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Je me promets d'éclatantes victoires
" C'est une des raisons pour lesquelles l'écriture de Charlotte Delbo dérange :par sa grâce, elle peut refuser de vivre en victime."
C'est par Marie-José Chombart de Lauwe, ancienne résistante et déportée à Ravensbrück, lors de la préparation de ce qu'elle n'ose pas encore appeler son roman (Kinderzimmer) que Valentine Goby découvre la vie et l’œuvre de Charlotte Delbo.
Survivante d'Auschwitz-Birkenau, Charlotte Delbo amoureuse, résistante et déportée ne connaît pas une grande notoriété de nos jours. Valentine Goby, fascinée par la puissance de cette écriture poétique s'interroge sur les raisons de cette situation et nous livre ici un bel exercice d'admiration.
Une magnifique manière de célébrer la puissance des mots.
L’iconoclaste 2017.
10/10/2017 | Lien permanent | Commentaires (2)
Je me promets d'éclatantes revanches
" C'est une des raisons pour lesquelles l'écriture de Charlotte Delbo dérange :par sa grâce, elle peut refuser de vivre en victime."
C'est par Marie-José Chombart de Lauwe, ancienne résistante et déportée à Ravensbrück, lors de la préparation de ce qu'elle n'ose pas encore appeler son roman (Kinderzimmer) que Valentine Goby découvre la vie et l’œuvre de Charlotte Delbo.
Survivante d'Auschwitz-Birkenau, Charlotte Delbo amoureuse, résistante et déportée ne connaît pas une grande notoriété de nos jours. Valentine Goby, fascinée par la puissance de cette écriture poétique s'interroge sur les raisons de cette situation et nous livre ici un bel exercice d'admiration.
Une magnifique manière de célébrer la puissance des mots.
15/05/2019 | Lien permanent | Commentaires (3)
De l'Algérie à Billancourt
Alors que j'étais restée de marbre avec Le rêve de Jacek, j'ai beaucoup aimé du même auteur, Valentine Goby et dans la même collection ,le cahier de Leïla, de l'Algérie à Billancourt.
Sous forme de journal intime , nous suivons le parcours de cette petite fille qui part, avec sa mère et sa soeur,rejoindre le père ,installé depuis plusieurs années en France.
Par petites touches, se révèlent, les rêves,les difficultés (le racisme, le logement trop petit, la mère qui refuse de s'adapter...)mais aussi et surtout (et c'est peut être ça qui m'a emballée) l'amour de cette petite fille pour les livres. Valentine Goby s'est glissée avec poésie et sensibilité dans la peau de Leïla et nosu la rend très proche.
Le dossier historique est toujours aussi complet et les illustrations , censées parfois être celles de la fillette, sont pleines de charme.
Une manière attractive d'aborder tout un pan de notre Histoire (à partir de 10 ans) .
02/04/2008 | Lien permanent | Commentaires (8)
Nouvelles Le Un (ailleurs)
"Ailleurs est réjouissant parce qu'il n'est pas exil, il est une épopée choisie, la possibilité de retour existe." (Valentine Goby)
"Ailleurs" est un mot protéiforme, un "mot blanc" pour Valentine Goby, c'est à dire un de ces termes"émotionnellement neutres, qui ne s'animent, ne deviennent signifiants, qu'habités par une histoire singulière". Et des histoires singulières, autobiographiques ou fictives ce recueil de nouvelles n'en est pas avare.Jugez un peu. C'est d'abord Lydie Salvayre qui nous prend à partie, s'emportant contre cet ailleurs qu'on veut nous vendre à tout prix, refusant de "s'illusionner à bon compte", avant de terminer par une pirouette. En cela, elle rejoint d'une certaine manière Véronique Ovaldé, plus ambiguë dans sa relation à l'ailleurs.
Quant à Valentine Goby,elle tisse deux conceptions opposées mais se rejoignant dans la tendresse que distille ce texte, le plus riche sans doute de ce recueil.
Très émouvante aussi la nouvelle de Karine Tuil, évoquant cet ailleurs définitif vers lequel son père est parti, revisitant sa relation avec le disparu à l'aune du film "Toni Erdmann".
Melin Arditi se penche quant à lui sur d'autres liens familiaux plus douloureux, ceux unissant Van Gogh à son père.
Traverser la frontière est aussi un thème qui revient dans ces textes, que ce soit par le biais de ces enfants rats qui , via les égouts passent du Mexique aux États-Unis, découverts grâce à J.M.G Le Clézio,ou la rêverie de l'héroïne de Catherine Poulain. Rêver, les héros de Nathacha Appanah, le font aussi sur la jetée où se fracassent leur existences.
Un recueil riche et varié à découvrir en librairie ou chez son marchand de journaux.
