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13/01/2013

Les oreilles de Buster...en poche

"Le mensonge ne se laisse pas noyer dans l'amour."

En apparence Eva, cinquante six ans , mène une vie paisible , vie qu'elle partage avec Sven et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Le cadeau d'un journal intime que lui fait sa petite-fille va néanmoins chambouler de fond en comble cette vision car elle l'avoue ex abrupto en le rédigeant le soir: Eva a tué sa mère.maria ernestam
Revenant sur son passé, la quinquagénaire revit les émotions d'alors et nous offre un portrait de femme pugnace et tenace mémorable, oscillant entre cruauté et sensibilité extrême.
Une narration qui, en outre, ménage des surprises quasiment jusqu'à la fin ! Vite, passez un excellent moment avec Eva !

12/01/2013

L'ivresse du kangourou ...en poche!

kenneth cook"Comme la plupart des écrivains, j'oscille en permanence entre la cupidité et la lâcheté."

Partager un abri avec un rat mangeur d'homme (ou presque), suivre à la nage un chien qui se dirige avec ardeur vers le lointain, essayer de ramener à la raison et à la maison un kangourou Grand Roux alcoolique et violent, voici quelques unes des mésaventures où Kenneth Cook se met en scène avec son habituel sens de l'autodérision !
Il le dit lui même , il le sait, mais il s'obstine à prendre les mauvaises décisions ! Entre lézards à collerettes volants, bouseux qui lui enfoncent le canon de leur fusil dans le ventre , il arrive finalement mieux à s'en sortir qu'avec les lettrés : "Quand mais ô quand, vais-je apprendre  à ne JAMAIS entreprendre  quoi que ce soit avec des universitaires ? " Auraient-ils des idées plus tordues qu'un aborigène dont les orteils possèdent à eux seuls un véritable langage ? Ou qu'un cow-boy placide et farouchement anti-paris ? Certainement !
On entre de plain-pied et avec une grande familiarité dans l'univers de Cook , un univers que n'auraient pas renié les Marx Brothers tant l'auteur a le sens du comique visuel. Sa description du restaurant panoramique (sans panorama !) tournant est tout simplement à hurler de rire et je voyais vraiment le film se dérouler ! Un livre qui m'a fait rire  aux éclats*quasiment à chaque texte et qui est un véritable chasse-grisaille !

 

* Et ça m'arrive rarement !

11/01/2013

Désolations...en poche

"Parce que tout ça était bien plus qu'une simple histoire de cabane."

Irene est-elle rendue folle par la douleur qui lui martèle la tête à longueur de journée ou juste david vannterriblement lucide sur la capacité de son mari Gary à rater tout ce qu'il entreprend, y compris leur mariage ? En tout cas, cette idée de construire une cabane sur Caribou Island ne lui dit rien qui vaille...
Histoire d'un fiasco annoncé, Désolations est un livre terrible sur le couple. Que ce soit celui de Gary et Irene qui, la cinquantaine venue n'ont plus d'illusions ni sur eux-même ni sur les autres ,ou celui que veut à tout prix former leur fille Rhoda avec ce crétin de dentiste quadragénaire qui a déjà prévu de se préserver tout en la sacrifiant.C'est aussi sur livre sur la fin des illusions que peut véhiculer l'Alaska.Il n'est que de voir avec quelle violence cette région va blackbouler un gentil étudiant qui rentra vite fait pleurnicher dans les jupes de sa mère ! Peut être aurait-il fallu qu'il en soit de même pour Gary et Irene.
La tragédie annoncée d'emblée ne peut qu'advenir et de manière encore plus implacable que prévu. Une écriture sobre et puissante

10/01/2013

Chouquette ...en poche

"Eh bien moi aussi je suis en crise !"

Catherine peste, Catherine enrage: la voici forcée d'accueillir l'été à St Tropez son petit-fils Lucas : "C'était typiquement le genre d'imprévu qui venait contrarier les mensonges qu'elle se racontait." En effet, si elle passe pour les uns pour une mythomane, voire une dingue, Catherine (alias Chouquette -pas question pour la fringante sexagénaire de se faire appeler "mamie") est tout à fait lucide. Elle qui a troqué les séances de psychanalyse contre des liftings, se voile consciencieusement la face afin de ne pas sombrer dans le désespoir du naufrage de son couple. Elle qui a davantage été une épouse qu'une mère risque de se retrouver seule pour aborder la dernière partie de sa vie.
Quant à sa fille Adèle elle n'est pas mieux lotie : tiraillée qu'elle est entre sa volonté de s'accomplir dans l'humanitaire et sa crainte d'être une mauvaise mère.emilie frèche
Coups de griffes de part et d'autre, virages abrupts du récits qui nous ménage ainsi de belles surprises, Chouquette navigue entre tendresse un peu convenue et acidité réjouissante. Ces deux femmes tentent de s'en sortir, chacune avec leurs armes dérisoires, sans se rendre compte que le monde confortable qui est le leur est en train de s'effondrer, sous les yeux incrédules ou blasés des jet-setteurs que Chouquette fréquente.
A côté de la flamboyante sexagénaire, (qui trouve tout naturel de menacer d'un couteau une des maîtresses de son mari) ,sa fille Adèle fait forcément un peu pâle figure . Quant à l'opposition entre le monde des humanitaires et celui de la jet-set, elle est un peu est un peu caricaturale mais quelques baisses de régime dans le rythme de ces 133 pages gonflées à bloc n'ont pourtant pas gâché mon plaisir.

