20/03/2017
La distance de fuite
"Présomption stupide , qui vient du fait que tout ce que j'écris depuis le début, que la critique a classé comme autobiographique, est avant tout une longue lettre au lecteur."
ça arrive rarement, mais ça arrive: vous ouvrez un livre est, d'emblée, dès les premières lignes, vous avez l'impression que ce livre vous parle directement, que l'autrice s'adresse à vous en particulier.
Les préoccupations de Catherine Safonoff sont en effet aussi les miennes: le rapport à l'autre, la distance de fuite qu'il faut savoir respecter, la fin de la vie , l'usage de la langue...
Dans ce roman, j'ai découvert une femme qui, bien qu'âgée, sillonne son territoire à vélo, affronte un géant surgi de la nuit avec des mots qu'elle lui retourne, même si chez elle, bien à l'abri la peur la saisit rétrospectivement. Elle anime un atelier d'écriture en prison et découvre que le rapport au langage des détenues est totalement différent du sien, revient sur l'histoire d'amour essentielle de sa vie, va chez son psychanalyste, reçoit bien malgré elle son ex-mari, se bat avec son ordinateur, tente d'assumer ses contradictions...
Le style est alerte et la fin, un peu abrupte, arrive bien trop vite. j'aurais bien prolongé la découverte de cette écrivaine suisse.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : catherine safonoff
10/03/2017
Aujourd'hui dans le désordre...en poche
ça vit dans ce salon,. C'est délabré comme jamais, pourri, rôti, ça pue pas mal, mais ça vit vraiment dans ce salon et ça se mélange."
Louise et ses frères, qui vivent dans le grand appartement familial ,laissé à leur disposition par leurs parents, ont décidé de s'inscrire sur un site d'accueil de voyageurs. L'occasion de troubler un peu leur paisible routine genevoise.
Ils n’avaient pas prévu que, la tempête de neige aidant, leur logis serait bientôt plein comme un œuf et qu'il faudrait s'organiser pour faire face aux éléments et aux rencontres improbables.
Premier roman, Aujourd'hui dans le désordre possède un grand charme que ne saurait ternir la fin,aux dialogues un peu ratés. Guillaume Rihs a le chic pour nous décrire de très belles scènes, je pense en particulier au jardin public enfoui sous la neige ou la manière dont s'organise la lutte contre les éléments. On est avec les personnages,on partage leurs émotions et même si cela reste un peu léger, c'est ma foi fort agréable.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume rihs
07/03/2016
Aujourd'hui dans le désordre
"ça vit dans ce salon,. C'est délabré comme jamais, pourri, rôti, ça pue pas mal, mais ça vit vraiment dans ce salon et ça se mélange."
Louise et ses frères, qui vivent dans le grand appartement familial ,laissé à leur disposition par leurs parents, ont décidé de s'inscrire sur un site d'accueil de voyageurs. L'occasion de troubler un peu leur paisible routine genevoise.
Ils n’avaient pas prévu que, la tempête de neige aidant, leur logis serait bientôt plein comme un œuf et qu'il faudrait s'organiser pour faire face aux éléments et aux rencontres improbables.
Premier roman, Aujourd'hui dans le désordre possède un grand charme que ne saurait ternir la fin,aux dialogues un peu ratés. Guillaume Rihs a le chic pour nous décrire de très belles scènes, je pense en particulier au jardin public enfoui sous la neige ou la manière dont s'organise la lutte contre les éléments. On est avec les personnages,on partage leurs émotions et même si cela reste un peu léger, c'est ma foi fort agréable.
Ancheté sur la seule foi de son titere et de sa couverture !
Aujourd'hui dans le désordre, Guillaume Rihs, éditions Kero 2016, 232 pages qu je verrais fort bien adaptées au théâtre ou au cinéma.
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : guillaume rihs
11/10/2013
Le temps, le temps
Deux veufs suisses, chacun à leur manière , tentent de freiner le temps car ils ne parviennent pas à admettre la mort de leurs épouses respectives. De surcroît, le narrateur veut trouver l'identité de l'assassin de sa femme.
Lent, répétitif, ennuyeux. Pas de temps à perde en ce moment donc lâche abandon. Un mystère reste non élucidé, comment les auteurs suisses parviennent -t-ils aussitôt à ce qu'on devine que l'action se déroule chez les Helvètes ?
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : martin suter
28/03/2013
La plume de l'ours
"Mais enfin, il y a du vrai là-dessous: Duval en faisait un beau, d'ours !"
Carole Courvoisier, quand elle entame ses recherches sur le changement stylistique brusque du grand écrivain suisse Camille Duval est loin de se douter que son périple , commencé sur la côte Est des Etats-Unis, se poursuivra jusqu'en Alaska.
En sa compagnie, nous croiserons la route de personnages haut en couleurs allant de l'universitaire , plus concerné par le cadre d'un colloque que par les interventions de ses confrères, à l'étudiant quasi illettré qu'il faut pourtant appâter, en passant par un fondu d'animaux qui nous permettra , au terme de ce road movie ,de faire la connaissance de l'ours du titre, ourse d'ailleurs fort craquante !
La plume est alerte, élégante, fort bien imagée et l'auteure prend beaucoup de plaisir (et nous avec elle) à se moquer du tout petit monde des universitaires en général et des chercheurs en littérature en particulier. On pense bien évidemment à Allison Lurie ou à David Lodge mais sans le côté vieux routier de l'écriture car Caroline Allamand possède une fraîcheur revigorante. Un bien joli début en littérature !
