09/07/2009
je voudrais tant que tu te souviennes
L'une, Mado, vit les yeux au ras du sol, traquant et photographiant les menues traces du temps.
L'autre, l'Indien, n'est jamais aussi à l'aise que sur les toits...
Entre les deux va se nouer une histoire d'amour en pointillés, celle prédite par Julide chargée de veiller sur Mado car "Elle est comme un verre qui se vide, par une brèche minuscule, une toute petite fêlure, et si tu ne prends pas soin de la remplir elle disparaîtra tout à fait."
Julide quant à elle , soumise au poids des traditions de son pays, est promise à un jeune homme qu'elle n'aime pas et trouve souvent refuge chez Mado,chez qui elle ressent une autre forme d'étrangeté au monde.
Tout cela aurait pu baigner dans une poésie trop sentimentale pour moi si la deuxième partie du roman, rebattant les cartes, ne venait brusquement tout remettre en question et présenter un autre angle de vision, une réflexion plus profonde sur le temps, les sentiments, l'exil à soi même et aux autres...
Dominique Mainard, Je voudrais tant que tu te souviennes, 364 pages tendres mais aussi parfois cruelles. Folio
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : dominique mainard, amour, poésie, souvenir
04/05/2009
"Nous recommençons, nous n'abandonnons jamais." Lars Gustaffson, La mort d'un apiculteur.
Une petite fille disparaît sur une plage, dans le brouillard, alors qu'elle était sous la responsabilité de sa future belle-mère,Abby, une jeune photographe.
La narratrice , Abby, va passer L'année brouillard à chercher avec obstination cette petite Emma, faisant fi de la police et du père de l'enfant qui ont baissé les bras. Elle sortira meurtrie mais grandie par cette quête.
Même s'il envisage avec minutie les conséquences psychologiques de cette disparition traumatisante entre toutes, le roman de Michelle Richmond est surtout l'occasion d'une réflexion sur le temps et la mémoire. Ce n'est pas un hasard si la narratrice est photographe et si elle va mettre sa mémoire visuelle "à la torture " pour retrouver le moindre indice, même si "On ne peut se fier à sa mémoire. Elle est trop influencée par nos désirs et nos émotions."
L'aspect policier de ce roman est très vite gommé - d'ailleurs j'avais très vite deviné qui était impliqué dans cette affaire- et j'ai davantage été intéressée par la quête faite de "clairvoyance et de persévérance" d'Abby, aidée par une bibliothécaire" qui croit que nous pouvons être sauvés par les livres ."
Un roman riche et foisonnant très loin du sirupeux Aussi profond que l'océan (roman et film), qui abordait quasiment le même thème.
Michelle Richmond, l'année brouillard, Bucher-Chastel.506 pages denses et passionnantes.
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : michelel richmond, l'année brouillard, disparition d'une enfant, temps, souvenir, obstination, mémoire