09/01/2013

Citation

Dans une  longue interview pour Le Matricule des Anges (janvier 2013), Jon Kalman Stefansson déclare :

"C'est peut être aussi pour ça que je recours à la technique du poème: les poèmes s'infiltrent parfois en nous et ils font à l'intérieur de nous des choses que nous ne comprenons pas parfaitement. Plutôt que de faire des phrases sur la neige, j'essaie de transformer mes phrases en neige pour que le lecteur marche et s'enfonce dans la neige. Nous devrions tous lire des poèmes, chaque jour, le matin, après la lecture des journaux : vous lisez un poème et vous l'emportez avec vous pour la journée. Ainsi, peu à peu, le monde deviendra meilleur."41R+gZoaB+L._SL500_AA300_.jpg

à noter que le troisième volet de sa trilogie  (que je n'ai pas encore commencée) paraît le 10 janvier.

trilogie: Entre ciel et terre, La tristesse des anges, tous deux chez folio, le coeur de l'homme.

Dans le Matricule, une interview aussi de Nathalie Quintane.

07:35 Publié dans Extraits | Lien permanent | Commentaires (6)

07/01/2013

Le roman du mariage

"C'était la stupidité des gens beaux et heureux, de tous ceux qui obtenaient ce qu'ils voulaient dans la vie et en devenaient quelconques."

Mitchell aime Madeleine qui aime Leonard, mais la jeune femme n'est en même temps pas insensible aux charmes du premier. Tous trois sont étudiants au début des années 80 aux États-Unis. Nous les rencontrons à un moment charnière de leur existence: le passage à l'âge adulte que chacun d'entre eux va négocier avec plus ou moins d'aisance.jeffrey eugenides,romans victoriens
Théologie, littérature victorienne, structuralisme français, biologie sont aussi au coeur de ce roman qui envisage les évolutions respectives de ces trois jeunes gens issus de milieux sociaux différents.
Les descriptions de la maniaco-dépression de Leonard et de l'éveil religieux de Mitchell sont particulièrement réussies et rendent un peu fade le portrait trop lisse à mon goût de Madeleine qui envisage comme une plaisanterie de "Rester vieille fille comme Emily Dickinson , et écrire des poèmes flamboyants  remplis de tirets , sans jamais prendre un gramme."
Des pointes d'humour donc dans ce texte à la construction extrêmement habile car le lecteur va, au fil du temps, apprendre des informations qui remettront sa vision des personnages en question.  Un roman où on ne s'ennuie jamais !

Sylvie a été encore plus enthousiaste que moi  !

Le roman du mariage, Jeffrey Eugenides, traduit de langalis (E-U) par Olivier Deparis, Editions de l'Olivier 2013, 552 pages, comme un bon gros roman victorien revisité !

Merci à Libfly et aux Editions de l 'Olivier !jeffrey eugenides,romans victoriens



05/01/2013

LE DÎNER ...en poche

"Cela laisserait certes une cicatrice quelque part, mais une cicatrice n'empêche pas le bonheur."

Ce livre aurait peut être pu s'intituler "Il faut qu'on parle de nos fils". C'est en effet parce que leurs enfants ont commis un acte ignoble que deux frères- l'aîné un politicien à quelques semaines de devenir premier ministre,  le cadet dont la situation sociale nous sera révélée un peu plus tard-, et leurs épouses respectives se sont donné rendez-vous dans un restaurant pour happy few.herman koch
Au rythme des plats composant le repas, c'est toute une société du paraître qui est cruellement disséquée.
La violence , contenue ou pas, les idées nauséabondes, les mensonges vont crescendo et l'on se demande comment l'auteur va les tirer d'affaires ces hommes et ces femmes qu'ils nous livrent ainsi en pâture.
Perso ,l'explication médicale m'a laissée dubitative car trop vague (pas de maladie clairement nommée), mais j'ai été fascinée par la manière dont les parents arrivent à présenter les faits d'une manière qui les arrange.
Pas de politiquement correct ici et le lecteur doit accepter de se laisser rudoyer et de sortir sonné d'un tel livre !

04/01/2013

Saison de lumière...en poche

"Aussi froide que le verglas qui l'avait naguère couverte, la terre gelait le coeur de Jennet, mais lui donnait de l'espace pour respirer."

