02/12/2019
Notes à usage personnel
"J'ai peur d'être cette femme qui dérange. Et peur de ne pas déranger assez.
J'ai peur. Mais je le fais quand même."
Dans ces Notes à usage personnel, Emilie Pine évoque d'abord les souvenirs qu'elle a gardé d'une crise familiale: celle où son père, volontairement exilé en Grèce, a failli mourir à cause de son addiction à l'alcool.En filigrane, elle dépeint le portrait d'un homme, écrivain, autocentré et bien peu concerné semble-t-il par ses filles. Avec franchise, courage, c'est aussi le dialogue entre un père et sa fille, en perpétuelle évolution, avec ses hauts et ses bas ,qui se donne aussi à lire et l'essentiel est qu'il continue.
Dans les cinq autres essais, Emilie Pine va encore au plus près de son intimité puisqu'elle évoque tour à tour son infertilité (alors que sa sœur est enceinte), son sentiment de solitude quand ses parents sont séparés dans une Irlande qui n'autorisait pas encore le divorce, son anorexie et de manière plus générale son rapport difficile à la douleur et au corps , les violences faites au femmes, son addiction au travail et la dépression.
Féministe, elle l'est mais ce n'est pas pour autant facile de d’admettre, même a posteriori ,qu'elle a été violée, tant la question du consentement était alors biaisée, et le reste encore trop souvent. Ce n'est pas non plus facile de lutter contre le sexisme ambiant , même quand, comme elle, on occupe un poste de professeure de théâtre contemporain au sein d'une université.
Un parcours poignant, au plus près du corps et des émotions, sans fards qui bouleverse m,ais donne aussi à réfléchir. On se réjouit que l'auteure, à qui son père avait fait promettre quand elle était enfant, de ne pas écrire , n'ait pas respecté cette promesse.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Marguerite Capelle. Delcourt 2019, 188 pages puissantes.
06:00 Publié dans Essai | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : emilie pine, irlande, femmes
16/10/2012
à travers les champs bleus
"La plupart du temps, chacun, esprit sensé ou esprit fêlé, trébuchait dans le noir, tendait ses mains vers quelque chose qu'il voulait sans même le soupçonner."
Entrer dans l'univers de Claire Keegan, c'est pénétrer dans un monde où les failles, les blessures se devinent à demi-mots, où les ellipses surprennent le lecteur, où la tendresse est souvent absente, voire dévoyée, où l'amour se fraye difficilement un chemin.
La vie de ses personnages est souvent aussi rude que le climat irlandais et même quand l'auteure situe l'action d'une nouvelle sous le soleil texan, dans un milieu privilégié , les relations familiales n'en sont pas pour autant apaisées.
Tout tient à peu de choses, un changement de vie auquel on ne peut se résoudre, le poids des traditions qui fait qu'une femme va gâcher sa vie à cause d'un mauvais choix: "Puis elle est montée et a passé le reste de son existence avec un homme qui serait rentré sans elle." . Tout est dit avec une grande économie de moyens.
Parfois pourtant les secrets sont révélés et même s'ils mènent apparemment à la destruction, le soulagement et la renaissance sont à portée de mains. L'humour, trouve aussi sa place, à travers le pouvoir des mots ,que souligne malicieusement la première nouvelle , La mort lente et douloureuse. Il faut prendre le temps de savourer les descriptions de Claire Keegan , de s'imprégner de l'atmosphère créée dans chaque texte et l'on y trouvera un plaisir sans pareil, un peu mélancolique et doux.
Et zou, à côté des autres livres de l 'auteure,clic, reclic, sur l'étagère des indispensables !
Le billet tentateur de Clara
06:04 Publié dans l'étagère des indispensables, Nouvelles étrangères, rentrée 2012 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : claire keegan, irlande
15/09/2012
Retrouvailles...en poche.
"Nous sommes des êtres humains à l'état brut."
Onze mois de différence entre Veronica et son frère Liam. Onze petits mois qui expliquent peut être l'affection indéfectible qui les unit et les particularise dans cette famille nombreuse (ô combien !) irlandaise. Quand son frère se suicide,Veronica écrit furieusement pour remonter à la source de ce geste pour elle incompréhensible, tenter de mettre à jour la scène qui a pu déclencher le mécanisme aboutissant à cette mort.
Alternant passé et présent Retrouvailles est un roman puissant, dérangeant ,qui reconstitue le passé, non pas avec une assurance tranquille, bien peignée, lisse, (et un tantinet suspecte) mais d'une manière hirsute," à la diable",n'hésitant pas à dire qu'il s'agit peut être de souvenirs inventés, mais revenant avec obstination sur cette scène primitive qui devrait lui livrer-peut être- la clé de cette famille marquée par l'influence d'Eros.
