14/06/2018
Hors-service...en poche
"Complètement libre ,en fait, complètement libérée de toute responsabilité."
Paradoxalement, c'est quand elle se retrouve accidentellement enfermée un vendredi soir dans le local à photocopieur de du collège où elle enseigne que Eva-Lena se sent soudain totalement libre. Libre de réfléchir à sa vie calibrée, où tout est bien organisé, où règnent la perfection et l'exigence , mais à quel prix ?
Son mari traîne des pieds pour rentrer à la maison et ses enfants se rebellent chacun à sa manière, sa fille lui reprochant de s'occuper davantage de ses élèves que de ses enfants. Le bilan n'est pas fameux et Eva-Lena, petit à petit va se livrer à un passage en revue des événements qui ont précédé son enfermement et jeter un œil neuf sur sa vie trop bien agencée. Un portrait qui parlera aux femmes de quarante ans dont le quotidien est trop souvent tristouille car si l'intendance roule, les sentiments, eux, commencent à rouiller. Un roman sensible et juste.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : solja krapu
13/06/2018
Petites chroniques d'une maison d'hôtes
Qu'ajouter au concert de louanges qui a accompagné, à juste titre, la sortie de ces chroniques ?
Que c'est à la fois drôle et édifiant, tant sur la nature humaine que sur la diversité de tâches que doivent accomplir ceux qui se chargent d'accueillir les hôtes.
Véronique, on la devine à la fois chaleureuse et accueillante ,mais aussi capable d'établir des limites entre vie privée et vie professionnelle et c'est tout à son honneur.
C'est toujours à la fois un peu préoccupant de lire l'ouvrage de quelqu'un qu'on suit depuis des années sur son blog et sur facebook , mais aussi très gratifiant quand le livre se dévore d'une traite et que son auteure correspond tout à fait à l’idée qu'on s'en faisait. Un grand plaisir de lecture !
Ps: Véronique, ton livre est-il à disposition dans ta maison d'hôtes ?
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : véronique cambier
12/06/2018
Fuki -no- tô
"Nous travaillons en silence.Le soleil printanier réchauffe doucement notre dos. C'est un moment de tranquillité sereine et épanouissante."
Atsuko, mariée, deux enfants, gère avec succès sa petite ferme biologique et doit même embaucher une employée. Celle-ci se révèle être une ancienne amie du lycée. Cette dernière, Fukiko, est en train de divorcer, ne supportant plus de ne pas assumer son homosexualité.
Atsuko ,qui a connu une crise dans son couple, assumera-telle le trouble déjà éprouvé auprès de Fukiko quand elle était adolescente ou préfèrera-telle une vie plus conventionnelle ?
En 143 pages, avec beaucoup de délicatesse, mais avec une écriture qui semble souvent bien plate, Aki Shimazaki dépeint cette croisée des chemins à laquelle se tient son héroïne. Un sujet semblant encore tabou et qui ,elle nous l'indique au passage, entraîne encore des conséquences dramatiques.
Une lecture en demi-teintes.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : aki shimazaki
11/06/2018
Vinegar girl
"Lundi ,13h13
Salut Kate nous sommes cherché la licence pour le mariage ! (sic)
Qui ça nous ?
Ton père et moi.
Alors tous mes vœux de bonheur."
Réécriture contemporaine de la pièce de Shakespeare La mégère apprivoisée, Vinegar girl en épure l'intrigue et la modernise.
Plus question ici d'une aînée atrabilaire qu'il faut marier à tout prix pour que sa cadette puisse convoler en justes noces. Anne Tyler imagine un savant veuf, et quelque peu cinglé,doté de deux filles que tout semble opposer (Kate, pour qui tact , retenue et diplomatie sont des mots quasi inconnus et sa cadette Bunny tout en frivolité apparente), qui pour conserver son indispensable assistant étranger veut lui faire épouser sa fille aînée.
