29/10/2008
"La voix des enfants et leur pureté."
Un flic à la retraite,au cuir épaissi -du moins le croit-il, un jeune flic drogué mais très doué, voilà un de ces improbables duos comme nous les aimons. Ce qui va les rapprocher ? Le meurtre d'un chilien d'origine allemande, chef de choeurs de garçons de plusieurs églises dans Paris. Piste politique? Piste pédophile ? Chacun des flic a sa préférence mais la réalité va vite s'emballer et dépasser toutes leurs hypothèses...
Jean-Cristophe Grangé est au mieux de sa forme dans Miserere. Certes, il emploie des procédés classiques (la relation père-fils qui s'établit entre les deux héros, les fausses pistes) mais c'est pour mieux tromper son lecteur qui , ainsi mis en confiance, ne peut que se laisser surprendre par les chausse-trappes que l'auteur a ménagés.
Ses héros trimballent leurs zones d'ombre mais elles ne sont évoquées qu'en pointillés et leur élucidation nous explose à la figure au moment où nous les avions preque oubliées. Kasdan, le vieil arménien retraité et Volokine, le jeune loup russe, évoluent principalement dans un décor urbain, très cinématographique, et les péripéties se succédent, toujours plus étonnantes. L'intensité monte dans l'horreur, mais sans complaisance. Grangé utilise certains thèmes historiques qui pourraient sembler rabâchés mais il les dynamite,les poussant à l'extrême , sans pour autant tomber dans les excès pseudo ésotériques du Concile de pierre. Un roman profondément pessimiste sur l'âme humaine, un roman traversé par la musique, un roman que vous ne lâcherez pas une fois que vous l'aurez commencé et dont vous sortirez groggy . Ames sensibles s'abstenir !
Miserere. Jean-Cristophe Grangé.Albin michel.524 pages
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : miserere, jean-cristophe grangé