16/09/2013
Faillir être flingué
"Il lui semblait parfois marcher pour dénouer ou atteindre en lui une place vide et douce, éloignée des courants, un apaisement."
Qu'elle s'attaque à bras le corps au roman épique médiéval (Bastard batlle) *ou au récit de science fiction Le dernier monde)* , Céline Minard a le chic pour s'emparer d'un genre et se l’approprier. Dans Faillir être flingué, c'est sur le western qu'elle a jeté son dévolu.
J'en vois d'ici certain(e)s faire la grimace, mais oubliez tous vos préjugés sur ce genre et précipitez-vous sur Faillir être flingué , un roman qu'on ne peut lâcher tant il est à la fois dense, fabuleusement écrit et fertile en rebondissements !
La romancière y alterne scènes contemplatives, scènes de genres (l'arrivée en chariot, l'attaque de la diligence , le héros solitaire dans la ville en butte à ses ennemis...) pour mieux les dynamiter et leur insuffler fraîcheur et énergie. Elle y observe aussi la sédentarisation de ses personnages ainsi que "la propriété, sa nature et sa circulation problématique". En effet, au gré des aventures, les objets passent de mains en mains, de même qu'amitiés et inimitiés évoluent au fil du temps. Nous sommes en territoire connu, du moins le croyons nous, mais Céline Minard se plaît à nous mener où bon lui semble et c'est tant mieux ! Purement jubilatoire !....,
*lus mais non chroniqués.
Du même auteure, clic !
06:00 Publié dans rentrée 2013, romans français | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : céline minard, western
12/03/2012
True grit
"Il avait confondu les méchants avec les hommes."
Du cran il en a fallu à Mattie Ross , 14 ans, pour se lancer sur les traces du meurtrier de son père en cet hiver 1870 ! Accompagnée du quadragénaire borgne , bourru( et très expéditif))! )marshall Rooster Cogburn et de l'exaspérant Texas Ranger LaBoeuf, la jeune fille devra tenir tête aux adultes qui veulent la maintenir à l'écart et affronter les dangers de la traque. Un western-récit d'initiation original et très visuel, adapté deux fois au cinéma, le film le plus récent (et le plus réussi à mon avis ) étant celui des frères Coen , très fidèle au texte de Portis et lui apportant des touches poétiques.
La postface de Donna Tartt tépoigne de l'engouement sucité par ce roman à sa sortie aux États-Unis en 1968. Bientôt étudié dans les écoles, le livre traversera ensuite une traversée du désert et il sera bien difficile de se le procurer . Au grand dam de la parentèle féminine de Donna Tartt qui l'avait offert à tour de bras pour, je cite ,"évangéliser" leurs amis !
Un roman sympathique et bien fichu.
True Grit, Charles Portis, traduit de l'anglais (E-U) par John Doucette, J'ai lu 2012.242 pages d'aventures.
Ps: j'ai adoré Jeff Bridges dans le film des frères Coen !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : charles portis, western
10/05/2009
"On a nulle part. On a rien."
Dans un mois, Todd aura treize ans. Dans un mois, il sera un homme. Il vit à Prentissville, unique ville du Nouveau Monde, un monde tout bruissant des pensées des êtres vivants, un monde sans femmes.Mais une découverte dans les marais va précipiter Todd dans une course effrénée pour sauver sa vie ...
Roman initiatique, SF mâtinée de western, La voix du couteau n'avait a priori rien pour me plaire. Et pourtant, cet anti-héros, parfois agaçant, cet adolescent qui aimerait juste "que ce monde ait un sens , de temps en temps, si ce n'est pas trop demander..." a su m'embarquer dans ses aventures, dans cet univers où les femmes ont un statut si particulier, où la violence est érigée en mode de vie, où la manipulation règne en maître, où la religion a été pervertie, mais un monde aussi où subsistent malgré tout des ilôts d'amitié et de solidarité.
Si le récit, rempli de péripéties, a su me tenir en haleine, j'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont l'auteur rend compte de la manière si particulière de communiquer des habitants de cette planète qui perçoivent de manière continue le flot de pensées des êtres vivants qui les entourent, ce Bruit, comment ils y font face, comment ils s'en servent ...
L'orthographe, la syntaxe fautives du héros accentuent l'aspect mal dégrossi de l'adolescent qui, certes pêche du point de vue scolaire, mais a plus d'un tour dans son sac pour se tirer d'affaire, ce qui ne peut que plaire aux adolescents à qui est destiné ce livre.
Un vraie découverte donc mais une légère frustration:devoir attendre la parution des deux prochains tomes!:)
La voix du couteau, Patrick Ness, gallimard jeunesse, 441 pages palpitantes. (à partir de 13 ans)
L'avis de Fashion.
Celui de Lael
Ps: Ferdi l'a commencé avec beaucoup d'intérêt. Affaire à suivre:)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : la voix du couteau, patrick ness, sf, western, homme femmemode d'emploi, roman pour adolescents