Pas question pour autant de la priver de nourriture ou de sommeil , comme dans la pièce de Shakespeare, pour la contraindre !
Anne Tyler, à son habitude , analyse en finesse les liens familiaux et révèle progressivement les facettes de ses personnages,bien moins caricaturaux qu'au premier abord. Elle ménage une porte de sortie plus qu’honorable à son héroïne, même si, personnellement, j'aurais préféré une solution plus radicale...
Un bon moment de lecture , divertissant et souvent drôle.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : anne tyler
10/06/2018
Les cosmonautes ne font que passer...en poche
Je vais jouer les trouble-fêtes dans le concert de louanges qui a accompagné ce premier roman écrit par une jeune bulgare, mais le "Tu" a sans cesse corné à mes oreilles et j'ai cherché en vain l'humour.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : elitza gueorguieva
09/06/2018
Les filles au lion...en poche
Odelle, originaire des Caraïbes,vit depuis quelques années à Londres, où elle poursuit son rêve de devenir écrivains tout en vendant des chaussures. Le destin va lui donner l'opportunité de travailler comme dactylo dans une galerie d'art pour une femme au tempérament affirmé, Marjorie Quick.
La jeuen fille fait aussi la connaissance de Lawrie Scott, jeune homme charmant en mal d'argent, qui possède un tableau atypique représentant Les filles au lion.
Odelle va mener l'enquête et établir un lien entre Marjorie, le tableau et un peintre Andalou des années trente.
Alternant les chapitres se déroulant dans deux périodes historiques, le roman de Jessie Burton fait la part belle au romanesque, multipliant les coups de théâtre .
Si j'ai apprécié la description des sixties londoniennes (l'auteure n'oublie pas de montrer leur racisme décomplexé), j'ai moins été convaincue par certains personnages de la partie pré guerre d'Espagne, trop caricaturaux à mon goût. En outre, je n'arrive pas à comprendre le choix que fait l'une d'entre elle ,mais bon peut être que je réagis avec une mentalité trop contemporaine.
07:08 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jessie burton
08/06/2018
Quand sort la recluse...en poche
"D'aucuns disaient que l'on ne pouvait pas toujours savoir si le commissaire était en veille ou en sommeil, parfois même en marchant, et qu'il errait aux limites des ces deux mondes."
Nous avions laissé le commissaire Adamsberg dans les brumes islandaises. Forcé de renter à Paris par un crime qu'il résout en deux coups de cuillers à pot et quelques gravillons, Adamsberg découvre bientôt une série de décès d'hommes âgés à la suite d'une morsure d'araignée, la recluse. Or, les morsures de cette arachnide ne sont pas mortelles ,mais produisent d'ordinaire une nécrose des tissus humains. Alors que les forums s'enflamment sur internet, le commissaire faussement lunaire, subodore plutôt une série de crimes. Se mettant à dos son adjoint le cultivé Danglard, Adamsberg poursuit néanmoins ses investigations, forcément en dehors de toute procédure légale.
Quel plaisir de dévorer ce nouveau roman de Fred Vargas ! Jouant sur la polysémie du mot recluse, elle nous balade de Paris à Lourdes en passant par Nîmes et sa région, collectant au passage quelques boules à neige, deux cuillers et des araignées en pagaille ! On y croise aussi une brigade qui se mobilise pour nourrir une famille de merles, le chat qui ne ferait pas sept mètres pour réclamer sa nourriture, autant de présences animales chaleureuses et pleines de vie.
