26/11/2008
"Bonjour le programme essorage ! Plus de gras, des couleurs ravivées...et la tête à l'envers."
Il a suffi d'un petit "clic", celui d'un appareil photo intégré à un téléphone portable ,pour que Manon se prenne une grosse claque : voir la photo de ses fesses circuler à travers tout le lycée.
Par réaction, l'ado crée un blog et sous le pseudo de Grauku, balance à la tête de ses lecteurs ses kilos en trop et son mal être qu'elle combat à coups de plaques de chocolat. une certaine Kilodrame va l'aider à perdre du poids et va l'entraîner , par la même occasion ,dans une drôle de spirale...
Avec un style vigoureux Sophie Laroche nous brosse le portrait sans complaisance ni mièvrerie d'une ado à la fois forte (on sent une vraie personnalité) et faible devant la nourriture et le regard des autres.
Les relations amicales sont fouillées au scalpel, tout le monde en prend pour son grade, mais on sent néanmoins une véritable tendresse qui se dégage de cette histoire.
Sophie Laroche n'a pas oublié -rare privilège - ce qu'était l'adolescence et elle nous en offre une vision franche et juste. Une vraie découverte !
Le Carnet de Grauku. Sophie Laroche. Editions Mic_Mac
Merci à Cuné pour l'envoi !
Ps : lu et approuvé par Madame ma fille ! :)
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : kilos en trop, anorexie, adolescence, le carnet de grauku, sophie laroche
21/11/2008
Bonne nouvelle
"La grosseur du caratère a été spécialement étudiée pour faciliter une lecture à voix haute." ,certes mais elle donne aussi un vrai confort de lecture pour tous ces ados qui rechignent à ouvrir un livre car " C'est écrit trop petit". En plus les volumes de la collection "D'une seule voix" chez Actes Sud Junior sont très minces (entre 60 et 70 pages) et abordent des thèmes originaux suceptibles d'intéresser les ados. De quoi convertir les plus réfractaires à la lecture ?
* Rien que ta peau. Cathy Ytak.76 pages.
Difficile pour toutes les mères de voir leur fille grandir et devenir une femme. Mais cela l'est encore plus pour la mère de Louvine car cette dernière est lente,obsédée par les couleurs et qu'elle a du mal à se décider. Certains la jugent même idiote ...
Cathy Ytak dans une écriture au plus près des sensations donne voix à Louvine et nous emmène dans son monde si particulier et si riche.
*La piscine était vide.Gilles Abier. 65 pages.
Accident ou pas ? Le jugement vient d'être rendu : Célia n'a pas poussé Alex dans la piscine vide. Libre, l'adolescente revient qur l'enchaînement des faits qui ont fait qu'elle, petite jeune fille délurée , a été accusée de meurtre par la mère d'Alex.
Gilles Abier ne cherche pas à nous rendre les personnages sympathiques mais, avec une grande sensibilité, il leur confère une humanité qui nous les rend proches .
Merci à Bellesahi pour cette découverte.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : la piscine était vide, gilles abier, cathy ytak, rien que ta peau, adolescence, émotion
15/10/2008
Une sorte de boîte à souvenirs en mots et en phrases
Stuart Terence Oliver, dit Stol ou Stolly ,collectionne les accidents à une cadence impressionnante.Mais là il a dépassé la mesure et se retrouve à l'hôpital avec pas mal d'abbattis cassés. Sonné mais vivant. Son meilleur ami, Ian, décide de rédiger la biographie de Stol pour lui prouver que "c'est important que tu existes."
Stol est un personnage follement attachant, plein d'invention ,"spécialiste des histoires abracadabrantes",que les profs estiment "juste un peu fantasque"et dont tous disaient"qu"il avait de l'avenir, à condition de rester en vie et qu'il apprenne un jour à lacer ses chaussures." Vous l'aurez compris le ton est plein d'humour , le mot "suicide" ne sera jamais prononcé , pour ne pas dramatiser et aussi pour échapper à tout cette menace de prise en charge socio-psychologique dont Ian se méfie au plus haut point. Les parents de Stol, trop pris par leur travail ne sont jamais stigmatisés. D'ailleurs Stol s'est quasiment fait adopter par les parents de son "ange-gardien" autoproclamé. Au passage, remarquons aussi que Ian est un enfant trouvé dans une boîte à chaussures et que "pour l'instant, j'avoue que ça m'est complètement égal. Parfois, je me sens coupable : je me dis que c'est dommage que quelqu'un comme moi ait bénéficié d'une adoption. Il auarit mieux valu que ça tombe sur un enfant comme Stolly, quelqu'un qui a assez d'imagination pour en profiter pleinement."
Même s'il évoque des thèmes graves,La tête à l'envers in'est jamais "plombant". Tout est traité de manière intelligent et optimiste, sans jamais verser dans la mièvrerie. Anne Fine fait confiance à ses personnages-aux ados parfois pluq qu'aux adultes !- pour faire face avec efficacité et humour aux problèmes qui les touchent parfois de plein fouet. Un roman revigorant !
A partir de 13 ans
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : adolescence, suicide, humour, adoption, anne fine, la tête à l'envers
11/10/2008
"J'aime bien Christian , à côté de lui, j'ai l'impression d'être une génie."
"Je reçois deux SMS : "Je bosse, signé Lisa" et "je t'aime, signé maman". j'aurais préféré que ce soit l'inverse."Hé oui, on le comprend, Paul ! Pas encore sorti des joggings que lui impose son père (mais la révolte gronde !) comment pourrait-il , pauvre petit seconde "séduire la plus belle fille du lycée ? ".
Dans son journal intime, Paul se pose en observateur des us et coutumes des lycéens, de celui qui "fume des Craven A pour faire style , et mange des pim's framboise pour faire genre." aux "adorateurs de Satan : pantalon noir, esprit sombre, idées noires".
