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15/04/2013

L'ombre de moi-même

"...il y a quelque chose chez toi, Mona Gray , qui fait déborder mon coeur."

Depuis dix ans, le père de Mona est atteint d'une terrible maladie, dont personne ne parle en famille. La petite fille ( pour se préparer à la perte de son père ?) est devenue "amoureuse de l'abandon". Elle conserve pourtant une relation compulsive avec les chiffres.Exilée de chez ses parents, un univers qui semble déserté par les couleurs, Mona, à l'âge de vingt ans, va enseigner, un peu par hasard, les aimee bender,chiffresmathématiques dans une école primaire, une expérience diont les conséquences seront imprévisibles...
Il me restait de ma première lecture en 2001 de L'ombre de moi-même quelques images fortes: celle de cette quincaillerie abandonnée à son sort, celle d'une classe primaire avec des méthode d'enseignement fort singulières et surtout l'atmosphère si particulière aux romans d'Aimee Bender. Nous sommes en effet à la fois ancrés dans la réalité mais une réalité qui glisse souvent de côté, où les personnages dévoilent peu à peu des comportements légèrement anormaux dont chacun semble s'accommoder. J'avais pourtant oublié cette alliance dérangeante de l'enfance et de la morbidité, dont  en fait les enfants s'arrangent bien plus facilement que les adultes. Un roman moins abouti que La singulière tristesse du gâteau au citron (clic) mais une bien belle introduction au style d'Aimee Bender.

 L'ombre de moi-même, Aimee Bender,Traduit de l'anglais par Agnès Desarthe, points seuil 2013, 305 pages lumineuses.