Il serait dommage d'en dévoiler plus sur l'intrigue qui ne semble jamais suivre de ligne droite mais parvient toujours à "retomber sur ses pattes" . Elle vaut surtout par l'écriture et l'attention qu'Adamsberg prête aux mots, les collectant soigneusement dans son carnet, avant de laisser agir ses "protopensées". On imagine très bien ce qu'un romancier "classique" aurait fait de cette histoire de vengeance par delà le temps, lui ôtant tout charme et toute poésie. Laissez-vous piéger par Fred Vargas , c'est un pur bonheur !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fred vargas
07/06/2018
Dans la forêt ...en poche
"Avant j'étais Nell, et la forêt n'était qu'arbres et fleurs et buissons. maintenant , la forêt, ce sont des toyons, des manzanitas, des arbres à suif, des érables à grandes feuilles, des paviers de Californie, ses baies, des groseilles à maquereaux, des groseilliers en fleurs, des rhododendrons, des asarets, des roses à fruits nus, des chardons rouges, et je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d'elle."
Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans sont sur le point de quitter le domicile familial au cœur de la forêt pour que l'une s'inscrive à Harvard et l'autre vive son rêve de danse.Las, la civilisation bascule, l'essence, l'électricité disparaissent, après la mère, c'est le père qui meurt à son tour. Les deux jeunes filles, à l'écart de la ville vont donc devoir, seules, survivre en autarcie au sein d'un univers sylvicole qu'elles ne connaissent que de manière superficielle.
Emprunt de sensualité, le roman de Jean Hegland ne dépeint pas ses héroïnes dans une volonté de domination de la nature, voire de reconquête de la civilisation à toutes forces. D'abord dans le déni, puis dans l'abattement, elles se raccrochent chacune à leur passion, l'étude, la danse, et il leur faudra un long temps pour se réapproprier la forêt, inconnue et menaçante.
On sent même de la part de la narratrice, Nell (porte-parole de l'autrice ?), l'idée d'une certaine acceptation d'un état de faits dont il faut s'accommoder de la manière la moins mauvaise, car cette disparition d'une civilisation n'est pas une nouveauté dans l'Histoire. à nous d'éviter de commettre de telles erreurs, un message que les deux sœurs semblent nous adresser .
Un roman puissant et sensuel.
Dans la forêt, jean Hegland, traduit de l’américain par Josette Chicheportiche,
06:23 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jean hegland
25/05/2018
Plus d'internet !
Orage+Free= Plus d'internet depuis le 21 :(
A bientôt ?
08:02 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
23/05/2018
Avec un peu de chance
"Mieux vaut parfois que certaines choses ne viennent jamais frapper à la porte."
Colombie 2003. Une adolescente seule dans la maison familiale entend frapper à la porte. Nonobstant toutes les recommandations maternelles, alors qu’une insurrection a eu lieu, elle noue un dialogue avec l'homme qui lui demande de le suivre. Retranchée dans la demeure, jusqu'à quand tiendra-t-elle ?
Ainsi commence, de manière très angoissante, le premier roman de Julianne Pachico, qui multiplie les points de vue, juxtapose les époques, effectue des retours en arrière, semblant abandonner certains de ses personnages pour mieux les retrouver au détour d'une phrase.
Ainsi s’élabore le portrait éclaté d'un pays et d'une époque troublée dont le bilan se fera dans le dernier chapitre, dix ans plus tard .
Nous passons de l'univers ultra protégé,en apparence,de fillettes aisées fréquentant une école privée, fillettes que nous retrouverons à différents âges de la vie, à celui des bonnes qui les élèvent, ayant laissé leurs propres enfants au loin, ou à celui, beaucoup plus brutal des personnes enlevées, détenues dans la jungle colombienne.
Pour autant, la violence n'est jamais abordée de manière frontale, ce qui la rend sans doute encore plus efficace.
On retrouve aussi, par petites touches, le réalisme magique des auteurs sud-américains quand l'auteure, par exemple, donne la parole à des narrateurs inattendus.
Julianne Pachico ne perd jamais son lecteur en route et son art de la composition atteint la perfection. En quelques détails, bien choisis, elle croque ses personnages, suggérant de manière efficace leurs rancœurs, leurs douleurs. Un grand coup de cœur !
Plon 2018, traduit de l’anglais par Séverine Weiss.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : julianne pachico