04/09/2012
Glacé
"Servaz fut aussitôt sur ses gardes: il se méfiait instinctivement des gens élégants au sourire trop facile."
Dans une vallée encaissée des Pyrénées, en plein hiver, des ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le corps sans tête d'un cheval accroché à la falaise. Vision d'horreur qui n'est pas sans correspondre à l'atmosphère pesante que la jeune psychologue Diane Berg va découvrir dans le centre psychiatrique de haute sécurité à quelques kilomètres de là.
Commence alors pour le commandant Servaz, une enquête qui le mettra à rude épreuves (il est sujet au vertige et phobique des chevaux) et lui permettra de mettre au jour de vieilles histoires de contes de fées bien sinistres.
à la croisée des Rivières pourpres pour l'ambiance (très bien rendue) et du Silence des agneaux, Glacé réussit à tirer son épingle du jeu en croisant, sans jamais en perdre le fil (ni son lecteur en route) plusieurs intrigues parfaitement agencées. Les personnages sont bien campés et facilement identifiables. On regrettera pourtant l'aspect "increvable" du héros qui bien que , ultra fatigué, blessé, drogué, se lance sans broncher ou presque dans une course poursuite endiablée après s'être passé juste un peu d'eau sur le visage*, mais bon cela semble être la loi du genre aussi bien dans les romans que dans les films.
Ceci étant, Glacé est un thriller qu'on ne peut pas lâcher avant la fin et dont j'attends la suite avec impatience (c'est prévu pour octobre !).
* Ah les pouvoirs de l'eau de la Comminges ! (une région que j'aime beaucoup et que l'auteur a réinventée avec brio)
Merci Cathy !:))
Glacé, Bernard Minier, Pocket 2012, 725 pages qui filent à toute allure !
Et un de plus pour le challenge de Liliba !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : bernard minier, thriller
16/05/2011
658
Un thriller selon mon goût ? Un roman qui fasse autant la part belle aux personnages, leur donnant un arrière-plan intéressant, des failles, des blessures et pas que des certitudes et bien sûr une intrigue sophistiquée juste ce qu'il faut. Dans 658, il y a tout cela.
Un jeune retraité de la police qui n'a pas encore tiré un trait sur sa faculté à raisonner et que l'intervention d'une connaissance devenue gourou pour riches dépressifs va vite remettre en piste; de mystérieux poèmes anonymes donnant à croire que leur auteur connaît les secrets de l'ex- alcoolique devenu gourou et qu'il est en outre capable de lire dans les pensées ... Sans oublier un très joli personnage féminin, celui de l'épouse du flic "farouchement intelligente" qui analyse avec lucidité et son couple et l'énigme...
Si j'avais deviné assez vite une partie du mystère (Merci Gérard Majax !), j'ai bien aimé la manière dont la résolution est amenée, la part faite à la psychologie , à la manipulation,usant de ressorts assez simples mais efficaces en diable ! Un bon roman, confortable et astucieux juste ce qu'il faut. Les amateurs d'intrigues plus complexes en seront sans doute pour leurs frais...
658, John Verdon, traduit de l'anglais (E-U) par Philippe Bonnet et Sabine Boulongne, Grasset 2011, 441 pages qui m'ont redonné le goût des thrillers !
Tamara est moins convaincue.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : john verdon, thriller
05/11/2009
Manhattan Freud
En 1909, Freud, accompagné de son disciple déjà un peu dissident Jung ,débarquent à New-York pour une série de conférences qui doivent étendre aux Etats-Unis le succès que connaît déjà la psychanalyse en Europe. Les deux hommes, aidés par un policer intègre, chose rare à l'époque, vont avant cela devoir résoudre une série de meutre commis par un meurtrier féru d'alchimie.
Manhattan Freud pourrait être un roman policier relativement banal n'était le style, lumineux de l'auteur. Manhattan devient un personnage à part entière et nous découvrons,fascinés, l'histoire de cette île et de ces architectes qui faisaient la course au gratte-ciel le plus haut. C'est tout un pan de l'histoire des Etats-unis qui se donne à lire ici avec cet élan et cette foi dans le progrès tant scientifique que psychanalytique. Les personnages de Freud et de Jung sont montrés dans toute leur humanité avec leurs doutes et leurs erreurs et on ne lâche pas une minute ce triller élégant et captivant.
Manhattan Freud, Luc Bossi, Albin Michel , février 2009, 365 pages.
Emprunté à la médiathèque.
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : luc bossi, psychanalyse, alchimie, new-york, thriller
17/04/2009
"Un jour ou l'autre, la vérité trouvait toujours sa voie. Question de temps."
Ancien psychanalyste devenu flic, François Marchand, aidé par le lieutenant Julia Drouot,, se lance à la poursuite d'un meurtrier en série qui sévit un peu partout en France et dont la cible sont des adolescents. On s'attend donc à un thriller classique,love-story chaotique entre les principaux protagonistes qui traînent chacun un lourd passé affectif en prime, mais ce serait sans compter sans le talent d'Olivier Descosse .
Ses héros sont terriblement humains et faillibles, on est loin de la figure d'autorité implacable qui résoud une enquête en deux hypothèses et trois courses poursuites.Les certitudes du profileur sont souvent battues en brèche , vu sa difficulté à intégrer les références de la culture et du mode de vie des adolescents auxquels il est confronté. L'histoire d'amour apporte quelques bouffées d'air pur dans cette atmosphère saturée de violence et de tension , même si j'ai trouvé que l'auteur n'était pas à son meilleur dans la description de la scène" hot".
Plus séduite par la maîtrise du récit, que par le style, un peu trop convenu à mon avis, je n'ai néanmoins pas lâché ce thriller une minute !
Olivier Descosse, les enfants du néant, Michel Laffon, 436 pages intenses.
A paraître le 23 avril, date à laquelle je serai loin de tout ordi, ceci explique donc cela !:)
06:07 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : olivier descosse, les enfants du néant, thriller, psychanalyste, profileur