La narratrice,surtout au début du roman utilise un langage cru, que ce soit pour parler de sa famille ou de sa relation de couple qui s'effiloche : "Il y avait des filles, à l'école, dont les familles augmentaient jusqu'au nombre conséquent de cinq ou six. il y en avait chez qui ça grimpait jusqu'à sept ou huit- ce qui était jugé un tant soit peu enthousiaste-et puis il y avait les pitoyables comme moi, avec des parents totalement désarmés qui se reproduisaient comme on irait aux chiottes."Mais cette violence n'est là que pour montrer le maëlstrom d'émotions de Veronica, qui triture les phrases, malmène son mari et embarque le lecteur ,parfois abasourdi mais totalement conquis dans une lecture qui le laisse un peu groggy mais en même temps séduit.
Au diable les bons sentiments ! "Le truc merveilleux quand on est élevé à la diable, c'est qu'il n'y a de reproches à faire à personne. Nous sommes entièrement élevés en plein air. Nous sommes des êtres humains à l'état brut. Certains survivent mieux que d'autres, c'est tout."Pourtant il y a de l'amour qui court tout le long de ce livre, un amour qui ne dira son nom que quand la narratrice aura enfin trouvé l'apaisement.
Quant au style, il est tout à la fois sensuel, le passé étant très lié aux sensations,cru, cahotique, fougueux et plein d'humour féroce. On se laisse embarquer dans ce roman comme on ferait un tour dans une essoreuse à plein régime et on en sort étourdi mais bourré d'énergie.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anne enright, irlande, famille
21/02/2011
En ce sanctuaire
"Je sais, oui, la miséricorde semble une denrée rare, au même titre que l'eau potable."
Chic, revoilà Jack Taylor, notre claudiquant ex-policier, ex-abstinent devenu sourd d'une oreille (dans un épisode que j'ai loupé, que fait la médiathèque? !) préféré .
Comme toujours l'enquête est quelque peu délaissée au profit de l'humour et des remarques caustiques de notre Irlandais favori , qui mine de rien, semble se départir quelque peu de sa solide réputation de cynique et fait de plus en plus preuve d'humanité, quoi qu'il s'en défende.
Mention spéciale pour les personnages secondaires, un ex-dealer devenu adepte du zen qui sirote des tisanes et un obèse qui en deux apparitions réussit à marquer nos esprits et nos coeurs. Le tout dans une Irlande en pleine déliquescence - selon notre ronchon chouchou- mais où les nouveaux millionnaires sont à la fête.
A noter que pour apprécier à sa juste valeur l'évolution du personnage récurrent mieux vaut lire les différents épisodes dans l'ordre...
En ce sanctuaire, Ken Bruen, Série noire Gallimard 2010, 200 pages traduites comme toujours de main de maître par Pierre Bondil qui relève toutes les références culturelles (citations entre autres) qui auraient pu nous échapper. Un régal à ne pas rater.
L'avis de Dasola
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : ken bruen, irlande, bonne soeur, bitures, baston et cie
28/12/2009
le dramaturge
"Ici, c'était la pinte de brute et la dose de malt, et si vous aviez besoin qu'on vous traduise, vous vous étiez vraiment trompé d'endroit."
Ce qu'il y a de bien avec Jack Taylor, ex -policier irlandais enquêtant plus ou moins officieusement dans la ville de Galway (où tout le monde connaît tout le monde), c'est que nous sommes aussi en territoire familier. Même si son héros est devenu sobre et a presque arrêté la cigarette ,le monde de Ken Bruen n'est pourtant pas passé au rose bonbon : les flics sont toujours aussi brutaux, tout comme les maris d'ailleurs, et deux étudiantes chutant mortellement dans un escalier et sous lesquelles on retrouve un livre marqué de l'indication Le dramaturge ne semblent pas troubler grand monde sauf un dealer pour qui va mollement travailler Jack, affligé ici d'une claudication qui va renforcer sa ressemblance avec un certain docteur House, cher à nos coeurs.
Comme d'hab', on n'échappera pas aux tabassages en règle, aux visites à l'hôpital, aux amours contrariées mais ce qui fait qu'à chaque fois le charme opère néanmoins c'est le ton inimitable de ces romans, d'une noirceur paradoxalement réjouissante. On retrouve aussi avec plaisir les nombreuses citations et l'art de l'ellipse d'un auteur qui ne s'embarrasse pas d'explications et laisse au lecteur le soin de compléter les pointillés. Un roman qui se termine par un coup de poing au plexus solaire.
Le dramaturge, Ken Bruen, traduit de l'anglais (Irlande ) par Pierre Bondil, Folio policier 2009,279 pages roboratives.
