02/07/2009
On s'est juste embrassés
Aïcha vit seule avec sa mère, au bord d'une cité dont elle fréquente l'établissement scolaire.Sa vie va basculer le jour où la rumeur se répand qu'elle a perdu son honneur. L'adolescente aura beau affirmer :On s'est juste embrassés, trop tard le mal est fait...
A partir de là vont ressurgir les interrogations d'Aïcha quant à ses origines, son père, sa famille maternelle; la volonté aussi de sortir du huis-clos étouffant avec une mère qui toujours dû faire face et se laisse lentement sombrer dans la dépression.
Interrogations sans fard aussi, mais tout en pudeur ,sur le désir de cette presque femme, qui ne sont pas sans évoquer celles posées par la narratrices de L'amant, roman de Marguerite Duras que la mère d'Aïcha offre à sa fille, comme un passage de relais, un viatique pour aborder sa vie de femme.
L'auteure n'idéalise pas son héroïne, n'en fait pas la porte-parole de toutes ces jeunes filles qui pourraient à sa suite affirmer:"Mais c'est seulement mon nom qui est arabe. Moi, je ne le suis pas.",mais sait nous la rendre à la fois présente et attachante. Cette narratrice toujours à la lisière (de la cité, de l'âge adulte, du désir...) nous renvoie à un âge où on se sent " trop encombrée de soi-même" avec un style tout en retenue et en émotion.Une belle découverte.
On s'est juste embrassés, Isabelle Pandazopoulos, Gallimard, collection scripto, 155 pages beaucoup moins grises que la couverture.
Clarabel et Gawou ont aussi beaucoup aimé.
Pagesapages et Malice également.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : on s'est juste embrassés, isabelle pandazopoulos, rapport mère-fille, origines