions estivales, j'ai enfin pu mettre la main ,sans
dépenser un centime d'euro supplémentaire, sur votre premier
ouvrage: Martine acheteuse compulsive , je veux dire Confessions d'une accro du shopping.
Je
m'étais enfin décidée car, en me promenant sur la Toile, j'avais
découvert que ,sous le pseudonyme de Sophie Kinsella, se cachait
l'auteure de délicieux romans* (tous parus en format poche), où vous
égratigniez allègrement la société des Grands Bretons.
Je dois
avouer que j'ai largement passé la trentaine et que ceci explique peut
être les bâillements intempestifs qui se sont déclenchés à la lecture
de ce roman. J'ai même failli abandonner tant l'intrigue m'a paru mince
et convenue.
J'ai quand même souri quand votre héroïne,
en voulant suivre les conseils d'un bouquin pour dépenser moins,
se retrouve à grever son budget...Cela m'a fait penser à L'art de la simplicité
(qui vient de sortir en poche)et où l'auteure nous conseille d'acheter
simple et durable (et donc il vaut mieux au départ avoir de
confortables économies...).La seule différence , c'est que Dominique
Loreau ne cite aucune marque, elle ne fait que les suggérer.
J'espère,
chère Madeleine, que maintenant que vous avez trouvé la poule (tte) aux
oeufs d'or, vous pouvez dépenser sans compter dans tous les magasins
que vous citez (peut être vous accordent-ils même une remise, ce ne
serait que justice), mais que vous trouverez quand même un peu de temps
pour nous écrire de vrais romans, légers et drôles.
Sincèrement vôtre
Cathulu
*Des vacances inoubliables, Drôle de mariage, La madonne des enterrements.
07:55 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)
09/08/2006
Agacements..
Sans être parano, avec l'expérience j'ai appris à me méfier ...
- de la mention "ouverture facile", qui 9 fois sur 10 nécessite de dégainer ciseaux, couteau, voire marteau et burin, si l'on ne veut pas gésir sur le sol de la cuisine, morte de faim.
- de l'adverbe "normalement" et de tous ses synomymes qui ne présagent rien de bon.
- des "conseils " rassurants de la vendeuse de chaussures qui prétend qu"elles" vont se faire à vos pieds.Si vous avez envie de dépenser une fortune en pansements divers, soins chez le pédicure-podologue, voire stage chez les Jivaros, croyez-la.
- des gros chiens , genre Rottweiller, dotés d'un prénom de chihuahua (genre "pépette"), persuadés d'être des petites choses fragiles et qui, d'un coup de boule , vous expédient , au mieux sur une chaise, au pire, par terre. Le tout sous les regards énamourés de leurs propiétaires.
- des appareils électroménagers dont le tableau de bord ressemble à celui d'un avion, tout ça parce qu'ils ont été conçus par des ingénieurs recalés de chez Boeing et Airbus ;s'ils décidaient de se servir des appareils qu'ils concoivent peut être verraient-ils que trois ou quatre programmes sont suffisants...
- des carrés de Liberty qui génèrent une flopée de commentaires alors que vous ramez chaque matin pour en obtenir péniblement quelques uns... (on ne se méfie jamais assez du Liberty ;D)
07:54 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (5)
08/08/2006
"Ta mère n'est pas ta mère...
...mais ta mère ne l'sait pas ". Ainsi se termine une chanson
(adaptation française) des années... préhistoriques, interprétée par
Henri Salvador et que les scénaristes du Maître du Zodiaque ont adapté à leur manière.
Tiens
,Cathulu nous reparle du feuilleton de l'été, s'étonnent ceux qui
suivent. Hé oui, je dois avouer que les épisodes précédents, j'avais
regardé tout en faisant des mots croisés d'une main, en massant le cuir
chevelu de l 'Homme d'une autre (non, mon deuxième prénom n'est pas
Shiva). Et avec les pieds ? je me tricotais une petite laine pour
l'hiver qui est presque arrivé ici...
Les dialoguistes ont eux aussi de la culture et ils le prouvent en faisant prononcer à Esther "repartir de zéro" et non comme on l'entend ou le lit trop souvent "à zéro". Bravo à eux.
Ils
ont aussi de l'humour mais ce doit être involontaire. Je ne peux en
effet croire qu'ils aient ainsi fait résumer en une phrase lapidaire
"C'est quoi c'te connerie ? !" , prononcée par le "second" de Francis
Huster, l'ensemble du feuilleton.
