11/10/2008
"J'aime bien Christian , à côté de lui, j'ai l'impression d'être une génie."
"Je reçois deux SMS : "Je bosse, signé Lisa" et "je t'aime, signé maman". j'aurais préféré que ce soit l'inverse."Hé oui, on le comprend, Paul ! Pas encore sorti des joggings que lui impose son père (mais la révolte gronde !) comment pourrait-il , pauvre petit seconde "séduire la plus belle fille du lycée ? ".
Dans son journal intime, Paul se pose en observateur des us et coutumes des lycéens, de celui qui "fume des Craven A pour faire style , et mange des pim's framboise pour faire genre." aux "adorateurs de Satan : pantalon noir, esprit sombre, idées noires".
Sa famille recomposée ne lui pose pas de problème, même si sa belle-mère est une fan absolue des gratins , capable de préparer un repas entièrement composé de gratins (!). Non, ce qui le travaille c'est l'amour et pour entrer en contact avec la belle Lisa Tapir, Paul ira juqu'à s'inscrire à un club de théâtre.
Journal d'un garçon, de Colas Gutman, est une merveille de drôlerie .Le narrateur est doté d' unhumour pince-sans rire hilarant et croque en quelques phrases toute une situation de manière percutante :"Je pense que tout part d'un malentendu . mon père a rencontré ma mère qulnd il avait encore des cheveux. Elle l'a trouvé beau. Ils nous ont faits, ma soeur et moi. Et quand elle en a eu marre de regarder mon père faire ses comptes, elle est partie. Ensuite, il s'est remarié avec la première femme qui pouvait réussir un gratin dauphinois sans le brûler.
La classe."
A conseiller à tous ceux qui ont un ado , mâle ou femelle, au lycée et à tous ceux qui ont envie se remonter le moral !
Merci à l'Encreuse pour cette découverte !
Je m'en vais de ce pas fouiner à la médiathèque pour découvrir d'autres romans de cet auteur.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : adolescence, amour, humour, journal d'un garçon, colas gutman
09/10/2008
Mes chers parents, je pars...
Par amour pour Mahalia, Sylvain a décidé de quitter ses parents. Il a tout planifié, de la répartition des fêtes passées dans l'une ou l'autre famille au jour qu'il compte leur consacrer, car, il ne faut pas s'y tromper : il aime sa famille.
Tout planifié sauf...qu'il a douze ans , un petit frère qui l'aime beaucoup et un petit coeur d'ado-artichaut.
La lettre qu'il écrit à ses parents est hilarante de sérieux et d'organisation. Tout comme l'avertissement de l'éditeur d'ailleurs. Le récit avance à toute allure et l'on suit, le sourire aux lèvres ce petit Roméo qui va devoir constater que Nous ne grandirons pas ensemble.
Un roman épistolaire tout en finesse et émotion d'Arnaud Cathrine.
A partir de 9 ans.
Un grand merci à Laure pour cette découverte.
06:13 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : adolescence, amour, humour, arnaud ctahrine, nous ne grandirons pas ensemble
07/10/2008
Femme en mouvement
Benoîte Groult est un électron libre plein d’humour et c’est pour cela qu’on l’aime, cette charmante vieille dame aux yeux pétillants.
Elle n’a jamais appartenu à un part politique, jamais fait partie d’un groupe féministe, on ne lui a même pas demandé de signer le fameux manifeste des « 143 salopes » , comprendre le manifeste où des femmes reconnaissaient publiquement avoir avorté à une époque où l ‘IVG était interdite, et pourtant elle était concernée !
Non, elle ne rentre pas dans le moule, ses romans font scandale auprès des vieux barbons machistes mais connaissent un succès formidable car les femmes se rectrouvent dans ce qu’elle écrit. Quand j’entends un ministre proposer de revenir aux couches lavables pour bébés, j’ai envie de le renvoyer à le lecture des Vaisseaux du cœur où Benoîte Groult fait une description proprement apocalyptique de la quantité de travail que représentait ces couches aujourd’hui « écologiquement correctes »..
