26/10/2017
La vie secrète des vaches
"C'est à nous de leur apporter les conditions nécessaires pour qu'ils puissent être à l'aise et être suffisamment heureux pour bien dormir."
Depuis plus de cinquante ans, Rosamund Young élève des vaches dans une sorte de petit paradis. Jugez un peu: les bovidés vivent en liberté, avec des abris à disposition, des herbes variées leur permettant d’éventuellement se soigner elles-mêmes et entourées d'amour et de soins. Car c'est bien cela qui se dégage de ses chroniques: évidemment, Rosamund Young élève des vaches dans un but économique (même si cela n'est jamais vraiment évoqué) avec énormément d'attentions et d'affection.
Elle observe les amitiés et les inimitiés, les manifestations de solidarité, de bienveillance entre les animaux, soulignant la grande palette de caractère existant chez les vaches, relevant la fierté de l'une, la bienveillance de l'autre car "Plus on connaît un animal, plus on lui est utile." Ici, on a vraiment l'impression que les éleveurs sont au service de leur animaux.mais il n'y a pas que des bovidés dans cette ferme et l'autrice nous régale aussi d'anecdotes concernant des moutons, des cochons et des poules, avec toujours un grand sens de l’observation et beaucoup de bienveillance.
Certains pourraient peut être lui reprocher son anthropomorphisme, elle applique en effet parfois aux vaches un comportement humain,elles bavardent par exemple en contemplant un paysage, mais cela ne m'a pas du tout heurtée, loin de là. Oui, les vaches font du baby-sitting et rendent service aux copines, (j'ai même observé dans le Gers un taureau placide qui gardait sa progéniture autour de lui tandis que les vaches étaient parties paître un peu plus loin); oui ce sont des êtres sensibles et intelligents, ou bêtas selon les individus. Faits que les scientifiques semblent découvrir de nos jours mais que les éleveurs et les propriétaires d'animaux domestiques savaient depuis longtemps...
à noter que Rosamund Young, pleine de bon sens, plaide pour un élevage respectueux du bien être des animaux car "Rendre les animaux heureux et leur permettre d'exprimer leur comportement instinctif n'est pas seulement moralement et éthiquement essentiel, c'est également avantageux d'un point de vue financier.Les animaux heureux se développent plus vite" Une bouffée de bonheur bucolique.
Traduit de l’anglais par Sabine Porte, préface de François Morel, avant-propos d'Alan Bennett, Éditions Stock 2017.
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rosamund young, vaches, moutons, cochons, poules
01/07/2009
La terre des mensonges
Quand sa mère tombe malade, Tor réussit tant bien que mal à sauvegarder un semblant de routine à la ferme familiale, rudoyant son père trop effacé et chouchoutant ses truies.Mais quand il faut hospitaliser la vieille femme, tout s'accélère et, à quelques jours de Noël, il faut prévenir le reste de la famille avec qui il n'a maintenu que d'épisodiques contacts: son frère Margido, qui dirige une entreprise de pompes funèbres, et le cadet, Erlend, décorateur de vitrines à Copenhague. trois personnalités très dissemblables , ne communiquant guère et qui vont devoir affronter un secret familial.
Rien que du classique donc, mais l'action se déroulant en Norvège avait tout pour me séduire-bien plus que le chiffre devente faramineux s'étalant sur le bandeau rouge-.
L'atmosphère de la ferme est particulièrement bien rendue, cette économie quotidienne qui fait qu'on prend le pâté par petits éclats pour le mettre sur une tartine, qu'un personnage se dit qu'"Il pourrait bien s'offrir un bain un jour. Même si cela prenait beaucoup d'eau chaude. Et avec le prix de l'électricité." Toute une vie de privations et tandis que le "beau "linge dort tranquillement dans les armoires, on utilise des torchons hors d'âge...Anne B. Ragde peint également avec subtilié les liens qui unissent l'éleveur et ses animaux et nous décrit avec autant de détails qui sonnent juste les métiers des autres personnages.
Même si j'avais d'emblée deviné une partie du secret, les personnages sont bien campés et leurs liens décrits avec subtilité.
D'où vient alors cette légère gêne, comme un caillou dans ma chaussure ,qui ne m'a pas quittée ? De la traduction qui se moque parfois de l'orthographe- la voiture est ainsi munie d'un haillon-, oublie( ou rajoute ) une préposition au passage voire rend complètement calamiteux certains passages...500 000 exemplaireS vendus certes mais en VO . A tenter néanmoins (pour se rafraîchir, :))
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : la terre des mensonges, anne b. ragde, cochons, noël en norvège, secrets de famille