Voici , trouvée chez Cuné, l'ordre des aventures de Jack Taylor(que je n'ai pas respecté mais bon...)
Pour lire les enquêtes de Jack Taylor dans l'ordre (ce qui est toujours préférable, même si jamais indispensable !!) :
1. Delirium Tremens (Mai 2006 en Folio). Mon avis ici
2. Toxic Blues (Mai 2007 en Folio)
3. Le martyre des Magdalènes (Folio, 2008)
4. Le dramaturge (Oct 2007)
Ps: je viens de commander le précédent, pour pallier mon prochain "coup de pompe littéraire"!
L'avis de Kathel.
Celui de Dasola.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : ken bruen, irlande, polar
24/11/2009
Le testament caché
"Voyez-vous, contre moi aussi on a prononcé la peine de mort."
L'établissement psychiatrique dans lequel Roseanne Mc Nulty a été internée durant soixante ans va être détruit. Le docteur grene doit évaluer sa patiente, pour voir si elle est apte à réintégrer la société dont on l'a exclue quand elle avait quarante ans.Le psychiatre n'est pas dupe, il sait pertinemment que certains de ses malades ont été "internés pour des raisons sociales plus que médicales." Pourtant, il ne sera pas au bout de ses surprises quand il se mettra en tête d'élucider les raisons de l'internement de Roseanne.Quant à cette dernière, si elle se montre réticente face aux questions du psychiatre, elle rédige avec un mélange de fièvre et de sérénité le récit de sa vie, constituant ainsi son Testament caché.
C'est tout un pan de l'histoire irlandaise qui se donne à lire ici, une histoire pleine de violence et d'exclusions, histoire dans laquelle s'imbrique inextricablement l'existence de celle qui "devrait être un lieu de pélerinage et une icône nationale", comme le pense son médecin.Mais plus que cette histoire de relégation ce qui se donne à lire ici est une réflexion sur les écrits et la crédibilité qu'on doit leur accorder.
En effet, s'entrecroisent dans le roman de Sebastian Barry les notes du Dr Grene, qui analyse aussi au passage tous les textes écrits sur Roseanne, en particulier par le Père Gaunt, artisan du malheur de la jeune femme, et le récit de vie de sa patiente.Grene s'interroge non seulement sur l'exactitude des faits rapportés, confrontant les différentes versions d'un même événement, mais aussi sur la sincérité des scripteurs.
Il se dégage de tout cela une impression troublante car le lecteur , au fur et à mesure, doit remettre en question ce à quoi il accordait sa confiance. Ainsi ai-je failli arrêter ma lecture au récit de la tentative de viol, car il s'en dégageait une étrangeté perturbante, étrangeté soulignée bien plus loin dans le récit par le psychiatre.
En outre, le lecteur n'aura pas forcément les réponses à toutes ses questions (mais cela est-il vraiment possible? !) mais,s 'il accepte de se laisser dérouter par ce récit il y gagnera au change, tant l'écriture de Sebastian Barry est captivante. Seul bémol, la révélation finale qui établit un équilibre de manière quelque peu artificielle à mon goût. Un récit riche en péripéties et en personnages troubles.
Le testament caché, Sebastian Barry, traduit de l'angalis (Irlande) par Florence Lévy-Paoloni. 329 pages troublantes.
Merci à Guillaume de Babelio et aux éditions Gallimard.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : sebastian barry, irlande, psychiatre, femme
18/06/2009
Comme deux gouttes d'eau
Dans Comme deux gouttes d'eau, on retrouve avec plaisir le personnage de Cassie rencontré dans Ecorces de sang. Elle est ici la narratrice et va se trouver mêlée à une infiltration sans pareille .En effet, non seulement la victime d'un meurtre lui ressemble quasi parfaitement mais en plus elle avait endossé une identité inventée pour une précédente mission de Cassie !
La jeune femme va alors intégrer le groupe d'amis que fréquentait Alex et vivre avec eux dans un manoir décrépit mais plein de charme...
Avec ce nouveau roman de Tana French, nous entrons de plain pied dans une atmosphère vénéneuse à souhait qui n'est pas sans rappeler Rebecca de Daphné du Maurier "J'ai rêvé que je retournais à Manderley", mais aussi Dona Tartt et Le maître des illusions avec ce groupe d'amis qui se mettent en marge des autres étudiants de l'université. Ces échos ne troublent en rien le lecteur car Tana French sait y instiller sa propre dose de noirceur et montrer toute l'ambiguïté de l'attitude de Cassie plongée dans ce huis-clos qui pourrait être mortel...
