18/10/2017
Handi-gang
"-Mais qui est oppresseur ?
- L’État, voyons, les valides: vous-mêmes, tous ceux qui profitent des installations inaccessibles sans les boycotter, toux ceux qui savent et qui ne font rien. Vous n'êtes pas aveugles mais vous ne nous voyez pas !"
Sam, adolescent dynamique et plein de vie, vit seul à Lyon avec sa mère. Handicapé en fauteuil , il se heurte au quotidien à des tracasseries administratives et au manque d'accessibilité de nombreux endroits dans la ville.
Révolté par l'agression d'un de ses amis handicapés, il va fonder le Handi-gang, pour faire prendre conscience au grand public de leurs ressentis et de leur vécu dans un monde inadapté aux différents types de handicaps. Mais, dépassé par des membres adeptes de la violence, Sam devra apprendre à négocier avec la société.
Un roman enlevé , plein d'humour et d'informations variées sur le monde du handicap au quotidien.
Seul bémol: malgré la "distribution", je me suis un peu perdue parmi les nombreux personnages.
Editions Libertalia 2017.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cara zina, handicap
11/11/2008
Enfants cabossés
Jean-Louis Fournier, j'ai d'abord fait sa connaissance par personnages interposés : ceux que je guettais dans l'émission "L'île aux enfants" (voilà qui ne me rajeunit pas), à savoir Antivol, l'oiseau au sol (il a le vertige) et La Noiraude, la vache qui rêve d'être une biche et téléphone à son vétérinaire pour lui exposer ses runinations ou ses rêves...
Toujours sans savoir qu'il était aux manettes (en tant que réalisateur) , je n'aurais manqué pour rien au monde "La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède", où dès l'apparition de la bouille souriante du regretté Pierre Desproges oscillant au rythme du balancier d'une horloge comtoise,en un réflexe quasi pavlovien, j'avais déjà le sourire aux lèvres...
J'ai enfin pu faire le lien entre tous ces éléments quand je me suis jetée comme la vérole sur le bas clergé sur ses manuels à la fois drôles et impertinents où je piochais sans vergogne des exemples pour mes exercices de français, provoquant ainsi soit l'icrédulité de mes élèves, soit leur hilarité...
Jean-Louis Fournier et moi c'est donc une longue histoire car je suis une fan absolue de son humour à la fois tendre, absurde et noircissime, de sa grosse baronne et de ses voitures ,pratiques car on peut y loger un cercueil, en abaissant le siège arrière , bien sûr .
Alors, quand Jean-Louis Fournier dans Où on va papa? prend le risque d'évoquer un thème " casse-gueule",au possible, nous présentant dans de courtes vignettes des instantanés de sa vie avec ses deux enfants pas comme les autres, on le suit en confiance, certains d'échapper au récit convenu, à la guimauve des bons sentiments. Il ne se donne pas le beau rôle , Jean-Louis, loin s'en faut, et il préfère rappeler que grâce à ses enfants il a pu être exempté de vignette automobile et ainsi rouler dans de somptueuses voitures étrangères où il promenait ses petits princes cabossés...Qui d'autre que lui pouvait nous faire rire avec un Noël dans un institut où les parents doivent se mettre à l'abri sous les tables pour éviter les boules de pétanque, cadeau qu'un père a eu la " bonne" idée d'offrir à son fils ? Qui d'autre que lui pouvait écrire
"Si vous aviez été comme les autres , j'aurais peut être eu moins peur de l'avenir.
Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde.
Peut être que vous n'auriez rien foutu en classe.
Vous seriez devenus délinquants.
Vous auriez bricolé le pot d'échappement de votre scooter pour faire plus de bruit.
Vous auriez été chômeurs.
Vous auriez aimé Jean-Michel Jarre.
Vous vous seriez marié avec une conne.
Vous auriez divorcé.
Et peut être quevous auriez eu des enfants handicapés.
On l'a échappé belle."
Carapace de l'humour pour affronter la loterie génétique.
Où on va, papa? Jean-Louis Fournier . Stock. 155 pages bourrées de tendresse et d'humour souvent très noir.
Le billet de Solenn qui vous emmènera vers plein de liens.
Celui de Joëlle.
06:04 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jean-louis fournier, où on va papa?, handicap, tendress, humour noir, humour tout court, éclats de rires garantis