28/06/2024
Ma vie de chouette
Si comme moi vous aimez les chouettes, hiboux et autres grands-ducs, vous apprécierez sans nul doute cet ouvrage de vulgarisation qui vous fera découvrir avec beaucoup d'empathie et de vivacité la vie de la chouette effraie (ou effraie des clochers).
L'occasion aussi de battre en brèche des superstitions hors d'âge et de découvrir la vie d'un ornithologue hors normes , passionné de chouette depuis l'enfance. Rester plusieurs heures sur une échelle pour guetter le retour d'un oiseau de nuit, voilà qui n'est pas forcément enviable, mais montre bien les aléas auxquels sont confrontés les "chouettologues" !
Des chapitres courts, pleins d'informations jamais indigestes , tout en étant au plus pioche des récentes études, le tout accompagné d'une chouette couverture, que demander de plus ?
Éditions Salamandre 2024.
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alexandre roulin, christine mohr
09/05/2022
Misogynie
"- Tu sais ce qui est au cœur de la misogynie ? Dans le fond ?
- Parce que je suis misogyne à présent ?
-ça consiste simplement à ne pas donner, avait-elle dit. Que ce soit croire que vous ne devriez pas nous accorder le droit de vote ou ne pas nous donner un coup de main pour la vaisselle- c'est tout crocheté au même wagon. "
Le vendredi 29 juillet , seul le beau temps annoncé était au rendez-vous. On sent d'emblée que la journée de Cathal, fonctionnaire à Dublin, ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices car à 14 h 27 "Déjà la journée semblait longue".
Ce pourrait être juste un travail ennuyeux, mais un tas de petits indices vont nous mettre sur la voie : la sollicitude de ses collègues, ses chaussures non cirées et le récit a posteriori de sa rencontre et de sa relation avec Sabine, une franco-irlandaise rencontrée deux ans auparavant.
Nous suivrons donc jusqu'au soir la chronique d'un fiasco amoureux annoncé , du point de vue d'un homme qui ne remet pas en question son manque de générosité et son attitude envers les femmes. Une mécanique implacable relatée avec brio dans cette nouvelle offerte à l'éditrice française de Claire Keegan pour les vingt ans de la maison d'édition.
45 pages . 8 euros.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Jacqueline Odin.
06:00 Publié dans Document, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : claire keegan
28/03/2022
Au chevet des arbres
Sous-titré Réconcilier la ville et le végétal, ce document nous permet de découvrir une profession peu développée et peu connue, celle d'expert arboricole.
Aux parcours très différents, ces praticiens interviennent à la demande de particuliers ou de collectivités pour décider le plus souvent du destin d'un ou plusieurs arbres.
Il s'agit souvent d'évaluer la dangerosité d'un spécimen ou d'évaluer son état de santé. L'auteur , qu'on sent passionné par son métier ,nous fait ainsi découvrir par des cas concrets la difficulté d'"ausculter" un "patient" par définition silencieux et dont il est très difficile souvent d'évaluer l'âge.
Au fil du texte, nous prenons également conscience de l'absence de véritable protection d'un patrimoine, par ailleurs fort riche, mais que d'aucun sacrifient allègrement sur l'autel de la rentabilité ou du principe de précaution...
Un texte riche et illustré (en noir et blanc) par des photos qui donnent envie de voir "en vrai" ces arbres souvent spectaculaires.
Merci à Babelio et aux Éditions Le Mot et le reste.
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : david happe
09/09/2021
Une farouche liberté ...en poche
Ravie que des ferments de révolte se multiplient de par le monde. heureuse que le mot "féminisme" soit en pleine renaissance. Confiante dans la capacité des femmes à innover et puiser de la force dans leur parcours d’opprimées. La révolte intacte."
Alors que vient de disparaître Gisèle Halimi , paraissent ces entretiens avec Annick Cojean. Celle qui dès son enfance en Tunisie lutta pour la cause des femmes et se révolta contre l'injustice retrace ici avec la journaliste du Monde les grandes étapes de son parcours d'avocate, de militante féministe, de femme politique également (même si ce ne fut guère une réussite).
Elle éclaire également ses motivations plus intimes : être aimée par sa mère, ne plus se sentir étrangère en France.