Itinéraire d'une artiste, Jennet, qui dès l'enfance manifeste un don certain pour le dessin, Saison de lumière retrace aussi l'histoire d'une femme qui dut tout à la fois concilier sa vie amoureuse avec un peintre assuré de son talent, voire de son génie, avec sa vie de mère et la pratique exigeante de son art.
La cohabitation entre les deux peintres ne sera pas de tout repos car David, son époux malgré lui, gaspille son talent et sa vie en une quête éperdue de plaisirs, tandis que Jennet, à force de compromis et de réflexion parvient , mue par une énergie inébranlable à contourner les obstacles et à affirmer sa puissance créatrice, même si cela doit lui demander du temps. Mais comme l'écrit Francesca kay : "Ses sentiments pour David, comme pour à peu près tout , étaient aussi changeants que l'eau , ils confluaient constamment , tel un estuaire à marée basse sans barrage pour séparer l'eau douce de l'eau de mer."Pas de manichéisme donc et Jenett n'est pas la sainte et martyr qu'on pourrait croire.  C'est une femme qui souffre, qui aime et qui avance, irriguée par le désir, tendue vers l'épure et la lumière.francesca kay
Son héroïne ayant 40 ans dans les années 60 , l'auteure en profite pour évoquer de manière très vivante ces années novatrices jusqu'à l'excès.
Mais plus que tout c'est le style à la fois précis , lumineux et poétique qui fait l'enchantement de ce roman. Rien de plus difficile en effet que d'évoquer des tableaux que le lecteur ne verra jamais mais ici le miracle opère et je peux assurer que je les ais vus les tableaux de David et Jenett, tout comme j'ai souffert avec eux, (ah le coup bas de l'artiste teutonne !) partagé leurs élans et leurs frustrations,voire atteint une forme de sérénité à la fin du roman. Un livre bien évidemment tout hérissé de marque -pages et qui vibrera longtemps en moi. Et zou sur l'étagère des indispensables !

Un premier roman époustouflant par sa maîtrise.

Une mentions particulière à la traductrice , Laurence Viallet  .

Mon premier coup de coeur de 2011.

03/01/2013

Bernadette a disparu

"Je crois que vous me confondez avec quelqu'un qui souhaiterait vous connaître."

Bernadette, sa talentueuse fille Bee et son mari, gourou chez Microsoft ,vivent à Seattle, dans une ancienne institution où la frontière entre l'extérieur et l'intérieur est devenue plus que poreuse.
à la veille d'un voyage en famille en Antarctique, Bernadette, rattrapée par ses névroses, disparaît. Sa fille décide de se lancer à sa recherche et découvre bientôt dans son courrier tout un ensemble de documents qui vont lui permettre de brosser un portrait à 360 ° de sa mère, constituant ainsi le texte de ce roman.maria semple,portrait éclaté
Qui est vraiment Bernadette ? La pourfendeuse des mères parfaites de Seattle qu'elle appelle "les bestioles" ? Une architecte qui a étouffé dans l'oeuf ses capacités créatrices ? Une femme qui n'a pas su surmonter ses échecs ? On pourrait continuer longtemps la liste de ces questions tant est riche la personnalité de cette femme hors du commun qui nous devient de plus en plus proche (et diablement sympathique !) au fur et à mesure de notre lecture.
Bourré d'un humour féroce, ce texte ne ménage pas les rebondissements et nous propose une satire hautement réjouissante d'un monde qui se voudrait parfait et lisse. Les personnages ne sont pour autant jamais présentés de manière manichéenne et l'on ne lâche pas ce roman, sauf pour en retarder au maximum la lecture des dernières pages !

2013 commence en fanfare !

Bernadette a disparu, Maria Temple, traduit de l'angalis (E-U) par Carine Chichereau), Plon 2012, 369 pages presque toutes hérissées de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables ! Je suis terrible , je sais.

02/01/2013

Familles tracas & Cie

"- Ce sera bien quand on sera mortes et qu'on pourra enfin être nous-mêmes, non ? "

Jane Louise, quarante ans, graphiste dans une maison d'édition vient d'épouser Teddy, charmant chimiste. A-t-elle pour autant atteint la stabilité et la sécurité que sa famille ne lui a jamais procuré ?
L'argument de ce roman de Laurie Colwin est en apparence très mince mais les personnages principaux , leurs amis, Edie et Mokie formant un couple interracial dont la famille distinguée d'Edie feint de nier l'existence, remettent leurs familles respectives en question et s'interrogent sur celle qu'ils vont bientôt créer à leur tour d'une manière à la fois pertinente et pleine d'esprit.laurie colwin
L'humour y est toujours présent et la galerie de personnages pittoresques gravitant autour d'eux ,que ce soit à la campagne ou au sein de la maison d'édition, accentue le charme de ce roman dont l'atmosphère est quasi britannique. Un bon roman pétillant pour bien commencer l'année !

Merci à Sylvie de m'avoir donné envie !

 

Déniché à la médiathèque.