27/11/2009
Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage
Bien que ce récit soit considéré comme un classique de la littérature américaine, bien que le thème m'intéresse beaucoup (l'itinéraire d'une femme Noire dans l'Amérique des années 60), bien que le style soit élégant et fluide, je me suis défintivement arrêtée à la page 159 de Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage.
Je n'ai ni ri, ni eu les larmes aux yeux (et pourtant même si tout reste très sobre, il y aurait eu de quoi), non, je suis restée totalement extérieure et comme à la moitié du livre nous n'avions pas abandonné le monde de l'enfance de Maya Angelou, j'ai jeté l'éponge.
D'autres avis : Sassenach, nuancée
Merci à Suzanne de Chez les filles et au Livre de poche.
Le billet d' Enna où j'ai trouvé l'explication de ma déception: ce livre, contrairement à ce qui est annoncé en 4ème de couv' en traite QUE de l'enfance !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : maya angelou, racisme anti-noir, etats-unis
23/11/2009
Les belles choses que porte le ciel
"Nous avions toujours été plus à l'aise avec les tragédies du monde qu'avec les nôtres."
Trois amis ayant dû fuir leur pays, l'Ethiopie ,dans des circonstances dramatiques s'efforcent de trouver leur place dans la banlieue de Washington. lls se réunissent dans la petite épicerie de Sépha, le narrateur et tentent d'oublier qu'ils vivent en suspension entre deux mondes en "jouant "à se remémorer les coups d'Etat et les dictateurs africains qui ont jalonné l'histoire du continent africain. Ce fragile équilibre va être rompu par l'arrivée dans ce quartier modeste d'une jeune femme blanche et de sa fille métisse...
Ni rêve américain ni cauchemar Les belles choses que portent le ciel, allusion à La divine comédie de Dante, est un roman en demi-teintes, d'une dignité émouvante. Pas de misérabilisme mais une grande retenue dans les émotions, beaucoup de pudeur dans le malheur. Ainsi la scène où le narrateur va pour la première fois voir son ami serveur dans un illustre restaurant et où, en un regard, tout est dit des espoirs évanouis.Un très joli premier roman.
Les belles choses que porte le ciel, Dinaw Mengestu, traduit de l'anglais (Etats-unis) par Anne Wicke, 282 pages sensibles.
L'avis de Saxasoul
Merci à Suzanne de Chez les filles et au livre de poche.
L'avis de Cuné qui vous conduira vers plein d'autres !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : dinaw mengestu, ethiopie, etats-unis
06/11/2008
"Je suis un homme seul, un homme ivre, un homme qui marche."
La gunite : mélange de ciment et d'eau qui fait vivre et mourir tout à la fois ces ouvriers du bâtiment dont nous suivons les pérégrinations dans San Francisco et ses environs. Sorte de cow-boys urbains , à la fois flegmatiques, économes de leurs mots et de leurs gestes, ils vivent gunite, ils respirent gunite et anesthésient leur douleur à coup de poings ou de rasades d'alcool.
L'équipe formée par Broadstreet, Rex, Juan et Don Gordo va voir sa vie transformée par l'arrivée d'un contremaître improbable, sorte de prédicateur fou dont la religion serait la gunite : "J'aime la gunite, dit Root. Parce que la gunite, c'est la tâche qui révèle,la propension à l'honneu de cette créature, par ailleurs méprisable, connue sous le nom d'homme. La gunite, c'est l'honneur, et l'honneur, c'est tout." Il est prêt à tout pour la gunite, y compris à faire plier le temps devant sa volonté dictatoriale: "-Il est huit heures , dit le gosse.
-Non, dit Root. Il n'est pas plus de huit heures. c'est un ordre catégorique."
Là où un Zola aurait mis de l'excès, de la flamboyance pour peindre les conditions de vie et de travail de ces hommes qui peuvent en un clin d'oeil être promus et l'instant d'après rétrogradés ou virés, Eric Miles Williamson use d'une sobriété sans pareille. Il éclaire la noirceur de ses propos par de brefs moments de tendresse et de poésie qui sont autant de goulées d'air, tant pour ses personnages que pour ses lecteurs.
Noir béton est un roman rare, une sorte de diamant noir qui brille d'un éclat singulier. Envoûtant .
Noir Béton. Eric Miles Williamson Fayard noir.353 pages intenses.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : béton, gunitage, etats-unis, whaouh, eric miles williamson, noir béton