Sa famille recomposée ne lui pose pas de problème, même si sa belle-mère est une fan absolue des gratins , capable de préparer un repas entièrement composé de gratins (!). Non, ce qui le travaille c'est l'amour et pour entrer en contact avec la belle Lisa Tapir, Paul ira juqu'à s'inscrire à un club de théâtre.
Journal d'un garçon, de Colas Gutman, est une merveille de drôlerie .Le narrateur est doté d' unhumour pince-sans rire hilarant et croque en quelques phrases toute une situation de manière percutante :"Je pense que tout part d'un malentendu . mon père a rencontré ma mère qulnd il avait encore des cheveux. Elle l'a trouvé beau. Ils nous ont faits, ma soeur et moi. Et quand elle en a eu marre de regarder mon père faire ses comptes, elle est partie. Ensuite, il s'est remarié avec la première femme qui pouvait réussir un gratin dauphinois sans le brûler.
La classe."
A conseiller à tous ceux qui ont un ado , mâle ou femelle, au lycée et à tous ceux qui ont envie se remonter le moral !
Merci à l'Encreuse pour cette découverte !
Je m'en vais de ce pas fouiner à la médiathèque pour découvrir d'autres romans de cet auteur.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : adolescence, amour, humour, journal d'un garçon, colas gutman
09/10/2008
Mes chers parents, je pars...
Par amour pour Mahalia, Sylvain a décidé de quitter ses parents. Il a tout planifié, de la répartition des fêtes passées dans l'une ou l'autre famille au jour qu'il compte leur consacrer, car, il ne faut pas s'y tromper : il aime sa famille.
Tout planifié sauf...qu'il a douze ans , un petit frère qui l'aime beaucoup et un petit coeur d'ado-artichaut.
La lettre qu'il écrit à ses parents est hilarante de sérieux et d'organisation. Tout comme l'avertissement de l'éditeur d'ailleurs. Le récit avance à toute allure et l'on suit, le sourire aux lèvres ce petit Roméo qui va devoir constater que Nous ne grandirons pas ensemble.
Un roman épistolaire tout en finesse et émotion d'Arnaud Cathrine.
A partir de 9 ans.
Un grand merci à Laure pour cette découverte.
06:13 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : adolescence, amour, humour, arnaud ctahrine, nous ne grandirons pas ensemble
01/10/2008
J'ai douze ans...
Roman en BD, le Journal d'un dégonflé,nous permet de mettre le nez dans le journal de bord d'un ado américain de douze ans, Greg Heffley et de faire la connaissance à la fois de sa famille (un père qui fait des farces dignes de la maternelle, une mère qui s'investit un peu trop au goût de son fils dans sa scolarité, un grand frère musicien, et un petit frère pot-de colle) et de ses amis.Greg n'est pas dupe de ce qui se passe autour delui, de l'intervention d'une mère de famille qui refuse que son fils joue à quatre pattes le rôle du chien Toto dans l'adaptation du Magicien d'Oz, car ce serait "dégradant", "on se retrouve donc avec un chien qui va devoir marcher sur ses pattes arrière pendant tout le spectacle!" à l'avenir de ceux qui sont populaires, notion ô combien importante aux Etats-Unis, et qui n'auront pourtant pas un avenir professionnel enviable...
C'est drôle, enlevé et Ferdinand a bien aimé.
06:00 Publié dans Lu par Ferdinand 9ans ! | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : bd, adolescence, journal d'un dégonflé
11/09/2008
"Les arcs-en ciel sont sourds et les trésors ont disparu."
Pour empêcher la jeune L. de commettre le pire, l'ange (son ange gardien ? ), utilisant une régie particulière projette devant elle des moments clés de sont existence, qu'ils soient joyeux ou pénibles. Simultanément s'instaure un dialogue très animé entre les deux personnages , dialogue d'autant plus important que pour l'ange "les mots sont des tiroirs, ils dissimulent des trésors aigres et doux. Je voudrais juste que tu apprennes à les comprendre , à déjouer leurs pièges, à passer à travers leurs apparences. Un mot de haine, parfois c'est un cri."
Mais qu'ils sont durs les mots pour qualifier cette jeune fille . Ceux de ses camarades de classe: "La mère fait des ménages, la fille fait des saletés."ou ceux de la mère justement "qui n'étaient pas des gros mots , mais des mots épais. Impossible à digérer." Toute tentative pour les utiliser avec plaisir ces mots est bientôt réprimée, ainsi pour l'institutrice de son enfance : "On ne pouvait pas parler de tout en poésie. Le dernier poème s'appelait La Bouteille de papa."
Les mots de tendresse, ils sont pour l'ange "Mon ange" car "C'était peut être l'amour qui manquait. La possibilité de croire qu'il existe."
Beaucoup d'ellipses et d'implicite dans Il n'y a pas d'ange. Anne Mulpass laisse au lecteur le soin de combler les trous du récit, de formuler clairement ce qui est suggéré, conférant ainsi une forte densité à ce roman parfois oppressant. Cependant la prose poétique de l'auteure nous offre quelques échappées bienvenues, quelques bouffées d'air frais pour échapper à ce mal être de l'adolescence si bien dépeint. On pourrait reprocher à ce roman son déterminisme mais tous les membres de la même fratrie ne réagissent pas de la même manière à ce qu'ils vivent au sein du huis-clos familial. D'ailleurs les différents points devue des protagonistes qui sont proposés permettent de relativiser ou d'éclairer d'un jour nouveau les événements.
Une oeuvre puissante et émouvante mais que je ne proposerai pas à un ado en plein désarroi.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : adolescence, mal-être, poésie, il n'y a pas d'ange, anne mulpass