10/08/2012
Rupture...en poche
"Triste et solitaire , et incapable de casser le moule dans lequel sa vis s'était installée."
Un prof ouvre le feu dans un collège anglais.Trois élèves et un professeur tués. Suicide du meurtrier.Affaire bouclée en un rien de temps. Mais ce serait sans compter sans l'obstination de l'inspecteur Lucya May qui ne se contente pas de la version officielle qui satisfait un peu trop de monde.
Alternant les interrogatoires des différents protagonistes et la quête obstinée de Lucya, le récit avance et devient de plus en plus oppressant, brossant le portrait sans concession d'une société qui, cyniquement , sacrifie son système éducatif, détournant les yeux pour ne pas voir le harcèlement, la violence, le racisme qui la gangrène à tous les niveaux.
La solitude de Lucya, lâchée par sa hiérarchie, n'en devient que plus poignante et on avance le coeur serré au fur et à mesure que se déploie l'éventail de petites lâchetés qui, accumulées, ne pouvaient mener qu'au drame.
Une écriture qui nous ménage heureusement quelques bouffées d'humour mais pour mieux nous piéger au détour d'une information cruciale révélée quasi par inadvertance par l'un des protagonistes. Quand on croit pouvoir souffler un peu , Simon Lelic nous cueille du au creux du plexus solaire et l'on reste sonné devant cette montée de l'horreur.Un récit tendu mais qui laisse la part belle à l'humanité des personnages néanmoins. Un coup d'essai , Rupture est un premier roman, qui est un coup de maître
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : simon lelic, école
09/06/2010
L'école des dingues
"Il y a des gens qui sont bipolaires.
Moi, je suis simplement polaire."
"...Trop dingue pour imposer des frontières relationnelles " selon un de ses élèves, Madeline semble néanmoins avoir trouvé sa place d'enseignante au sein de la Santangelo Academy, établissement privé pour adolescents à problèmes.
Drôle d'école où l'on distribue aux élèves des calmants comme des bonbons, où la discipline est tout à la fois sévère et lâche et où les profs doivent régulièrement subir (le mot n'est pas trop fort) des entretiens psychologiques qui tournent vite aux règlements de compte.
Le suicide d'un couple d'ados va obliger Madeline à lancer un grand coup de pied dans la fourmilière et ce qu'elle va mettre à jour ne correspondra sûrement pas à ses attentes.
Une école privée qui ressemble fort à une secte, des profs plus bizarres les uns que les autres, sans oublier une héroïne, rebelle à toute forme d'autorité, un cocktail détonnant qui emporte immédiatement l'adhésion.
Pourtant l'intrigue surtout dans sa dernière partie qui envisage tous les motifs susceptibles d'éclairer le comportement des protagonistes s'embourbe un peu mais on pardonnera volontiers ce faux pas à Cornelia Read et l'on n'aura qu'une envie : découvrir au plus vite le premier volume mettant en scène Madeline !
L'école des dingues, Cornelia Read, Actes-Sud 2009, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurent Bury , 300 pages qui speedent.
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : cornelia read, école, éléves, profs, mais des comme ça, on n'en veut pas!