Elle transmet enfin quelques conseils aux "jeunes femmes qui préparent le monde demain": d'abord l'indépendance économique, ensuite l’égoïsme car "Les femmes ont trop souvent le sentiment que leur bien-être doit passer après celui des autres". Elle ajoute également"refusez l'injonction millénaire de faire à tout prix des enfants"car "la maternité ne doit pas être l'unique horizon.""Enfin, n'ayez pas peur de vous dire féministes. C'est un mot magnifique, vous savez. C'est un combat valeureux qui n'a jamais versé de sang."
Une belle énergie pour une femme âgée alors de quatre-vingt-treize ans
06:00 Publié dans Document, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gisèle halimi, annick cojean
03/07/2021
Je préfère les génies aux abrutis
Selon ses dires, elle n'a eu qu'une couverture de magazine (celle de Télérama) mais Anémone, même à la fin de sa vie a toujours suscité un intérêt bienveillant de la part du public. Que ce soit pour ses rôles dans des comédies à succès ou dans des rôles plus dramatiques.
Pas du tout grisée par le succès, cette rebelle dès le plus jeune âge a bientôt pris es distances avec une profession dont les aspects négatifs lui pesaient trop, métier qui lui reprochait par ailleurs son franc-parler et ses prises de position en faveur de l'écologie.
Ces entretiens réalisés à lafin de sa vie avec Laurent Brémond lui auront permis de faire le point et de livrer ses vérités. On est heureux de la retrouver telle qu'en elle-même.
Merci à l'éditeur et à Babelio.
Robert Laffont 2021.
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : anénome, laurent brémond
25/08/2020
#Unefaroucheliberté #NetGalleyFrance
"Ravie que des ferments de révolte se multiplient de par le monde. heureuse que le mot "féminisme" soit en pleine renaissance. Confiante dans la capacité des femmes à innover et puiser de la force dans leur parcours d’opprimées. La révolte intacte."
Alors que vient de disparaître Gisèle Halimi , paraissent ces entretiens avec Annick Cojean. Celle qui dès son enfance en Tunisie lutta pour la cause des femmes et se révolta contre l'injustice retrace ici avec la journaliste du Monde les grandes étapes de son parcours d'avocate, de militante féministe, de femme politique également (même si ce ne fut guère une réussite).
Elle éclaire également ses motivations plus intimes : être aimée par sa mère, ne plus se sentir étrangère en France.
Elle transmet enfin quelques conseils aux "jeunes femmes qui préparent le monde demain": d'abord l'indépendance économique, ensuite l’égoïsme car "Les femmes ont trop souvent le sentiment que leur bien-être doit passer après celui des autres". Elle ajoute également"refusez l'injonction millénaire de faire à tout prix des enfants"car "la maternité ne doit pas être l'unique horizon.""Enfin, n'ayez pas peur de vous dire féministes. C'est un mot magnifique, vous savez. C'est un combat valeureux qui n'a jamais versé de sang."
Une belle énergie pour une femme âgée alors de quatre-vingt-treize ans .
Grasset 2020
06:00 Publié dans Document, Rentrée 2020 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : annick cojean, gisèle halimi
16/07/2020
Porter sa voix/ s'affirmer par la parole
"Dans nos formations, le collectif fonctionne comme un miroir qui pousse l'individu à se questionner sur ses opinions et ses émotions; en s'ouvrant aux autres, il se révèle d'abord à lui-même. Le groupe, s'il partage des valeurs de bienveillance, s'avère alors un appui incomparable: à l'école, pour développer l’intelligence émotionnelle de l’enfant, à l'âge adulte et en milieu professionnel, pour insuffler un esprit collaboratif qui permet aux employés de s'épanouir."
Le documentaire A voix haute (dont le réalisateur est Stéphane de Freitas) a permis de faire connaître l'association Eloquentia et son concours à l’université de Saint-Denis.
Mais même sans vouloir atteindre le niveau oratoire des candidats de cette épreuve, nous sommes tous amenés à prendre la parole en public,un exercice jusqu'ici peu pratiqué en milieu scolaire. Maintenant que l’Éducation Nationale a instauré davantage d'épreuves orales, quel que soit l'examen, il va bien falloir préparer nos candidats.
En ce moment, les publications fleurissent sur ce thème et l'ouvrage Porter sa voix s'avère des plus intéressants car il souligne l’importance du groupe (maximum une quinzaine de personnes) et la nécessité de la congruence entre les idées exprimées et la manière de les porter , tant par son corps que par sa voix.