Ah, Francis Huster, quel grand
comédien ! Et il faut l'être pour prononcer sans mourir de rire (de
honte? ) une réplique telle que "Hé oui, la médecine fait des miracles"
par un personnage censé avoir reçu une balle dans le ventre et qui tout
fringuant quelques jours plus tard se retrouve à courser Claire Keim et
ses talons aiguilles.
A un moment, j'étais tellement étourdie par
l'avalanche de révélations toutes plus chiraquiennes (enfin je veux
dire abraca...)les unes que les autres, que je me suis mise en écoute
automatique et que je me suis contentée de regarder.
Et il y en
avait des choses à voir ! Tiens,je peux même vous révéler que le Maître
du Zodiaque est aussi le maître du temps. Je le prouve: durant
l'entrevue dans le bateau , au début, la grande aiguille de l'horloge
qui est juste en face de nous est sur le 8. Trois secondes plus tard,
elle passe sur le 10, avant de revenir sur le 8. La petite aiguille,
elle, ne bouge pas.
Par contre, Claire Keim ne maîtrise absolument
pas ses cheveux. Il va falloir que Christiana Réali lui donne son
secret. Je m'explique: alors qu'elle court vaillamment sur les flancs
de la montagne toujours bien chaussée, ses cheveux pendouillent
lamentablement, il faut bien l'avouer. Trois secondes plus tard, dans
le même décor,
elle a dû trouver un fer à friser caché derrière un
rocher, elle arbore de magnifiques anglaises...qu'elle reperdra au
prochain plan ! Ce qui explique qu'elle se soit coupé les cheveux à la
fin du feuilleton, prenant d'un seul coup 10 ans au compteur.
"Tiens,
voilà Véronique Jannot!", s'est exclamé mon homme qui a le chic pour
trouver les ressemblances .Nous avions nous aussi fait un bond
dans le temps et l'espace en sautant à pieds joints directement
dans le futur feuilleton de France 2 ...
07:19 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (9)
07/08/2006
Le demi-frère (suite et fin)
Dans un roman, l'auteur peut nous indiquer, en passant, mine de de
rien, à la trentième page que le personnage principal est noir ou que le
docteur dont on suit les aventures est une femme. Lars Saabye
Christensen ne se prive pas de ce procédé et je m'en voudrai de vous
priver des surprises que recèle Le demi-frère.
De la même
manière, beaucoup de révélations seront différées car les personnages
entretiennent un rapport particulier au temps, à l'attente et aux
souvenirs. Très peu de dates dans ces 918 pages mais une "chronologie poétique" qui ne nuit en aucune façon à la lecture.
Tout
repose sur l'histoire d'une lignée de femmes: La Vieille, ex star
du cinéma muet, sa fille Boletta , elle même mère de Véra. Ces trois
femmes ne connaîtront que des "hommes de la nuit ", des hommes
disparus en leur laissant comme unique trace de leur passage un enfant.
Ce lignage féminin, sera rompu avec la naissance de Fred, premier fils
de Vera.
Cet enfant farouche , dont la naissance est doublement
dramatique, manifeste son mal être (dû au poids des secrets qui
l'entourent) par un comportement agressif ou mutique; il deviendra lui
aussi un "homme de la nuit"
Son demi-frère, lui, aura la
chance d'avoir un père mais un père "pigeon voyageur" qui exerce on ne
sait quelle profession, qui vient et repart au gré de ses envies. Il
apprendra à son fils que l'important n'est pas ce qu'on voit mais ce
que l'on veut voir. Fort de cette leçon, le narrateur rêvera tout
éveillé des rêves "en négatif" qui parfois se réaliseront...
Le
narrateur, contrairement à son demi-frère, est du côté du langage et il
deviendra scénariste, aidé en cela par son ami Peder. Mais il est lui
aussi englué dans les non-dits et parfois il ne maîtrise pas ce
qu'il dit...
ou ce qu'il fait.
Tout est en demi-teintes dans de roman qui contourne les écueils de
toute saga : peu de personnages (on ne se perd pas dans les méandres
d'une famille nombreuse, loin s'en faut), mais ils sont tous très
attachants et pittoresques; rien n'est dilué, l'auteur ne "tire pas à
la ligne" , pas plus qu'il ne nous abreuve de descriptions
interminables, même si les lieux sont très importants pour le narrateur.
Beaucoup
d'émotion dans ce roman ,mais par petites touches, et les moments
dramatiques sont contrebalancés par des instants cocasses (la leçon de
danse où le narrateur rencontrera ses premiers amis) ou lumineux (les
vacances avec Peder et Vivian).
Le demi-frère est un roman
riche de réflexions et de thèmes qui parlent à tous ( et de manière
simple) ; peut être est-ce pour cela qu'il mérite bien l'appellation de
chef d'oeuvre...
08:08 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2)