22/09/2008
Y pas d'soucis!
Philippe Delerm avec Ma grand-mère avait les mêmes est allé à la chasse aux phrases touts faites, celles qui ponctuent nos conversations et sont "faussement anodines".
Il le décortique sans vergogne, débusquant l'implicite, traquant les sous-entendus où parfois affleure l'agressivité...
On retrouve ici la gourmandise de Delerm, sa tendresse aussi , mais parfois, on le remarque davantage dans ce recueil, sa lucidité quant aux rapports humains, cette sorte de bras de fer qui s'engage parfois mine de rien, avec le boucher du marché quand il pèse en en mettant un peu trop, par exemple... Une dimension sociale pointe aussi le bout du nez quand avec l'expression "Faut arrêter", il conclut : "Les décroissants ont du pain sur la planche. Car tous les passagers de seconde et première classe ont gentiment composté leur billet, le convoi est en route, un TGV qui va de plus en plus vite, emportant tous ces voyageurs qui voudraient arrêter."
Delerm n'est pas seulement celui qui a ouvert la voie d'un épicurisme du quotidien, de la vie ordinaire. La vie, il la brosse dans toutes ses dimensions. Y a pas d' soucis ! Chacun retrouvera avec plaisir des phrases qu'il entend ou utilise et promis-juré, on y réféchira à deux fois avant de les prononcer car nous ne pourrons plus prétendre être aussi candides... (94 pages, 11 euros)
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : delerm, phrases anodines, ma grand-mère avait les mêmes