15/02/2010
février
"Helen était ce que leurs grands-mères auraient appelé une dame."
"Il lui paraissait important de savoir ce qui était vrai en elle. Comment exprimer à quel point sa vie n' avait été qu'un tumulte de plaisir; comment dire qu'elle avait perdu quelque chose d'énorme, qu'il lui était resté un trou béant au beau milieu de la poitrine, et que le vent soufflait à travers."
Ce trou béant c'est la disparition de son jeune mari lors du naufrage d'une plate-forme pétrolière au large de Terreneuve qui l'a creusé.
Helen, alors enceinte de son quatrième enfant a dû faire face, même si , vingt-six ans plus tard, elle est toujours taraudée par des images forcément imaginaires du drame.
Un coup de fil dans la nuit de son fils John ,qui vient de se découvrir futur père sans l'avoir voulu, va lui permettre de se replonger dans le passé mais aussi de se donner une chance de ne pas vieillir seule.
Les éléments et en particulier l'eau bien sûr jouent un rôle essentiel dans ce roman jamais larmoyant qui alterne passé et présent.
Hélène est une femme pleine de vie qui refuse de perdre sa sensualité, même si elle l'a longtemps mise sous le boisseau, et qui est prête à offrir tendresse et plaisir. Un magnifique portrait de femme porté par une écriture charnelle.
Février, Lisa Moore, traduit de l'anglais (canada) par Carole Hanna, Plon, 273 pages pleines d'humanité.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : lisa moore, terreneuve, femme