Dans son autobiographie, Mon évasion, elle revient ,sous une forme éclatée (récits mais aussi entretiens avec Josyane Savigneau, où l’on sent que s’établit une réelle complicité entre les deux femmes) sur ce qui l’a amené à prendre conscience de sa réelle personnalité, de ses réels besoins, dans une société encore lourdement misogyne.
Jamais amère, elle revient à la fois sur ses mariages , ses combats (la lutte contre l’excision, le droit à mourir dans la dignité) et nous propose aussi un récit la montrant à la fois en grand-mère indigne et tendre. Elle ne se pose jamais en modèle, mais on a diablement envie de l'imiter,en espérant être comme elle à son âge !
06:09 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : féminisme, humour, benoîte groult, mon évasion
24/09/2008
Une rédaction désopilante !
"Rédaction ; décrivez un animal de votre entourage". L'élève se gratte la tête , se tortille sur sa chaise, commence par décrire le hibou mais avoue bientôt: "Je ne sais pas grand chose sur le hibou", il opte donc pour la vache et là c'est un festival d'humour involontaire dans ce petit livre des éditions Motus qui reprend le texte anomyme écrit par un élève dans les années 50 , fautes d'orthographe comprises !
Ah! La vache, illustré par François Gauthier, en noir et blanc est un régal de non-sens , on sent l'application de l'écolier qui aligne toutes ses connaissances pseudo scientifiques sur le ruminant, probablement pour atteindre le nombre de lignes demandé, les maladresses d'expression en devienent poétiques "Ses jambes descendent jusqu'à terre", ce qui m'a fait aussitôt penser au poème de Jacques Roubaud.
Déjà à cette époque, on se préoccupait de ce qu'on n'appelait pas encore l'écologie : "La vache a l'odorat très développé , on peut la sentir de très loin. C'est pour ça qu'il ya de l'air pur à la campagne." Les dessins pleins d'humour et de tendresse de François Gauthier s'accordent parfaitement à ce non-sens désopilant qui débite des âneries avec un sérieux imperturbable et fait preuve d'une logique implacablement folle : "La tête sert à faire pousser les cornes et parce qu'il faut bien que la bouche soye quelque part" (sic). Enfin , la Nature est heureusement bien faite car la vache "est équipée pour qu'on puisse la traire."
Une lecture ponctuée d'éclats de rire, car d'une part ce texte est en lui même un petit bijou d'humour et d'autre part parce qu'il démontre à l'envi que le niveau des élèves n'a pas changé !
Un grand merci à Bellesahi pour cet envoi désopilant !
06:00 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vache, humour, rédaction, années 50, ahl la vache!, motus, françois gauthier
09/09/2008
Bande de vieilles taupes
"Vestiaire de rugby",ring de boxe ? Non , Cabine commune d'essayage dans une boutique de luxe.
Sous forme de dialogues enlevés, sans une ligne de description, Delphine Bertholon réussit le pari de croquer sur le vif, les clientes (ou clients) et le personnel de ce magasin de vêtements féminins.
De bizarres tribus s'y croisent le temps d'un essayage: "Celle-qui-veut-tout-pareil-que-la- voisine", les "Princesses", celles qui ont un problème avec leur corps : elles vont perdre deux kilos, elles n'ont jamais mis de 40 de leur vie... Elles mettent les nerfs des vendeuses à rude épreuve , vendeuses qui prédisent que "Bientôt les meurtres en boutique par des vendeurs excédés vont se généraliser(...) Un mal nécessaire, quoi !".
Unité de temps, une semaine, unité de lieu, la cabine, ce cadre bien précis donne toute leur force à ces mini-drames qui se donnent à voir.
Beaucoup d'humour (et de patience) sont nécessaire au personnel du magasin pour faire face à ces clientes , telle celle-ci qui affirme tout de go:"-Le mohair ça grattouille l'angora ça peluche la soie c'est fragile le cachemire ça fait des bourres et le mérinos ça rétrécit.