Merci Clara pour cette découverte !
Kathel a été conquise!
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : carole allamand
03/05/2012
Samedi 14
"J'y suis à perpète dans le paysage."
Pas de bol ! Alors qu'il était retiré des affaires et vivait tranquillement à la campagne, un ancien terroriste voit soudain débarquer chez lui des CRS . Le motif ? Ses voisins, des gens très tranquilles et modestes, ont eu la mauvaise idée d'engendrer il y a quelques années celui qui est maintenant devenu le nouveau ministre de l'intérieur.
Et tout ça un vendredi 13 ! La moutarde va monter au nez chatouilleux de Maxime et le revoilà parti en cavale, en profitant au passage pour ridiculiser les forces de l'ordre et multiplier les rebondissements. De la belle ouvrage !
Samedi 14, Jean-Bernard Pouy, Editions La Branche 2011 ,175 pages gouleyantes.
Merci Cuné !
Mous a été séduite aussi !
06:02 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-bernard pouy
21/10/2011
Allmen et les libellules
"Le calme qui s'était emparé de lui depuis qu'il avait décidé de se battre n'était que superficiel. Comme tant de choses dans sa vie."
Préserver les apparences pour ne pas nuire à sa réputation de solvabilité, voici tout ce qu'il reste à Allmen après avoir dilapidé la fortune paternelle. Le dandy esthète a aussi eu recours à quelques larcins et doit affronter un créancier moins patient mais, la chance aidant découvre cinq coupes Art Nouveau ornées de libellules.
Parviendra-t-il à s'en emparer pour régler ses dettes ?
L'argument est mince, le personnage même pas sympathique , les péripéties mollassonnes. On se laisse porter par le style élégant mais on ne retiendra pas grand chose de ce roman, à part l'art de faire des dettes (porter beau et laisser de gros pourboires).
Le monde des collectionneurs est à peine effleuré, le couple maître/valet vu cent fois, et tout cela manque de conviction car restant trop feutré. On s'ennuie avec élégance.
Adieu Suter !
Sibylline n'est pas plus enthousiaste.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : martin suter, schtroumpf grognon le retour
13/09/2011
Le diable de Milan
"-C'est la vieille question: qu'est-ce qu'on élimine, les symptômes ou les causes ?
- Ou les auteurs ? "
Une femme, Sonia, victime d'hallucinations depuis un "bad trip", échappe à un mari charmeur mais brutal. Elle se réfugie dans un grand hôtel des Alpes suisses où elle pourra exercer son métier de physiothérapeuthe.
Du calme, elle ne veut que du calme , afin de se reconstruire. C'est sans compter sur une série de faits étranges qui semblent corroborer une sinistre prédiction, celle du Diable de Milan.
Climat étouffant, personnages quasi isolés dans cette station où il pleut en continu, l'angoisse monte , à peine troublée par les pointes d'humour acariatre d'une vieille cliente exigeante qui balance des horreurs avec jubilation.
Avec ce personnage de femme complexe et plus fort qu'il n'y paraît de prime abord, Martin Suter est ici à son sommet ! Une grande économie de moyens pour une efficacité maximum, des rebondissements et des retournements de situation parfaitements huilés qui font battre le coeur du lecteur !
Le diable de Milan, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni Points seuil , 311 pages scotchantes !
Mon préféré de cet auteur avec La face cachée de la lune !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : martin suter
31/08/2011
Lila, Lila
"Si ce qui les avait réunis provoquait leur désunion ? "
Pour conquérir la belle qui ne regarde pas le simple garçon de café qu'il est, David Kern, grâce à un manuscrit opportunément découvert, se glisse dans la peau d'un écrivain. Bien évidemment la situation va bientôt devenir problématique ,et ce à plus d'un titre, car on ne s'improvise pas romancier !
Beaucoup d'humour dans ce Lila, Lila où Suter brosse le portrait de tous ceux qui gravitent dans le monde du livre et un suspense qui se résoudra, comme souvent chez cet auteur par une cabriole finale !
Un bon moment de lecture avec une mention spéciale pour une "mouche du coche" plus vraie que nature !
06:00 Publié dans romans suisses | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : martin suter, mode d'emploi pour devenir écrivain
29/08/2011
Skoda
Seuls survivants d'un raid aérien, un jeune soldat et, à l'intérieur d'une Skoda, un bébé. Le jeune homme, sans même connaître le sexe de l'enfant le baptise de la marque de l'automobile et l'emporte avec lui.
Dans un pays jamais nommé, car cela pourrait se passer n'importe où ,commence alors une traversée d'un monde en guerre , un univers où la vie et la mort sont étroitement entremêlées.
L'apprenti-père rencontrera toutes sortes de gens, et les femmes ne seront pas les moins courageuses ni les moins généreuses, connaîtra des expériences d'une violence extrême , contrebalancées par quelques moments de grâce.
Un roman d'une grande économie de moyens, qui se lit quasiment en apnée. Un thème qui n'entraîne pas d'emblée l'adhésion mais un roman d'une force redoutable.
Skoda, Olivier Sillig, Buchet-Chastel, 102 pages denses.
Merci à Antigone de m'avoir si gentiment forcé la main !:)
Stéphie a aussi été conquise !
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : olivier sillig