26/05/2017 | Lien permanent | Commentaires (1)
Une preuve d'amour
"Entre Abdou et moi, il y a Cosette. Elle nous tient chacun une main.Elle nous lie l'un à l'autre."
Fantine, abandonnant Cosette est-elle une mauvaise mère ou bien cet acte est-il Une preuve d'amour ? La question est posée aux élèves qui étudient en lecture suivie Les Misérables. Les opinions sont tranchées , mais tout à coup, Abdou quitte la classe. Sonia a bien vu les larmes qui brillaient dans les yeux de son camarade et elle a aussi deviné, au moins en partie, les liens existant entre le roman de Victor Hugo, Abdou et elle-même.
En 87 pages, Valentine Goby réussit un petit miracle: elle traite un thème d'actualité (les jeunes migrants) avec sensibilité et sans vouloir faire pleurer Margot, redonne un coup de jeune au roman de Victor Hugo (et montre au passage que les thèmes qui y sont abordés sont toujours d'actualité), évoquerde manière subtile le monde de l'adolescence et les parents solo. Le tout en balayant d'un revers de la main les clichés attachés à la région Nord-pas de Calais . En effet, l'action se déroule à Berck, Berck dont elle dépeint les ciels et la plage avec des yeux qui sont tout sauf "égoïstes" ! Un roman qu'on dévore d'une traite et qu'on a envie de partager avec tous ses amis, quel que soit leur âge ! Un grand coup de cœur !
Une preuve d'amour, Valentine Goby, Thierry Magnier 2013.
Le billet de Noukette , celui d'Antigone et de Lucie
Du même auteur: clic !
13/12/2013 | Lien permanent | Commentaires (15)
Banquises
"...une terre qui s'efface, une femme qui disparaît."
Sarah en 1982 a quitté la France pour le Groenland. Elle n'est jamais revenue. Sa soeur Lisa part, vingt-sept ans plus tard , sur les traces de celle dont l'absence , pendant des années, a influé sur sa vie et celle de leurs parents.
"Les lieux ne retiennent rien, il dit. Lisa n'a pas envie de le croire." Et pourtant cette banquise qui disparaît , sous l'effet du réchauffement climatique et que l'auteure décrit longuement ,est bien le symbole de cette quête vouée à l'échec mais pourtant nécessaire pour clore une histoire qui n'en finit pas de ne pas finir. En effet les parents , surtout la mère ne peuvent se résoudre à admettre la disparition de leur fille aînée.
Valentine Goby peint avec acuité les révélations qui se fraient un chemin dans les paroles échappées, les souhaits impossibles à réaliser, la vie qui continue malgré tout, chacun adoptant des stratégies différentes pour supporter cette situation , peignant "les minces frontières [qui] commencent à séparer le père, la mère, Lisa. De fines cloisons par lesquelles ils se préservent les uns des autres, de la contamination, délimitant des territoires distincts et des espaces ténus pour se frôler."
Le père, peut être encore plus que la mère m'a infiniment touchée, dans sa manière pudique , poétique et pragmatique de trouver une issue de secours. Une écriture sur le fil du rasoir, un roman qui appuie là où ça fait mal.Une douleur exquise.
Banquises, Valentine Goby, Albin Michel 2011, 247 pages .
Déniché à la médiathèque.
L'avis de Cuné.
Celui de Choco.
de Clara.
et d'Aifelle.
30/01/2012 | Lien permanent | Commentaires (12)
Baumes
Essences est une nouvelle collection de Actes Sud
Présentation de l'éditeur :"Le parfum éveille la pensée, il convoque les images de nos vies, il stimule le désir et délie la mémoire. “Essences” est une collection à travers laquelle se dévoilent de multiples imaginaires. Du récit au poème, de l’essai à la fiction elle deviendra miroir du temps, partition de l’effroi, de l’absence, du bonheur ou de l’éphémère, évocation des lointains ou des voyages perdus. "
"non seulement un parfum te signe , ma belle, mais tu signes ton parfum."
Avoir un père qui travaille à Grasse dans une usine de parfums et parcourt le monde à la recherche de nouvelles senteurs n'est pas anodin ! L'auteure se découvre vite cernée par cet univers olfactif qui sature à la fois son espace et sa sa généalogie . Seule solution pour être visible: soit épouser parfaitement la parfumerie ,"soit je saute au pied de l'arbre et je sors du bois".
Ce qu'elle fera par le biais de l'écriture.