Après avoir retracé son parcours personnel et exposé le postulat pédagogique de sa méthode, l'auteur nous livre toute une série d'exercices pratiques, précisant bien l'âge minimum des participants. le tout est émaillé de témoignages et de conseils pour éviter certains écueils aux novices. Un ouvrage qui donne envie de se jeter à l'eau et de tester in vivo !
Éditions Le Robert 2018
06:00 Publié dans Document, l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : stéphane de freitas, eloquentia, à vois haute
08/03/2020
#VcommeVirago #NetGalleyFrance
J’ignorais tout de la série Youtube d'Aude GG quand j'ai commencé la lecture de ces 70 portraits de femmes, plus ou moins connues, œuvrant dans des domaines très divers et venant d'horizons géographiques et d'époques très diverses.
Dans la lignée des Culottées, sont ainsi présentées aussi bien des femmes pirates, que des scientifiques victimes de l'effet Matilda (qui désigne le déni ou la minimisation récurrente et systémique de la contribution des femmes scientifiques à la recherche, dont le travail est souvent attribué à leurs collègues masculins, qui sans scrupules s'en sont attribué le mérite), d'une prostituée ou de femmes ayant lutté pour l'émancipation, des femmes remarquables donc..
Une courte biographie, accompagnée d'un portrait et d'une citation permettent ainsi la découverte de ces héroïnes souvent méconnues et donnent bien évidemment envie de les découvrir davantage.
06:00 Publié dans Biographie, Document | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : aude gogny-goubert, adrien rebaudo
24/02/2020
Les dessous lesbiens de la chanson
"Les chansons sont parfois bien utiles pour montrer ce que les yeux ne sauraient voir."
Qu'elles soient ouvertement des hymnes saphiques" comme "Ouvre" de Suzy Solidor (chanson dont les deux derniers couplets ont été censurés par sa maison de disques ), qu'elles avancent masquées (évoquant des thèmes qui parlent seulement aux initiées, la couleur mauve par exemple) ou laissent libre court à l'interprétation de l'ambiguïté d'un pronom ou d'une situation, les chansons véhiculent la réalité parfois cachée, parfois opprimée de l’homosexualité féminine.Classés en quatre grandes parties, ces textes sont analysés tour à tour dans leur individualité, faisant aussi la part belle à la personnalité de leurs interprètes ou de leurs auteurs ou autrices.
C'est ainsi que l'on croise sans surprise Marie-Paule Belle ou Hoshi, mais aussi Anne Sylvestre, Isabelle Mayereau ou Vanessa Paradis dont le fameux Joe le Taxi était en fait une femme liée au monde la nuit lesbienne. Plus surprenant encore, j'ai appris que "Comme un Ouragan " de Stéphanie de Monaco avait été annexé comme "hymne lesbien".
Mais cet ouvrage présente également le grand mérite de mettre en avant de grandes figures du passé, des éclaireuses, des frondeuses qui ont chanté aussi bien la naissance de l'amour que le coule lesbien âgé, comme Pauline Julien avec "Les deux vieilles" (paroles de Clémence Desrochers).
Les dessins, tout en délicatesse et en finesse de Julie Feydel accompagnent ce panorama exhaustif et diablement intéressant dont la bande son est accessible via un QR code. Une magnifique découverte !
Un grand merci aux Editions iXe et à Babelio
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (3)
15/06/2019
Des nuages plein la tête...en poche
"Le temps est un bien précieux. J'ai décidé de mener une vie de luxe alors qu'ici, en estive, il n' y a rien. Conditionné par cette nature sauvage, l'éloignement, le manque de tout, l'exceptionnel devient banal. Ici, tout semble couler de source."
Éleveur, vacher et adepte de la course en montagne, Brice Delsouiller nous livre ici un texte à la fois posé et exalté, plein de la belle énergie qui l'anime.
Arte ,ayant consacré un documentaire à cet homme atypique qui part, seul, garder 400 vaches durant les mois d'été en montagne (Haute-Ariège) ,a attiré l'attention sur cet amoureux de la solitude et de la liberté.
Brice Delsouiller ne nous cache rien des difficultés mais aussi des joies de cette vie ascétique, dure, mais riche d'émotions, que bien peu d'entre nous pourraient mener.
Un récit qui aère la tête et qui nous rappelle que tout le monde n'est pas fait pour entrer dans les moules que la société nous impose.
250 pages piquetées de marque-pages parce qu'en plus le bougre possède un joli brin de plume
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : brice delsouiller