- Vous êtes sûre que vous voulez de la laine? ".
Néanmoins ces cabines ont un avantage pour certaines: "Je ne viens pas pour acheter. mais voir tous ces corps défraîchis à côté du mien, ça me remonte le moral ! Vos cabines communes, c'est ma cure de jouvence!". On peut quasiment en dire autant du roman de Delphine Bertholon : on en sort le sourire aux lèvres, toute ragaillardie !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : femmes, humour, delphine bertholon, cabine commune
01/09/2008
Ah mais lis, mais lis vite !
Mélie, soixante-douze ans reçoit pour la première fois pour toutes les vacances sa petite-fille, Clara, clarinette, qui va entrer en Cm2 à la rentrée. En même temps, la vieille dame apprend qu'elle a un souci de santé mais décide de ne pas approfondir pour l'instant et n'ouvre pas l'enveloppe contenant le résultat de ses analyses, bien décidée à profiter de ses vacances au maximum...
Et les vacances seront effectivement inoubliables pour tout le petit monde heut en couleurs qui gravite autour de Mélie, mamie gentiment indigne mais pleine d'amour , non seulement pour sa lignée mais aussi pour un vieux bonhomme qui répare tout ce qu'elle détraque sciemmnt dans sa maison...
Ce livre sent bon les confitures de prunes, l'amour sans mièvrerie sous toutes ses formes , évoqué avec beaucoup de délicatesse et avec tout l'humour et la verve déjà rencontrés dans Allumer le chat*.
Barbara Constantine aurait pu éviter quelques facilités (faire parler des meubles ) mais bon, on lui pardonne car A Mélie, sans mélo est un roman qui donne le sourire, un roman où l'on prend le temps d'observer les bambous pousser ou une araignée tisser sa toile, de quoi prolonger joliment nos vacances !
* annoncé en poche.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : humour, tendresse, vacances, à melie sans mélo, barbara constantine
27/08/2008
Litanie des anniversaires
Janvier. Tout le monde est plus ou moins enchifrené et barbouillé. On vous refile les cadeaux de Noël ratés :" Le Ch'ti sans peine", le pull qui gratte, la compil' des années 80.Vous répliquez en offrant une galette des rois à la place du gâteau à la crème et vous devenez fabophile. Les dentiste se frottent les mains.
Février. Trop court pour programmer un anniversaire. Vous devenez fan de Michèle Morgan et ne fêtez-comme elle- votre anniversaire que tous les 4 ans. Habile moyen de rajeunir.
Mars. Les giboulées vous chahutent. On vous offre pour les affronter les bottes en caoutchouc "Panthère". Très seyant pour aller au bureau.
Avril.On vous refile tous les chocolats de Pâques superflus. Vous les offrez à vos collègues. C'est devenu une tradition. Votre côte de popularité connaît un pic impressionnant.
Mai. Avec tous ces ponts qui s'enchaînent , personne n'est disponible. Vous rongez votre frein et emboutissez un platane qui ne vous avait rien demandé.
Juin. Fêtes des écoles, fête des pères, galas de danse à gogo, chants et concerts de flûtiaux. Vous vous offrez des boules Quiès .
Juillet. Vous partez en vacances et partagez votre gâteau avec les guêpes.
Août. Tout le monde est parti en vacances . Sauf vous. Les moustiques vous accordent allègrement cinq étoiles. Vous êtes flatté .
Septembre. La rentrée. Tout le monde fait la gueule. Vous encore plus que les autres. Vous écrivez au Président pour demander une journée de congé supplémentaire. Poubelle.
Octobre. Les feuilles craquent. Vous aussi.
Novembre. Tout est sinistre. Chaque anniversaire vous rapproche du dernier. Stop.
Décembre. Vous êtes au fond de votre lit. ça vous apprendra à ne pas avoir utilisé le pull qui gratte et les bottes de pluie.
06:05 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : anniversaire, humour