Dans Baumes, l'auteure de Kinderzimmer(clic) nous livre un (court) récit autobiographique et peint surtout la conquête d'une émancipation par rapport au monde du parfum et ,partant, du père. On sourit quand V. Goby regimbe à l'idée de lire Le parfum mais se trouve finalement séduite par ce roman de Süskind. On découvre "les joutes olfactives", enjeux de pouvoirs familiaux qui peuvent se jouer autour du choix d'un parfum...Et on voyage avec l'auteure dans l'univers sensuel et exotique des pays asiatiques dans lesquels elle a vécu. Le texte se fait nappe de parfum , nous entoure, nous séduit mais ne devient jamais entêtant car Valentine Goby se livre avec parcimonie, laissant la part belle au parfum et à ses liens avec l'écriture. 64 pages denses et embaumées. Une superbe écriture !
17/10/2014 | Lien permanent | Commentaires (8)
Banquises...en poche
"...une terre qui s'efface, une femme qui disparaît."
Sarah en 1982 a quitté la France pour le Groenland. Elle n'est jamais revenue. Sa soeur Lisa part, vingt-sept ans plus tard , sur les traces de celle dont l'absence , pendant des années, a influé sur sa vie et celle de leurs parents.
"Les lieux ne retiennent rien, il dit. Lisa n'a pas envie de le croire." Et pourtant cette banquise qui disparaît , sous l'effet du réchauffement climatique et que l'auteure décrit longuement ,est bien le symbole de cette quête vouée à l'échec mais pourtant nécessaire pour clore une histoire qui n'en finit pas de ne pas finir. En effet les parents , surtout la mère ne peuvent se résoudre à admettre la disparition de leur fille aînée.
Valentine Goby peint avec acuité les révélations qui se fraient un chemin dans les paroles échappées, les souhaits impossibles à réaliser, la vie qui continue malgré tout, chacun adoptant des stratégies différentes pour supporter cette situation , peignant "les minces frontières [qui] commencent à séparer le père, la mère, Lisa. De fines cloisons par lesquelles ils se préservent les uns des autres, de la contamination, délimitant des territoires distincts et des espaces ténus pour se frôler."
Le père, peut être encore plus que la mère m'a infiniment touchée, dans sa manière pudique , poétique et pragmatique de trouver une issue de secours. Une écriture sur le fil du rasoir, un roman qui appuie là où ça fait mal.Une douleur exquise.
30/08/2013 | Lien permanent | Commentaires (10)
Qui touche à mon corps, je le tue
"Qui peut prendre sa douleur ? Qui peut la lui voler ? Qui peut prendre sa chair ? "
De l'aube à l'aube, dans une atmosphère teintée alternativement de jaune et de bleu, trois êtres à la limite de la vie et de la mort. En ce 29 juillet 1943, Lucie L., faute d'avoir su se déprendre du corps de sa mère, avorte, seule. Dans sa cellule de la Roquette, Marie G, faiseuse d'anges, attend son exécution. Quant à Henri D., bourreau,il n'est pas le mieux loti, quoique on en pense.
Chacun revient sur son passé, sur ce qui l'a conduit, de manière plus ou moins consciente à cette situation.
Avec une sensibilité extrême, Valentine Goby nous peint de manière à la fois poétique et charnelle ces trois corps qui, d'une certaine manière ne s'appartiennent pas vraiment. Ancrant sa fiction dans un socle historique, elle la sublime par son écriture magnifique et nous la rend d'autant plus poignante. Un titre plein d'une rage sourde et et menaçante autour duquel je tournais depuis trop longtemps. à découvrir absolument.
déniché à la médiathèque et en poche.138 pages brûlantes.
Du même auteur: clic.
le billet d’Antigone !
07/11/2013 | Lien permanent | Commentaires (15)
De la Pologne aux corons du Nord
Français d'ailleurs est "une collection de docu-fictions sur l'histoire de l'immigration en France". mes grands-parents paternels ayant suivi le même chemin que le héros du Rêve de Jacek , je ne pouvais faire autrement qu'emprunter ce livre-destiné aux enfants à partir de 10 ans ,à mon avis- dès que je l'ai vu à la médiathèque.
Même si j'ai glané quelques infos au passage, la fiction -par ailleurs fort bien documentée- de Valentine Goby m'a laissée de marbre. Je ne me suis pas attachée ni au personnage de Jacek, 15 ans, ni à aucun autre d'ailleurs. La présentation, sous forme de texte imprimé sur papier quadrillé et les dessins d 'Olivier Tallec sont agréables mais c'est surtout le dossier à la fin d el'ouvrage que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Fort bien construit et documenté, traitant de l'Histoire mais aussi des problèmes rencontrés par ces immigrés, j'y ai même retrouvé la photo d'une boulangerie où j'allais acheter mes délicieux beignet aux pruneaux !
Un ouvrage plus documentaire donc que fictionnel .
26/03/2008 | Lien permanent | Commentaires (10)
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