Une fois accepté le postulat initial , on se laisse captiver par ce roman qui fait la part belle à la psychologie mais sait aussi créer une atmosphère angoissante et où la maison devient un personnage à part entière qui fascine et captive. Une réussite !
Comme deux gouttes d'eau. Tana French, Editions Michel Lafon.
L'avis de Lily .
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : comme deux gouttes d'eau, tana french, irlande
17/06/2009
Ecorces de sang
Quand on découvre le cadavre de la petite Katy sur un chantier de fouilles archéologiques, c'est tout un passé qui va rattraper l'inspecteur de police Rob. En effet, vingt ans auparavant, il a été le seul rescapé d'un groupe de trois enfants qui étaient allés jouer dans les bois. les deux autres ne sont jamais réapparus. Les deux affaires sont elles liées ? Rob est-il vraiment le plus à même de résoudre la ou les énigmes ? En tout cas, il est fidèlement secondé par son alter ego au féminin, Cassie, férue de psychologie et plus teigneuse qu'un bouledogue.
Ce pourrait être un énième roman policier tissant les liens passé -présent, jouant de la complicité entre les membres de son équipe mais Ecorces de sang est bien plus que cela.
L'intrigue est particulièrement retorse et même si j'avais deviné une partie de l'énigme, les retournements de situation ne cessent de relancer le récit même à la toute fin. Les personnages et leur psychologie subtile sont particulièrement réussis et on a hâte de les retrouver dans le volume suivant, d'autant que toutes les zones d'ombre n'ont pas été éclaircies.
L'écriture enfin de Tana French, qui fait de la forêt un être quasi vivant, une entité vaguement menaçante et s'attache à décrire la nature avec poésie a fini de me séduire totalement. Un roman qu'on ne lâche pas !
Ecorces de sang, Tana French, sortie en poche le 18 juin chez Points Seuil.
Paru en 2008 chez Robert Laffont sous le titre La mort dans les bois.
Ce livre a remporté, entre autres, le Prix Edgar Allan Poe .
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écorces de sang, tana french, roman policier, irlande
02/05/2009
"Heureuse ,aussi, que la vie ait ses côtés moches, sales, qui rendent la perfection plus supportable."
Trente ans que Nell, oenologue accomplie, n'a pas mis les pieds en Irlande où vivent sa fille, Ali et sa petite fille, Grace. En femme indépendante et qui a réussi sa vie, Nell ,qui chérit pourtant les femmes de sa famille , les protège et les fait régulièrement venir en France où elle s'est installée , entend bien néanmoins maintenir une distance entre elle et le reste du monde. Son vieil amoureux, Henri risque aussi d'en faire les frais, alors qu'il lui annonce qu'il va quitter son épouse, ce que Nell ne lui a jamais demandé de faire.
Un coup de fil nocturne va tout faire basculer et obliger notre héroïne à affronter un passé dont témoignent Les Pierres de mémoire., ces pierres que sa propre mère ramassait à chaque moment important de sa vie.
Avec ce roman, je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Kate O'Riordan, commencée ici avec un énorme coup de coeur et je ne suis pas déçue. J'y ai retrouvé la finesse de l'analyse psychologique, ici des relations qui unissent cette famille matrilinéaire, et une construction habile qui distille révélations et rebondissements. La tension dramatique est soutenue et les personnages sont plein de facettes. Le style est à la fois charnel et poétique, avec de superbes descriptions de la pluie irlandaise , ou plutôt des pluies, comme l'auteure s'attache à le préciser. Aussi attachant et chaleureux que le pub où se déroule une grande partie de l'action.
Kate O ' Riordan, Pierres de mémoire, Editions Joëlle Losfeld.347 pages apaisantes.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : pierres de méméoire, kate o'riordan, irlande, femmes, relations mère fille
18/02/2009
"Le lieu rappelait un navire qui coule"
Un père violent , qui se donne des allures de fanatique religieux mais qui est surtout un alcoolique invétéré, une mère tout juste décédée, un petit frère, une petite soeur, qu'il faut, tant bien que mal, préserver, on pouvait rêver d'une adolescence plus riante pour Shell.Le tout dans une Irlande très catholique.
Pourtant l'ado arrive à tenir bon, même quand la vie s'acharne sur elle et qu'elle se retrouve au centre d'un fait-divers particulièrement sordide.
Le tout aurait pu être glauque et pathétique ou d'un optimisme forcé mais Siobhan Dowd réussit le pari de rendre cette histoire , inspirée de faits-divers, émouvante mais pas larmoyante.
Une auteure à suivre.
Sans un cri.Siobhan Dowd Editions Scipto.358 pgaes.avril 2007
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : sans un cri, siobhan dowd, irlande, adolescente